Nouveau pèlerinage, nouveau chef (PV Etoile de Lynx)

Le soir tombait progressivement sur le camp. Onde Pure, assise à l'entrée de son antre, attendait. Elle avait donné rendez-vous à Œil de Lynx quand la nuit serait tombée. Il devrait donc, logiquement, bientôt arriver. Mais, elle attendait,encore et encore, et il n'arrivait pas. Avait-il oublié ? C'était impossible ! Personne n'oubliait un rendez-vous de ce genre ! Ou alors... Oui, c'était sûrement ça ! Elle avait tout simplement oublié de lui préciser le lieu de leur rencontre ! Sans doute l'attendait-il dans la tanière des guerriers ! Confiant son antre et ses patients éventuels à son apprentie, Nuage de Minuit, elle se dirigea vers la tanière. Elle y trouva en effet son lieutenant, sûrement en train de l'attendre. Sans aucune hésitation, elle s'avança vers lui :

-Excuse-moi de ne pas t'avoir précisé où nous devions nous retrouver, et pardonne-moi aussi d'être en retard : je t'attendais dans ma tanière... Enfin, l'essentiel est que l'on se soit retrouvés. J'espère seulement que tu as respecté la règle impérative avant toute entrevue avec les ancêtres : ce serait un affront de m'assurer que tu n'as pas mangé, n'est-ce pas ?

Puis elle l'entraîna hors de la tanière, tout en continuant la discussion :

-Je suppose que tu as réfléchi à la personne qui te succédera au poste de lieutenant. Qui est-ce ?

Elle écouta le nom qu'il lui donna, puis, sans donner aucun indice de ce qu'elle pensait de ce choix, elle reprit, sur un ton impérieux, qu'elle n'employait d'habitude que pour rappeler à l'ordre son apprentie :

-Il te faut la nommer immédiatement, pour que nous puissions partir pour les Hautes Pierres tout de suite après, et avoir une chance d'y être à l'heure ! Puisqu'à cause de mon imprévoyance, nous sommes contraints d'agir dans la précipitation.

La cérémonie fut vite expédiée, puis la guérisseuse et le lieutenant quittèrent au pas de course leur camp. Ils traversèrent la rivière, puis le territoire du Vent, sans aucun problème, ne rencontrèrent aucun guerrier ennemi, et arrivèrent somme toutes plutôt à l'heure, à défaut d'être en avance. La guérisseuse accorda quelques instants de repos à son futur meneur, avant de pénétrer avant lui dans la grotte et de l'y guider. Une fois à proximité de la Pierre de Lune, déjà brillante d'un éclat aveuglant, elle lui donna ses instructions :

-Allonge-toi près de la Pierre et touche-la avec ton museau. Puis ferme les yeux. Le Clan des Etoiles viendra à toi quand il sera sûr que tu dormiras.

Pendant qu'il obéissait, la guérisseuse fit quelques pas en arrière, puis observa, assise dans un coin sombre, la queue autour des pattes.

Nouveau pèlerinage, nouveau chef.

