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« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.

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 Mar 22 Mar 2016 - 1:00
Elle avait gagné. Les yeux brillants d’une rage nouvelle, elle observait le camp après que tous les Clans soient partis. D’abord le Tonnerre qui ordonnait le repli, grâce à la meneuse, puis le Vent, repli ordonné par Jaspe Sanguin et après la Rivière qui avait suivi. Elle n’avait plus le choix. Les Troupes et le Clan de l’Ombre auraient pu décimer la Rivière si elle n’avait pas suivie les deux autres Clans. La meneuse de la Troupe Inondée se tenait toujours immobile dans le camp, les blessures de son corps ne lui faisant point mal et pourtant le sang coulait suffisamment pour inquiéter les autres. D’ailleurs, ce fut un membre de sa Troupe qui s’approcha timidement et eut un mouvement de recul quand Volcan se tourna brusquement vers lui, les yeux luisant de cette frénésie qu’on ne lui connaissait pas. Elle ne les reconnaissait pas. Cette folie enragée ne semblait pas vouloir quitter les membres de la meneuse tandis que le chasseur imprudent la fixait maladroitement, n'osant même plus parler. On ne pouvait que le comprendre. La femelle au pelage de nuit faisait réellement peur désormais et jamais encore les membres de la Troupe ne l'avaient vu ainsi. Elle braquait toujours son regard de flammes sur le chasseur qui, faiblement, lui dit qu'elle aurait mieux fait de consulter leur botaniste tout de suite, au vu de son état. Volcan s'était terriblement bien battue, et les blessures étaient profondes. Oreille déchirée. La droite.

Volcan cligna des yeux plusieurs fois. Son regard s'apaisa, elle le regarda fixement puis hocha la tête, mais s'effondra au premier pas dans un feulement courroucé. Deux chasseurs en meilleur état se précipita vers elle et ils la soulevèrent difficilement. Elle ne pouvait pas mettre son poids sur ses pattes. Ses flancs lui brûlaient, la vision de son œil gauche était trouble, ses pattes tremblaient trop, chaque pas était un enfer de souffrance. La meneuse sentait la brûlure intense de son oreille droite, et elle sentait aussi la difficulté de son souffle. Elle respirait en haletant. Si les guerriers ne l'avaient pas aidé, elle serait restée allongée sur le sol, dans cette souffrance inimaginable. Maia quel chasseur laisserait sa meneuse ainsi? Le trajet à la tanière ressemblait à une éternité et la féline se demandait quand ils arriveraient. Son arrière-train aussi la faisait souffrir, et pour faire court, tout son corps lui brûlait, comme si elle avait eu un feu la consumant de l'intérieur. Ses flancs étaient profondément taillaidés, son oreille déchirée, un coup avait brouillé sa vue gauche et fait enflé son œil. Son épaule s'était déboitée quand elle était tombée et la majorité de toutes les griffures provenaient de son combat avec Torture. Sa patte avant droite portait les traces des crocs de la lieutenante, les nerfs étaient sectionnés, le sang coulait, et on pouvait entrevoir son os.

Les chasseurs finirent par entrer dans le gîte de forturne de la botaniste de la Troupe Inondée et installèrent la meneuse sur un lit de mousse libre. Ils semblaient se demander pourquoi elle s'était battue aussi férocement, ce n'était pas son habitude. La tristesse avait laissé place à une frénésie et maintenant ? Ils ne pouvaient le dire. La féline blessée fixait le vide sans bouger, sans même leur jeter un regard et la lueur folle de son regard avait disparu, ne laissant plus rien dans ses yeux jaunes qui ne brillaient plus. En voyant Montagne arriver, ils s'inclinèrent et partirent. L'expression horrifié de Montagne apparut, sans doute à cause du sang et elle voulut se précipiter sur la meneuse, chose qu'elle ne fit pas. Volcan ne la regardait pas. Volcan ne réagissait pas. Elle ne voulait pas de Montagne. Elle ne voulait pas de la Troupe Inondée, non. Le silence régnait, mais elle tressaillit quand elle sentit la patte de Montagne sur elle et feula. Son feulement résumait absolument tout ce qui se passait silencieusement sans son âme. Elle lui feula d'aller chercher la guérisseuse du Clan de l'Ombre et elle se replongea dans son silence et son absence, son regard perdu dans le vague, elle ne semblait plus avoir conscience du monde, elle semblait même oublier la souffrance qui circulait dans son corps.

Elle n'entendit pas Montagne dire doucement, comme timidement, à la guérisseuse que Volcan la demandait et lui proposer de prendre en charge ses guerriers. Elle n'entendit pas la réponse de Rêve d'Ébène. Elle ne pensait pas. Elle se perdait dans un vide affreusement réconfortant. Un vide sans sentiment, ni haine ni tristesse, ni désespoir, et pourtant le vide était si près du tourment de tous les sentiments. Elle le sentait, elle le frôlait. Volcan releva doucement la tête quand elle entendit un mouvement près d'elle et reconnut le pelage noir, comme le sien, de la féline du Clan de l'Ombre. Un vague sourire apparut sur le visage de la meneuse perdue entre deux mondes, le regard voilé, comme si elle était déjà partie. Ses oreilles bourdonnaient, elle avait l'impression de s'enfoncer doucement dans une inconscience méritée, mais elle luttait. Elle voulait parler à Rêve d'Ébène. Retrouver son Clan, dans un dernier effort ppur lutter contre l'engloutissement de sa détresse intérieure et cette inconscience la guettant. La voix de la femelle grièvement blessée par la bataille à laquelle elle avait participé corps et âme s'éleva dans les airs. Sa voix était douce, gentille, et semblait oublier ce qui venait de se produire.

" Rêve d'Ébène ! Merci d'avoir bien voulu venir. Comment vas-tu ? Comment va ton Clan ? "
Rêve d'Ebène
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom Puf/Surnom : Rayn
Messages Messages : 224
Rêve d'Ebène
 Mer 23 Mar 2016 - 21:18

Parle-moi...
« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.  325885barre20separation

