Demain, dès l'aube ft Nuage de Citron

Le soleil venait de se lever et ses doux rayons ambrés vinrent me caresser le visage. Je plissais mon museau gêné. Puis je lâche un petit bâillement. J’hésite à me retourner et enfoncer ma tête dans le pelage de la reine qui s’occupe de moi. Sa douce odeur,  son épais pelage, sa chaleur, tout m’appelle à me retourner. Pourtant je ne le voulais pas vraiment me replonger dans les bras de Morphée. La veille une idée avait germé dans mon esprit et je devais - oui, je me devais - de l’exécuter. Je me levai doucement et maladroitement de manière chancelante. Mes petites pattes ne me soutenaient pas encore très bien mais surtout j’avais mes muscles encore endormis. Je regardai ma mère adoptive, j’hésitai à la réveiller mais je ne voulais pas l’embêter. Elle était épuisée de nous surveiller, nous les petites boules de poils qui piaillions à longueur de journée. Mais en même temps je ne pouvais pas partir sans qu’elle soit au courant, la reine se ferait un sang d’encre. J’étais perplexe, hésitant. Je ne savais pas quel choix faire, quel serait le meilleur choix. Je me prenais parfois trop la tête pour un simple chaton, un simple enfant mais je ne pouvais pas m’empêcher de réfléchir. Je regardai au dehors la plaine sablonneuse recouverte encore de givre qui commençait à doucement se réchauffeur au contact des rais ambrées de l’astre solaire. Je me décidai de partir sans réveiller la reine. Je pensais que j’allais revenir avant qu’elle ne s’éveille et qu’elle ne remarque mon absence. Je m’étirai et fis un brin de toilette rapide. Puis je m’extirpais rapidement de la pouponnière. Une fois dehors, l’air glacial emplit mes poumons, c’était douloureux surtout pour mes petits poumons. J’avais l’impression qu’ils brulaient. Je traversai sans m’attarder la grande place laissant les marques derrière moi de petites pattes. Le sol était si froid et dur, je ne voulais pas m’y attardait. Mes pauvres coussinets roses en souffraient. Je me dirigeai vers le tunnel de fougères qui menait à l’antre du guérisseur. J’étais certains qu’ils étaient déjà levé, après tout nous étions à l’aube. Je me faufilai jusqu’au la grotte principale. J’avais hésité à faire un détour par la réserve de plantes mais je savais que c’était interdit et j’étais un chaton sage et obéissant. Ou bien j’étais trop intelligent, je savais que je pouvais m’empoisonner en avalant de ces graines, mourir dans d’atroces souffrances et surtout je risquais une punition choisi par soin par ces deux-là. De ma voix aigue de chaton, je miaulai : « - Oh, eh oh ! Quelqu’un est réveillé ? » Je pouvais paraitre impertinent, je l’étais sans doute d’ailleurs, mais que pouvait-on me dire ? J’étais peut-être malade. Après tout j’étais un chaton frère né sous l’Hiver. Et sur mon visage fleurit un si joli sourire candide.