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Invité
Dernière Danse
Lun 16 Avr 2018 - 15:54
AIDE AU STAFF : https://laguerredesclans-rpg.forumsactifs.com/t6321-dc-biket
• Nom : Dernière Danse • Sexe : ♂ • Âge : 108 lunes • Groupe : Clan de la Rivière • Rang : Ancien • Famille : Hurlement du Lion - frèreEspérance Juvénile - soeurBraise Incandescente - ex-compagneFleur de Lotus - fillePetit Étang - filsÉtoile d'Equinoxe - petit-filsPelage de Charbon - petit-filsReine de Glace - petite-filleDouce Floraison - petite-filleSourire Espiègle - arrière petit-filsÉclat de Grenat - arrière petit-filsFlocon Éphémère - arrière petite-fille Ange Déchu - arrière petit-filsNoix de Coco - arrière petite-filleCoeur Gelé - arrière petit-filsRêve de Soie - arrière petite-fillePatte d'Or - arrière petite-fillePetite Symphonie - arrière petite-fillePetite Nostalgie - arrière petite-fille |
But : Finir de vivre heureux, laisser un monde meilleur aux générations futures, apporter la bonne humeur et toujours mettre un point d'honneur à m'occuper et à aider des chatons et des apprentis lorsqu'ils quémandent une histoire ou qu'ils viennent changer les litières. Rester moi-même.
Trait distinctif/principal : Bienveillant.
Trait distinctif/principal : Bienveillant.
Une silhouette L'on ne devient vieux que lorsque l'on se considère comme tel. Je suis un bien vieux félin, voilà neufs longues années que je suis en vie. Pour un chat domestique, cela représente la moitié d'une vie mais pour un chat sauvage, la fin est imminente pour de nombreux cas. La vieillesse se lit sur mon frêle physique au pelage gris charbonneux tigré de blanc. Je suis haut sur patte ce qui n'arrange pas vraiment mon mal de dos ou de coussinets, ma queue blanche est intacte mais cependant assez courte. ma tête aussi est un peu petite mais rien d'anormal, mes moustaches sont couleur de grisaille et mon museau leur est assorti, tout comme mes deux grandes oreilles triangulaires. Mon regard lui, n'est pas vieux pour un sou. Là où pourrait se refléter la peur de mourir ou le désespoir de la vieillesse il n'y a que malice et joie de vivre dans un océan d'un bleu très sombre. | Des pensées Tout le monde peut faire preuve de sagesse si on le veut bien. Ce bon vieux matou que je suis est d'un naturel jovial, d'aussi loin que je m’en souvienne, je n'ai jamais été très triste excepté lors de rares occasions comme lorsque j’ai appris que trois des miens avaient disparus à cause de chats belliqueux. Je n'avais pas été en colère, seulement déçu et immensément triste. Je ne sais pas me mettre en colère, je suis bien trop heureux au quotidien pour ça, je prends plaisir à faire tout ce qu'on me demande et même si j’aime bien lancer quelques piques comme quoi je suis surmené, je ne dirai jamais non pour rendre un service à n'importe qui. Je suis un chat très calme. Comme je le disais, je ne sais pas me mettre en colère, je ne sais pas hurler sur les autres juste à cause d'une petite bêtise qui n'a pas grande influence sur la vie quotidienne, je ne sais pas être méchant, cruel ou vicieux. Bien évidemment je ne suis pas non plus très amical avec les chats des autres Clans mais je suis assez vieux pour comprendre que les Clans sont tous les mêmes et que, malgré les différences, ils endurent tous les mêmes choses. Mais cela ne me rend pas pacifique au point de leur faire confiance bien que ma confiance, elle, je l'accorde facilement et ne la perds jamais. Je suis de ceux qui donnent des secondes chances, j’ai foi en les plus jeunes et préfère les encourager que les enfoncer. Je suis d'ailleurs d'une oreille attentive à quiconque vient me trouver et je ne suis pas contre une petite séance d'histoire pour les plus jeunes, je les adore et sacrifierais ma propre vie pour ces petits bouts de chou. Les reines m'aiment bien généralement parce que je sais comment m'occuper des chatons pendant que les mères vont se dégourdir les pattes. Je suis un ancien rassurant et attentionné, je n'aime pas voir les autres souffrir, ruminer leurs idées noires dans leur coin ou pleurer seul dans leur tanière. Lorsque de telles choses se produisent, il s'avère que je peux faire preuve de sagesse et que je suis même de bon conseil. Je n'ai aucun mal à m'entendre avec ses camarades de Clan, j’ai toujours été très sociable, très amical, j’aime les autres, j’aime ma vie et mon Clan, je n'en changerais pour rien au monde. Optimiste, je suis un chat qui espère. Cela va d'espérer que les jeunes mangent à leur faim durant la saison des neiges jusqu'à espérer que la vie s'arrange pour les générations futures, j’écarte toujours les mauvaises situations possibles de mon esprit et ne laisse la place qu'aux pensées optimistes. Après tout peut-être est-ce une chose intelligente que de faire ceci. Car oui, je suis intelligent, je sais réfléchir par moi-même et je n'ai pas besoin qu'à son âge on me rappelle que je ne dois pas sortir du camp, je suis grand, indépendant et je connais mes limites et ça, même si je ne suis en rien belliqueux, je ne me gênerais pas pour le dire, moi qui suis d'un naturel honnête, je n’ai pas pour habitude de ne pas dire ce que je pense. Je suis un bon vieux matou en somme. |
Des souvenirs
Parler est un moyen de se libérer.
