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Out on your own, cold and alone. Can this be what you really wanted ? [Alone]

Abrasement d’Obsidienne
Jeune aventurier
Puf/Surnom Puf/Surnom : Encore Equi Ewi
Messages Messages : 85

Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 48
Mentor / apprenti :
Abrasement d’Obsidienne
 Mer 26 Mai 2021 - 5:25

Out on your own, cold and alone.
Alone
Clan du Vent, 13 lunes auparavant.

"Sois raisonnable, Abrasement d'Obsidienne. Tu ne peux pas aller te promener sur le territoire seule. Que feras-tu si un prédateur décide de t'attaquer ? Laisse-moi au moins venir avec toi.

- Ce n'est pas parce que j'attends des chatons que je suis invalide. Hors de question que je resterai au camp à rien faire. Je pars. Je reviendrai plus tard.”

Et il avait fallu que le pauvre matou tombe amoureux de la guerrière. Elle était belle, certes, on ne pouvait le nier. Un manteau si unique, spécial, il était pratiquement impossible de l’ignorer. Mais son caractère. On ne voulait pas rester près d’elle, lorsqu’elle n’était pas contente. Aucun chat, sain d’esprit soit-il, traînait délibérément avec elle. Il y avait bien Feu Follet, son meilleur ami, mais il avait toujours eu cet effet sur elle. Il la calmait. Il n'avait jamais vraiment eu à subir les prises de tête d'Abrasement d'Obsidienne. Un individu à envier, si l'on comptait la côtoyer sur une base quotidienne. Le mâle le savait, et pourtant, il avait décidé de risquer les disputes, pour être avec elle. Il l'aimait. Et l'amour rendait aveugle.

Les deux félins étaient là, à l'embouchure du camp. Bien que le soleil était encore présent, à ce moment même, le vent qui glissait sur la neige qui n'avait pas tout à fait fondu semblait encore plus froid, ayant très peu d'arbres sur le territoire pour une absorber une partie. Mais, ils avaient pris l'habitude de se rejoindre ici pour parler, discuter. La guerrière ne souhaitait pas révéler au Clan du Vent l'identité du matou dans sa vie. Simple protection.
Il n'y avait pas grand chose que le Clan savait d'elle, au final. Juste les grandes lignes. Sa famille, ses rares "amis", et le fait qu'elle était enceinte. Aucun n'avait osé lui poser des questions à ce propos, étant bien trop au courant de ce qui était arrivé à Taches Fauves, son ancien compagnon. Le Clan du Vent sentait encore sa perte, la subissait. Pour la femelle bicolore, le défunt avait été son seul et premier vrai amour. Malgré sa réputation qu'elle s'était faite à force de sauter d'un mâle à l'autre, elle avait tout laissé tomber, sa popularité, pour lui prouver qu'il était le seul qui comptait vraiment à ses yeux. Le seul qui faisait naître en elle un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti que si peu de temps. À son habitude, Obsi gardait ses secrets mieux que quiconque. Le grand guerrier qui se tenait devant elle en ce moment lui rappelait bien trop le matou blanc aux rayures d'argent et ça, ça lui faisait peur.

Elle le faisait de plus en plus régulièrement, prendre des marches pour s'aérer l'esprit. Elle qui détestait se sentir prise, enfermée, un peu claustrophobe sur les bords peut-être, c'en était devenu d'autant plus une nécessité, depuis qu'elle ne pouvait plus accomplir ses devoirs de base de guerrière. C'était une bonne chose au final, qu'elle vienne du Clan du Vent, les plaines dénudés de feuillus n'ayant rien à cacher. Tout à son contraire. Aussi loin qu'elle se rappelait, Abrasement d'Obsidienne détestait sa famille. Le seul qui avait obtenu son respect, c'était son père pour lui avoir dit la vérité. Sa mère, elle était morte et la féline n'avait que des vagues souvenirs d'elle. Délicatesse d'Opaline, elle lui donnait la nausée. Elle la dégoûtait. Elle n'était pas une vraie guerrière et ne le sera jamais. Elle était lâche, peureuse. La honte de sa famille, c'était tout ce que sa sœur pouvait reconnaître en elle. Et puis, il y avait Embrasement de l'Onyx. Elle le haïssait. Il n'y avait même pas de mots pour décrire à quel point elle le détestait. Tout ce temps, toute leur jeunesse, il lui avait fait croire que c'était leur père qui avait tué leur mère, et que c'était pour cela qu'il avait été banni. Mais, au fond, c'était lui. Il avait bien caché son jeu, et la bientôt future mère ne pouvait s'empêcher d'être déçue d'elle-même. Elle n'aurait jamais dû lui faire confiance. Il l'avait brisé avant même qu'elle ne la lui donne. S'il y avait bien une chose que la noire et blanche regrettait à son propos, c'était de ne pas avoir été celle portant le coup fatal.