Œil de Lynx → Étoile du Lynx ~ Onde Pure

Non...
Non, c'est impossible.
Tu ne peut pas être morte. Juste disparus.
Éloignée... tu t'es juste éloignée... Mais tu doit revenir
Étoile d'Utopie, revient s'il te plait.
Revient!
REVIENT!
Non... ne nous laisse pas... ne me laisse pas...
Œil de Lynx ne comprenait plus rien. Il devait être en plein cauchemars. Tout était flou, lent, il n'arrivait même plus à se remémorer ce qui c'était passé. Ses souvenirs étaient trop flous et lui semblaient trop éloignés de l'instant présent. Tout ce qui se passait... plus rien n'avait de sens. Il se sentait perdu, comme un nouveau née dans la tanière des guerriers du Clan de l'Ombre. Pourquoi était il là? Pourquoi tout le monde le regardait? Il essaya de mettre de l'ordre dans sa tête. Sans succès. Il arrivait juste à savoir une chose.
Étoile d'Utopie avait disparue. Probablement... morte. Non, c'est impossible. Elle était forcément en vie. Quelque part. Mais en vie.
Pourtant... Ça commençait à lui revenir. Ça faisait des jours qu'elle avait disparus. Envolée dans la  nature; c'est pas son genre. Puis Onde Pure avait reçu un rêve du Clan des Étoiles. Il était tant de désigner un nouveau chef. Le second doit se rendre aux Hautes Pierres.
Le lieutenant cligna des yeux, encore surpris. Il n'en revenait toujours pas. Ça avait été trop brutal. Ses rêves de chatons, qu'il avait finit par abandonné en les qualifiant de "simple enfantillages" se réalisaient, et il ne savait pas si il allait supporter la pression et le fardeau qui s'imposait d'un coup à lui. Mais Étoile d'Utopie allait revenir. Forcément...
Cependant, quand il regardait le Clan, l’espoir semblait peut présent. Le signe avait été pour eu comme une déclaration de décès, et même au fond du lieutenant, une petite voix lui chuchotait que la meneuse était morte. Mais il avait  besoin d'y croire, de savoir que la chef était encore en vie. Et dire que je n'est même pas eut le temps de lui dire au revoir...
Le matou noir secoua la tête, chassant ces sombres pensées. Il devait se montrer fort. Pour son Clan. Il devait savoir en prendre la tête.
Il devait se rendre aux Hautes Pierres avec Onde Pure. Elle lui avait fixer rendez-vous, mais où? Surement dans ma tanière.  Machinalement, le lieutenant se rendit dans la hutte des guerriers. A l'intérieur, ses compagnons lui jetèrent des regards surpris. C'est là qu'il se souvient qu'il devait maintenant occuper l'antre en jonc du chef. Gêné, il se détourna et allait sortir quand la guérisseuse entra. Elle s'avança vers lui sans même hésiter. Comment peut elle être si forte? Il devait s'en inspiré. Ne pas se laisser allez par cette... disparition.

-Excuse-moi de ne pas t'avoir précisé où nous devions nous retrouver, et pardonne-moi aussi d'être en retard : je t'attendais dans ma tanière... Enfin, l'essentiel est que l'on se soit retrouvés. J'espère seulement que tu as respecté la règle impérative avant toute entrevue avec les ancêtres : ce serait un affront de m'assurer que tu n'as pas mangé, n'est-ce pas ?

Privé de sa répartie habituelle, le noiraud hérissa ses poils et fit non de la tête. Comment j'aurais pu manger dans un moment pareil? Onde Pure ne semblait même pas affecté. N'avait elle donc pas de cœur? Par l'amour du Clan des Étoiles, elle était censé voir les douleurs de son Clan! Pourquoi était elle aussi indifférente à celle là? Cependant, une petite voie à l'intérieur de lui lui soufflait qu'elle n'était pas froide. Juste forte. Devrait il montrer la même force?

Pendant ce temps, la guérisseuse l'entrainait sur la place centrale du camps. Tout les regards étaient braqués sur eux. Œil de Lynx se força à ne pas baisser la tête. Tout ces paires d'yeux sur lui lui donnait la sensation d'être brûlé. Ils cherchent un modèle. Et le lieutenant se devait de l'être. alors il releva la tête et la queue, sans pour autant masquer sa tristesse. Il n'avait pas à cacher ses sentiments. Il devait être un guide pour son clan, pas un chat froid, distant et dure. Mais quand il observait la froideur d'Onde Pure, il doutait. Était-il seulement destiné à être chef? Et si le Clan des Étoiles ne lui accordait pas ses neuf vies? Que dirait il à son Clan?