Toute cette histoire date maintenant de neuf longues années. Il y a sans doute des trous dans mon récit mes chers petits, je me fais vieux et ma mémoire n’est pas des plus brillantes. Je me souviens qu’à cette époque, une paix relative était instaurée entre les Clans. C’était Étoile du Dragon qui nous menait à l’époque, c’était un bon chef. Quant à moi, je suis issu d’une famille de cinq. Je suis le second-né, celui du milieu. Le premier-né n’était autre que mon frère, Petit Hurlement. Il avait déjà une bonne carrure contrairement à Petite Espérance qui elle, dernière-née, était frêle comme une brindille malmenée par le vent. Et puis il y avait moi, Petite Danse, celui du milieu, ni petit ni très grand. La norme, rien de plus et rien de moins.
Je me souviens d’une enfance heureuse et de parents aimants. On était tous en bonne santé et nous avons fait notre part de bêtises légendaires propres aux chatons. Pour ma part, j’étais très proche de ma petite soeur, je préférais largement sa compagnie à celle de mon grand frère dont la mentalité ne me plaisait guère. Il était froid. Il s’amusait à faire mal aux autres chatons lorsqu’il jouait avec eux. Il se mettait en colère si les autres n’accédaient pas à ses requête. Et il ne supportait jamais bien longtemps la compagnie. Pour une personne douce ouverte et gentille comme je l’étais, supporter mon frère était compliqué, vraiment compliqué. Et épuisant.
Petite Espérance, elle, était le pont qui me reliait à mon frère. Elle nous aimait tous les deux malgré nos tempéraments diamétralement opposés et mettait un point d'honneur à nous garder plus d'une heure ensemble dans un même endroit. Elle incarnait l'innocence, elle était naïve et insouciante.
Si seulement elle avait pu conserver tout cela...
Lorsque nous avons eu six lunes, nous sommes passés apprentis. Je m’appelais alors Nuage Dansant, ma soeur Nuage d’Espérance et mon frère, Nuage Hurlant. Ce jour-là avait été un beau jour, un jour placé sous le signe de la paix au sein de notre fratrie désaccordée.
De mon côté, mon apprentissage s’est très bien déroulé. Je prenais plaisir à aller m’entraîner, à relever les défis que mon mentor m’imposait. Je me délectais de la sensation de constamment repousser mes limites pour progresser toujours un peu plus sur la voie du guerrier. J’adorais pouvoir montrer aux chatons ce que j’apprenais et ce qu'ils allaient apprendre, j’aimais me mesurer à ma soeur et j’aimais cette vie, tout simplement. Mais tout n’était pas rose, non. Je ne m’entendais toujours pas avec mon frère et celui-ci devenait détestable. Il se pensait supérieur, rabaissant quiconque croisait son chemin. Ses rares amis étaient comme lui, prétentieux et sans morale.
C’est aussi à cette époque que le mot famille a perdu tout son sens pour nous.
Tout allait pourtant bien, je suivais mon entraînement à la lettre, je respectais mon mentor comme il le fallait et j’apprenais dans la joie et la sérénité. Moi qui étais si jeune, je me prêtais sans mal aux corvées telles que changer les litières des anciens, je le faisais même avec entrain et bonne humeur. Chaque fois que j’y allais, j’écoutais les doyens parler entre eux, j’écoutais ce qu'ils me disaient et plaisantais de bon coeur avec eux. Ma gentillesse n’a fait que se décupler au fil des lunes.
Mais tout s’est effondré, comme dans toutes les histoires. Tout s’est effondré le jour où ma soeur est venu me trouver dans la tanière des apprentis pour qu’on aille se parler pas trop loin du camp tout en étant hors de portée des oreilles indiscrètes.
Je suis amoureuse.
Je n’avais pas compris le problème. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait l’air si mal, pourquoi elle ne croisait pas mon regard. J’étais content pour elle et même si une part de moi-même se disait que le mâle avait intérêt à mériter ma soeur, j’étais heureux pour eux deux et je ne voyais pas le problème. Mais je l’ai vite vu.
Il est du Clan du Vent.
Et là j’ai compris. J’ai compris pourquoi elle ne parvenait pas à me regarder dans les yeux, pourquoi elle se bornait à contempler ses pattes et la brève colère qui avait pris possession de mon être avait fondu comme neige au soleil lorsque je me suis rendu compte à quel point elle se sentait honteuse. Et je me suis souvenu de ce que m’avait un jour confié une ancienne. « Le pardon est primordial si l'on veut pouvoir avancer, la rancune n'est qu'un poids inutile. » Alors je l’ai consolée, j’ai continué d'être heureux pour elle et lorsque ses larmes n’ont plus été qu'un mauvais et éprouvant souvenir, elle avait retrouvé le sourire et nous sommes repartis vaquer à nos occupations. Mais ce qu’on ignorait à l’époque, c’était la présence de quelqu’un d’autres. Une paire d'yeux avait vu toute la scène et les oreilles qui allaient avec avaient elles aussi fait leur travail. Et sur les babines de cette sombre silhouette dissimulée dans le feuillage s'était dessiné un sourire cruel.
