I love you to death · Snowy

Ca faisait trois lunes aujourd'hui, et je m'en souviens comme si c'était hier. Ce dernier jour ou j'ai pu admirer la magnificence de tes yeux. Ils étaient si ambré qu'ils ressemblait au soleil s'endormant dans l'océan bleuté qui n'était autre que celui de mon regard. Tu sais à quel point je t'aimais de la façon dont je te regardais, dont je te espionnais parfois. Tu es l'unique chatte que guettais de cette manière. Ta silhouette si bien dessinée resplendissait à la lumière du jour en attirait mon regard comme un aimant. Ton pelage dansait avec la brise d'une façon si particulière, si séduisante que ton ombre n'arrivait à suivre tes pas endiablée. Mais ça, tu ne t'en rendait même pas compte puisque tu te dénigrais. Sans cesse. J'avais beau te murmurer des mots doux, tu ne me croyais parfois pas. Tu n'en faisais qu'à ta tête, tout comme lorsque tu mettais la vie de nos chatons en danger du haut de ton rocher...

Tu te reposais encore sur cette même pierre depuis des lunes. Ce cailloux géant si instable qui pouvait s'écrouler à tout moment en t'emportant dans sa chute. Tu hésitais à continuer ce petit jeu avec le Clan des Étoiles. Mettre ta vie en danger. Encore et toujours. Tu ne devrais pas puisque tes chatons t'attendaient impatiemment au fond de l'antre en miaulant à pleins poumons. Nos chatons. Oui ils avaient dû naitre depuis que je t'ai quitté. Je voyais ton ventre se gonfler et se dégonfler au rythme du vent, et il avait changé depuis la dernière fois. Il était plus fin, que le jour ou j'avais disparu.Tu jouais avec la mort depuis toujours, mais je te voyais. J'étais là, mais tu ne le savais pas. Je passais des journées entières à t'observer, ne te quittant jamais du regard depuis le creux d'un arbre. Si bien caché dans l'ombre de cette souche, le corps enroulé contre le sol humide, aujourd'hui allait être différent... Avec un semblant de vécu.

Le soleil était à son Zénith, et illuminait ton pelage tricolore. Ce beau revêtement si coloré que je connaissais mieux que tu ne le connaissais toi-même. Chaque partie de ton squelette tout entier m'appartenait. Je pourrais le reconnaître parmi tous les chats de cette forêt même si j'étais aveugle. Mais je ne l'étais pas et heureusement. Alors que je nettoyais mon poitrail avec minutie, une vilaine odeur vint titiller mes narines. Les yeux ronds, les sens en alerte, je reconnu instinctivement le parfum des enfers. Celui qui avait détruit ma vie pour l'éternité. Un affreux mammifère marron apparu derrière toi dans un hurlement. La gueule ouverte, les griffes acérés, cet ours s'apprêtait à s'abattre sur toi de tout son poids. L'échine hérissé, une lueur noire dansante dans mes yeux, je plongea sur l'animal en sortant de ma cachette. Les muscles bandés, je m'élançais à toute vitesse sur la bête


Mes pattes avant s'écrasèrent sur la gueule de l'ours. Mon cœur battait extrêmement vite et j’atterris sur le sol en roulant sur le sol dur, emmenant l'assaillant dans ma chute. De la poussière s'éleva dans le ciel tandis que je me relevais avec hâte. J'étais dans un état second, une rage tout droit sortie des enfers imbibait mes yeux. Je grognais en montrant mes crocs avant de sauter de plus belle sur l'ours, profitant de la demi seconde ou il était sonné pour planter mes crocs dans son dos. L'ours se débattait, se secouait dans tous les sens dans un hurlement de douleur et de animosité mais je m'accrochais à son pelage avec hargne. Il Elle ne devait pas voir mon visage, j'espérais qu'elle soit partie.

Codage by Ella'

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Je ne veux pas quitter ce monde. Mes chatons sont là. Elles sont près de moi, presque sans aucun souvenir de leur frère. Mon fils. Mon pauvre fils qui a rejoint Asgaïn chez les Esprits comme disaient les autres. Je déteste le fait que les deux soient associés. Pourquoi les regrouper ? Ils ne sont pas pareils. Ils ne sont pas morts dans des circonstances identiques, et l'un est peut être en vie alors qu'on est certain de la situation de l'autre.

" Il nous a quitté cette nuit, je suis désolée Eissa..."