La venteuse commençait à frissonner, le vent s'était vraiment levé à présent, et le soleil n'était presque plus apparent. Les rayons qui réussissaient à percer le ciel gris apportaient de moins en de chaleur. Mais elle ne désirait pas rentrer. Pas tout de suite. La guerrière avait besoin de ce temps seul, avec elle-même. Personne ne pouvait savoir ce qui se passait dans sa tête, et encore moins le comprendre. Elle était compliquée, et vraiment étrange à sa façon. Un monde à part, séparé de celui des autres membres de son Clan. La femelle marchait vite, comme si elle connaissait le territoire de mémoire. Elle pouvait y voir les lignes se découper dans sa tête avant même qu'elles apparaissent devant elle. Tous les gros rochers qui se situaient sur son passage. Le pauvre mâle, qu'elle avait abandonné pour sa petite balade de santé, était encore à l'entrée du camp, à l'attendre. Le pauvre ne se doutait pas que les complications se feraient bien vite sentir.

Pour l'instant, tout semblait aller. Elle avait décidé de prendre une pause, proche d'un rocher qui ressemblait étrangement au dernier auprès duquel elle s'était arrêtée. Avec son ventre qui avait maintenant atteint le stade final de sa grossesse, elle dépensait beaucoup plus d'énergie rapidement dans la vie de tous les jours. Elle en avait moins aussi. Ça paraissait énormément, il fallait se l'avouer. Cependant, personne n'osait le dire, de peur de se faire arracher les moustaches. La féline resta là un instant, à reprendre son souffle et observer le ciel. Ça faisait un moment, maintenant, qu'elle était partie. Elle avait intérêt à revenir bien vite au camp, sans cela son "compagnon" ne tarderait pas de partir à sa recherche. Elle ne voulait pas se faire trouver. Elle savait qu'il la trouverait, s'il le voulait. Il avait le sens d'odorat encore plus développé qu'elle. C'était également un très bon chasseur. Rapide. Agile.

Elle s'apprêtait à se relever lorsqu'une douleur fulgurante parcourut son corps, la forçant à rester dans sa position. Le choc la déstabilisa sur le coup, mais elle comprit vite ce qui se passait. Sa première contraction. Pourtant, elle ne pouvait pas être surprise, considérant le fait qu'elle était au courant qu'elle pouvait donner naissance à ses chatons d'une minute à l'autre. Seulement, elle était persuadée que c'était la faute du Clan des Étoiles, qu'ils souhaitaient la punir tout le long de son existence. C'était bien plus facile de prétendre ceci, au lieu d'assumer qu'elle était irresponsable. Elle n'avait pas le choix. Elle devait essayer de se rendre le plus proche possible du camp, pour que ses chatons ne meurent pas. La température n'était pas la plus froide de l'année, certes, ça ne voulait pas dire qu'ils allaient survivre bien longtemps. Abrasement d'Obsidienne n'étant pas vraiment du type maternelle, elle devait toutefois s'assurer que la descendance réside. Il le fallait. Un jour, peut-être, la guerrière transmettra à ses petits la haine qu'elle entretenait envers leur oncle.

Chaque pas étant lourd comme les monstres qui traversaient le Chemin du Tonnerre à l'occasion, la femelle n'eut d'autres choix que d'arrêter après quatre. La féline avait beau être, il était impossible pour elle de continuer ainsi. Elle devait s'arrêter. Elle devait accoucher, là. Aucun expérience parentale et pourtant, l'instinct maternel la poussait à se trouver un coin un minimum caché du vent. Elle s'efforçait à garder une respiration normale, le plus possible. Ça devenait de plus en plus compliqué, au fur et à mesure que les contractions se rapprochaient entre elles. Ne pouvant plus rester en position assise, elle se coucha, en espérant être délivrée de ce poids bien vite. Obsi était fière. Pour elle, admettre qu'elle avait mal revenait au même que si elle admettait être faible. La faiblesse n'étant pas un mot qui faisait parti de son vocabulaire, encore moins celui de son père.