Ce n’est que quelques jours plus tard que j’ai finalement remarqué que quelque chose clochait. Nuage d’Espérance était constamment coincée dans le camp à s’occuper des anciens, des tâches dites ingrates. Elle faisait deux fois plus de corvées que d’habitude. Alors qu’en parallèle, Nuage Hurlant ne faisait plus rien. Il ne faisait que sortir du camp pour aller s’entraîner. Alors un jour que je devais moi aussi ramasser de la mousse pour les anciens, j’ai questionné ma soeur. Je crois que j’ai été tellement insistant qu’elle n’a pu que se confier à moi. Elle n’a pu que m’avouer ce que notre frère lui faisait subir. Elle m’a dit quel chantage il lui faisait. Qu’il était au courant pour ses sentiments interdits. Qu’il ne dirait rien tant qu’elle s’occuperait de ses corvées à lui. Alors elle le faisait. Par peur. Par amour, aussi.
Et je n’ai jamais rien pu y faire.
J’étais réduit à lancer à mon frère des regards plus haineux que jamais. Intérieurement je me demandais chaque jour comment un être aussi abject que lui pouvait exister. Il était vraiment rare de réussir à me mettre en colère et je n’avais jamais été dans un tel état de rage. Alors chaque soir, je réfléchissais intensément, je voulais trouver une solution. Il était hors de question de laisser cette situation perdurer davantage. Je ne voulais pas le tuer ni le blesser. Juste lui faire suffisamment mal ou suffisamment peur pour qu’il cesse de considérer notre soeur comme l’un de ses jouets personnels. Et c’est obnubilé par la protection de ma soeur que je n’ai jamais remarqué ce regard de braise régulièrement fixé sur moi. Un regard ambré qui me suivait partout où j’allais. Un regard ambré que je ne remarquais jamais, au grand dam du propriétaire de ce regard.
Il s’est écoulé de nombreuses lunes avant que la solution ne s’impose d’elle-même. À vrai dire nous avons eu le temps de devenir des guerriers. Ainsi, j’étais devenu Danse des Lucioles tandis que ma soeur devenait Espérance Juvénile, un nom qui s’accordait parfaitement à sa personnalité. Quant à notre frère, il a été nommé Hurlement du Lion. Un nom noble pour un être misérable. Et là encore, il y a eu un problème. Parce que je n’étais pas aveugle, j’avais remarqué que le corps de ma soeur avait changé. J’avais remarqué son ventre qui s’arrondissait doucement, sa fatigue constante, son souffle qui s’accélérait d’un rien et ses humeurs changeantes. Et j’ai eu peur d’avoir compris quelque chose d’autre. Alors je suis allé la voir et je le lui ai demandé franchement, un ton de reproche dans la voix. Je lui ai demandé depuis combien d temps elle le savait. Je lui ai demandé comment elle avait pu être aussi inconsciente. Et quelle n’a pas été ma surprise de la voir s’énerver face à moi. Ma petite soeur qui jamais n’élevait le ton s’est mise en colère contre moi. En rage, elle m’a crié que son amour de jeunesse l’avait abandonnée, que le chantage de notre frère était en train de la tuer à petit feu et elle en avait assez.
Je ne le supporterais pas si tu m’abandonnes toi aussi.
Et il n’y a plus eu que de la colère. De la rage.
De la haine.
Je n’ai pas supporté tant de détresse. Ma soeur n’avait pas à souffrir de la sorte et je n’avais pas à être le spectateur impuissant de son désespoir. En revanche, j’allais être l’acteur principal de sa chute à lui. Il allait payer. Il allait en crever s’il le fallait. J’étais prêt à le tuer, j’étais prêt à lui ouvrir la gorge si cela signifiait qu’Espérance Juvénile serait en paix.
Mais je n’ai même pas eu besoin de le tuer.
Je l’ai tiré par la fourrure, mes griffes plantées dans son flanc jusqu’à un coin du territoire où on pouvait être tranquille. Je lui ai gueulé dessus jusqu’à ce que la colère ne me fasse trembler de tous mes membres à tel point que je ne puisse plus prononcer un seul mot.
Et il a ri.
Il a ri, il se marrait bien. Mais il a beaucoup moins ri lorsqu’un blaireau est sorti de sa tanière, s’est jeté sur lui et lui a arraché la gorge. Moi non plus je n’ai pas ri. Je suis parti sans demander mon reste pour avertir le Clan de la présence de cet animal. J’ai annoncé la mort de mon frère avec un horrible détachement. Je ne ressentais rien. Je n’avais pas eu la satisfaction de l’avoir fait taire. Le blaireau m’avait privé de cette sensation. Mais le blaireau avait aussi sauvé ma soeur et ça, je ne sais pas si j’en aurais été capable.
Aurais-je été capable de tuer mon propre frère ?