Feat Luny


C'était la fin de la bataille. En tout cas, elle n'avait plus beaucoup de temps à durer.
Rêve d'Ebène le savait parfaitement, parce qu'elle se trouvait encore dans la mêlée, esquivant les dernier guerriers fuyants le camp pour apporter coûte que coûte les remèdes et la toile d'araignée qu'elle tenait autour d'une de ses pattes à un apprenti du Clan de l'Ombre qui, heureusement, ne souffrait que d'une morsure à une patte et d'une griffure sans gravité à l'épaule.
Elle aussi elle boitait, protégeant ainsi la toile de la terre fraîchement remuée par la bataille et la brûlure sur son poitrail la tiraillait, la dérangeant dans sa concentration. Elle non plus n'avait rien de très grave mais la longue et profonde estafilade qui lui barrait le milieu du poitrail jusqu'à l'épaule resterait à jamais gravée sur sa peau et dans sa mémoire, lui rappelant jusqu'à la fin de sa vie qu'elle s'était battue pour son Clan, que cette guerre avait bien eu lieu. Elle n’oublierait jamais l'injustice qu'avait subit son Clan, les morts qu'ils avaient laissés sur leur chemin, l"exil forcer qu'ils avaient dû effectuer jusqu'au Grand Lac pour une fausse accusation et les batailles qui avaient décimer les siens et l'avaient obligées à se battre comme une véritable guerrière. Oh, non, jamais elle n'oublierait tout ça.
Toujours boitillante, elle arriva au côté de l'apprenti qui, le repli des Clans du Tonnerre, de la Rivière et du Vent ayant sonné, s'était réfugié dans le coin des guérisseurs en compagnie de bien d'autres blessés. Certains étaient gravement touchés, d'autres encore étaient morts, leur corps étendu dehors, mais la femelle aux yeux jaunes ne savait pas encore exactement combien des siens et de ceux des Troupes ils avaient perdus et elle ne voulait pas le savoir, pas tout de suite, pas encore.
Avoir à faire le deuil maintenant la plongerait dans un profond chagrin et la déboussolerait alors que là, l'adrénaline de la bataille courant encore dans ses veines, elle était plus efficace que jamais.
Elle retira la toile de sa patte pour l'appliquer sur celle de l'apprenti, la serrant juste assez pour arrêtez le sang de couler et le jeune chat la remercia de tout cœur, visiblement soulagé, alors qu'elle posait devant lui ses remèdes contre la douleur lui répondant d'un petit signe de la tête.
Déjà, sa tête était ailleurs. Elle avait encore tant à faire, elle ne savait même pas combien de guerriers, de chasseurs, de novices et d'apprentis elle avait encore à soigner et combien de morts ils auraient à pleurer mais elle devait s’activer, faire quelque chose, dès maintenant.
Elle s'apprêtait à partir faire le tour du camp pour lister tous les blessés et morts quand un feulement de rage et de colère la fit sursauter, suivit par un cri de surprise qu'elle reconnue être celui de Montagne.
Elle dressa le cou, cherchant à regarder dans le coin des Troupes pour savoir si la botaniste s'en sortait de son côté puis se secoua. La femelle avait toutes les compétences requises et savait parfaitement se débrouiller sans elle, ce serait injurieux pour elle si elle débarquait pour prendre en charge ses blessés, comme si elle était incompétente. Non. Si, à un moment donné, elle aurait besoin de son aide, elle viendrait la chercher, inutile d'aller la déranger alors qu'elle devait avoir autant de travail qu'elle.
Elle était encore sur le point de sortir quand la voix de la botaniste de la Troupe Inondée la retint. Elle prononça son nom, d'un ton comme embarrassé et Rêve d'Ebène vit qu'elle avait l'air déboussolée, sans vraiment savoir quoi faire. 
Il n'y avait qu'une seule fois que la guérisseuse avait eu l'occasion de la voir ainsi et c'était lors de leur discussion au sujet de Volcan, leur meneuse.
- Volcan, notre meneuse... elle... elle veut que tu viennes...
La surprise s'empara de la guérisseuse du Clan de l'Ombre. Si elle avait croisée Volcan plus de trois fois depuis leur arrivée ici, c'était bien le maximum et jamais elle n'était aller lui parler de quoique ce soit, même après sa dispute avec Nephtys au sujet des chasseurs malades des Troupes laissés à l'abandon, alors pourquoi voudrait-elle la voir maintenant ?
Elle ne savait vraiment pas pourquoi mais, l'air bouleversée de sa consœur et sa proposition de s'occuper de ses guerriers blessés lui firent clairement comprendre qu'elle devait aller voir la meneuse, ce qu'elle fit après avoir remerciée la botaniste pour s'occuper des siens.
A l'instant où elle vit la femelle au pelage aussi noir que le sien, elle sut qu'elle allait probablement mourir. L'étendue et le nombre de ses blessures lui firent faire un temps d'arrêt avant qu'elle ne se reprenne si la meneuse l'avait quémandée pour qu'elle la soigne, elle ne pourrait absolument rien faire pour elle, à part l'apaiser avant son dernier voyage vers ces ancêtres.
Elle eu un simple signe de tête pour Volcan, encore abasourdie par ses blessures alors que ses babines à elle remontaient dans un sourire, comme si elles étaient de vieilles amies et que la meneuse était simplement contente de la revoir.
- Rêve d'Ébène ! Merci d'avoir bien voulu venir. Comment vas-tu ? Comment va ton Clan ?
Encore une fois, la guérisseuse resta immobile, les yeux dans ceux de la meneuse, muette de surprise.
Elle avait vraiment l'impression que Volcan lui parlait comme à une vieille amie alors qu'elle était sûre de ne pas lui avoir adressée une seule fois la parole depuis leur arrivée au Grand Lac.
Peut-être Etoile de la Mélopée lui avait parler d'elle mais rien ne méritait le ton amicale qu'elle prenait avec elle, ni qu'elle la questionne sur l'état de santé de son Clan par pur gentillesse alors qu'elle était entrain de s'éteindre.
- Je... Je ne connais pas encore l'étendue des blessés et le nombre de morts que nous avons à pleurer, finit-elle par répondre, se secouant mentalement face au regard fixe et attentif de la meneuse. J'ai l'espoir cependant que peu de monde ait été touché. Le Clan de l'Ombre à déjà vécut pire avec cet exil et nous sommes forts, nous nous en sortirons.
Elle fit une pause, sachant que Volcan devait avoir un certain mal à la comprendre, la douleur devant lui embrouiller les sens mais elle semblait parfaitement l'avoir comprise.
- Et vous ? Comment vont les vôtres ? Et ceux de la Troupe Embrumée ? J'espère que vous n'avez pas souffert de trop de perte...
Elle était vraiment inquiète pour les deux Troupes, elle qui avait déjà dû supporter bien des morts, elle ne souhaitait à personne d'autre de devoir enterrer et pleurer ceux qu'ils aimaient.



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 Ven 25 Mar 2016 - 2:06
Volcan avait longuement attendu ce moment. Ce moment où un représentant du Clan de l’Ombre se tenait face à elle, mais pourquoi maintenant ? Pourquoi quand elle ne pouvait pas totalement réaliser ? Elle se tenait là, allongée, le regard jaune fixé sur Rêve d’Ébène, elle voyait bien la surprise de celle-ci. Ne se souvenait-elle pas ? Comme si ça importait. Comme si les appartenances importaient, comme si les souvenirs importaient. Comme si. Tout ce qui importait, c’était la présence de la guérisseuse auprès d’elle. Alors que les blessures la torturaient, alors que son âme était totalement perdu, totalement dans le vague. Et puis au final, actuellement, elle n’avait pas le temps de chercher qui elle était vraiment pas, elle n’avait pas ce temps, pas cette force, pas alors que la bataille venait de faire rage, pas alors que sa fille venait d’être menacée par des Clans qui ont totalement oublié ce qu’honneur et code du guerrier voulaient dire. Et puis… c’était toujours la même rengaine, les mêmes gestes, la même haine. On ne pouvait pas changer cela. Et si.. et si elle désirait changer tout cela ? Elle observait Rêve d’Ébène, silencieuse, et pourtant un éclat de contentement dans les yeux fatigués, attendant simplement une réponse. Elle était patiente, et la meneuse le serait éternellement, patiente, lorsqu’il s’agirait du Clan qui a été le sien pendant vingt-sept lunes. Les oreilles inclinées légèrement, le regard doux, elle attendait. Volcan attendait tandis que le vent soufflait la mort, soufflait le sang, soufflait l’air chargé de souffrance, d’incompréhension, d’appréhension même. Mais les Clans ne reviendraient pas. Torture ne reviendrait pas. Jaspe semblait suivre Torture, alors il ne reviendrait pas et sans les deux autres Clans, la Rivière ne reviendrait certainement pas. Ils étaient tranquilles. En quelque sorte.

La voix de la guérisseuse retentit dans les airs alors, et Volcan inclina la tête, les yeux teintées d’une certaine tristesse. Les morts à déplorer, les blessés à soigner. Elle aussi, elle était à soigner. Elle ne pouvait pas mourir. Le Clan des Étoiles ne pouvait pas l’abandonner. Il n’en avait pas le droit ! Elle leva les yeux vers le ciel. Sa sœur et sa mère la voyaient en ce moment, pourquoi ne se manifestaient-elles pas ? Elle n’était pas aux Hautes Pierres, est-ce qu’il avait un lien avec leur absence ? Si oui, elle se rendrait dès que possible à la Pierre de Lune pour communiquer avec leurs ancêtres. Elle irait dès le soir. Est-ce que la guérisseuse l’accompagnerait ? Elle aimerait bien. La meneuse tenta de s’étirer, mais elle grimaça face à la douleur qui se diffusa en elle, si rapidement. Comme un poison. Était-ce ça l’attente de la mort ? Comme un poison qui se diffusait lentement et doucereusement, cruellement, en elle. Rêve d’Ébène poursuivit et la femelle au pelage aussi noir que la nuit, appartenant désormais à la Troupe Inondée, ne put s’empêcher de frémir quand la guérisseuse parla de sa Troupe. Sa. Voilà ce qui clochait. Et qui, pourtant, était totalement adéquate. Elle hocha doucement la tête, respectueusement. Le Clan de l’Ombre était fort. Il avait toujours été fort, toujours et personne ne pouvait dire le contraire, personne n’était en droit de dire le contraire.

