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fly, phoenix α Feuille de Clémentine

Foudre Crépusculaire
Ce fou de Frou est plus rapide que la lumière !
Puf/Surnom Puf/Surnom : Foudry
Messages Messages : 1058

Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 34 lunes
Mentor / apprenti :
Foudre Crépusculaire
 Jeu 15 Avr 2021 - 21:12

fly, phoenix, fly
Quelque chose n’allait pas.

Ça faisait plusieurs jours que tu le sentais, que tu te faisais cette remarque. Non, pire, ça faisait plusieurs lunes que tu le ressentais au fond de toi, sans pour autant savoir ce qui clochait, sans pour autant pouvoir mettre le moindre mot dessus, sans pour autant pouvoir faire quoi que ce soit pour y remédier. Difficile d’apporter une solution à un problème qu’on ne pouvait pas identifier.

Mais maintenant, tu avais compris, enfin, en partie, de ce que tu pouvais en voir. À vrai dire, tu n’étais pas toujours très perspicace, beaucoup de gens ne se gênaient pas pour te dire que tu n’étais pas une flèche - ce qui était apprécié, vraiment, merci hein -  mais ça ne t’empêchait pas de comprendre les choses, parfois mieux qu’eux. Tu n’avais pas besoin de ces commentaires dépréciatifs - même si c’était taquin de base, c’était épuisant sur le long terme - tu te mettais déjà bien assez de bâtons dans les roues par toi-même, t’avais pas besoin des autres pour couler.

Pourquoi on en revenait toujours à toi ? Ce qui n’allait pas, c’était Feuille de Clémentine. Enfin, non, c’était pas ce que tu voulais dire, elle allait très bien. Enfin non, rah, juste, t’avais senti qu’elle n’était pas au top de sa forme. Elle était comment dire… Plus distante. Même auprès de vous, qui étiez sa famille. Après tout, ensemble, vous formiez les dix fantastiques, même si vous n’étiez plus dix actuellement. Et ça, tu connaissais ce sentiment, ce besoin de s’isoler des autres. Tu avais cru déceler comme une lueur triste, comme une profonde déception ou frustration au fond de ses prunelles. Tu ne savais pas à quoi tout cela était dû, et ça te rendait d’autant plus triste. Ça te créait une douleur chez toi, comme si tu partageais cette peine - mais tu ne savais même pas ce que c’était ! Ça se trouve, c’était encore toi qui te faisais des idées et t’allais passer pour le roi des cons, vraiment ! Au début, tu t’étais dit que c’était à cause des bouleversements récents : le meurtre d’Étoile Rayonnante, l’incertitude et l’angoisse qui avaient régné quand il n’y avait plus personne au pouvoir, puis la nomination d’Étoile Spatiale, et après tout ça, une bataille au Clan de la Rivière contre des mercenaires complètement frappés. Y’avait de quoi perturber même le plus solide des guerriers. Mais non, non, même après tout ça, ce sentiment n’était pas passé. Donc soit ce n’était vraiment pas lié à tout ça, soit c’était toi qui t’imaginais que quelque chose n’allait pas - n’allait plus. En tout cas, tu t’étais toujours dit que si c’était prétendument à cause des origines, ça allait barder!

La veille, tu avais pris ton courage à deux pattes, tu t’étais décidé à aller la voir, au moins pour lui parler tranquillement. Mais tu t’étais découragé. Tu t’étais dégonflé à la dernière occasion. Comme un lâche, quoi. Je ne sais pas trop ce que tu t’étais dit à ce moment-là. Tu t’étais sûrement dit que tu te faisais des idées, comme d’hab. Tu n’étais plus sûr de toi, son sourire imparable avait remis toutes tes théories en question. Mais le soir, en la voyant partir se coucher, en voyant son pas qui manquait de vie, tu l’avais amèrement regretté et t’y avais pensé toute la nuit, au point de ne presque pas en dormir. Tu avais mis trois plombes à trouver le sommeil à cause de ça, mais tu t’étais fait une promesse à ce moment-là : tu réessayerais, mais cette fois, même si c’était voué à l’échec, tu le ferais, tu irais lui parler, à cœur ouvert tu l’espérais. Peut-être qu’elle ne voudrait pas se confier à toi, mais t’aurais essayé. C’était certainement pas en restant les pattes croisées que ça irait mieux, il fallait faire quelque chose, merde !