Les lunes suivantes ont été tranquilles mais riches en émotions. Je me devais d’être présent pour ma soeur. Sa grossesse était à présent évidente mais elle se refusait à révéler l’identité du père ce qui était nettement compréhensible, du moins pour moi. Alors j’essayais tant bien que mal de la faire rire, de faire pointer son sourire à nouveau. Je voulais qu’elle soit heureuse. C’est pour ça qu’un jour j’ai décidé de l’emmener prendre un bain de soleil en face des Rochers du Soleil du territoire du Clan du Tonnerre. Mais je n’avais pas prévu l’arrivée des chatons. Tout comme je n’avais pas prévu de faire accoucher ma soeur de par moi-même. Je n’avais jamais vu un guérisseur pratiquer un accouchement alors cela a été une épreuve pour le moins compliquée mais deux boules de poils s’en sont sorties indemnes. S’est alors posé la question de ce que l’on devait en faire. Parce qu’Espérance Juvénile n’en pouvait plus. Elle pleurait ce jour-là. Elle n’était pas prête pour être mère. Elle ne le serait jamais. Pas sans celui qu’elle aimait. Ma présence ne lui suffisait pas pour ça et, bien que cette constatation fut douloureuse à encaisser, j’ai fini par la comprendre. Je n’étais qu’un oncle. Jamais je n’aurais pu jouer le rôle de la figure paternelle. Alors j’ai pris la décision la plus difficile de ma vie. J’ai décidé de risquer la vie de deux chatons prématurés et innocents pour préserver ma petite soeur. Alors ce jour-là, nous avons laissé les chatons derrière nous sans un regard. Ils ne risquaient pas de se noyer, nous les avions éloignés de l’eau mais je n’ai pas pu m’empêcher de me demander s’il allait leur arriver quelque chose.
Lorsque nous sommes revenus au camp, nous avons parlé d’une fausse couche. Personne n’a posé de questions. Et lorsque tard le soir deux enfants ont été retrouvés sur le territoire, personne n’a jamais fait le rapprochement avec les enfants d’Espérance Juvénile. Ces enfants ont été adoptés par le Clan et vivent encore aujourd’hui. Ils n’ont jamais su que j’étais leur oncle et que ma soeur était leur mère. Elle n’a jamais pu le leur dire, n’a jamais pu s’y résoudre. Alors elle les a regardés grandir sans rien dire, élevés par une autre reine, entraînés par d’autres mentors. Loin d’elle. Elle a souffert je le sais mais à cela je n’aurais jamais rien pu y faire.
Et puis il était temps pour moi de vivre ma vie.
Ce n’est que quelques lunes plus tard que j’ai fait la rencontre de celle qui deviendrait plus tard la femme de ma vie. C’était elle, le regard ambré que je n’avais jamais remarqué jusqu’alors. Le même regard ambré qui m’a foudroyé le jour où elle m’a sauvé la vie. Il faut dire que c’était un temps où j’étais encore assez perturbé par les histoires de ma soeur et qu’en allant chasser du rongeur - pour une fois dans l’histoire du Clan de la Rivière - j’ai bien failli me précipiter droit dans le fond des gorges tant j’étais ailleurs. Mais elle m’en a empêché. Elle m’en a empêché et le Clan des Étoiles sait que son regard m’a hanté durant des nuits entières. Je ne dirais pas que je l’ai aimé au premier regard, cela serait mentir. Elle semblait me détester. Et, avant que l’on ne soit ensemble, je n’avais jamais compris pourquoi. Mais il ne s’agissait que de ses barrières, ses protections. Elle m’avait aimé d’un amour de jeunesse idiot et naïf. Elle avait fini par désespérer puis se raisonner en se disant que ce ne serait jamais réciproque. Alors elle avait enfoui le tout au plus profond de son coeur et avait décidé de tourner la page. Sauf que moi, je lui ai fait la cour. Elle m’a remballé une bonne vingtaine de fois mais que voulez-vous, j’étais plutôt beau gosse dans ma jeunesse… Non plus sérieusement, elle a juste accepté de s’ouvrir à nouveau. N’empêche qu’elle m’aura fait mariner pendant de nombreuses lunes. Et c’est pour cela que jamais je ne l’ai prise pour acquis. Je l’ai toujours respectée parce qu’elle le méritait.
Braise Incandescente méritait tant de choses.
Elle m’a comblé d’un amour fort et illimité durant toute une vie. Elle a même donné naissance à deux enfants. Petit Étang et Petit Lotus. Malheureusement notre fils, Petit Étang, était déjà mort avant de sortir de son ventre. Mais malgré cette douloureuse perte, ce jour-là a été le meilleur jour de ma vie. On ne réalise jamais à quel point c’est fantastique ces choses-là. Votre compagne vous annonce qu’elle attend des chatons de vous mais tout cela ne devient réel que lorsque vous pouvez couvrir ces petites boules de poils de coups de langue chaleureux. Je n’ai jamais été plus heureux qu’en étant un père.
J’aurais aimé pouvoir vous dire que je n’ai pas été un père protecteur mais malheureusement, ça n’a pas été le cas. Sous le regard mi-moqueur mi-amusé de Braise Incandescente, j’ai protégé Petit Lotus tout au long de sa vie. Même lorsque, devenue guerrière sous le nom de Fleur de Lotus, elle a rencontré l’amour de sa vie, j’ai encore été trop protecteur. Mais je ne le regretterais pour rien au monde parce que c’était ma façon de lui démontrer mon amour. Et puis à son tour, ma fille est devenue une mère. Une mère de quatre chatons que Braise Incandescente n’a jamais pu voir en chair et en os. Ma bien-aimée avait été emportée quelques jours auparavant par la maladie. Elle s’était longtemps contre les restes du mal vert qui la consumaient. Mais elle n’a pas pu remporter cette bataille et j’ai été forcé de lui dire adieu, le coeur brisé alors que le printemps revenait égayer le coeur du Clan.