« Montagne pourra te dire combien de morts la Troupe Inondée se retrouvera à pleurer, mais je suis certaine que ce ne sera jamais autant qu’à l’exil de leur terre. »

Elle parla d’une façon détachée, et elle se sentait totalement indifférente au sort de la Troupe Inondée. Pour le moment, elle n’était rien d’autre qu’une féline perdue, oscillant entre réalité et envies, entre la conscience de ne plus être du Clan de l’Ombre et l’impression de toujours autant lui appartenir. Son cœur et son âme étaient dévoués au Clan de l’Ombre, mais elle était manifestement redevable à Ewilan, elle ne pouvait point abandonner la Troupe Inondée. Elle n’avait, toutefois, pas à parler comme si elle en faisait partie. Pas maintenant. Pas après cette bataille. Pas après avoir protéger non pas la Troupe Inondée, mais son Clan d’avant. Durant la bataille, la meneuse n’avait presque pas songé un seul instant à la Troupe, mais au Clan de l’Ombre qui résidait aux Grands Lacs, à sa fille surtout, et à Plume d’Ombre par moment, son unique amie. Elle avait songé à ça. D’ailleurs, Volcan s’en voulait de ne pas tenir plus que ça à la Troupe, en situation d’urgence.

« J’espère que nous n’aurons pas trop de morts à déplorer. »

Par nous, elle entendait bien évidemment le Clan de l’Ombre, mais la guérisseuse ne le comprendrait sans doute pas. Pour Rêve, celle qui se trouvait étendue sur le sol, sans doute même à l’article de la mort, n’était rien d’autre qu’une meneuse soucieuse de sa Troupe qui espérait sans doute vivre. Elle n’était sans doute qu’une troupeuse, mais son esprit n’était pas attaché à les lieux au-delà des marécages ombreux. Volcan ferma brièvement les yeux, crut un instant voir un éclair gris, et rouvrit son regard pour observer la guérisseuse, qui n’avait pas parlé, attendant sans doute que la meneuse poursuive : sa queue était placée dans un signe d’attente, parce qu’elle n’avait pas fini de parler. Elle devait juste prendre son temps.

« Je ne comprends pas comment tout ça a pu se passer… Après, on dit que le vent qui souffle sur les marécages nous gèle le cœur ? Ce sont les autres Clans qui ont le cœur endurci par la haine et le besoin de vengeance, pas le Clan de l’Ombre qui ne désire que retrouver les kidnappés. » Les yeux de la meneuse brillaient de larmes, mais un regain de colère enflamma ses pupilles. « Et le Clan des Étoiles qui laisse passer tout cela ! Comment peut-il nous délaisser ? Comme si nous demandons de nous faire anéantir par la haine et la rage ! Il n’a pas le droit de nous abandonner alors que les étoiles brillent la nuit ! » feula-t-elle furieusement avant de s’adoucir de nouveau. « Il t’a parlé, à toi ? » Petite pause, Volcan haletait. « Tu voudrais bien m’accompagner aux Hautes Pierres ? » Elle sembla réfléchir quelques instants. « Non, oublie, je ne peux pas te demander ça, avec tous les blessés qu’il y a. J’irais seule. Je dois parler à nos ancêtres. »
Rêve d'Ebène
Guerrier expérimenté
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Rêve d'Ebène
 Ven 25 Mar 2016 - 23:34

Parle-moi...
« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.  325885barre20separation

Feat Luny


La réponse de Volcan la surpris un instant avant qu'elle ne se rendit compte de la stupidité de sa question. 
Bien sûr qu'elle ne pouvait pas savoir combien des siens elle avait perdu. Etoile de la Mélopée ne le savait pas elle-même et c'était elle, Rêve d'Ebène, qui irait la prévenir du nombre de perte et du nom de chaque guerrier tombé au combat. Etre chef de Clan, comme meneur de Troupe, demandait des sacrifices qui pouvaient paraître parfois cruels, mais la guérisseuse avait apprit à respecter sa meneuse et elle pouvait tout autant respecter Volcan pour les même raisons.
Devenir meneur au prix d'oublier le nom de ses compagnons, de laisser sa vie de famille au deuxième plan de ses priorités et de faire des décisions parfois difficiles, ne faisant que s'abattre la haine sur eux alors qu'ils essayent simplement d'être les plus justes...
- Je ne comprends pas comment tout ça a pu se passer… Après, on dit que le vent qui souffle sur les marécages nous gèle le cœur ? Ce sont les autres Clans qui ont le cœur endurci par la haine et le besoin de vengeance, pas le Clan de l’Ombre qui ne désire que retrouver les kidnappés. 
La surprise revint prendre sa place dans le corps de Rêve d'Ebène. C'était des larmes qu'elle voyait dans les yeux similaires aux siens et la chatte semblait si touchée par le sort de son Clan... Avait-elle dit "nous" pour parler du Clan de l'Ombre ?
Elle trouvait la femelle déjà étrange pour la demander elle alors qu'elle était là, gravement blessée, aux portes du territoire de ses ancêtres mais parler ainsi de son Clan...
- Et le Clan des Étoiles qui laisse passer tout cela ! Comment peut-il nous délaisser ? Comme si nous demandons de nous faire anéantir par la haine et la rage ! Il n’a pas le droit de nous abandonner alors que les étoiles brillent la nuit ! 
Elle semblait si en colère à présent, mais la guérisseuse du Clan de l'Ombre était déjà trop surprise par l'étrange meneuse pour l'être d'avantage.
Volcan feula de colère, ne semblant pas vraiment se rendre compte du trouble de sa compagne et elle la regarda soudain, la faisant sursauter lorsqu'elle rencontrait ses yeux si animés alors qu'elle était dans un tel état. 
Elle n'avait qu'un seul mot pour décrire la lueur qui habitait ce regard : volcanique.
- Il t’a parlé, à toi ? Tu voudrais bien m’accompagner aux Hautes Pierres ?  Non, oublie, je ne peux pas te demander ça, avec tous les blessés qu’il y a. J’irais seule. Je dois parler à nos ancêtres. »
Un déclic. Si simple et qui avait déjà eu lieu plusieurs fois chez la guérisseuse. Un déclic et une pensée.
Volcan était bizarre, elle cachait très probablement quelque chose, et alors ?
Cette lueur dans son regard et sa volonté d'aller aux Hautes Pierres. Peu importe finalement comment elle pouvait connaître le lieu où elle communiquait avec leurs ancêtres, peu importe comment elle pouvait connaître ne serait-ce que le Clans des Etoiles. Elle avait de la volonté : la volonté de vivre ! Et quelle guérisseuse serait-elle pour en demander plus de sa part ?
Elle regarda une nouvelle fois le corps parcourut de blessures de la meneuse de la Troupe Inondée. Les blessures étaient trop graves, trop nombreuses, trop profondes. Il était tout bonnement impossible de sauver la femelle.
Impossible, elle connaissait ce mot et, pour elle, il signifiait repousser ses limites, pousser le possible à son maximum pour lui donner le nom de miracle. 
Impossible, interdit, c'était ce qu'elle avait entendue quand on lui avait parlé des chasseurs malades et elle avait bravé cet interdit pour les soigner. C'était ce qui l'avait poussée à se battre pour son Clan alors qu'une guérisseuse n'était pas censée se battre, c'était ce qui l'avait fait affronter la horde de corbeau alors qu'elle savait que Nuage Blanc était déjà partit rejoindre le Clan des Etoiles à son côté, lorsqu'elle était encore une apprentie guerrière.
Volcan avait la volonté de vivre, ne serait-ce que pour aller aux Hautes Pierres et c'était tout ce dont Rêve d'Ebène avait besoin pour provoquer l'impossible, pour essayer de provoquer un nouveau miracle.
Alors que ses yeux s'allumaient de la même lueur volcanique que le regard de la meneuse blessée, elle toucha son museau du sien, un doux sourire relevant le coin de ses babines.
- Montagne a eu la grande générosité de s'occuper de mes blessés. Je suis sûre que, pour toi, pour que tu puisses aller où ton cœur le désire, elle acceptera de prendre soin d'eux pour une journée encore. Je serais ravie de t'accompagner aux Hautes-Pierres, mon amie.
La guérisseuse ne fit même pas attention au moment où elle traita la meneuse comme une membre de sa famille, de son Clan. 
Inconsciemment, elle avait peut-être compris le double sens de ses phrases, ou peut-être pas. Tout ce qui comptait pour elle à cet instant, c'était de lui insuffler encore plus de volonté pour qu'elle se batte pour vivre.
- Y aller dans cette état sera cependant difficile, fit-elle en effleurant la blessure à l'oreille de la femelle d'une caresse de la queue, je vais soigner tout ça et te donner de quoi te remettre sur pattes.
On verrait plus tard avec les botanistes sur le fait qu'elle se servait dans leur réserve. Avec deux Troupes et un Clan à soigner, ils seraient rapidement obligés de le faire de toute manière. 
Elle prit de quoi faire des cataplasmes et de la toile d'araignée pour soigner toutes les entailles et tout les maux de la meneuse et s'activa d'abord à mâcher une feuille dont elle appliqua la bouillie sur l'oreille déchiquetée. Puis, elle s'occupa d’emmailloter d'une toile une plaie profonde avant de recommencer à mâchonner une feuille, le tout sans rien dire.
Elle savait de par Montagne que Volcan avait mal à l'âme et elle ne faisait qu'appliquer le remède qu'elle avait déjà conseillé à la belle femelle blanche, rousse et noire. Elle se taisait, pour la laisser parler. Elle ne jugerait pas, ne poserait pas de questions qu'elle ne voudrait pas entendre.
 Elle se taisait pour inciter à la parole, cette fameuse parole qui guérit autant que les herbes et les bandages. 
Cette parole dure, mais libératrice.
Celle qui ne demandait qu'à sortir chez Volcan.