Il avait beau scruter le visage de la guérisseuse, aucunes traces de tristesse ne se faisait remarquer. détail qui eu le don d'agacer le mâle profondément, très profondément. Il raillait beaucoup, sur beaucoup de sujet. Il plaisantait souvent, c'était dans sa nature. Mais jamais il n'avait faire l'indifférent devant une mort. Le mort, c'est une chose horrible. C'est ce qui ne devrait jamais arrivé trop tôt. Il n'en avait jamais rit, même quand le défunt était natif d'un autre Clan. La Mort, c'est quelque chose de profond. C'est un voyage sans retour, une séparation définitive. Quand on passait de vie à trépas, on franchit une frontière que personne n'a jamais osé violer. C'est un autre monde. Était-ce un meilleur monde, ou un pire? Aucune des deux. Celui qui mourrait accédait au ciel. Il retrouvait ses anciens compagnons, dansaient avec la Lune parmi la Toison Argentée et veillait sur les siens. Plus de guerre, de malheur, de famine ou de problèmes. Mais plus jamais ils ne connaitraient la course dans les bois, où la pêche à le saison des feuilles nouvelles avec des amis. Ils ne connaissaient plus l'ivresse de la bataille, la sensation de victoire où le bonheur de nourrir son Clan. Finit le goût de la proie fraichement attrapé et la nage dans l'eau pure du torrent. Finit tout cela. C'était une nouvelle vie.
Et pour les vivants? Ceux qui voient un de leur camarades, un ami, un membre de sa famille franchir une ligne à sens unique et inviolable? Qui ne le reverrait que dans des lunes, des saisons, des années? Eux, ils sont pris d'une tristesse foudroyante. Le cœur déchiré, ils le pleure, puis reprenne la vie. Il l'oublie, un peu, puis parfois on se rend compte qu'il n'est pas là. Et c'est comme une gifle bien plus douloureuse que n'importe quel coup. On le regrette, on vente ses mérites, car salir les morts ne se fait pas. Peut être parce qu'il ne sont pas là pour se défendre, où alors que cela ferait trop de peine aux familles du défunt. Qu'importe après tout ? Cela ne se faisait pas. C'est tout.

Œil de Lynx était tellement absorbé dans ses pensés qu'il remarqua à peine qu'Onde Pure lui posait une nouvelle question. Qu'avait elle dit? Mon lieutenant? La tête lui tourna, d'un coup. Par le Clan des Étoiles! Il n'arrivait pas encore à déterminer si il était digne d'être chef où nous, et voilà qu'on lui demandait de choisir son lieutenant! Il secoua négativement la tête, et son interlocutrice paru comprendre qu'il était déstabilise, car elle abandonna le sujet. C'est donc en silence qu'ils sortirent du camps. Un silence qui convenait parfaitement au noiraud aux yeux perçants.

Le soleil se glissait doucement pour atteindre son zénith quand Œil de Lynx et Onde Pure quittèrent le camps. Le mâle au pelage noir atteint le sommet de la pente d'une poussé des pattes arrières, en aspergeant l'espace derrière lui de petits cailloux.

Nuage du Lynx se stabilisa en haut de la pente. L'escalade avait été laborieuse, bien plus que celle de son mentor, ce qui l’horripilait. A quoi railler les petits que on ne peut le faire avec les plus grand? Essoufflé, mais ne le montrant pas, il fit volte-face rapidement, et tendit le cou pour apercevoir le camps. Les chats semblaient être tout petits, d'ici, et même les tanières étaient à peine plus grosses qu'une noisette.
-Impressionnant, non?
Le mentor du novice se tenait derrière lui, l'air un peu hautain. Agacé, Nuage du Lynx rétorqua d'un ton glacial:
-Nullement. Tu as peur de tomber? Tient moi la patte, si tu veux.
Rapidement, il se retourna et s’élança dans le territoire, au devant de son maître. Ce dernier le rattrapa sans mal, et grogna:
-Tu es intéressant, petit. Mais retient bien cela: c'est moi qui commande, et plus tard, ce sera ton chef de clan ainsi que son lieutenant. Alors ne fait pas ton malin, et obéit un peu. Je pense bien que le vais commencer par t'enseigner le respect, pour la peine.