Je l’ai longtemps pleurée mais je savais qu’elle n’aurait pas voulu que je sois malheureux bien longtemps. J’avais encore une longue vie devant moi et bien d’autres membres de ma famille à aimer et chérir. Comme Petit Charbon, Petite Glace, Petite Floraison et Petit Équinoxe par exemple. Mes petits enfants. À l’heure actuelle, je ne pourrais pas être plus fier d’eux. Malheureusement, Pelage de Charbon et Reine de Glace sont partis rejoindre leur grand-mère bien trop tôt. J’espère qu’ils sont heureux là où ils sont. Ma petite-fille est à présent une fière guerrière et quant à mon unique petit-fils, celui-là est devenu le meneur actuel du Clan. Il est un bon meneur, aussi bon que l’était Étoile du Dragon à mon époque. Il est un meneur droit et juste et je ne peux qu’être fier de lui. J’espère que sa mère l’est également de là où elle est.
Parce que Fleur de Lotus n’a pas vu son fils devenir un meneur exemplaire.
Parce que Fleur de Lotus, mon dernier héritage de ma compagne décédée, est partie à son tour, ne laissant derrière elle que les coeurs brisés de son père et de ses deux enfants restants.
Je crois que c’est en la perdant que j’ai retrouvé enfoui en moi le sens du mot famille. Je l’avais déjà retrouvé auparavant bien évidemment, mais jamais aussi fortement. Et je me suis juré d’aimer ma descendance comme elle méritait. Parce qu’à présent mon coeur a guéri, les cicatrices restent énormes mais les plaies ne sont plus que de mauvais souvenirs qui reviennent me hanter de temps en temps. Aujourd’hui, ma famille est grande. Parce qu’aujourd’hui il y a Sourire Espiègle, Flocon Éphémère, Ange Déchu, Noix de Coco, Coeur Gelé, Rêve de Soie, Patte d’Or, Petite Symphonie et Petite Nostalgie. Il y avait Éclat de Grenat aussi mais celui-ci a disparu. J’espère qu’il va bien, peu importe où ses pas l’auront mené.
Aujourd’hui j’ai une famille en vie qui ne fait que s’étendre tandis que ma vie se prolonge. Je n’oublie les morts en aucun cas et j’avance avec le poids de la connaissance sur mes épaules qui se font tremblantes. Mais je vais tenir bon, garder le cap. Je vais vivre encore un peu, rencontrer encore un peu de monde. Voir ma famille étendre ses racines encore un peu plus.
Parce qu’à présent si j’ai bien une raison de vivre c’est le cadeau inestimable que m’a offert ma douce Braise Incandescente.
Une famille.
Toute cette histoire date maintenant de neuf longues années. Il y a sans doute des trous dans mon récit mes chers petits, je me fais vieux et ma mémoire n’est pas des plus brillantes. Je me souviens qu’à cette époque, une paix relative était instaurée entre les Clans. C’était Étoile du Dragon qui nous menait à l’époque, c’était un bon chef. Quant à moi, je suis issu d’une famille de cinq. Je suis le second-né, celui du milieu. Le premier-né n’était autre que mon frère, Petit Hurlement. Il avait déjà une bonne carrure contrairement à Petite Espérance qui elle, dernière-née, était frêle comme une brindille malmenée par le vent. Et puis il y avait moi, Petite Danse, celui du milieu, ni petit ni très grand. La norme, rien de plus et rien de moins.
Je me souviens d’une enfance heureuse et de parents aimants. On était tous en bonne santé et nous avons fait notre part de bêtises légendaires propres aux chatons. Pour ma part, j’étais très proche de ma petite soeur, je préférais largement sa compagnie à celle de mon grand frère dont la mentalité ne me plaisait guère. Il était froid. Il s’amusait à faire mal aux autres chatons lorsqu’il jouait avec eux. Il se mettait en colère si les autres n’accédaient pas à ses requête. Et il ne supportait jamais bien longtemps la compagnie. Pour une personne douce ouverte et gentille comme je l’étais, supporter mon frère était compliqué, vraiment compliqué. Et épuisant.
Petite Espérance, elle, était le pont qui me reliait à mon frère. Elle nous aimait tous les deux malgré nos tempéraments diamétralement opposés et mettait un point d'honneur à nous garder plus d'une heure ensemble dans un même endroit. Elle incarnait l'innocence, elle était naïve et insouciante.
Si seulement elle avait pu conserver tout cela...
Lorsque nous avons eu six lunes, nous sommes passés apprentis. Je m’appelais alors Nuage Dansant, ma soeur Nuage d’Espérance et mon frère, Nuage Hurlant. Ce jour-là avait été un beau jour, un jour placé sous le signe de la paix au sein de notre fratrie désaccordée.
De mon côté, mon apprentissage s’est très bien déroulé. Je prenais plaisir à aller m’entraîner, à relever les défis que mon mentor m’imposait. Je me délectais de la sensation de constamment repousser mes limites pour progresser toujours un peu plus sur la voie du guerrier. J’adorais pouvoir montrer aux chatons ce que j’apprenais et ce qu'ils allaient apprendre, j’aimais me mesurer à ma soeur et j’aimais cette vie, tout simplement. Mais tout n’était pas rose, non. Je ne m’entendais toujours pas avec mon frère et celui-ci devenait détestable. Il se pensait supérieur, rabaissant quiconque croisait son chemin. Ses rares amis étaient comme lui, prétentieux et sans morale.
C’est aussi à cette époque que le mot famille a perdu tout son sens pour nous.
