Je sais que tu es un guerrier, mais je veux continuer à t'entraîner de temps en temps | FEAT BALLY <3

Titre bien long avec des majuscules et tout

Ennui. C’était le premier mot qui venait à l’esprit de Chant Onirique aujourd'hui. Rien ne l’intéressait, rien n’éveillait sa curiosité enfantine, rien ne lui était donné comme tâche. Si il avait été plus tard, le matou aurait été allé voir les étoiles. C’est beau les étoiles. Elles nous paraissent si proche, mais pourtant si éloignées. Elles brillent d’un éclat si froid et pourtant elles sont si chaleureuses. Ce sont les reines des paradoxes. Elles mourraient au fil des nuits, mais pourtant on était assuré d’en voir à la tombée de lune suivante. C’est sûrement la seule chose dont on peut être certain dans ce monde. La seule chose dont nous sommes certains de son éternité. C’est un infini plus grand que les autres. L’infini est aussi un paradoxe. On dit infini, mais pourtant certains sont plus grands que d’autres. La vie est infinie, mais l’univers a un infini plus élevé. L’infini et les étoiles sont les souverains du paradoxe conclua Chant Onirique après ce débat intérieur. Il aimait débattre de ce genre de choses, hélas trop peu de chats s’y intéressaient. Ils devraient pourtant. Peut-être que leur esprit étroit s’ouvrirait un peu plus. Peut-être même qu’ils apprendraient à réfléchir si on était optimiste. Mais le monde n’est pas fait que de discussions philosophiques, il y a une grande partie d’andouille pour prendre des décisions importantes.

Le matou tigré secoua sa large tête. Si on ne lui demandait aucune tâche spécifique autant en profiter pour s’évader de la routine clanique. Il sortit de la clairière en empruntant un sentier sableux tassé par les innombrables passages ancestraux. Ses grandes pattes grises le firent longer la rivière qui sera rapidement couverte de glace lors de la saison des feuilles mortes. À ce moment là, seuls les roseaux se dresseront vers le ciel, comme pour narguer la nature. Leurs tiges fines mais résistantes braveront les vents hivernaux. L’hiver était une belle saison pensa Chant Onirique. Le monde se retrouvait couvert d’une nappe blanche. Le silence était maître car la neige absorbait tous les bruits. Cela lui permettait de penser encore plus fort. On lui disait souvent “ ton problème c’est qu’tu penses trop fort”.

Une épaisse construction en pierre se dressa dans son champ de vue. Elle était recouverte de mousse verte et l’herbe folle couronnait l’ensemble. Une chatte était au milieu, perdue dans ses pensées. Cette chatte ; c’était son mentor : Agonie Céleste. Pas la peine de perdre son temps en mots, le jeune guerrier s’approcha d’elle. Il s’assit sans briser le silence.