Tu te levas donc tôt, ce matin. Forcément, impossible de dormir avec tout ça. Tu n’étais pas assigné à une quelconque patrouille aujourd’hui, et elle non plus, du moins pas le matin, tu t’en étais assuré. Paradoxalement, à la fois parfaitement éveillé et endormi, tu t’installas dans un coin de la clairière et entamas une petite toilette matinale. Tu n’en avais peut-être pas l’air, mais tu guettais la tanière des guerriers avec anxiété. De toute façon, tu passais souvent inaperçu comme une ombre, tu étais le félin qui agissait dans l’ombre, alors bon. Tu ne savais pas trop ce que tu ferais lorsqu’elle sortirait. Tu ne voulais pas avoir l’air bizarre en allant lui sauter dessus alors qu’elle venait juste de se lever, mais tu voulais pas laisser une telle occasion t’échapper, encore une fois ! Les minutes passèrent et tu finis ta toilette, mais tu ne t’étais toujours pas décidé. Là, tu te répétais juste ce que t’allais lui dire, pour la énième fois. Et si elle ne te voyait pas ? Tu serais bien obligé d’aller la voir.

Pourquoi tant d’angoisse à ce propos ? Sûrement parce que c’était un être cher, c’était ta sœur, quand même, et que tu te sentais en partie coupable de son mal-être, coupable de ne pas avoir agi jusqu’à présent.

Feuille de Clémentine sortit. Ohlala, c'est ton moment mon gars, fallait enfin mettre ton « plan » à exécution. Allez ! Tu inspiras profondément et te levas pour aller à sa rencontre, le plus naturellement du monde. Comme un frère qui vient saluer sa sœur le matin, quoi ! Arrête de t’inquiéter et vas-y, gros, fonce. Tu la rejoignis en ondulant la queue.

« Salut ! Bien dormi ? » Tu lui laissas à peine le temps de répondre que tu enchaînas : « Ça te dit d’aller marcher un peu ? Il fait super beau, aujourd’hui. »

Et c’était vrai, la météo jouait en ta faveur aujourd’hui. Et pourquoi une balade ? Parce que c’était toujours ce que tu faisais dans ce genre de situation, et c’était aussi parce que c’était ce qu’on t’avait fait faire pour te tirer les vers du nez à toi aussi. C’était une technique efficace et que tu affectionnais particulièrement, maintenant.
Feuille de Clémentine
Jeune aventurier
Puf/Surnom Puf/Surnom : Orenji
Messages Messages : 70

Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 34
Mentor / apprenti :
Feuille de Clémentine
 Dim 2 Mai 2021 - 19:37

Fly, phoenix.

« i want to fly away. »


Cela fait plusieurs minutes que je suis réveillée. J’ai légèrement ouvert les yeux, pour apercevoir la tanière des guerriers. J’ai l’impression que, au vu du nombre de guerriers encore sur leur litière, il est encore tôt. C’est avec un sourire satisfait que je me ferme les yeux en me disant que je vais pouvoir profiter encore un peu de mon sommeil.
Mais impossible de me rendormir. En même temps, je ne me sens pas fatiguée, j’ai assez bien dormi. Je n’ai pas envie de me lever, tout simplement. Pourquoi ? Par pure flemme, voyons ! Mais bon, je commence à m’ennuyer à ne rien faire… Autant sortir de là et servir à quelque chose. Je me lève de ma litière faite de mousse avant de m’étirer. En même temps, je décide de faire un plan de ce que je pourrais faire aujourd’hui pour bien remplir ma journée. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu Poros, peut-être qu’il traîne encore près des Quatre Chênes ? Est-ce que lui aussi, il cherchait à la revoir ? Je hausse les épaules : de toute façon, si je ne tente pas, je n’aurais rien. Et puis, je pourrais chasser un peu en attendant. Oui, tout cela me paraît être un bon programme !

C’est avec le sourire que je sors de la tanière, m'apprêtant à me diriger vers le tas de proies. Mais ça, c’était avant que Foudre Crépusculaire ne se mette en travers de mon chemin ! Mon programme est déjà tout bousculé. Mon frère de cœur s’approche de moi, la queue ondulée. Oh, il a quelque chose à me demander celui-là, je le sens d’avance ! Il me demande tout d’abord si j’ai bien dormi, j’allais répondre que oui, c’était le cas mais il enchaîne avec une autre question, celle qui l’intéresse le plus donc. Je fronce les sourcils, en souriant doucement. Il veut qu’on aille se promener, soi-disant parce qu’il fait beau. Foudre Crépusculaire n’a jamais été du genre à être franc, il préfère tourner autour du pot, certainement pour analyser la situation ou pour réfléchir à comment tourner le sens de sa phrase. Enfin bon, je ne vais pas lui refuser une si gentille offre. Et puis, il n’a pas tort : il fait vraiment beau. Je hoche alors la tête et nous sortons du camp. On discute rapidement, de tout et de rien mais, lorsque nous sommes assez loin de toutes les oreilles indiscrètes, je me tourne vers lui, avec un grand sourire sur le visage.