Tout allait pourtant bien, je suivais mon entraînement à la lettre, je respectais mon mentor comme il le fallait et j’apprenais dans la joie et la sérénité. Moi qui étais si jeune, je me prêtais sans mal aux corvées telles que changer les litières des anciens, je le faisais même avec entrain et bonne humeur. Chaque fois que j’y allais, j’écoutais les doyens parler entre eux, j’écoutais ce qu'ils me disaient et plaisantais de bon coeur avec eux. Ma gentillesse n’a fait que se décupler au fil des lunes.
Mais tout s’est effondré, comme dans toutes les histoires. Tout s’est effondré le jour où ma soeur est venu me trouver dans la tanière des apprentis pour qu’on aille se parler pas trop loin du camp tout en étant hors de portée des oreilles indiscrètes.
Je suis amoureuse.
Je n’avais pas compris le problème. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait l’air si mal, pourquoi elle ne croisait pas mon regard. J’étais content pour elle et même si une part de moi-même se disait que le mâle avait intérêt à mériter ma soeur, j’étais heureux pour eux deux et je ne voyais pas le problème. Mais je l’ai vite vu.
Il est du Clan du Vent.
Et là j’ai compris. J’ai compris pourquoi elle ne parvenait pas à me regarder dans les yeux, pourquoi elle se bornait à contempler ses pattes et la brève colère qui avait pris possession de mon être avait fondu comme neige au soleil lorsque je me suis rendu compte à quel point elle se sentait honteuse. Et je me suis souvenu de ce que m’avait un jour confié une ancienne. « Le pardon est primordial si l'on veut pouvoir avancer, la rancune n'est qu'un poids inutile. » Alors je l’ai consolée, j’ai continué d'être heureux pour elle et lorsque ses larmes n’ont plus été qu'un mauvais et éprouvant souvenir, elle avait retrouvé le sourire et nous sommes repartis vaquer à nos occupations. Mais ce qu’on ignorait à l’époque, c’était la présence de quelqu’un d’autres. Une paire d'yeux avait vu toute la scène et les oreilles qui allaient avec avaient elles aussi fait leur travail. Et sur les babines de cette sombre silhouette dissimulée dans le feuillage s'était dessiné un sourire cruel.
Ce n’est que quelques jours plus tard que j’ai finalement remarqué que quelque chose clochait. Nuage d’Espérance était constamment coincée dans le camp à s’occuper des anciens, des tâches dites ingrates. Elle faisait deux fois plus de corvées que d’habitude. Alors qu’en parallèle, Nuage Hurlant ne faisait plus rien. Il ne faisait que sortir du camp pour aller s’entraîner. Alors un jour que je devais moi aussi ramasser de la mousse pour les anciens, j’ai questionné ma soeur. Je crois que j’ai été tellement insistant qu’elle n’a pu que se confier à moi. Elle n’a pu que m’avouer ce que notre frère lui faisait subir. Elle m’a dit quel chantage il lui faisait. Qu’il était au courant pour ses sentiments interdits. Qu’il ne dirait rien tant qu’elle s’occuperait de ses corvées à lui. Alors elle le faisait. Par peur. Par amour, aussi.
Et je n’ai jamais rien pu y faire.
J’étais réduit à lancer à mon frère des regards plus haineux que jamais. Intérieurement je me demandais chaque jour comment un être aussi abject que lui pouvait exister. Il était vraiment rare de réussir à me mettre en colère et je n’avais jamais été dans un tel état de rage. Alors chaque soir, je réfléchissais intensément, je voulais trouver une solution. Il était hors de question de laisser cette situation perdurer davantage. Je ne voulais pas le tuer ni le blesser. Juste lui faire suffisamment mal ou suffisamment peur pour qu’il cesse de considérer notre soeur comme l’un de ses jouets personnels. Et c’est obnubilé par la protection de ma soeur que je n’ai jamais remarqué ce regard de braise régulièrement fixé sur moi. Un regard ambré qui me suivait partout où j’allais. Un regard ambré que je ne remarquais jamais, au grand dam du propriétaire de ce regard.
Il s’est écoulé de nombreuses lunes avant que la solution ne s’impose d’elle-même. À vrai dire nous avons eu le temps de devenir des guerriers. Ainsi, j’étais devenu Danse des Lucioles tandis que ma soeur devenait Espérance Juvénile, un nom qui s’accordait parfaitement à sa personnalité. Quant à notre frère, il a été nommé Hurlement du Lion. Un nom noble pour un être misérable. Et là encore, il y a eu un problème. Parce que je n’étais pas aveugle, j’avais remarqué que le corps de ma soeur avait changé. J’avais remarqué son ventre qui s’arrondissait doucement, sa fatigue constante, son souffle qui s’accélérait d’un rien et ses humeurs changeantes. Et j’ai eu peur d’avoir compris quelque chose d’autre. Alors je suis allé la voir et je le lui ai demandé franchement, un ton de reproche dans la voix. Je lui ai demandé depuis combien d temps elle le savait. Je lui ai demandé comment elle avait pu être aussi inconsciente. Et quelle n’a pas été ma surprise de la voir s’énerver face à moi. Ma petite soeur qui jamais n’élevait le ton s’est mise en colère contre moi. En rage, elle m’a crié que son amour de jeunesse l’avait abandonnée, que le chantage de notre frère était en train de la tuer à petit feu et elle en avait assez.
Je ne le supporterais pas si tu m’abandonnes toi aussi.
Et il n’y a plus eu que de la colère. De la rage.
De la haine.