Après environ une heure de travail, la reine commençait tout juste à sentir le premier petit être pointer le bout de son museau. Sa respiration était saccadée, alors qu'elle forçait pour voir son premier chaton. Ses os tendus souffraient, mais c'était le dernier de ses soucis. Il faisait froid, et la femelle dépensait tant d'énergie pour mettre au monde le chaton qu'elle n'arrivait pas à se réchauffer. Habituellement, les mères se faisaient aider par les guérisseurs pour une raison. Et elles bénéficiaient d'un bon coin confortable et douillet : la pouponnière. Une éternité semblait avoir passé, et le premier paquet tomba finalement, il était sur le sol encore légèrement gelé à certains endroits. Si petite créature. Abrasement d'Obsidienne s'empressa de croquer la poche qui retenait le petit, ne tardant pas à entendre les lamentations presque inaudibles de ce dernier. Cette dernière. Elle était tellement minuscule, comme si elle pouvait se casser d'elle-même d'un moment à l'autre. Des coups de langue effrénés de la guerrière permettaient à la petite de garder une température corporelle normale, et à la mère d'observer un instant sa fille. Rien de bien extraordinaire, juste un manteau gris et blanc. Pour l'instant, il était impossible de savoir à quoi elle allait ressembler, plus tard.

La toute nouvelle mère n'eut à peine le temps de souffler que les contractions reprennent de plus belle. Cependant, le prochain petit semblait beaucoup plus costaud, ou alors il ne voulait vraiment pas sortir. La bicolore tenta de se positionner différemment, peut-être que ça serait plus facile ainsi. Peut-être qu'il était à l'inverse de sa sœur, dans le ventre, par manque de place ? Après tout, la guerrière n'était pas bien grosse. Encore une fois, la femelle dû pousser beaucoup plus qu'elle ne l'imaginait. Sauf que, contrairement à la dernière fois, ce fût le postérieur du chaton qui passa en premier, et la tête en dernier. Le petit était bien un mâle, et beaucoup plus gros que la chatonne. Le petit félin arborait un belle robe blanche, mais des taches noires étaient présentes à différents endroits. Notamment une sur sa cuisse, sur sa tête, et l'entièreté de sa queue. Elle le rapprocha d'elle un instant, avant d'entreprendre sa toilette.

Mais le travail était bien loin d'être fini pour la féline. Il lui restait encore un chaton. Sauf que cette fois-ci, il sortit presque tout seul, accompagné d'une contraction. Le sac amniotique déchiré, et Abrasement d'Obsidienne ne pouvait s'empêcher de regarder la petite chose avec dégoût. Elle était le portrait tout craché de sa sœur, Délicatesse d'Opaline. La même robe blanche. La même faiblesse. Faiblesse. Elle ne laisserait pas la petite salir l'image de son frère et de sa sœur, de sa mère. Ignorant le sang qui n'avait pas fini de couler, encore, la chasseuse attrapa les deux premiers nés par la peau du cou, et laissa l'autre derrière. Chancelante, sans même regarder autre part, elle était partie. Lentement, mais sûrement, elle finit par atteindre son compagnon à moitié chemin. Le matou se jeta sur elle, le regard apeuré. Stressé.

"Abrasement d'Obsidienne ! Nos chatons ! Vite, embarque sur mon dos. Je vais transporter les petits."

Elle avait beau être fière, elle avait vidé l'entièreté de son énergie, et n'en avait plus aucune pour rouspéter. Le voyage de retour se fit relativement rapidement, le beau ayant si peur pour son amoureuse qu'il allait à une vitesse incroyable. Tout de même. Un peu avant d'entrer dans le camp, Abrasement d'Obsidienne demanda à ce qu'il attende à l'extérieur, qu'on ne les voit pas ensemble, à la promesse de se diriger immédiatement vers la tanière du guérisseur.
Attiré par l'odeur du sang et de chaton, les chats du Clan ne prirent pas beaucoup de temps avant de s'avancer près de la femelle épuisée. Elle avait été prise en charge. Le matou secret fit son apparition par après, mine de rien, même s'il mourrait d'envie d'aller voir sa compagne. Il ne savait pas si elle allait s'en sortir et ça le tuait. Personne ne devait savoir. La guerrière avait été très claire à ce propos. Il allait donc attendre qu'elle soit remise sur pattes avant d'aller prendre de ses nouvelles. C'était plus sûr ainsi.

Elle ne voulait pas allaiter. C'est ce qu'elle avait dit. Elle ne souhaitait pas s'occuper de ses chatons, elle voulait qu'une autre mère les éduque. La descendance avait été assurée. Maintenant, Abrasement d'Obsidienne allait pouvoir se contrôler sur son véritable but. Sa vengeance. Bien entendu, elle allait leur dire la vérité un jour. Sur leur grand-père, leur uncle. Leur famille. Son plan était parfait.

D'après ce qu'elle avait entendu en tendant l'oreille, la jeune reine qui avait accepté de prendre les petits avait décidé de noms. Patte Sereine et Patte Errante. Et bien. Abrasement d'Obsidienne s'en foutait, s'ils n'étaient pas capable de se battre. Bientôt, pour elle, ils ne seraient que de vulgaires tartempions.



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