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 Mar 29 Mar 2016 - 0:06
La meneuse n’avait pas remarqué le trouble et la surprise qu’elle provoquait chez la féline qu’elle avait demandé d’avoir à ses côtés, non. Elle ne l’avait absolument pas remarqué et elle ne le remarquait toujours pas, tout comme elle n’aperçut pas le changement de comportement de Rêve d’Ébène qui avait laissé tomber la surprise. Elle ne remarquait que sa souffrance, que ses doutes, que ce qui la rendait incertaine, ce qui assombrissait son regard tout en le rendant flamboyant. Elle ne remarquait que la douleur qui éclatait dans ses membres à chaque mouvement.à chaque mouvement. Ce n’était pas grave. Elle s’y faisait parce qu’elle ne voulait pas ne pas bouger, elle ne pouvait pas ne pas bouger. Volcan observait le vide, elle observait le vague, son cœur en tourmente, les choses tournaient dans sa tête. Le Clan des Étoiles ne se manifestait pas. Pourquoi ? Pourquoi restait-il silencieux alors que de terribles actes venaient d’arriver ? Alors qu’elle subissait tant et qu’elle avait besoin de savoir, savoir pourquoi ou encore juste les voir, voir que les étoiles sont avec elle, qu’elle n’est pas toute seule. Rêve d’Ébène la regardait et Volcan fixait maintenant le vide malgré le sourire légèrement présent sur ses babines. Ses oreilles étaient toujours dressées, elle écoutait le vent, elle écoutait tout et elle attendait.

Attendre que le temps passe. Attendre que le temps s’écoule et que les choses se déroulent comme elles devaient se dérouler. Attendre que les étoiles se manifestent et attendre que le silence soit brisé par la guérisseuse du Clan de l’Ombre. Attendre tellement de chose, mais surtout pas attendre la mort parce que Volcan ne voulait pas mourir. Attendre de vivre, attendre d’aller mieux, attendre que les blessures se referment, pas celles de l’âme parce qu’elle n’espérait plus ce miracle, mais les blessures physiques provenant de la bataille. Attendre simplement, parce qu’on ne pouvait pas forcer le temps, il fallait juste attendre que celui-ci veule bien arriver.

Volcan essayait d’entendre le monde au travers du bourdonnement incessant de ses oreilles et de la vague de fatigue intense qui lui fondait dessus à toute allure, fermant presque ses yeux. Les yeux présentement mi-clos, elle tentait d’entendre la guérisseuse qui ne semblait pas avoir repris la parole. La souffrance, la féline au pelage strié de blessure la ressentait, mais elle ne savait pas non plus si elle la ressentait vraiment, avec le bourdonnement dans sa tête et ce qui tentait de l’attirer dans un sommeil qui aurait pu être réparateur si elle n’avait pas été si mal en point. Le sommeil qui tentait de l’attirer semblait plutôt mortel, ce sommeil qui lui retirerait son dernier souffle. Elle voulait vivre. Alors elle tentait de rester éveillée, ne pas s’endormir, les yeux mi-clos, essayant de comprendre le monde qui s’embrouillait. Son audition ne permettait pas de comprendre le monde adéquatement, le bourdonnement se faisant encore légèrement plus important. Était-ce lié à son état intérieur ? Sans doute. Parce qu’elle se sentait perdu. Parce que son cerveau tentait de tout analyser, de tout comprendre, mais peinait à le faire. Puis quelque chose se posa sur son museau et Volcan ouvrit grand les yeux malgré la douleur et la fatigue. Elle y vit Rêve d’Ébène qui avait un doux sourire.

Les paroles dites par la suite apaisèrent elles-mêmes légèrement la meneuse qui comprit qu’elle n’était pas seule et que le Clan des Étoiles lui laissait sans doute une chance de vivre, une chance de comprendre, de voir qu’elle pouvait encore compter sur les étoiles qui brillaient la nuit malgré les événements qui venaient de se produire. La voix légèrement brouillée de la guérisseuse parvint aux oreilles de la féline allongée, dans un état bien affreux, et le cerveau de cette dernière se débattait pour décoder les mots. Il y parvint. Longuement après, mais il y parvint. Il prit du temps, tandis que la meneuse avait de nouveau perdu son regard qui parcourait le vide, parcourait le vague. Elle releva son regard, sa respiration légèrement haletante, douloureuse et observa Rêve qui s’appliquait à penser ses blessures. La peau déchirée de sa patte serait sans doute impossible à réparer. Volcan ne se voilait pas la face. Grâce à Montagne, elle pourrait aller aux Hautes Pierres accompagnée. Grâce à Montagne, son Clan demeurait proche d’elle par le biais de leur guérisseur. Le silence, à présent, se prolongeait dans l’espace. La meneuse se perdait, elle, dans la contemplation du vague, les pensées se bousculant. Et puis soudainement, sa voix, faible, s’éleva dans les airs. Parce qu’elle devait savoir si elle n’avait pas tout fait pour rien.

