Coco, Pinpin & le mystère de la pouponnière | PV. Orenji

Un cri strident vient secouer mes tympans. Et pas que les miens d’ailleurs : le cri est tellement fort que tout le monde se retourne vers l’endroit où le hurlement a été poussé. Un buisson a crié. Je cours directement vers ce dernier, je sais d’avance qu’il s’agit de l’un de mes enfants : je reconnais la voix de Petit Sapin et puis, surtout… Je suis le seul à être papa de 3 gamins dans le Clan du Vent. Si le Camp est aussi agité depuis 3 lunes, c’est uniquement pour cette raison : la venue de ces 3 petites merveilles. C’est essoufflant, c’est fatiguant (pour tout le monde, d’ailleurs) mais ça fait sourire et rire, parfois. Leurs bêtises sont si farfelues, comment ne pas rire quand on les prend la patte dans le sac ? Je vois Miel Givré sortir de la pouponnière, la tête dans le cul (signe qu’elle sort d’une sieste) et elle me regarde, l’air de dire “Est-ce que l’un de nos enfants est blessé ?” Elle a l’air paniquée la pauvre. En même temps, se faire réveiller par un cri de Petit Sapin, je peux comprendre que ça terrifie. Je lui fais un signe de la queue, afin de la rassurer. Je m’en occupe. Le petit me fait signe de le rejoindre dans son buisson. Je me faufile à l’intérieur. Bon… J’ai l’air idiot. Lui, il est très bien caché, vu qu’il est tout petit. Mais moi, grand guerrier que je suis, seul mes pattes avant et ma tête sont cachés. Je le regarde, prêt à l’écouter.

- Enfin te voilà, Cap’tain Papa ! Il faut qu’on parle. Il se passe des choses étranges dans ce clan…

Je hausse les sourcils face à cette affirmation. Son ton solennel et légèrement mystérieux me donne envie de rire. Comment voulez-vous que je reste sérieux face à une bouille comme celle-là ? Elle ne colle tellement pas à son âge et encore moins au personnage ! Je hoche la tête, prêt à écouter ce qu’il y a de si étrange au sein du Clan du Vent. Qu'a remarqué mon fils ? Je sais d’avance que ce ne sera pas une révélation, juste quelque chose qu’il ne sait pas et c’est normal, c’est encore un bébé. Je prends à mon tour, un ton sérieux, pour rentrer dans son jeu. Hors de question de briser cet univers dans lequel il s’est plongé. Je ne suis pas un monstre. Je suis un papa aimant. La preuve : je pense que, aux yeux des autres guerriers, j’ai une position totalement idiote mais ce n’est pas pour autant que je lui demande d’en sortir.

- Que se passe-t-il, Colonnel Pinpin ? Quelque chose a attiré votre attention ?

N’empêche, je me demande vraiment ce que c’est. Pour qu’il vienne directement me demander, c’est que c’est un minimum sérieux… Est-ce qu'un apprenti lui a raconté une bêtise ? Quoique, les bêtises, il sait les faire tout seul... Petit Sapin est un vrai filou, il n’hésite pas une seule seconde à embarquer son frère et sa sœurs là-dedans. Heureusement, ce n’est jamais très grave. Même si on les gronde gentiment à chaque fois qu’ils en font une, on se doute qui est l'auteur de cette dernière. On sait qu’il est à la tête des pires manigances et il nous fait courir partout à longueur de journée. Je pense sérieusement que ça l’amuse de nous voir constamment sur nos gardes. Quelle plaie d'être père !
…
…
Miel Givré me tuerait si elle savait ce que je viens de penser. Je rigole, je plaisante, ne me fais pas de mal Miel Givré. C’est une mère poule, elle serait capable de m’assassiner si je fais du mal à ses petits. Alors que c’est les miens aussi ! Incroyable, c’est la meilleure celle-là. En vrai, je les aime mes petits chats. J’ai à peine eu le temps de poser les yeux sur eux que je m’y suis attaché. Je n’oserais jamais leur dire ça en face, à part pour rire. Même pour rire je ne leur dirait pas ça.