Ce souvenir était très net dans l'esprit du mâle. C'était sa première sortie, et il était apprenti à l'époque. Aujourd'hui, il sortait pour la dernière fois du camps. Ce serait un autre chat qui le rejoindrait, possédant non pas une mais neuf vies et possédant le droit de diriger son Clan. Il aurait même un autre nom. Ce serait comme être lavé, être jeune et vieux en même temps. Il serait quelqu'un d'autre. Il serait un chef de Clan.
Il se remémora son mentor. Il lui en serait toujours reconnaissant de son apprentissage, malgré leurs différents, surtout en ce qui concernait le respect prétendument dû à ces ainés. Le vieux félin avait poussé son dernier soupir il y a quelque saisons, et Œil de Lynx lui avait rendu hommage comme il se doit. Celui qui l'avait souvent agacé lui manquait maintenant. C'était cette manie qu'on les chats d'aimer ce qui était inaccessible. Comme si les vivants étaient incapable d'exister plus que le manque qu'ils laisseraient derrière eux. C'était si étrange... Peut on vraiment préférez ce mélange de douleur et d'envie à un vrai chat? Longtemps il avait réfléchit à cette question. En avait il trouver la réponse? Peut être. En tout cas, il avait finit par se dire que des mortels préféraient s'accrocher à des images de choses imparfaites qui devenaient parfaites. Ainsi, ils pouvaient oublier les défauts de l'être aimé, ne gardant que ses qualités, et cette image totalement parfaite avait plus de goût et de couleurs que la réalité. Ainsi on idolâtrait et on vantait les mérites d'une femelle qui était en vérité une vielle mégère. Mais l'imaginer sans défauts rendait la séparation plus douce.
Bien étrange chose qu'est l'esprit.
Clignant des yeux, Œil de Lynx soupira. A quoi cela servait de divaguer ainsi? Il fallait se mettre en route, ou sinon ils n'arriveraient pas a la Pierre de Lune avant que la Lune soit haute dans le ciel. Et la pire chose qu'il pourrait arrivé, c'était de raté la cérémonie. La confiance que lui accordait ses pairs pour son poste de chef était déjà bien faible -ce qui était compréhensible, lui même ne savait pas qu'en penser. Ils pourraient croire à un signe de leur ancêtres, où quelque chose du genre. Las de toute cette comédie, le lieutenant redémarra pour rattraper Onde Pure, déjà loin devant.
Après quelques minutes de marche, il décida de s'arrêter un instant et grimpa sur une pierre. Là, il dressa la tête, ferma les yeux et inspira, le vent dans son cou. Il resta un instant là, profitant de la douceur de la brise sur ses poils et oubliant le froid cinglant qui pourtant mordait sa chair quelques secondes auparavant. Il profitait de l'instant de tranquillité présent, un des derniers sans doute en temps que lieutenant. Quand le soleil se couchera, il sera chef. Il avait besoin de se répéter cette nouvelle. Et quand il fut bien, quand il l'eut assimiler, une fois qu'elle fit partit de son être, de son cœur, de son âme et de son corps, enfin, doucement, il ouvrit ses paupières, révélant son iris jaune tirant sur le vert.
Et il vit.
Il vit ses terres, qu'il dirigerait bientôt. Il les connaissait, mais à ce moment là, il les redécouvrit. Il revisita ces étendus si diverses, des prairies un peu tristes par cette hiver glacial et manquant de fleurs, les champs si bas qui attendait le retour de l'été pour s'épanouir complètement et dresser vers les cieux ses épis dorés, il vit le coin de forêt aux branches mortes mais regorgeant de vie. Il regarda les rivières -Ô belles rivières!- gelés pour certaines, clapotant parfois, toutes engourdis par le froid ambiant. Tout le territoire était en pause. L'hiver s'en était emparé et le gardait entre ses serres glacés. Cependant, du haut de son rocher recouvert d'une mince pellicule de givre, Œil Lynx sentait l'énergie de la nature qui dormait, plongée dans un coma plus profond que jamais, mais vivante, tout prêt. Il sentit les fleurs prêtes à jaillir du sol de la prairie pour la colorer de  rouge, de jaune, de bleu et de toutes les autres couleurs. Il vit, enfouit à l'intérieur de la terre, le blé d'or qui attendait son heure pour pouvoir colorer les champs des tons solaires. Et il savait qu'à l'intérieur des branches mortes, des bourgeons bouillonnant de vie prenait patiente et attendait que la chaleur monte pour s'épanouir à l'extérieur. Et plus encore, le noiraud guettait l'heure où la glace fondrait et laisserait couler librement les eaux de la rivière, et on pourrait entendre à nouveau le clapotis joyeux de l'onde fraiche, parsemée de poissons tous plus gros et meilleurs les uns des autres. Oui, il était impatient de voir le printemps libéré la forêt. Plus qu'impatient même. Cependant, il savait que le repos de la Terre était vital pour qu'elle soit encore plus resplendissante de beauté l'année suivante. Ainsi l'hiver -bien qu'il soit détester- avait aux yeux du félin tout autant d'importance que les trois autres saisons. Quatre Saison. Quatre Chênes. Quatre Clans.
Tout est lié.
Interrompant ses réflexions, Onde Pure lui fit un signe. Il fallait y allez. Le soleil était déjà à son zénith; ils devraient se dépêcher. Non sans avoir profiter une dernière fois de la vue du territoire, Œil de Lynx redescendit d'un bond majestueux, se réceptionna parfaitement sur ses pattes, et rattrapa en quelque foulés gracieuses la guérisseuse. Ses doutes avaient disparus. Il se sentait bien, très bien.
Bientôt, ils atteignirent la rivière courant au milieu de leurs terres. elle était gelée, comme beaucoup en cette saison. Le mâle s'approcha à pas feutré du cour d'eau, et testa la solidité avec la patte. La glace tenue, cependant il sentit qu'elle commençait à s'effriter légèrement. C'était ainsi, vers le milieu de l'hiver, les température baissait un petit peu.  Le chef fit un signe à sa camarade et ils traversèrent chacun son tour le passage glacé, sans trainé. Elle paraissait trop peu solide au lieutenant pour lui faire totalement confiance.
Ils réussirent à traverser le courant sans encombre, puis accélérèrent pour atteindre la frontière. Lentement, le félin au poil sombre sentit sous ses pattes le sol changé, passant de l'herbe gelé a la terre ocre de la lande.