« Nuage de Cicatrice, elle va bien ? » Petite pause. « Et sa fille, Petite Aurore ? Elles vont bien ? » L’inquiétude dans sa voix était bien présente. « Et notre lieutenante ? » Lapsus. « Dis-moi que Plume d’Ombre va bien… une de ses filles a été kidnappée, n’est-ce pas ? » Elle devait savoir.
Rêve d'Ebène
Guerrier expérimenté
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Rêve d'Ebène
 Jeu 31 Mar 2016 - 14:41

Parle moi...
« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.  325885barre20separation

Feat Luny


Elle avait mal aux mâchoires à force d'extraire la pulpe des feuilles nécessaires à son cataplasme. Les blessures de la meneuse de la Troupe Inondée étaient nombreuses, la guérisseuse l'avait déjà remarqué au premier regard, mais elle s'en rendait encore plus compte maintenant qu'elle devait mâcher et poser la pâte médicinale et ses toiles, et il ne fallait même pas penser au moment où elle devrait tout retirer pour mettre des toiles propres et refaire les cataplasmes...
Elle régurgita le mélange de pulpe et évalua la blessure méritant le plus rapidement ses soins tout en essayant de deviner l'état mental de Volcan.
Elle n'était pas au mieux de sa forme, ce n'était pas difficile à deviner, mais vu que le diagnostic premier de Rêve d'Ebène était qu'elle ne survivrait pas du tout à ses blessures, elle pouvait encore lui accorder le bénéfice du doute, surtout qu'elle était en train de faire le maximum pour la sauver. Non, il n'y avait pas grand chose de nouveau à découvrir de ce côté-ci, mais elle semblait aussi en proie à bien des émotions, qui faisaient osciller le jaune de ses yeux et c'étaient ces émotions là qu'elle essayait de déchiffrer.
Alors que le silence s'étendait comme la toile d'araignée qu'elle posait sur les blessures de la meneuse, Rêve d'Ebène avait le temps de réfléchir à ses paroles et il ne faisait aucun doute que quelque chose lui échappait, quelque chose qu'elle aurait dû visiblement savoir.
 Elle parlait du Clan de l'Ombre avec tellement de précision alors qu'elle se souvenait encore de toutes les questions que les matous des Troupes avaient pu leur poser à eux tous concernant leur façon de vivre. Elle en parlait comme si elle en faisait partit, comme si il y avait plus qu'un intérêt d'étrangère derrière toutes les questions qu'elle lui posait.
Les yeux de la femelle noire se posèrent un peu plus sur l'ensemble de son homologue. Elles étaient si semblables par leur pelage et leur yeux qu'elles auraient pues être sœurs si la guérisseuse n'était pas plus courte sur pattes et avait le pelage moins fournit que celui de la meneuse. Elles auraient très probablement pues être amies pendant leur apprentissage et elles semblaient même avoir le même âge, peut être à quelques lunes près.
Elles étaient aussi différentes que semblables.
Volcan lui faisait de plus en plus penser à...
Nuage de Cicatrice, elle va bien ? Et sa fille, Petite Aurore ? Elles vont bien ?  Et notre lieutenante ? Dis-moi que Plume d’Ombre va bien… une de ses filles a été kidnappée, n’est-ce pas ?
Oui, il ne faisait quasiment plus de doute maintenant. Même si Rêve d'Ebène ne se souvenait pas de la femelle, soit elle avait beaucoup d’intérêt pour les nouveautés et elle s'inquiétait excessivement pour tout le monde, soit elle connaissait le Clan de l'Ombre et non pas comme une étrangère, mais comme une membre du Clan à part entière.
- Je crois qu'elle va bien, elle a participé à la bataille mais je ne l'ai pas vue parmi les blessés qui attendaient que je les soignent jusqu'à maintenant et je peux t'assurer que Petite Aurore va bien, je me suis moi-même chargée de la protection de la Pouponnière et personne n'a pu y poser une patte sans devoir se frotter à mes griffes et à mes crocs.
Elle s'arrêta en posant un instant son regard sur les trois entailles qui lui barraient le poitrail et remontaient jusqu'à son épaule et dont les cicatrices -elle en était sûre rien qu'en regardant la profondeur de la plaie- ne disparaîtraient jamais totalement, laissant trois bandes de peau nue au milieu de sa fourrure sombre. 
Peut-être qu'elle ne devait pas autant en dévoiler sur elle-même. Si Volcan était, comme elle le supposait, une ancienne membre du Clan de l'Ombre, elle trouverait sûrement étrange, voir même dérangeant qu'une guérisseuse se détourne de son devoir de rester neutre dans les batailles et de se cantonner à soigner les siens pour foncer dans une bataille au risque de se blesser gravement et de créer de nouveaux problèmes au Clan.
Enfin, maintenant qu'elle venait de l'avouer, au moins la meneuse pouvait se détendre sur le sort de la petite chatonne et de la novice déjà reine.
- En ce qui concerne Plume d'Ombre, oui, une de ses filles a été enlevée et je pense qu'elle en a été très touchée. Mais, et même si je ne l'ai pas beaucoup vue dernièrement, je suis sûre que cette disparition la rend plutôt prête à tout pour la retrouver qu'autre chose. Elle n'est pas vraiment du genre à se laisser aller et à abandonner.
Un nouveau silence s'en suivit. Il était clair que la meneuse avait du mal à assimiler ses propos et Rêve faisait de son mieux pour lui laisser le temps de le faire, parlant pour rien de la façon dont elle procédait pour s'occuper de ses plaies.
- Je vais essayer de faire quelque chose pour ta patte en étalant une grosse part de cataplasme et en la bandant serrée mais sa risque d'être plus douloureux que pour le reste.
Elle s'appliqua à son travail pendant que son esprit continuait à décortiquer ce que la meneuse avait dit précédemment et, subitement elle s'arrêta sur ce qu'elle avait craché à propos du Clan des Etoiles restant silencieux et, alors qu'elle cherchait vainement des indices de leurs ancêtres depuis qu'ils avaient été obligés de quitter leur territoire, la prophétie étrange qu'elle avait reçue il y a quelques lunes de cela lui revint subitement et tout s'emboîta dans son esprit.
- Le Clan des Etoiles nous avait prévenu, fit-elle autant pour elle-même que pour Volcan. Je n'ai pas compris leur message à ce moment-là et je pense qu'aucun autre guérisseur ne l'avait compris mais ils avaient prédit que nous serions injustement chassés du Clan de l'Ombre.
Elle eu soudain un sourire. Leurs ancêtres ne les avaient pas abandonnés, elle pouvait encore compter sur eux.
- Ils n'ont pas prédit comment tout cela va finir, ou alors ils ne m'en ont pas fait part, mais je n'ai pas de doute envers eux. On peut leur faire confiance et se faire confiance pour arranger tout ça. Nous ne devons pas perdre espoir maintenant. Nous avons déjà gagné une bataille difficile, nous pouvons encore le faire.



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 Dim 10 Avr 2016 - 2:22
Nuage de Cicatrice, sa fille. Elle ne voulait pas que sa fille soit en mauvais état, elle ne voulait pas que sa fille ait été blessée dans cette guerre, elle ne voulait pas ça et cette simple perspective venait à la faire paniquer totalement. Nuage de Cicatrice. Elle devait aller bien. Cette novice devait aller bien sans quoi la meneuse n’irait, elle, pas bien du tout. Rêve d’Ébène s’appliquait à soigner au mieux les blessures qui parsemaient la meneuse tandis que celle-ci se perdait dans des pensées qui ne l’aideraient sans doute jamais à se remettre de cette bataille. Cette rage s’étant invitée dans son corps, elle ne l’oublierait jamais. Ce besoin excessif de protéger sa fille, elle ne pourrait pas l’effacer et que ferait-elle quand les Troupes regagneraient leurs terres ? Elle n’en avait aucune idée, elle n’y parviendrait sans doute pas, à le supporter. Son regard jaune se perdait dans les détails du monde qu’elle ne parvenait pas à voir adéquatement de son œil enflé, et les paroles de la guérisseuse retentirent de nouveau dans les airs, des paroles qui venaient lui apporter les informations demandées et celles espérées.

