Look at me, and don't say anything (FLASHBACK)
Il était tôt, très tôt. Je repensais vaguement à l'annonce d'hier, et au sentiment si étrange qui m'avait parcouru lorsque notre chef annonça officiellement la disparition de mon père après de longue tentative de recherches. Je ne saurais dire si cela ressemblait à de la tristesse ou de la colère, mais j'étais sûr d'une chose: rien ne serait plus pareil. Ma vie n'aurait plus le même goût, et surtout plus la même valeur. Et même si cette idée me paraissait impossible avant, j'en prenais peu à peu conscience.
La pluie tombait depuis maintenant quelques heures, et le bruit assourdissant du vent n'arrangeait rien à mes insomnies. En effet, cela faisait maintenant 4 jours que je ne trouvais plus le sommeil, et que la notion de temps sonnait si futile à mes yeux. En soit ça n'était pas si désagréable, puisque j'avais perdu toute sensation intérieur depuis la disparition de mes parents. Je n'avais plus aucune attache morale, j'avais perdu l'insouciance qui faisait de moi un chaton. Pourtant, j'avais gardé espoir de voir mon père revenir, mais il fallait que je me fasse à l'idée qu'il avait fuit les problèmes par lâcheté. Depuis ce jour, les questions ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête: Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi de cette manière ? Je me retrouvais propulser à l'âge adulte du haut de mes 4 petites lunes. Je ne voulais pas me dire que je vivrais dans le doute permanent, je ne voulais pas me résigner à être faible, pas comme mon père. C'est pourquoi, désireux de prendre de la distance avec ce monde bien étrange et remplit d'injustice, je pris la décision de m'aérer l'esprit; dans l'espoir d'entrevoir de nouvelles perspectives d'avenirs et d'échapper quelques instants à l'hypocrisie du camp. Alors, je fis quelques pas très lent en essayant de produire le moins de bruit possible, afin ne ne réveiller personne. Je fus surpris de trouver un épais brouillard recouvrant la totalité de la foret, qui créait une atmosphère lourde et sinistre. Bizarrement cela me plaisait. Je le sentais, je devais sortir, quelque chose m'attirait, une force inexplicable qui me chuchotait à l'oreille de suivre mes désirs. Après avoir franchi la limite du camp je pris un chemin au hasard, tout en écoutant mon instinct. En tant que chaton il m'était interdit de sortir et de ce fait je ne connaissais rien au territoire. Mais plus j'avançais plus la perspective de nouveaux horizons m'enivrait. Je voulais devenir un nouveau moi, un chat fort et ambitieux qui ne se soucierait plus des blessures, plus des sentiments, et qui vaincrai la tête haute.
Après une 15aine de minutes de marche soutenue j'arrivais au niveau d'un vaste marécage aux odeurs nauséabondes. Il fallait à tout pris que je passe de l'autre côté, sans prendre de risque inutile. Il me semblait donc logique de le contourner en longeant la rive. A l'affut du moindre bruit suspect j'entendis quelque pas non loin de moi. Aussitôt j'eu le reflex de me cacher dans les ronces et essayais non sans mal de repérer la source de ce subtile bruit. Une silhouette large et imposante prit place en face de moi à quelques mètre. C'était un chat. Cependant, l'odeur pestilentielle des crapauds et de l'eau stagnante m'empêchait de décrire précisément l'identité de celui-ci. Mais je crus le reconnaitre, c'était mon père. Le pelage long, la démarche nonchalante, tout correspondait. Ivre de rage je sortis les griffes et pris mon élan pour atterrir sur ma cible. Il m'avait abandonné, il avait abandonné son chaton. Quel lache ! J'allais lui faire payer, et la colère m'envahit totalement:
-"Je te hais père, tu es un lâche, tu as fais honte au code du guerrier, tu as fuis tes responsabilités, tu n'es plus rien à mes yeux, rien !"
Pendant quelques secondes mon moi intérieur fut satisfait, satisfait d'avoir assouvit sa colère. Mais je dus vite ravaler mon envie de combattre lorsque je vis qu'il ne s'agissait pas du bon chat.