- Bon, pas de ça avec moi, jeune chat ! Je sens que tu veux me dire un truc. Qu’est-ce qui t’arrive ? T’es amoureuuuuux ?

Je joue avec mes sourcils pour essayer de le faire légèrement sourire.

(c) Kayl pour Orenji only
Foudre Crépusculaire
Ce fou de Frou est plus rapide que la lumière !
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Le personnage
Sexe du perso: Mâle
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Mentor / apprenti :
Foudre Crépusculaire
 Lun 17 Mai 2021 - 22:56

then i’ll raise you like a phoenix
Tu te sentais trop bête à t’inquiéter comme ça, pour quelque chose qui n’avait pas lieu d’être, en plus, peut-être. Peut-être avait-elle autre chose de prévu ? Peut-être n’avait-elle simplement pas envie d’aller bouger, là, maintenant, tout de suite ? Toi qui avais voulu te montrer gentil, tu te torturais de questions inutiles pour toute réponse. Voilà que tu doutais à nouveau, au fond de toi. La confiance en toi fondait comme neige au soleil, tu savais que c’était quelque chose que tu devais travailler, mais tu avais franchement beaucoup de mal à progresser. C’était tellement plus simple de tomber, de se laisser à terre que de se relever, de toute façon.

Mais non, Feuille de Clémentine acquiesça après avoir observé le ciel dégagé et le soleil qui dardait ses rayons sur le camp. C’était donc un oui, tout allait bien. Pour le moment. Vous quittâtes donc le camp ensemble, parlant de tout et d’à peu près rien, le temps de sortir du camp et de s’en éloigner quelque peu. Il n’y avait personne d’autre autour, ta sœur l’avait également remarqué, sauf qu’elle te devança en te jetant un regard malicieux :

« Bon, pas de ça avec moi, jeune chat ! Je sens que tu veux me dire un truc. Qu’est-ce qui t’arrive ? T’es amoureuuuuux ? »

Elle te scrutait, l’œil brillant. Oh non non non non non, c’était pas du tout censé se passer comme ça, c’était le monde à l’envers, le chasseur chassé ! Bon, tu n’avais pas opté pour la stratégie discrète - elle avait bien compris que tu voulais parler, en même temps, tu avais un peu tendu la perche - mais là, enfin non pas comme ça, pas dans ce sens ! Complètement pris au dépourvu, tu bafouillas royalement :

« Hein euh… Non ! Fin non j’crois pas, maaaais bien tenté. »

Ahlala, quelle déception n’est-ce pas ? Elle pourrait presque te faire reculer, te remettre encore une fois en doute. Mais pas cette fois ; tu ne te laisserais pas faire, pas encore une fois, il était l’heure d’agir ! Enfin, de parler tout du moins, et ça, c’était maintenant ou jamais. C’était le moment de sortir le grand jeu, n’est-ce pas ?

« Dis moi plutôt, tu n’as pas quelque chose à dire ? Tu sais, ces quelques regards vagues par-ci, ou mélancoliques par là, ça ne trompe pas. Peut-être que tu voulais garder ça au fond de toi, mais tu sais, on est ta famille ! Même si t’as l’air d’aller bien parfois, tu n’es pas obligée de te cacher et de tout garder en toi. »

Tu continuais de marcher en parlant, ça te permettait de poursuivre, d’évacuer toute cette énergie concentrée en toi pour ne pas qu’elle ne te consumât de l’intérieur. Non, elle avait beau savoir comment bien cacher son jeu, c’était quelque chose que tu ne connaissais que trop bien, elle ne te duperait pas sur ce coup-là ! Même si ce n’était vraiment pas grand-chose, au moins, c’était dit.
Feuille de Clémentine
Jeune aventurier
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Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 34
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Feuille de Clémentine
 Mer 16 Juin 2021 - 11:13

Fly, phoenix.