Quand les deux camarades eurent atteint la frontière du Clan du Vent, le soleil était bas, et il se faisait tard. Œil de Lynx n'eut pas besoin que la guérisseuse lui dise d'avancer ; il comprenait lui même que le temps commençait à pressé. Le crépuscule approchait, et il leur restait le territoire du Clan du Vent à traverser. Il fit un signe de queue à Onde Pure, qui comprit qu'il était préférable de ne pas attirer l'attention du clan adverse. Ils n'étaient pas en tort, mais néanmoins il était inutile de chercher les problèmes. Sa compagne de voyage traversa le torrent -qui n'était pas gelé- a gué, mais, malgré le froid, le futur chef décida de passer à la nage.

Dés qu'il commença à s'enfoncer dans l'eau, ses poils qui se gorgeaient d'eau se hérissèrent tant il avait froid. Il laissa échapper un juron, mais il tenait à nager. C'était symbolique pour lui. Car le frisson qui l'a parcourut quand il était entré dans la rivière n'était pas dû à la température, mais à une très vielle peur remontant à son enfance. C'était stupide, mais un jour, il rêva qu'il se noyait. Et depuis, il eut toujours un peu de mal avec l'eau. Il ne pouvait s'empêcher de se souvenir de son rêve, si réel. La suffocation, ses poumons qui le brûlait... Ça lui faisait peur. Très peur.

Doucement, il s'enfonça plus profondeur, et d'un coup n'eut plus pied. Luttant contre la sensation de panique, il se mit à battre des pattes, et remonta à la surface, où il se maintenu jusqu'au bout. Quand il fut sortit, une curieuse sensation l'envahit. C'était comme si il avait commencé a devenir chef. Il se sentait bien, pure, lavé. Il n'avait pas encore ses neuf vies, mais cette traversé lui avait fait surmonté sa peur. Heureux, il s'ébroua pour chasser les gouttes d'eau qui alourdissaient sa robe noire. Malheureusement, elles atterrirent sur Onde, Pure, qui fusilla Œil de Lynx du regard. Ce dernier ronronna; on en oublierait presque l'importance du voyage.

Cependant, l'odeur putride du Clan du Vent les rappelèrent rapidement à la raison: ils étaient en territoire ennemi, bien que le Code du Guerrier les autorise à se trouver ici. Chercher les ennuis n'est jamais bon, malgré la règle. De plus, avec Étoile de la Colombe au pouvoir, clamer tout haut les ennuis du Clan de la Rivière, c'était laisser une porte ouverte sur la guerre, la dernière chose dont il avait envie. Commencé sa vie de chef de clan avec un Clan entier sur le dos, c'était pas la meilleur manière de s'attirer la confiance de ses pairs. Ce dont il aurait bien besoin, vu les circonstances de son "avènement". Une nouvelle fois, des doutes naquirent dans son esprit, qu'il tenta en vain de chasser. C'est peut être ça être chef. Le point des questions sans réponses. Arriverait il seulement à supporter cela? Ou céderait il et devrait il laissez sa place?

A présent, ils étaient en plein cœur de la lande. Les deux félins avaient coupé au milieu du territoire pour aller plus vite, et ils étaient proche du camps du Vent. Œil de Lynx frissonna. Il redoutait de croiser une patrouille qui pourrait se montrer belliqueuse, et à deux contre quatre ou cinq guerriers, ils n'auraient pas la moindre petite chance. UC

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