Le petit chaton semble réfléchir. C’est marrant, la tête qu’il a quand il réfléchit. Là, ça se voit, il réfléchit très profondément. Je me demande ce qu’il va me dire comme bêtise, n’empêche. En même temps, peut-être que c’en est pas une et que c’est très philosophique ! Personnellement, j'étais mûre pour mon âge. Il me jette un regard qui veut dire “Pauvre papa, tu es si innocent" et il faut avouer que ce genre de regard m’étonne ! Vous savez, c’est le genre de regard compatissant qu’on te fait quand tu viens de te faire friendzone par la chatte que tu aimes. Je connais ces yeux-là, on m’a observé tellement de fois de cette manière. Et si tu veux tout savoir gamin, c’était à cause de ta mère ! Bon, non, j'abuse un peu de rejeter la faute sur elle, j’aurais dû m’exprimer aussi.

- Tu n’as pas remarqué ? Patte Magique, Petite Fleur et moi sommes les seuls chatons de la pouponnière. Je hoche la tête, attendant la suite. Oui, c’est bien mon fils, tu sais analyser. C’est très grave !!! Si il n’y a plus d’enfants, ça veut dire plus de futurs guerriers, ça veut dire plus de Clan du Vent !!!

Je fronce les sourcils, fais une grimace et avance légèrement la tête en direction de Petit Sapin. En somme, mon visage transpire l’incompréhension. Mais qu’est-ce qu’il me baragouine mon loulou ? Pourquoi se préoccupe-t-il de la survie du Clan du Vent ? A son âge, on fait attention à tout sauf à ça… Comment en est-il venu à se rendre compte de ce détail surtout ? Et puis, le Clan du Vent ne va pas s’éteindre parce qu’il n’y a pas de chatons ! Bon, s’il n’y en a pas pendant très longtemps, là, il va s’éteindre mais pour l’instant, ça va… Le Clan du Vent se porte très bien.
Mais visiblement, je ne comprends pas la gravité de la chose parce que mon petit se met à trépigner. De colère ? De joie ? D’impatience ? Va savoir ! Il se remet à avoir la tête qu’il a lorsqu’il réfléchit. Je n’ose pas le couper dans ses réflexions profondes alors je décide d’attendre qu’il ait une nouvelle révélation.  

- Papa !! Il faut que tu expliques à tout le monde comment vous avez fait avec maman pour nous rapporter au clan tous les quatre ! Peut-être que les autres ne savent pas comment faire !!

Ma gueule s’entrouvre légèrement. Est-ce qu’il me demande comment on les a conçus avec Mimi ou je rêve ? Oh mon dieu, est-ce qu’il est indirectement en train de me demander comment on fait des chatons ? Mais on ne pense pas à ça à cet âge-là, enfin, pourquoi… Tout se coupe net dans ma tête. Un flashback me revient alors en mémoire. Je me souviens avoir eu la même discussion avec ma mère lorsque j’avais l’âge de Petit Sapin. Ça se refile de père en fils, c’est une malédiction, c’est ça ? Je ne peux m’empêcher de rire, à cause de la question évidemment mais aussi, en me remémorant cet agréable souvenir. Maman, tu dois bien rire en voyant cette scène actuellement. Nuage d’Encre aussi, je l’imagine se rouler sur le sol. Je prends une petite inspiration pour essayer d’arrêter de rire mais rien n’y fait, il s’échappe toujours de mes babines. Je pose mon regard sur mon chaton puis me rends compte de mon erreur. Il va croire que je me moque de lui ! Il va se vexer, roh, quel idiot je suis ! Je secoue la tête, m’arrêtant tout de suite de m’esclaffer.

- Je ne me moque pas de toi, Petit Sapin. Tu.. tu as raison de te poser cette question, c’est normal et justement, le fait que tu me la poses m’a rappelé un souvenir. Lorsque j’avais ton âge, j’ai posé la même question à ta grand-mère. Finalement, on se ressemble, tu ne trouves pas ?