Nuage de Cicatrice avait participé à la bataille ? Ça ne l’étonnait guère. Elle ne devait sans doute plus regarder la pouponnière quand sa fille s’était jointe à cette bataille injuste qui avait fait rage et qui menaçait à présent sa vie. Sa vie… Volcan ne réalisait sans doute pas à quel point sa vie était en danger en ce moment. Ce n’était pas grave. Elle survivrait. Elle en était certaine. Le Clan des Étoiles ne pouvait pas lui retirer ce droit, il ne pouvait pas l’abandonner à ce point, il ne pouvait pas permettre à la vie de quitter son corps alors qu’elle désirait ardemment continuer de fouler les terres, même si elle ne comprenait pas pourquoi les choses devaient être aussi fortes, aussi compliquées et destructrices. Quelque part peut-être son âme aspirait à ne plus vivre, à ne plus souffrir, mais l’instinct de survie était toujours le plus fort, le plus primitif, celui qui venait pour ne plus s’en aller et qui s’intégrait dans les actions et les pensées. Petite Aurore allait bien. La chatonne allait bien. Elle n’avait plus à s’inquiéter, ça elle le comprit, parce que si la guérisseuse s’était battue pour protéger la pouponnière, tout devenait évident. Volcan savait bien que Rêve aurait tout fait pour protéger les chatons, l’avenir du Clan, et elle n’aurait laissé aucun guerrier poser la patte sur une petite bête. Elle le savait, Volcan, elle le savait amplement et elle en était même rassurée.

Rêve était une guérisseuse. Elle n’aurait pas dû se battre, mais cela ne traversa même pas un instant la meneuse au pelage aussi noir que la nuit qui était d’avis que n’importe qui devait avoir le droit de se battre pour la vie du Clan ou de la Troupe. Ainsi, elle était même agréablement contente que Rêve s’était jointe à la bataille. Le silence s’était imposé. Silence pendant lequel Volcan tentait de reprendre sa respiration, de ne plus haleter, moment pendant lequel Rêve poursuivait les soins, peut-être futiles peut-être pas, des blessures de la meneuse étendue sur ce sol glacé. Le silence. Le silence qui était essentiel. Celui même qui venait tout détruire, tout achever et tout réparer à la fois, ce silence qui était essentiel pour qu’elle puisse comprendre les paroles de la guérisseuse en ce moment, avec le bourdonnement, mais ce silence qui lui permettait de s’enfoncer dans des pensées sombres, des inquiétudes, des appréhensions. Rêve parla de nouveau, les mots tentaient de se frayer un chemin au travers des bourdonnements et ils y parvinrent lorsque la guérisseuse cessa de parler. Plume d’Ombre. Une de ses petites avait été enlevée. Oh qu’est-ce qu’elle devait avoir mal de ne pas savoir si sa petite était en vie ou pas, oh qu’est-ce que ça devait lui comprimer la poitrine, mais Rêve avait raison. La lieutenante n’était pas de celle à se laisser aller, elle ferait tout pour retrouver sa petite, comme Volcan l’aurait fait à sa place. Rêve avait raison, le soin de sa patte ne fut pas sans douleur.

La guérisseuse reprit la parole alors et cette fois-ci, la meneuse, elle, se ferma. Dans son regard, quelque chose semblait s’éteindre. Les Clans avaient été prévenus, les Troupes ne l’avaient pas été. L’eau et la Terre ne leur avait absolument rien dit, le Clan des Étoiles ne lui avait rien dit. C’était sans doute ridicule d’espérer que les ancêtres des Clans parlent à une féline qui faisait à présent partie des Troupes, mais Volcan ne parvenait pas à comprendre comment le Clan des Étoiles pouvait la laisser seule, se débrouiller toute seule sans aucune manifestation de leur part, sans aucun soutient. Elle n’y arrivait pas, elle, sans les ancêtres. Elle y arrivait quand elle ne se souvenait pas. Elle y arrivait quand tout ce qui la reliait aux Clans, c’était ce vide en elle, mais maintenant elle n’y arrivait plus. Gagner une autre bataille ? La meneuse n’était pas sûre qu’elle en soit capable, elle. Elle inspira profondément, expira longuement. Elle ne parvenait pas à tracer quelque chose de cohérent dans sa tête. Ce n’était pas facile, pas du tout même.

« On retrouvera la petite à Plume d’Ombre. On doit lui redonner sa petite. On doit.. Rêve d’Ébène, tu as bien fait de protéger la pouponnière. Tu faisais une superbe novice guerrière, tu sais ? Tu es d’autant plus une superbe guérisseuse. Tu as le droit de défendre ton Clan. » Petite pause. Elle perdait son souffle rapidement. « Le Clan des Étoiles aurait pu me parler ! Je n’étais pas au courant moi ! » Et elle aurait aimé. « Qu’est-ce que j’aurais fait si.. si Nuage de Cicatrice avait été blessée ? » Sa voix se brisa à cette dernière parole et son regard s’emplit de larmes. Qu’aurait-elle fait ? Elle n’en savait rien. Et il valait mieux ne pas y penser. « Elle a assez souffert. » Oui, sa fille avait assez souffert.

Rêve d'Ebène
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom Puf/Surnom : Rayn
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Rêve d'Ebène
 Sam 16 Avr 2016 - 15:55

Parle-moi...
« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.  325885barre20separation