Ta soeur dormait. Il était très tôt, après tout, et vous aviez été de sortie toute la nuit juste histoire de vous retrouver comme avant. Comme lorsque vous étiez apprenties ou encore chatonnes, lorsque vous accusiez instinctivement Petit Ciel de toutes vos conneries. Ça t’amusait, et ça t’amusait toujours d’y penser parce que tu ne l’avais jamais vraiment aimé, ton frère. La seule que tu aimais, qui était importante, la seule qui revêtait une valeur à tes yeux, c’était ta soeur. Ta jumelle. Ton espoir, ta vie. Tu ferais toujours tout pour elle. Et elle ferait toujours pour toi. Peu importe le temps qui passait, vous seriez toujours toutes les deux les mêmes ensembles, des chatons, des enfants, des meurtrières dans l’âme. C’étaient ce que vous étiez, des meurtrières. Tu te souviens de ce solitaire ? Oh, tu ne peux que t’en souvenir. Tu frémis. Tu feulas. Tu ne voulais pas t’en souvenir, de ce solitaire. Tu le détestais et il était bien mieux mort, comme son fameux ami. Ils étaient bien mieux morts. Tes griffes se plantèrent instinctivement dans la terre. Abomination de la Vie et Horreur Infinie auraient dû se retrouver sous terre, eux aussi. Tu aurais dû les tuer comme tu l’as fait avec Petite Infamie. Mais il était trop tard maintenant, bien malheureusement.
Par contre, tu avais bien joué ton rôle en tuant Petite Infamie. Malheureusement, tu n’as pas fait de même pour les autres. Il faut quand même admettre que deux, c’est bien mieux que trois. Tu t’étiras longuement avant de t’éloigner de la tanière des guerriers. Ta soeur allait sûrement se réveiller dans une heure, elle prenait toujours une heure pour réaliser que tu étais partie pendant qu’elle dormait, mais elle finissait toujours par se réveiller. Quelque chose vous unissait en vous permettant de vous reconnaître sans vous voir ou sentir et vous permettant de réaliser quand quelque chose n’allait pas du tout, quand l’une de vous était en danger. Et quand l’une de vous quittait alors que l’autre n’était pas encore réveillée. Contrairement à lorsque vous étiez novices, maintenant vous pouviez vous séparer pendant quelques moments, mais jamais une journée entière, sans quoi vous étiez très irritées, et trop facile à sauter et agresser les autres. Il avait fallu apprendre à cause des patrouilles où vous n’étiez pas toujours envoyées ensemble.
Tu sortis rapidement du camp. Il pleuvait. Comme si ça te dérangeait. Ça dérangeait souvent les autres félins, parce qu’il fallait le dire que vous n’étiez pas du Clan de la Rivière, vous n’étiez pas habitués forcément à l’eau, mais la pluie ne t’avait jamais dérangé, toi, tu aimais même ça parce que les autres se terraient dans une cachette quand il pleuvait, ça te laissait ainsi bien du temps seul. Ou avec ta soeur. Souvent avec elle, d’ailleurs. Parce que vous passiez le plus de temps possible ensemble, comme deux âmes soeurs. C’était sûrement ce que vous étiez. Mais tu n’en avais que faire des termes, ça t’importait que trop peu. Les termes ne signifiaient rien, tu préférais profiter des moments passés avec ta soeur, tu préférais passer des moments avec elle plutôt que de te casser la tête à savoir ce que vous étiez l’une pour l’autre. C’était bien plus important.
Ton pelage était trempé entièrement. Et quelque part, cette sensation te plaisait, parce que tu te sentais libre, libre de faire ce que tu désirais sous ce brouillard épais qui cachait les gestes, qui cachait les secrets. Tu avais ce désir bouillant dans tes veines d’y achever tes enfants. Personne n’en saurait rien. Mais les réveiller serait bien trop fastidieux. Tu risquerais de réveiller d’autres chats et alors, ils sauront que tes enfants sont partis avec toi et en ne les voyant pas revenir, ils risqueraient fort bien de te soupçonner, parce que ta haine n’était pas un secret elle. Tout le monde savait à quelle point tu nourrissais une haine sans limite envers ces deux êtres que tu considérais comme de la poussière, des déchets, des merdes tout simplement. Pas après pas, ton sang continuait de bouillonner de ce désir de les tuer parce que tu ne voulais que les voir morts. Mais tu ne pouvais pas. Malheureusement.
Ce n’est qu’alors que tu te fis surprendre par un son et avant que tu aies le temps de réagir, tu sentis de petites griffes te rentrer dans le pelage et une voix s’élever, une voix de chaton évidemment. Tu t’étais laissée emportée dans tes pensées, ce que tu n’aurais jamais dû faire, mais tu savais encore très bien réagir rapidement. Rapidement, le chaton se retrouva sur le dos, ta patte sur lui, tandis que ton seul oeil valide le fixait. Tes griffes avaient abîmées, pendant la manoeuvre, l’épaule du petit et tes griffes étaient tout juste assez sorties pour qu’il les sente et comprenne qu’il ne fallait pas bouger. Tu reconnus Petit Vagabond, mais tu n’en avais strictement rien à faire de son identité et de la raison pour laquelle il t’avait attaqué. Apparemment, il en avait après son père. Ah oui, ça te revenait maintenant, c’était l’Assemblée pendant laquelle tu parlais silencieusement avec ta soeur - vous vous compreniez sans parler - et que tu n’avais absolument pas écouté. Donc, il paraît que son père avait disparu. Tu n’en avais toujours rien à faire. Il devrait apprendre à voir. Il venait de déranger ta tranquillité et tu ne l’acceptais pas.