Je lui fais un clin d'œil et lui souris. J’essaye de retarder le moment où je vais devoir répondre à sa question. Avec un peu de chance, ma diversion est réussie et il a déjà oublié de ce que l’on parlait. Mais ça n’a pas l’air d’être le cas, donc je me mets à réfléchir. Sans le savoir, je fais exactement la même tête que lui lorsqu’il réfléchit profondément. Je ne suis pas son père pour rien ! Je hausse finalement les épaules, décidé à lui répondre de façon flou, en espérant qu’il ne pose pas plus de question que ça. C’est beau de voir à quel point je peux être naïf quand je le veux ! Bah oui, il est clair qu’il va continuer à me questionner et que je me fous la patte dans l’oeil si je pense l’inverse.

- Tu sais, je suis sûr que tous les guerriers savent comment on vous a rapporté au Clan. S’il n’y a pas plus de chatons, c’est peut-être parce qu’ils n’en veulent pas, tout simplement !

Voilà, le drame avait été évité de justesse, j’ai réussi à trouver une combine pour ne pas répondre à sa question. Petit Sapin ne semblait pas satisfait de ma réponse mais j'osais espérer qu'il allait me laisser tranquille après. A croire que je ne connais pas bien mon propre fils… Pourtant, je suis presque sûr à 99,99% que je suis le père ! (le 00,01% pense que c'est une réincarnation de mon défunt frère qui a décidé de me faire chier jusqu'au bout).
Il se met en mouvement et je me crois enfin débarrassé de cette tâche horrible qui est de lui expliquer la conception des chatons. Puis d’un coup, il se reprend : il ne sait toujours pas comment faire des enfants et c’est ce qu’il me fait remarquer, à mon grand désarroi.

- Ah bha mince, je ne sais pas comment on fait les bébés. Tu veux bien m’expliquer ?

Je déglutis difficilement. Bon, je ne peux pas éviter la question éternellement, il force pour comprendre et j’ai beau esquiver comme un chef, là, c’est impossible. Il me met dos au mur. Quand je vais raconter ça à Miel Givré, qu’est-ce qu’elle va rire… J’en souris d’avance, à la voir s'esclaffer. Elle est tellement jolie quand elle rigole. Bon bon bon, comment expliquer la reproduction à un mioche de trois lunes ? Comment expliquer cet acte charnel ? Noooooon, je ne me vois pas du tout utiliser les termes exacts, ni même faire des dessins, c’est mort. Je vais utiliser de jolies métaphores qui n’ont rien à voir avec tout ça, c’est une très bonne idée.
Voyons voir, comment elle me l'avait expliqué déjà maman à l’époque ? Ça remonte à un siècle à mes yeux… Alors je creuse dans ma mémoire mais je sens le petit brun s’impatienter. Il me pose une colle et en plus, il veut que je réponde rapidement, il a craqué lui. Dans mes souvenirs, je n’avais pas été aussi direct que Petit Sapin. Il me semble que j’avais juste demandé à quoi servait un papa, car je n’avais pas vraiment de figure paternelle. Regrets Mortels n’est pas la définition d’un père aimant et présent, il ne l'aura jamais été. Alors, ma mère avait répondu un peu à sa manière, sans trop en dire, comme quoi il fallait forcément un papa et une maman pour faire des bébés, que l’un était le receveur et l’autre le lanceur dans le jeu de balle en mousse. Je pense que je peux reprendre une partie de ses explications pour expliquer à Petit Sapin. Je me couche alors en face de lui pour être à sa taille.

- Faire des bébés, c’est comme jouer à la balle. Il faut un lanceur et un receveur, donc un papa et une maman. Ils ont chacun leur rôle à jouer dans… la procréation des chatons. Le papa lance la balle à la maman, qui la récupère pour… en faire des bébés.