Je n’ai pas supporté tant de détresse. Ma soeur n’avait pas à souffrir de la sorte et je n’avais pas à être le spectateur impuissant de son désespoir. En revanche, j’allais être l’acteur principal de sa chute à lui. Il allait payer. Il allait en crever s’il le fallait. J’étais prêt à le tuer, j’étais prêt à lui ouvrir la gorge si cela signifiait qu’Espérance Juvénile serait en paix.
Mais je n’ai même pas eu besoin de le tuer.
Je l’ai tiré par la fourrure, mes griffes plantées dans son flanc jusqu’à un coin du territoire où on pouvait être tranquille. Je lui ai gueulé dessus jusqu’à ce que la colère ne me fasse trembler de tous mes membres à tel point que je ne puisse plus prononcer un seul mot.
Et il a ri.
Il a ri, il se marrait bien. Mais il a beaucoup moins ri lorsqu’un blaireau est sorti de sa tanière, s’est jeté sur lui et lui a arraché la gorge. Moi non plus je n’ai pas ri. Je suis parti sans demander mon reste pour avertir le Clan de la présence de cet animal. J’ai annoncé la mort de mon frère avec un horrible détachement. Je ne ressentais rien. Je n’avais pas eu la satisfaction de l’avoir fait taire. Le blaireau m’avait privé de cette sensation. Mais le blaireau avait aussi sauvé ma soeur et ça, je ne sais pas si j’en aurais été capable.
Aurais-je été capable de tuer mon propre frère ?
Les lunes suivantes ont été tranquilles mais riches en émotions. Je me devais d’être présent pour ma soeur. Sa grossesse était à présent évidente mais elle se refusait à révéler l’identité du père ce qui était nettement compréhensible, du moins pour moi. Alors j’essayais tant bien que mal de la faire rire, de faire pointer son sourire à nouveau. Je voulais qu’elle soit heureuse. C’est pour ça qu’un jour j’ai décidé de l’emmener prendre un bain de soleil en face des Rochers du Soleil du territoire du Clan du Tonnerre. Mais je n’avais pas prévu l’arrivée des chatons. Tout comme je n’avais pas prévu de faire accoucher ma soeur de par moi-même. Je n’avais jamais vu un guérisseur pratiquer un accouchement alors cela a été une épreuve pour le moins compliquée mais deux boules de poils s’en sont sorties indemnes. S’est alors posé la question de ce que l’on devait en faire. Parce qu’Espérance Juvénile n’en pouvait plus. Elle pleurait ce jour-là. Elle n’était pas prête pour être mère. Elle ne le serait jamais. Pas sans celui qu’elle aimait. Ma présence ne lui suffisait pas pour ça et, bien que cette constatation fut douloureuse à encaisser, j’ai fini par la comprendre. Je n’étais qu’un oncle. Jamais je n’aurais pu jouer le rôle de la figure paternelle. Alors j’ai pris la décision la plus difficile de ma vie. J’ai décidé de risquer la vie de deux chatons prématurés et innocents pour préserver ma petite soeur. Alors ce jour-là, nous avons laissé les chatons derrière nous sans un regard. Ils ne risquaient pas de se noyer, nous les avions éloignés de l’eau mais je n’ai pas pu m’empêcher de me demander s’il allait leur arriver quelque chose.
Lorsque nous sommes revenus au camp, nous avons parlé d’une fausse couche. Personne n’a posé de questions. Et lorsque tard le soir deux enfants ont été retrouvés sur le territoire, personne n’a jamais fait le rapprochement avec les enfants d’Espérance Juvénile. Ces enfants ont été adoptés par le Clan et vivent encore aujourd’hui. Ils n’ont jamais su que j’étais leur oncle et que ma soeur était leur mère. Elle n’a jamais pu le leur dire, n’a jamais pu s’y résoudre. Alors elle les a regardés grandir sans rien dire, élevés par une autre reine, entraînés par d’autres mentors. Loin d’elle. Elle a souffert je le sais mais à cela je n’aurais jamais rien pu y faire.
Et puis il était temps pour moi de vivre ma vie.
Ce n’est que quelques lunes plus tard que j’ai fait la rencontre de celle qui deviendrait plus tard la femme de ma vie. C’était elle, le regard ambré que je n’avais jamais remarqué jusqu’alors. Le même regard ambré qui m’a foudroyé le jour où elle m’a sauvé la vie. Il faut dire que c’était un temps où j’étais encore assez perturbé par les histoires de ma soeur et qu’en allant chasser du rongeur - pour une fois dans l’histoire du Clan de la Rivière - j’ai bien failli me précipiter droit dans le fond des gorges tant j’étais ailleurs. Mais elle m’en a empêché. Elle m’en a empêché et le Clan des Étoiles sait que son regard m’a hanté durant des nuits entières. Je ne dirais pas que je l’ai aimé au premier regard, cela serait mentir. Elle semblait me détester. Et, avant que l’on ne soit ensemble, je n’avais jamais compris pourquoi. Mais il ne s’agissait que de ses barrières, ses protections. Elle m’avait aimé d’un amour de jeunesse idiot et naïf. Elle avait fini par désespérer puis se raisonner en se disant que ce ne serait jamais réciproque. Alors elle avait enfoui le tout au plus profond de son coeur et avait décidé de tourner la page. Sauf que moi, je lui ai fait la cour. Elle m’a remballé une bonne vingtaine de fois mais que voulez-vous, j’étais plutôt beau gosse dans ma jeunesse… Non plus sérieusement, elle a juste accepté de s’ouvrir à nouveau. N’empêche qu’elle m’aura fait mariner pendant de nombreuses lunes. Et c’est pour cela que jamais je ne l’ai prise pour acquis. Je l’ai toujours respectée parce qu’elle le méritait.