“T’es aveugle ma parole ! J’ai l’air d’un mâle ? Et puis qu’est-ce que tu fous dans les territoires alors que t’es qu’un pauvre chaton ?” feulas-tu avant de poursuivre, toujours la voix vibrante “pas que j’en ai quelque chose à faire de ta personne, mais tu m’as dérangé. Va te faire bouffer par un renard, mais ne brises pas ma tranquilité. Et aiguises tes sens, tu deviendras jamais guerrier comme ça, crois-moi ! Je m’en assurerais.”
- “T’es aveugle ma parole ! J’ai l’air d’un mâle ? Et puis qu’est-ce que tu fous dans les territoires alors que t’es qu’un pauvre chaton ? Pas que j’en ai quelque chose à faire de ta personne, mais tu m’as dérangé. Va te faire bouffer par un renard, mais ne brises pas ma tranquilité. Et aiguises tes sens, tu deviendras jamais guerrier comme ça, crois-moi ! Je m’en assurerais.”
Je fis une grimace peu sympathique et gonflais mon poil encore duveteux tout en claquant des dents par mécontentement. Pour qui se prenait-elle ? Après tout, elle n'était pas censée être présente à cet endroit non plus, alors la morale, très peu pour moi.
Sa puissante patte me retenait, mais ma petite carrure me permettait de gigoter aisément pour m'extirper tant bien que mal de son emprise. Cependant une vive douleur anima mon visage lorsque je vis quelques gouttes de sang perler le long de mon ventre. Elle avait entaillé ma peau par mégarde, mais je soupçonnais l'acte légèrement voulu. Prophétie était connue pour sa nonchalance, et l'idée même de me retrouver seule avec elle ne m'enchantait guère. Cependant elle tombait bien, elle pourrait me donner quelques conseils sur "comment avoir un coeur de pierre". C'était l'occasion pour moi d'en connaitre plus sur sa vie.
-"Tu n'es pas un mâle mais tu en as la carrure, et avec la nuit, je t'ai confondu, ce n'est pas plus compliqué. Et la pluie a tendance à affaiblir mon odorat, mais je reste l'un des chatons les plus doués. Cependant, excuse moi quand même de mon étourderie. Et puis, je te rappelle que tu as aussi enfreins les règles en venant ici, alors ravale ta morale !"
Je poussais de toute mes forces sa patte et me retirais de son piège pour me retrouver face à elle en léchant abondamment la plaie. Le temps humide rendait l'atmosphère pesante mais je sentais que cette rencontre n'était pas liée au hasard. En effet, on a quelques points en commun de ce que j'ai crus entendre à la tanière sur son passé. Elle a une histoire sombre, et j'ai une vie sombre aussi. Je l'admirais quelque part depuis la perte de mon père, la vie doit être si facile lorsqu'on ne ressent aucune emotion.
-"Tu n'es pas la seule a détester le monde, sache le. Et un jour je serai assez puissant pour te montrer que je manie tout aussi bien, mes coups."
J'attendais de voir sa réaction suite à mes propos quelques peu provoquants mais avant de dire ouf un bruit parvient de quelques pas plus loin. Une patrouille ! Pris de panique de la regardais dans l'espoir qu'on trouve un endroit pour se cacher. Avec les tensions qui règnent au camp en ce moment et les histoires peu scrupuleuses de mon père, on risquerait de se faire sanctionner sévèrement. Et comme je désirais être un puissant guerrier reconnu, impossible pour moi de passer pour le chat qui ne respecte pas les lois misent en places.
Tu voulais le voir mourir, disparaître de ton champ de vision, s’en aller et s’évaporer dans les airs. Oh, ce n’était pas contre lui, ce n’était pas réellement lui que tu détestais au plus haut point, c’était sa condition. Il était un chaton et les chatons te rappelaient ton passé, tes chatons et la haine s’était installée dans ton coeur à l’égard. Et lui qui était ici, dans les territoires du Clan de l’Ombre, en dehors du camp alors qu’il n’en avait pas le droit, il te rappelait encore plus tes chatons. Surtout Petite Infamie. Surtout celui qui aujourd’hui n’existait tout simplement plus parce que tu l’avais tué de tes propres griffes, sans même en ressentir de tristesse. Et le pire dans tout ça, c’était que tu n’éprouvais pas le moindre regret. Non. Bien au contraire. Elle aurait aimé avoir fait la même chose avec les deux autres félins qu’elle avait mis au monde. Sauf que tous les deux vivaient bel et bien, et ce bien malgré elle. Aujourd’hui, il était bien plus difficile de les faire disparaître sans attirer l’attention, ils étaient, après tout, devenus guerriers. Ils étaient totalement loin de le mériter, ceci dit. Tu ne comprenais pas quels mentors avaient entraîné ces deux merdes pour les faire passer guerriers. Ils auraient dû les expédier directement chez les anciens. Ça aurait eu beaucoup plus de sens. Quoi qu’il en soit, cette haine vibrante dans ton coeur n’était pas réellement dirigée vers lui, bien que ce soit lui qui en prenait plein la gueule. La faute à pas de chance. C’était juste Petit Vagabond qui était au mauvais rang devant la mauvaise personne. Un concours de circonstance.