Mon explication partait bien puis au fur et à mesure, ça a commencé à être de moins en moins clair. Je plisse les yeux et grimace à la fois. Est-ce qu'il comprend ce que j'essaye de lui expliquer ? Pourquoi il pose autant de questions lui aussi et pourquoi c’est moi qui doit m’occuper de ça ! Ça peut pas être Miel Givré ? Comme par hasard, je me tape cette discussion là quoi, je suis sûre que c’est elle qui lui a soufflé l’idée de venir me voir avec cette interrogation… Je vais en faire mon quatre heure si je la croise celle-là.

Mon môme se met à huuurler. Je lève un sourcil, interloqué par sa joie soudaine. Il a l’air vraiment heureux d’apprendre comment faire des petits, c’est presque suspect. Il pense pas déjà à être papa quand même ? Je suis pas prêt à être papi moi, je suis tout juste père ! Petit Sapin s’en va en courant. Je sais que je n’en suis pas débarrassé alors, j’attends qu’il revienne. Parce que c’est sûr qu’il va revenir.
Qu’est-ce que je disais : le voilà qu’il revient près de moi, avec une balle en mousse dans la bouche. Il va pas essayer devant moi, hein ? Rassurez-moi. Mais comment je me suis foutu dans cette situation. Non, la bonne question à poser c’est surtout : comment je vais faire pour m’en sortir ? Je peux essayer de partir en courant ? J’ai de plus grandes pattes que lui, je lui mets une soufflante à la course je pense. Non, non, j’en suis sûr et certain en fait. Il est peut-être grand pour son âge mais je reste encore plus grand.

- Donc avant de ressembler à ça, je ressemblais à ça ???!!!

Mon regard passe de la balle à Petit Sapin, pendant plusieurs secondes. Gauche, droite, gauche, droite, chaton, mousse, chaton, mousse. Je me suis enfoncé dans un de ses pétrins. Mais en même temps, je ne pouvais pas lui dire la vérité ! Je ne peux toujours pas lui dire la vérité, surtout maintenant que j’ai expliqué tout mon bazar avec la balle en mousse. J’avais pas mieux comme idée. J’avais pas posé autant de question à ma mère moi. Elle m’avait expliqué son histoire de mousse et j’étais satisfait de la réponse, je ne l’avais pas plus embêté que ça. Je laisse plâner un long “Euuuuuuuuuh” mais Petit Sapin n’y fait pas attention, il passe à une autre question.

- Et comment la maman fait pour transformer la balle en chaton ?

Alors là. Très bonne question. Dans la vraie vie, c’est impossible. C’est pas comme ça que ça marche. Mais dans l’imaginaire que je viens de créer pour préserver l’innocence de mon chaton bien trop curieux à trois lunes, c’est comme ça qu’on fait des bébés. Et je dois me démerder avec cet imaginaire. Sauf que je ne suis pas vraiment quelqu’un d’inventif, de créatif et de tous les adjectifs en if. Je suis très terre à terre, trop réaliste, c’est une torture pour mon cerveau de trouver de bons exemples là.
Bon, vous savez quoi, foutu pour foutu, autant balancer un bout de vérité. Ça suffit les mensonges.

- Vous avez germés dans son ventre pendant un peu plus de deux lunes avant qu’elle vous mette au monde.

Je sais pertinemment qu’il va continuer à poser des questions. Il vient de découvrir une nouvelle facette de “comment faire des bébés”, ce qui va multiplier les interrogations. Je ne suis pas prêt pour ça. Je regarde autour de moi, à la recherche de Miel Givré. Viens me sauver mon amour, je suis face à un petit chaton super dangereux !