« i want to fly away. »



Pauvre chaton, il a l’air totalement mal à l’aise ! Est-ce que j’ai touché en plein dans le mille ? Franchement, je ne vais pas vous mentir, ça m’étonnerait. Je l’embête, voilà tout. Je vois bien qu’il est légèrement stressé. Je veux qu’il se détende un peu, en le faisant rire pour qu’il soit moins sous pression. C’est tout lui ça, se mettre la pression pour rien. Enfin, si ça se trouve, il veut me parler de quelque chose d’important et je suis en train de tout gâcher. Si c’est le cas, je suis la pire des sœurs du monde !
Je l’observe, d’un œil distrait. Non, il n’a pas l’air d’être vexé par ma petite blague. Je ris face à son bafouillement. Il est chou, à se mettre dans ses états.

- Dis moi plutôt, tu n’as pas quelque chose à dire ? Tu sais, ces quelques regards vagues par-ci, ou mélancoliques par là, ça ne trompe pas. Peut-être que tu voulais garder ça au fond de toi, mais tu sais, on est ta famille ! Même si t’as l’air d’aller bien parfois, tu n’es pas obligée de te cacher et de tout garder en toi.

Je le regarde, les yeux ronds. Il continue de marcher tandis que pour ma part, je m’arrête, sous le choc. Merde. Il l’a remarqué ? Je ne pensais pas que mon état était si triste à observer. Est-il le seul à l’avoir vu ou d’autres le savent ? Mon cœur se met à battre un peu plus fort. J’ai peur qu’ils aient compris ce à quoi je pense depuis tout ce temps, de les avoir déçu, qu’ils me prennent pour une traître. Ma vision se floute, signe que je regarde dans le vide. Mes pensées me submergent et je sens ma respiration se bloquer parfois, sous le stress. Je ne pensais pas qu’en parler à voix haute me mettrait dans un tel état. Je sens son regard sur moi, ce qui me fait sortir de mes pensées. Il a raison, je dois avoir le courage d’en discuter. Au moins avec lui. Il a pris le temps de venir pour me demander comment je me sentais alors qu’il était stressé, sûrement par la réaction que j’aurais face à son affirmation. Mais comment lui dire, lui expliquer ce que je ressens ? Sera-t-il capable de me comprendre ? Lui, n’est pas dévisagé étant donné qu’il vient d’ici. Il n’a pas été adopté. Je soupire et lui souris.

- Décidément, on ne peut rien te cacher.

Essayer de changer de sujet ne marcherait pas avec lui. Ca l’énerverait, tout au plus. Donc autant mettre les pattes dans le plat et tout lui dire.

- Je ne me sens pas à ma place. Je ne pensais pas qu’être adoptée serait aussi difficile et pourtant, j’ai l’impression qu’on me dévisage constamment. J’ai le combo de l’enfer en quelque sorte, en plus d’avoir deux mamans, je ne suis pas d’ici. Je ris légèrement, l’univers m’a fait une bonne blague en m'attribuant autant de difficultés dès la naissance. Je les adore et je les remercierais jamais assez pour m’avoir sauvé mais… J’e n’arrive plus à me retenir. Je veux connaître mon identité, mes racines. J’ai appris par Poisson Rouge que je provenais des Troupes et que j’étais donc, sa demi-sœur. Depuis, j’ai envie… de partir. De trouver ma vraie place.

Je grimace. Je me demande comment il va prendre la nouvelle. Mal ? Bien ? Quelle question, est-il seulement possible de bien le prendre ? La réponse est non, évidemment. Il va être déboussolé, s’en vouloir de ne pas m’avoir mis à l’aise, de m’avoir délaissé ou ce genre de connerie. J’aimerais lui dire qu’il n’a pas à s’en vouloir mais en réalité, si, je lui en veux. A lui, à ma famille, au Clan, au monde entier. J’en veux à tout le monde. Je n’ose plus le regarder, j’ai trop honte.

(c) Kayl pour Orenji only
Foudre Crépusculaire
Ce fou de Frou est plus rapide que la lumière !
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Le personnage
Sexe du perso: Mâle
Âge du perso: 34 lunes
Mentor / apprenti :
Foudre Crépusculaire
 Dim 4 Juil 2021 - 12:01

go bury your demons
Marcher te permettait de te vider la tête, de gérer le trop d’émotions qui t’assaillait à ce moment-là. De te défouler, gentiment, en quelque sorte. Quand tant d’anxiété menaçait de prendre le dessus, tu devais faire quelque chose avec des pattes, bouger, t’entraîner, réparer une tanière s’il le fallait, juste t’occuper. Et là, c’était continuer d’avancer, marcher. C’était bon aussi pour parler.

Elle ne te suivait plus.