Mais au final, peu importe si c’était contre lui ou non, il restait qu’il était seul, avec toi. Et la grimace qu’il fit ne t’attendrit point. Ce n’était pas possible de t’attendrir, fallait même pas essayer. Tu restais là, froide, immobile, le tenant sur le sol et il gigotait, te donnant envie de l’étriper pour qu’il se tienne enfin immobile. Tu détestais les chatons. Tu détestais toute forme de vie sur cette terre, sauf ta soeur. Ta soeur qui était tout pour toi. Ta soeur pour qui tu donnerais tout, pour qui tu tuerais encore et encore, sans jamais cesser, celle dont tu avais de besoin seulement pour respirer. Et tu étais sienne. Jamais tu ne tomberas amoureuse. Jamais tu ne seras avec un mâle. Jamais tu ne t’en irais là où elle n’était pas, tu étais sienne. Et elle était tienne. Ces lunes loin d’elle ont été la pire des tortures, c’était encore pire même que la présence vivante de tes enfants, de ta fille et de ton fils. Tu ne survivrais juste pas sans elle et votre lien était si intense, si unique et tu ne chercherais jamais à le qualifier. Tu l’aimais tant. Et c’était bien la seule. Donc tu ne l’aimais pas, ce chaton qui était dans tes pattes, qui venait de te déranger, qui t’emmerdait tout simplement.
Un rictus déforma ton visage quand le chaton se mit à parler. Il se pensait où lui ? Dans le fin fond des ténèbres ? Tu n’enfreignais aucune règle. Il était plus stupide qu’une cervelle de souris, c’était incroyable et ça en faisait presque pitié. Surtout qu’il l’affirmait avec force, avec certitude, sans même se dire qu’il pouvait avoir tort, ou même hésiter. Il usait déjà ta patience et ce n’était pas forcément ce qui était conseillé. Tu n’étais pas du tout la féline la plus commode du Clan. Il aurait mieux fait de tomber sur cette faible d’Abomination de la Vie, mais elle devait sans doute être trop peureuse pour sortir la nuit. Elle avait peur de sa mère ! N’était-ce donc pas pathétique ? Bon, d’accord, tu comprenais sa peur et ça te faisait rire. Elle aurait mieux fait d’être morte. Ton oeil valide fixait ce chaton que tu ne connaissais que de nom. Parce que tu ne connaissais jamais autrement que de noms les chatons. Tu les évitais. Et celui-ci te désespérait en même temps de clairement t’énerver. Comme si tu avais du temps à perdre avec un chaton tellement inutile et peu important. En tout cas, pas pour toi. Les chatons étaient importants pour le Clan, mais pas pour toi.
« Tu penses à ce que tu dis ou pas ? J’ai parfaitement le droit de me promener dans les terres la nuit contrairement à toi qui n’as même pas le droit de sortir du camp en pleine journée ! Alors fermes-la un peu. » Tu feulas. Tu détestais les chatons, surtout quand ils étaient comme ça. « Je suis blanche. Aiguise tes yeux, ça se voit dans la nuit, un pelage blanc. » Un nouveau rictus déforma ton visage, ça arrivait souvent et une envie d’ouvrir ton oeil te prit. Parfois ça arrivait, tu avais ce désir de montrer à tous l’héritage laissé par tes parents. Parce que même s’ils n’avaient pas donné le coup, c’était de leur faute. « Ce jour-là, sois prêt à perdre la vie… » murmuras-tu, la voix mielleuse et menaçante avant que tes oreilles n’entendent le bruit d’une patrouille. Tu n’avais pas envie de croiser d’autres âmes vivantes alors sans demander l’avis à cette petite boule de poils, tu le pris dans ta gueule, grognant parce que ça te rappelait tes enfants, et tu détalas pour aller beaucoup plus loin. Que vous soyiez tranquilles. « Ils sont chiants à débarquer quand tu désires être tranquilles. » lâchas-tu. « En passant, je ne te fais pas la morale. T’es qu’un mioche dont je n’ai rien à foutre de la vie. Alors penses pas que je te fais la morale parce que t’es en dehors du camp. Je vais le dire à personne parce que c’est pas mon problème si tu meurs. J’aime pas être dérangée. C’est tout.»
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