Je me demande comment c’est possible d’avoir fait un chaton avec autant de différences que moi. Peut-être qu’on a pas assez bien joué à la balle avec Mimi… Pourtant, on n’est pas si mauvais. Bref, là, je m’égare. Il a mal germé dans le ventre de sa maman. Oui, je mets toute la faute sur le dos de Miel Givré, oui c’est très lâche de faire ça. Surtout pour le peu de boulot que j’ai fourni dans la formation des trois petites boules de poils. Il est clair qu’ils ont pris le caractère de leur mère, aucun ne me ressemble. J’étais un chaton totalement différent d’eux, très calme, très silencieux. Vraiment l’inverse de Patte Magique, Petit Sapin et Petite Fleur, qui ont vraiment énormément d’énergie. Trop d’énergie pour un vieux chat comme moi (vieux, vieux, c’est que dans la tête que je suis vieux).
Je me mets à regarder autour de moi, à la recherche d’une porte de sortie. Qui aurait cru qu’un si petit chaton pourrait faire peur à un si grand guerrier ? Peut-être que je pourrais partir en courant ? C’est une éventualité. Petit Sapin se mettrait à me poursuivre, en prenant ça pour un jeu et il oublierait toutes les questions terriblement gênantes qu’il est en train de me poser. J’espère qu’il ne voit pas ma gêne, ou le fait que je sois un peu saoulé par son interrogatoire. Je ne veux pas être perçu comme un mauvais père par mon propre fils. Je l’aime quand même, ne vous inquiétez pas.

D’un coup, d’un seul, une nouvelle question survient. Mais où est-ce qu’il puise toute cette imagination ? Il me demande ce que je fais, pendant ces deux lunes. Bonne question. Pour être franc, pas grand chose. C’est la pauvre Miel Givré qui endure toute la souffrance. Je suis là, mentalement mais est-ce que c’est vraiment suffisant ? Pas sûr. J’apporte la nourriture aussi. Enfin, contrairement à ce que fait Mimi, ce n’est pas vraiment exténuant, douloureux, dangereux même (combien de femelles ont perdu la vie en la donnant ?). Puis il enchaîne, en lui demandant si j’ai pu choisir comment ils étaient. Je le fixe. Non mon petit, je t’aurais fait moins bavard sinon…
Et c’est là toute la beauté de mes chatons, ils sont qui ils sont, avec un caractère déjà bien dessiné à leur si petit âge. Je suis bien content qu’ils ne soient pas à mon image, ou trait pour trait comme moi. Ils sont parfaits, parce qu’ils sont eux. Je m’apprête à lui répondre mais avant même que j’ai l’occasion de lui répondre sur ses premières questions, qu’il en pose une autre. Et celle-là, elle me fout dans le mal.

- Et maman ? Est-ce qu’elle jouait bien à la balle ?

Je fronce les sourcils. Puis je réalise. Pour lui, jouer à la balle, c’est faire des bébés. Est-ce que Petit Sapin est en train de me demander si ma compagne, c’est-à-dire sa mère, aka Miel Givré, si elle fait bien… ? NON NON NON, cette conversation va TROP LOIN, on en vient à NOTRE INTIMITÉ et c’est HORS DE QUESTION d’imaginer un mensonge autour de ça. Mais quel pervers ce gosse, à son tout petit âge !! Non non non MAIS OH ON EST OÙ LÀ ! Je secoue la tête pour faire disparaître le rouge qui monte à mes joues. Oh la honte. Je sens mon coeur s’emballer. Je commence à stresser. Je ne me mets jamais dans tous mes états en temps normal mais avec Petit Sapin, c’est compliqué de retenir ses sentiments. Il est tellement… imprévisible.
Alors, je fais un truc insensé. Je me mets à courir dans tout le camp, tant pis si j’ai l’air bête ! Je suis moins gêné de courir dans tous les sens, avec Petit Sapin à ma suite qui me crie dessus, plutôt que de répondre à son énième question.

Je fais style que le chaton brun parvient à me rattraper, pour me retourner et lui sauter dessus. Et là, rafale de chatouilles. Il rit aux éclats, il n’arrive plus à se contrôler. Je prie, mais je priiiiie pour qu’il oublie toutes les questions qu’il vient de me poser. Et surtout, j’espère qu’à la fin de cette bataille, il ne reviendra pas à la charge. Imaginez il va en parler avec les autres chatons ? Ou pire avec les autres guerriers ? J’aimerais lui effacer la mémoire là. Je continue un long moment. Les rires d’enfants sont apaisants. On sent que dans leurs éclats de joie, ils n’ont vécu aucun drame. Et je compte bien faire en sorte que mon petit garçon reste heureux toute sa vie, pour garder ce joli rire.