Feat Luny


Rêve d'Ebène ne sait pas trop si ses paroles ont touchées la meneuse. Elle est épuisée, aux portes du Clan des Etoiles et, malgré toute sa volonté et toute sa détermination pour la ramener parmi eux, la guérisseuse du Clan de l'Ombre ne sait pas si elle peut la sauver. Elle va faire de son mieux, donner ses nuits et ses jours pour elle et pour les membres de son Clan que Montagne est entrain de soigner à sa place pour le moment mais dont elle devra bien vite s'occuper elle-même, mais elle ne sait pas si cela suffira pour sauver tout le monde. 
Si Volcan a réussie à se mettre dans cet état pour sauver les siens, dans lequel retrouvera-t-elle les membres de son Clan ? Comment iront Etoile de la Mélopée et Plume d'Ombre déjà si affectée par la perte d'une de ses filles ? Ont-elles survécus au moins toutes les deux ? Rien n'est sûr...
Un frisson d'horreur et de désespoir parcourt la femelle aux yeux jaunes, qui se secoue aussitôt pour ne pas perdre pied. C'est simplement l'étendue des blessures de sa blessée et l'odeur métallique du sang qui lui brouillent les sens et lui font perdre sa raison et son sang-froid. Elle ne doit pas se laisser abattre maintenant, ne surtout pas baisser les bras alors que le Clan tout entier repose sur ses épaules et sur ses soins. Il est temps pour elle d'agir, pas de se perdre dans la tristesse et le désespoir que cette guerre sans fin n'arrête pas de faire resurgir du fond de son cœur où elle s'oblige à les enfermer et à les recouvrir d'une couverture d'oubli et d'ombre.
Malheureusement, ses soins sur Volcan sont terminés et, comme elle met un temps infini à comprendre ce qu'elle lui dit et à lui répondre, son attention à le temps de se perdre et de replonger droit dans les ténèbres de son âme et de son cœur.
Alors elle cherche la chose la plus rationnelle à faire et finit par réfléchir à ce qu'elle va devoir faire après cette discussion pour le moins révélatrice et intense avec la meneuse de la Troupe Inondée. Elle fait la liste de ce qu'elle va devoir faire et se retrouve à faire l'inventaire de ses réserves pour savoir si elle va devoir augmenter ses sorties du camp pour les regarnir. Elle en est à compter le nombre de baies de genièvre qu'elle a réussie à récolter depuis son arrivée ici lorsque Volcan revient enfin dans ce monde pour dire, inspirant fortement pour réussir à articuler ses paroles :
- On retrouvera la petite à Plume d’Ombre. On doit lui redonner sa petite. On doit.. Rêve d’Ébène, tu as bien fait de protéger la pouponnière. Tu faisais une superbe novice guerrière, tu sais ? Tu es d’autant plus une superbe guérisseuse. Tu as le droit de défendre ton Clan.
Comment ?! Le poil de Rêve d'Ebène s'hérisse de surprise. Elle a bien de gros doutes sur la meneuse depuis qu'elle est là avec elle, comme quoi elle serait une ancienne membre du Clan de l'Ombre mais là, soit la femelle est trop épuisée pour faire attention à ce qu'elle lui dit, soit elle lui avoue tout en se moquant bien de ce qu'elle puisse en penser. 
Elle sait qui elle était avant de devenir guérisseuse, elle se rappelle d'elle et de sa volonté de tout faire pour son Clan lorsqu'elle était apprentie, de son travail acharné au combat et à la chasse pour être la plus utile possible. Se rappelle-t-elle aussi sa froideur envers les jeunes guerriers qui tourmentaient Nuage Blanc ? Se rappelle-t-elle de lui ? Était-elle là lorsqu'il est mort et qu'elle a avoué à tous qu'elle l'aimait ? Était-elle là lorsqu'elle a choisit la voie du guérisseur pour ne plus jamais voir mourir personne sans qu'elle puisse intervenir ? Était-elle là ?
Elle cherche, retournent tous les souvenirs qu'elle avait remorqués avec sa tristesse et son désespoir sous la couverture noire de l'oubli. Ils lui font mal, comme des coups de griffes affûtées lorsqu'elle repense au corps immaculé et sans vie de Nuage Blanc, de ses jours d'exil et de pleurs lors de sa mort, de sa fourrure carmin à cause des entailles faites par les serres des corbeau, mais elle n'y fait presque pas attention, serrant les dents sur la douleur pour se concentrer sur les petits riens de son apprentissage, lorsque ses souvenirs n'étaient pas tournés vers l'apprenti aux yeux verts. 
C'est impossible qu'elle ne puisse pas se rappeler d'une femelle comme Volcan, il y avait forcément un Ancien ou une Reine pour leur faire remarquer à qu'elle point elle se ressemblait...
- C'est tout de même incroyable, toi est Nuage Volcanique vous vous ressemblez tellement, c'est à ce demander si vous n'êtes pas en réalité de la même portée !
C'est fulgurant, traversant l'esprit de la guérisseuse comme un éclair dans un ciel orageux. Une phrase, dite sur un ton amusé par son Ancienne préférée, celle qui lui racontait toujours les meilleures histoires. 
Elle se souvient de l'apprentie rapide et solitaire, elle se souvient de la guerrière taciturne, l'une des premières mises bas qu'elle ait effectuée seule et elle se souvient du nom de sa petite, l'une des premières boules de poils qu'elle ait mise au monde : Petite Cicatrice.
Elle en perd son souffle, n'entendant presque pas ce que la meneuse continue de lui dire, sur un ton plus lent, plus difficile, brisé par l'émotion.
- Le Clan des Étoiles aurait pu me parler ! Je n’étais pas au courant moi ! Qu’est-ce que j’aurais fait si.. si Nuage de Cicatrice avait été blessée ?  Elle a assez souffert. 
Oh, oui, elle connait ce ton plein de remords, car c'est celui qu'elle utilisait lorsqu'elle se disait qu'elle aurait pu mieux faire pour Nuage Blanc, qu'elle aurait pu lui éviter cette mort. Elle connait cette voix pleine de remords, car c'est exactement celle que pourrait avoir une mère ayant laissée seule une enfant qu'elle a aimée, mais qu'elle était incapable de regarder en face.
Elle sait pas réellement ce que peut ressentir Volcan ni pourquoi elle est partie du Clan, elle ne connaissait pas assez la femelle lorsqu'elle faisait encore partie du Clan de l'Ombre pour la comprendre totalement, mais elle a l'impression quand la regardant, ce sont des petits morceaux d'elle qu'elle voit, comme si des éclats de miroir lui renvoyait son reflet à travers les yeux de Volcan. Elle voit les remords, la peine, les mauvais choix que l'on se reproche, la volonté de changer de vie pour essayer de réparer ses erreurs et finalement ses erreurs et ce remord qui reviennent nous hanter, encore et toujours, alors que l'on croit avoir laisser le pire derrière nous.
Elle en pleurerait presque à tel point sa propre souffrance et reflétée par la meneuse, et elle en oublie toutes règles, toute bienséance entre Clan et Troupe lorsqu'elle plie les pattes pour frotter sa joue contre celle de la femelle mourante.
- Oh, Volcan Ardent ou Volcan explosant sous les Braises, peu m'importe ton nom, je n'ai pas de réponse à tes questions. Je ne sais pas comment arrêter de s'en vouloir pour nos actes passés. Je ne sais pas... Je sais juste que tu as essayée d'être quelqu'un de meilleur, tout comme moi, et que Nuage de Cicatrice sera une excellente guerrière et qu'elle est déjà une très bonne mère. Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça, elle s'occupe très bien de Petite Aurore et lui offre tout son amour. Tu n'as pas à craindre une nouvelle petite abandonnée à cause de tes anciens actes. Elles vont très bien toutes les deux, je peux te l'assurer. Mon amie, mon ancienne camarade...



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 Lun 2 Mai 2016 - 3:13
Elle pensait à Plume d'Ombre. Elle pensait à cette lieutenante, cette ancienne amie. Elle pensait à une femelle qui n'aurait pas dû perdre sa petite fille à cause de stupides boules de poils. Elle pensait à cette amie qu'elle avait perdu, rare amie qu'elle avait pu avoir alors qu'elle faisait encore partie du Clan de l'Ombre. Elle ne pouvait pas ne pas y penser et elle pensait aussi à sa fille qui avait perdu sa mère. Une mère qui passait ses obligations avant sa famille parce qu'elle ne pouvait pas penser à faire honte à Ewilan, à laisser tomber la Troupe qui lui avait sauvé la vie, parce qu'elle devait quelque chose à cette meneuse défunte. Elle pensait à tout ceux qu'elle avait laissé tomber en partant, en s'en allant, elle y pensait et elle s'en voulait. Elle ne pouvait pas chasser cette culpabilité qui la détruisait tout doucement, la piétinait, piétinait sa joie et ternait son regard.

Volcan explosant sous les Braises n'avait pas vu le pelage de Rêve d'Ébène s'hérisser. Elle ne voyait pas grand chose, après tout. Le brouillard dans sa tête l'empêchait de réaliser réellement que la guérisseuse était ébranlée par ses paroles, par son discours, que la féline au pelage aussi noir que le sien était touchée par ce qu'elle parvenait à dire, avec beaucoup de difficulté. Son esprit s'embrouillait, les pensées s'entrechoquaient et elle pensait à tellement de choses. Elle pensait aussi au Clan des Étoiles, ce Clan qui l'avait abandonné, ce Clan qui ne lui avait rien dit, ne l'avait pas prévenu, n'était même pas venu la voir, la chercher, quand elle s'était retrouvée aux Grands Lacs, avec tous ses souvenirs destructeurs qui l'empêchaient de comprendre que la vie valait parfois la peine d'être vécue pleinement. D'ailleurs, cette meneuse n'y croyait plus, à la beauté de la vie. Oh non, elle n'y croyait plus et n'y croyerait sans doute jamais plus parce que la vie s'acharnait sur son pauvre petit cœur. Ce cœur qui menaçait de lâcher maintenant, mais elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas mourir, même si la mort semblait plus calme et plus apaisée que la vie. Elle ne voulait pas s'en aller de ce monde parce qu'Ewilan ne lui pardonnerait sans doute pas de délaisser la Troupe, parce que sa fille avait sans doute besoin de voir sa mère repartir vivante, parce qu'elle ne pouvait juste pas se permettre de mourir même si parfois elle y aspirait.  