Merde. Tu fis volte-face et tu vis Feuille de Clémentine, immobile soudainement, t’observant les yeux ronds. Alors ça… Tu ne pensais pas que tes paroles seraient si lourdes de sens, qu’elles étaient chargées au point de la mettre dans un tel état. C’était bien la première fois que tu voyais ta sœur ainsi. Parfois, tu avais du mal à interpréter les silences comme ceux-là, ou même les gestes, les comportements, tous ces signaux implicites étaient obscurs pour ta personne. Mais cette fois, tu voyais bien que tu avais un peu trop vu juste, tu l’avais vraiment touchée dans le mille.

« Décidément, on ne peut rien te cacher. »

Ses paroles confirmèrent tes pensées. Tu fis les deux trois pas qui te séparaient d’elle, la faute à monsieur-je-marche-tout-droit-en-regardant-le-sol. Elle soupira, avant de reprendre :

« Je ne me sens pas à ma place. Je ne pensais pas qu’être adoptée serait aussi difficile et pourtant, j’ai l’impression qu’on me dévisage constamment. J’ai le combo de l’enfer en quelque sorte, en plus d’avoir deux mamans, je ne suis pas d’ici. » Elle laissa échapper un petit rire. Tu la laissais développer en silence. Ça, tu savais très bien faire. «  Je les adore et je les remercierais jamais assez pour m’avoir sauvé mais… Je n’arrive plus à me retenir. Je veux connaître mon identité, mes racines. J’ai appris par Poisson Rouge que je provenais des Troupes et que j’étais donc, sa demi-sœur. Depuis, j’ai envie… de partir. De trouver ma vraie place. »

Tu avais l’impression de tomber de haut. Feuille de Clémentine faisait partie de ta grande fratrie, au même titre qu’Éclat de Pierre, Éclipse Solaire, Nuage de Champignon et les autres. À tel point qu’il t’arrivait d’en oublier ses origines. Et pour cause, tu étais né de deux parents qui étaient des guerriers loyaux du Clan du Tonnerre, Audace des Cieux et Espoir Flamboyant. Même s’ils avaient rejoint le Clan des Étoiles trop tôt à ton goût, personne ne pouvait questionner ta place dans le clan, contrairement à ta sœur de lait, qui avait été trouvée abandonnée dans la forêt. Tu avais pensé naïvement que le clan constituait une assez bonne atmosphère, que les gens ne seraient pas des cervelles de souris, mais il fallait croire qu’il y avait des abrutis partout de toute façon… Et puis cette histoire des Troupes. Dans un sens, tu comprenais la féline, elle venait de si loin, tant de mystères entouraient sa naissance, ajouté à un sentiment d’appartenance douteux, forcément qu’elle avait envie de voyager. Toi, tu resterais sûrement toute ta vie ici, le clan était ton cocon, ta maison, c’est là que tu y avais tes racines, c’était toute ta zone de confort, difficile d’imaginer quitter ces lieux si familiers. Tu fis un hochement de tête. Tu te trouvais stupide de ne pas avoir vu ça plus tôt. La perspicacité était vraiment une corde qui manquait à ton arc. Tu revins à la réalité et tu vis Feuille de Clémentine qui regardait le sol, ou plutôt… ses pattes. T’avouer tout devait lui en coûter, et à vrai dire tu avais du mal à cerner les émotions qui pouvaient l’assaillir elle, mais tu ne restais pas moins insensible face à sa détresse. Tu étais partagé, parce que forcément, tu ne voulais pas perdre ta sœur, mais si certaines mauvaises langues diraient qu’elle n’était pas ta « vraie » sœur. Mais d’un autre côté, et c’était ça qui primait, qui devait primer, tu ne devais pas être égoïste. Tu ne voulais pas qu’elle restât toute sa vie ici si c’était pour être malheureuse et vivre dans le regret permanent, quelle vie cela serait !

« Je trouve ça formidable que tu aies eu le courage de dire tout ça, j’ai été trop bête de pas le voir. » Tu essayas de capter son regard. « Mais je serai toujours  de ton côté et je suis sûr que le reste de la fratrie aussi ! »

L’espace d’un instant, tu te demandas si, quand elle mentionnait « partir », elle voulait dire pour toujours ou temporairement. Ton cœur voulait que ce fût la deuxième option, mais la raison te soufflait que c’était plutôt la première.

« Je.. euhm.. » Trop de pensées venaient à toi d’un seul coup, tu te repris : « J’veux dire, si tu penses que c’est ce que tu dois faire, je serais heureux que tu sois heureuse. » Même si ça te coûtait un peu de le dire. Tu devais relayer tes intérêts purement personnels au dernier plan.
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