Tu veux jouer à un jeu ? [Feat Dusky]

Encore une fois, il avait quitté le camp en douce. Il voulait voir la guerrière blanche. Il l'aimait. Plusieurs questions lui tourmentaient l'esprit : pourquoi ne venait-elle jamais au camp ? Pourquoi apparaissait-elle uniquement quand il se mettait en danger ?
Le chaton roux avait tellement de questions et malheureusement aucune réponse.
Il avait décidé de partir autre part, de voir de nouvelles choses. Il avait déjà fait connaissance avec la rivière, c'est même elle qui lui avait permis de rencontrer la belle chatte blanche.

Petit Diable avait gambadé sur une bonne partie du territoire quand il vit une chatte. Il renifla avant de se rendre compte que son odeur lui était inconnue. Intruse ! Elle plongea sa petite patte dans l'eau avant de la retirer vivement et se retourner. Elle l'avait entendu ! Il était découvert. Le chaton sortit de sa cachette et montra les crocs. Il sortit ses griffes avant de bondir sur l'ennemie qui était sur son territoire.
Comme elle était surprise, la chatte n'eut pas le temps de riposter et Petit Diable la plaqua au sol.

«Qui es-tu ? Que fais-tu sur le territoire du clan de la rivière ?!»

En fait, il s'était pris pour son père. Il avait imaginé maintes et maintes fois son père dire ces mots et réaliser ces gestes. Et la chatte. Ce n'était qu'un chaton, comme lui. Mais il aimait croire qu'il était déjà guerrier et qu'elle, une ennemie potentielle voulant s'attaquer aux chatons.

Petit Diable regarda attentivement la chatonne qui se tenait devant lui, le pelage trempé. Elle ne ressemblait pas à un chat clanique, c'était certain. Sinon, pourquoi serait-elle sur le territoire du clan de la rivière ? Parce que les autres clans savent très bien que nous sommes les meilleurs au combat et que nous ne souffrons pas du manque de nourriture dans nos rivières lors de la mauvaise saison. En revanche, nous avions un peu plus de mal à combattre le mal vert... Donc non, ce n'était pas une chatte clanique. En y regardant bien, ce n'était pas une domestique non plus : elle n'était pas grosse. Pas très musclée non plus, certes, mais pas engraissée comme ces gros sacs à patates qui ne sont bon à rien. Il se demandait même si ça valait la peine de vivre une vie de chat s'il n'était pas libre de faire ce qu'il voulait, enfin, seulement s'il respecte les dures règles du code guerrier.

Alors elle avança. Elle avait l'air furieuse. Enfin, furieuse était un piètre mot par rapport à la tête qu'elle tirait. Elle avait juste envie de l'étrangler, enfin, c'était ce qu'il pensait, après, on ne pouvait pas savoir puisqu'il n'était pas dans sa tête et qu'il n'était pas médium. Ça aurait été vachement cool d'être médium, quand même. « Ça ne va pas de sortir de nulle part comme ça et de crier ! Je suis mouillée maintenant, c’est malin ça… » Pour toute réponse, Petit Diable roula des yeux. Si elle n'avait pas transgressé les frontières, elle n'aurait jamais été là et elle ne serait pas tombée dans l'eau, POINT. « Mon nom c’est Perle, et toi ? Attends ce ne serait pas cervelle de sourit par hasard ?! » Ah ah ah. Très drôle, vraiment. Mais, attendez... Pourquoi utilisait-elle une expression du clan du tonnerre ? Avait-elle une affinité avec eux ?! Mais au pire, c'est qu'une solitaire alors il s'en fichait. Parce que ça, c'était aux grands de résoudre ce problème. « Nan, sérieusement c’est quoi ton nom. » Il la regarda intensément, essayant de trouver une moindre trace de moquerie ou de malice  dans son regard, car il valait mieux connaître son ennemi pour mieux le battre. Mais non. Elle avait l'air sincère, alors il prit la parole. « Je m'appelle Petit Diable. Et je te vois venir, je ne suis pas un diable. Juste que mes parents n'ont aucun goût pour les prénoms... » Il avança un peu pour s'asseoir juste devant la chatte. Elle était mignonne, mais étrangement, elle lui rappelait Petit Astre. Pourtant, elles n'avaient rien en commun : l'une était du clan de la rivière, l'autre solitaire. L'une chiante, l'autre un peu moins. L'une emmerdait tout le monde, l'autre essayait d'engager la conversation. Non vraiment, elles n'avaient rien en commun, alors pourquoi quelque chose lui criait que ce n'était pas aussi simple ? Mon dieu... Il devenait comme Souffle Lunatique ! Non, non, non et non ! Il allait ignorer cette petite voix et point barre.
D'ailleurs, elle n'avait pas répondu à sa première question : que venait-elle faire ici, alors il se décida à la reposer. « Tu ne m'as pas dit ce que tu venais faire ici, Perle. »