Braise Incandescente méritait tant de choses.
Elle m’a comblé d’un amour fort et illimité durant toute une vie. Elle a même donné naissance à deux enfants. Petit Étang et Petit Lotus. Malheureusement notre fils, Petit Étang, était déjà mort avant de sortir de son ventre. Mais malgré cette douloureuse perte, ce jour-là a été le meilleur jour de ma vie. On ne réalise jamais à quel point c’est fantastique ces choses-là. Votre compagne vous annonce qu’elle attend des chatons de vous mais tout cela ne devient réel que lorsque vous pouvez couvrir ces petites boules de poils de coups de langue chaleureux. Je n’ai jamais été plus heureux qu’en étant un père.
J’aurais aimé pouvoir vous dire que je n’ai pas été un père protecteur mais malheureusement, ça n’a pas été le cas. Sous le regard mi-moqueur mi-amusé de Braise Incandescente, j’ai protégé Petit Lotus tout au long de sa vie. Même lorsque, devenue guerrière sous le nom de Fleur de Lotus, elle a rencontré l’amour de sa vie, j’ai encore été trop protecteur. Mais je ne le regretterais pour rien au monde parce que c’était ma façon de lui démontrer mon amour. Et puis à son tour, ma fille est devenue une mère. Une mère de quatre chatons que Braise Incandescente n’a jamais pu voir en chair et en os. Ma bien-aimée avait été emportée quelques jours auparavant par la maladie. Elle s’était longtemps contre les restes du mal vert qui la consumaient. Mais elle n’a pas pu remporter cette bataille et j’ai été forcé de lui dire adieu, le coeur brisé alors que le printemps revenait égayer le coeur du Clan.
Je l’ai longtemps pleurée mais je savais qu’elle n’aurait pas voulu que je sois malheureux bien longtemps. J’avais encore une longue vie devant moi et bien d’autres membres de ma famille à aimer et chérir. Comme Petit Charbon, Petite Glace, Petite Floraison et Petit Équinoxe par exemple. Mes petits enfants. À l’heure actuelle, je ne pourrais pas être plus fier d’eux. Malheureusement, Pelage de Charbon et Reine de Glace sont partis rejoindre leur grand-mère bien trop tôt. J’espère qu’ils sont heureux là où ils sont. Ma petite-fille est à présent une fière guerrière et quant à mon unique petit-fils, celui-là est devenu le meneur actuel du Clan. Il est un bon meneur, aussi bon que l’était Étoile du Dragon à mon époque. Il est un meneur droit et juste et je ne peux qu’être fier de lui. J’espère que sa mère l’est également de là où elle est.
Parce que Fleur de Lotus n’a pas vu son fils devenir un meneur exemplaire.
Parce que Fleur de Lotus, mon dernier héritage de ma compagne décédée, est partie à son tour, ne laissant derrière elle que les coeurs brisés de son père et de ses deux enfants restants.
Je crois que c’est en la perdant que j’ai retrouvé enfoui en moi le sens du mot famille. Je l’avais déjà retrouvé auparavant bien évidemment, mais jamais aussi fortement. Et je me suis juré d’aimer ma descendance comme elle méritait. Parce qu’à présent mon coeur a guéri, les cicatrices restent énormes mais les plaies ne sont plus que de mauvais souvenirs qui reviennent me hanter de temps en temps. Aujourd’hui, ma famille est grande. Parce qu’aujourd’hui il y a Sourire Espiègle, Flocon Éphémère, Ange Déchu, Noix de Coco, Coeur Gelé, Rêve de Soie, Patte d’Or, Petite Symphonie et Petite Nostalgie. Il y avait Éclat de Grenat aussi mais celui-ci a disparu. J’espère qu’il va bien, peu importe où ses pas l’auront mené.
Aujourd’hui j’ai une famille en vie qui ne fait que s’étendre tandis que ma vie se prolonge. Je n’oublie les morts en aucun cas et j’avance avec le poids de la connaissance sur mes épaules qui se font tremblantes. Mais je vais tenir bon, garder le cap. Je vais vivre encore un peu, rencontrer encore un peu de monde. Voir ma famille étendre ses racines encore un peu plus.
Parce qu’à présent si j’ai bien une raison de vivre c’est le cadeau inestimable que m’a offert ma douce Braise Incandescente.
Une famille.
Toi qui tire les ficelles | Ton petit puf/surnom (si tu en as un) : Biket Qu'est-ce qui t'as mené ici ? : Ta mère As-tu déjà rp ou est-ce la première fois ? : Patate Codes du règlement : ♪ Validation par Sun Autre chose à dire ? : Butternut. |
Sun pour La Guerre des Clans RPG seulement
Invité
Invité
Lun 16 Avr 2018 - 17:11
Ouaaaah le ptit vieux xD
Invité
Invité
Lun 16 Avr 2018 - 17:52
Waiiiih re arrière-grand-père
Validation des codes :D
Validation des codes :D
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Lun 16 Avr 2018 - 18:32
Rew arrière grand père
Invité
Argus Bleu
Mar 17 Avr 2018 - 19:50
Bon allez validation
Faut un lien avec Gugus aussi °^°
Faut un lien avec Gugus aussi °^°
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