Did you see my little sister ? • Feat Prisme du Soir

Yamashita sur épicode

Where are you ?
« Just wait, you can’t hide from me. »

J'étais parti du camp. Il faisait noir. J'avais prétexté devoir faire mes besoins. La sentinelle m'avait laissé passer. Aujourd'hui, j'irai chercher Petite Victoire aux Grands Pins. Je savais que c'était non-loin de chez les bipèdes, mais elle a peut-être trouvé une source de nourriture là-bas. Si je devais fuir un vilain méchant et que je ne sais pas chasser, j'irai où ? À proximité des bipèdes, bien évidemment ! Ils donneront de la nourriture et elle pourra rester en forêt pour que je la trouve ! C'était tout à fait logique. J'allais revoir Petite Victoire. J'allais la retrouver ! Je pourrai lui dire combien je l'aimais et que Nuage Mystérieux, Nuage Audacieux et moi avions toujours cru qu'elle était vivante ! Par contre, je ne savais pas vraiment l'avis de maman. Pensait-elle que ma petite sœur était morte ou savait-elle qu'elle était toujours en vie ? En tout cas, j'avais hâte de lui montrer le camp, de me mesurer à elle lors d'un combat et de voir qui capturera le plus de gibier pour les anciens !

Je frémis, d'impatience et de froid. La mauvaise saison allait arriver. La mauvaise saison allait emporter bien des chats. Mais je survivrai à la mauvaise saison ! Je galopai sur les feuilles mortes, essayant de réchauffer mon corps frigorifié par la chaleur glaciale qui m'enveloppait. Mes coussinets me brûlaient, mais je n'en fis rien. Je devais arriver assez rapidement et trouver Petite Victoire avant que quelqu'un ne soupçonnait quoi que se soit !

Une chouette s'envola en hululant, battant de ses fortes ailes garnies de plumes. Cet animal m'avait toujours fasciné. J'aimais beaucoup les chouettes. Après le départ du rapace, je n'avais plus entendu d'autre bruits que martèlement de mes pattes devenues plus musclées depuis le début de mon apprentissage et ma respiration saccadée. Mes membres me brûlaient : traverser le territoire n'était pas mince affaire ; mais je fis la sourde oreille et continuai ma course effrénée.

J'arrivai enfin aux Grands Pins. Haletant, je repris mon souffle quelques secondes avant de scander à tue-tête le nom de Petite Victoire. Je m'enfonçai plus profondément dans le lieu, au pas cette fois-ci, continuant toujours l'appel. Je vis une forme se détacher de l'obscurité. J'accourus vers elle, pensant que c'était ma sœur, mais je fus vraiment surpris d'y découvrir un chat que je ne connaissais pas.

« Q-q-qui es-t-t-tu ? »

Mon éternel bégaiement m'énervait. Pourquoi fallait-il que je bégayasse autant ?! Je m'énervai tout seul.