Une larme coule le long de ma joue alors que je revois le corps frêle de mon fils alors qu'il venait de sortir de mon ventre. Il était si petit. Si fragile. Il est mort désormais. Plus de ce monde qui ne voulait de lui. Il a peut être rejoint son père, on  ne saura peut être jamais. Enfin pas tant que je n'aurai pas vu son corps où que je l'aurai vu vivant. Undeï pose sa queue sur mon dos en guise de réconfort. Elle ne veut que me dire bonne chance et me soutenir dans les épreuves qui me restent.

" Je veux le voir une dernière fois, lui dire au revoir, ce que je n'ai pas pu faire pour Asgaïn..."

La botaniste hoche la tête pour me conduire auprès de mon fils qui n'est plus qu'un cadavre sans vie dans un nid de feuille. C'était le seul souhait que j'avais. Revoir ce fils qui n'a pas pu connaître la vie que les filles touchent du bout de leur griffe. J'aurais aimé qu'il soit près d'elle pour les protéger, comme un grand frère doit faire. mais les filles n'auront aucun souvenir de leur frère. Elles sauront qu'il n'a pas pu connaître la lumière du jour. Elles sauront qu'il veille sur elles depuis le ciel. Je m'approche doucement du petit corps pour poser tendrement ma truffe sur son pelage encore toute humide par la naissance.

"Repose en compagnie de tes ancêtres, mon fils."

Je baisse tristement la tête à cette pensée. Mes filles sont devenues des novices il y a peu, Stal aurait du être avec elle, mais il n'a pas pu. J'espère qu'il a assisté à la cérémonie, qu'il a acclamé le nom de ses soeurs. J'espère qu'elles auront entendu son cri porté par le doux vent qui soufflait se jour-là. J'espère tant de chose. Comme le fait qu'Asgaïn est toujours en vie. Je remonte sur mon rocher. Je ne peux qu'y rester, les fille n'ont plus besoin de moi. Elles ont leur entraînement désormais. Elles n'ont plus besoin du lait précieux de leur mère pour les nourrir, elles le font par elles-mêmes. Alors je vais là où j'avais l'habitude d'être avant leur naissance. Je vais là où les chats m'observent sans rien faire, puisqu'ils savent pertinemment que j'y retournerai. Les Esprits veillent sur moi. Ils ne veulent pas que je chute, comme s'il y avait toujours un espoir. Je le sais. Je le sens du plus profond de ce fichu être.

Aloes je m'allonge. Je reste au sol, de sorte à ce qu'il réchauffe ce crops au coeur froid. J'ai plus beaucoup d'espoir, ça fait si longtemps que je ne l'ai pas vu. J'en peux plus de le voir, de l'imaginer là, à m'observer derrière les quelques arbres qui peuplent l'herbe devant moi. Je n'en peux plus de tout ça. Mais je ne dois finir ainsi. Les Esprits ne veulent pas, à croire que me torturer est bien plus délectant que me voir m suicider sous ce rocher.

Un grognement retentit. Je ne l'entends même pas. Il ne fait que me replonger dans le souvenir que j'ai toujours voulu oublié.

Un ours énorme vient attraper Asgaïn. Je le vois, les yeux remplis de douleur alors que l'ours s'enfuit à oute allure, un Asgaïn à l'agonie dans sa mâchoire phénoménale.


Je lève la tête avec sursaut. Cette voix, je la connais par coeur. Je tourne la tête en direction du grognement pour voir un ours plus petit que celui qui avait attaqué mon compagnon. Il va de passer la même chose pour moi c'est ça ? Mais... Cette voix ? Je l'avais rêvé ? Soudain, une boule floue vient se cogner à l'ours pour venir le faire tomber au sol. Je connais cette couleur de pelage. Je ne peux pas me tromper. Je ne veux pas fuir. Je ne veux pas m'en aller. Pas maintenant que je sais qu'il est là. Vivant. Pas maintenant que je l'ai retrouvé. Je ,ne peux pas me tromper. Je le connais par coeur.

Je le vois se battre contre celui qui devait lui avoir enlever la vie. Enfin, l'un de ceux de son espèce. Je ne devais pas me tromper. Je lève mon museau pour sentir les différentes odeurs. Je ne vois pas celle qui lui était caractéristique. Une larme coule sur ma joue. Non... Je ne peux pas mettre trompée ! Je fais quand même ce qui m'avait été impensable il y a quelques lunes. Je bondis de mon rocher pour rejoindre l'ours et l'attaquer au niveau du visage pendant que ce chat est sur son dos. Dans un grognement de rage, je plante mes griffes dans ses yeux. Dans un hurlement de douleur, l'ours s'effondre, du sang s'écoulant de son visage et de son dos abondamment.

Je baisse la tête et m'éloigne d'un pas. Je ne le regarde pas, mais lui murmure.