Elle ne parlait plus, elle demeurait silencieuse, le bourdonnement dans ses oreilles était parfois plus faible, parfois plus fort et sa conscience menaçait de s'en aller tant et si bien que la douleur semblait plutôt sourde, à peine présente, alors que son état corporel pouvait être horrifiant. Ce qu'elle ressent, en revanche, c'est la douleur de son âme en petits morceaux, c'est la souffrance provenant de ses émotions qui la brisent et émiettent son cœur, qui ne la lâchent pas même dans un tel état, qui la poussent même à provoquer cet état en se lançait corps et âme dans une bataille pour prouver à une femelle qu'elle a mise au monde que malgré tout, elle ne l'abandonnera jamais et qu'elle sera toujours là, dans la mesure du possible, pour la protéger. Au-delà même de ses capacités. Elle ne réagit même pas lorsque la guérisseuse vint frotter sa joue contre la sienne, mais la douleur ressentie refletée par la voix vibrante d'émotions de son ancienne camarade parvint étrangement rapidement à son cerveau. Ce fut lui qui mit quelques secondes de trop à déchiffrer les paroles pour que la meneuse puisse les comprendre. Les larmes montèrent aux yeux de Volcan qui esquissa un doux sourire. Mon amie que la guérisseuse avait dit. Elles auraient pu être sœurs et elles se l'étaient souvent fait dire, d'ailleurs. Brièvement, Volcan ferma les yeux avant de les rouvrir et se mettre sur pattes, vacillant. La souffrance physique éclata, apaisant légèrement celle émotionnelle, tandis qu'elle regarda Rêve.

« On ne peut pas oublier.. on ne peut pas oublier cette culpabilité, ces remords, on ne peut pas... on ne peut pas les chasser de notre âme et on ne peut pas plus les apaiser.. Nous devons y aller si nous voulons revenir avant la tombée de la nuit. »  

Sa voix se termina dans un murmure, se brisant presque. De tristes retrouvailles lorsqu'une se trouvait à l'article de la mort, des retrouvailles mêlant tristesses et joies, mêlant culpabilité et acceptation, des retrouvailles qui auraient pu n'avoir jamais lieu, mais qui ont eu lieu et fallait maintenant faire ce qui motivait les retrouvailles, se rendre dans ce lieu sacré. Un lieu sacré respecté par tous les Clans, par tous les chats des Clans. Il fallait y aller avant que la nuit tombe, il fallait y aller avec que la vie ne quitte ce corps gravement endommagé par une bataille injustement livrée. Volcan tremblait sur ses pattes, mais elle était prête. Elle ne pouvait pas réparer ses actes passés, mais elle pouvait chercher des réponses auprès des ancêtres qui ont toujours été ceux en qui elle croit. Elle devait se rendre là-bas et cette femelle, Rêve, avait accepté de l'accompagner, alors.. il fallait y aller. Son regard encore posé sur la guérisseuse, Volcan ressentit une affection pour cette féline qui se battait afin de protéger son Clan malgré son statut n'étant pas celui de guerrière. Une femelle qui aurait pu être son amie. Et qui l'était à présent, au final.
Rêve d'Ebène
Guerrier expérimenté
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Messages Messages : 224
Rêve d'Ebène
 Jeu 5 Mai 2016 - 22:31

Parle-moi...
« Parle-moi du passé, parle-moi de ce que j'ai manqué. Parle-moi de ce que je n'ai plus, parle-moi d'elle, de vous. S'il vous plaît, fais comme si j'étais encore l'ardent volcan de l'ombre. » || FT RAYN.  325885barre20separation

Feat Luny


Volcan mit un long moment à réagir à l'émotion de Rêve d'Ebène et, lorsque la guérisseuse se redressa et croisa son regard toujours un peu perdu, elle lui offrit un doux sourire, les yeux luisant d'émotion.
Les deux chattes n'en menaient pas large et, une fois encore, Rêve d'Ebène voyait son reflet dans les yeux de la meneuse.
Elle aussi souriait, bêtement, simplement heureuse de retrouver celle qu'on désignait à l'époque comme sa sœur de fourrure et qui, aujourd'hui, lui ressemblait d'autant plus qu'elles devaient faire face à leurs actes et à des choses qui ne dépendaient pas toujours d'elles.
La guérisseuse se sentait heureuse de retrouver la femelle qui, finalement, n'avait jamais été son amie mais qui partageait une peine aussi immense que la sienne et faisait de son mieux pour continuer d'avancer, seule, sur le chemin tracé pour elle par le Clan des Etoiles.
Lorsqu'elle se leva subitement, Rêve d'Ebène n'eu même pas le temps de lui conseiller de ne pas bouger. Dans son regard jaune, la détermination et une pointe de douleur avaient prit la place sur l'émotion de leurs retrouvailles et c'est avec un grand sérieux qu'elle lui dit :
- On ne peut pas oublier.. on ne peut pas oublier cette culpabilité, ces remords, on ne peut pas... on ne peut pas les chasser de notre âme et on ne peut pas plus les apaiser.. Nous devons y aller si nous voulons revenir avant la tombée de la nuit.
Elle avait raison. Pas en ce qui concernait le fait de devoir partir maintenant, bien que le fait qu'elle tienne à peine debout demanderait du temps pour qu'elles atteignent les Hautes-Pierres où se trouvait la Pierre de Lune, mais en ce qui concernait leur incapacité à oublier, à simplement effacer les douloureux événements de leur vie.
La mort de Nuage Blanc resterait toujours un poids insupportable à porter pour son cœur et ses épaules et la disparition de ses deux premiers apprentis aussi, comme cela devait être douloureux pour Volcan de vivre avec l'abandon de sa fille et probablement bien plus. Mais c'était aussi grâce à ses souvenirs douloureux qu'elles se retrouvaient là toutes les deux. Elle, Rêve d'Ebène, fière, prête à tout pour sauver les siens et elle, Volcan, qui, avant de se retrouver dans cet état, s'était battue vaillamment pour son Clan... sa Troupe même, et qui s'inquiétait toujours pour ceux de son ancien Clan.
Elles ne pourraient jamais oublier, jamais changer les événements ou retourner en arrière mais, pour son cas, Rêve d'Ebène était heureuse, presque autant que lorsqu'elle passait ses journées en compagnie de Nuage Blanc à chasser et à s'entraîner à combattre, malgré ses inquiétudes dès qu'un chaton se mettait à tousser ou un ancien à mal respirer. Elle était heureuse à chaque nouvelle vie qu'elle faisait naître et à chaque vie qu'elle sauvait. Pour une de perdue, elle en avait sauvées des dizaines d'autres et elle en était heureuse.
- Tu as raison, finit-elle par répondre en appuyant son épaule contre celle de la meneuse, nous ne pouvons rien changer, mais, avec le recul, je trouve que cette vie est jolie à sa façon. Si Nuage Blanc n'était pas mort, je ne serais pas ici aujourd'hui et toi non plus. Je n'aurais pas sauvées toutes ses vies en ayant perdue la sienne. Finalement c'est... un mal pour un grand bien.
Elle eu un petit sourire et c'est presque comme si elle sentait le parfum et le doux touché de la fourrure de son ancien ami contre le sien.
Le Clan des Etoiles guidait son chemin. Il l'avait toujours fait et il le ferait pour toujours. Comme pour chaque membre du Clan, leurs ancêtres les accompagnaient sur leur chemin parfois lumineux et parfois jonché de zones d'ombres et Volcan ne faisait pas exception.
Elle regarda la meneuse qu'elle aidait à avancer hors du camp, droit vers les Hautes-Pierres et, à côté d'elle, elle cru voir le regard d'un guerrier du Clan de l'Ombre disparu depuis longtemps, le contour de son regard lumineux souligné de poussière d'étoile.
- Pour toi aussi, je suis sûre que les mauvaises choses t'ont apportées. Le Clan des Etoiles guide toujours tes pas dans un but qui te reste encore inconnu.
Elle se doutait bien que Volcan ne la croyait pas, ou alors qu'elle doutait beaucoup de la sincérité de ses propos mais Rêve d'Ebène ne s'inquiétait pas pour elle.
Elle ne faisait que lui dire ce que les guerriers d'autrefois lui affirmeraient une fois qu'elle se trouverait en face d'eux, dès qu'elle aurait touchée la Pierre de Lune du bout de sa truffe.


HRP : Fin du RP ?
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 Jeu 5 Mai 2016 - 23:11
Rp fini oui, je déplace
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