Une maman toute douce (Ft. Grande sœur)

Le minuscule corps encore trop frêle pour le monde cherchait la chaleur et le réconfort de sa mère, se frottant, se blottissant, à la recherche d'un brin de tendresse. Et quand la chaleur fût suffisamment importante, que l'odeur de la Douceur imprégna du bout de son pelage jusqu'au fin fond de sa pensée, l'être s'endormit avec légèreté, laissant son esprit vagabondé à travers de tumultueux rêves.

De la neige tombait, formant un duvet, ou plutôt une épaisse couverture, lissant la large plaine environnante. Au milieu de cette magnifique danse que faisaient les flocons avant de rejoindre leurs camarades, une minuscule créature était là. Les yeux clos, le corps tremblant de froid, la respiration irrégulière, le cœur de ce petit être dansaient lui aussi aux côtés de la neige. L'univers qui se déroulait autour de lui avait beau être magique, le chaton ne ressentait pas la même joie et le même empressement que les autres félins qui découvraient pour la première fois, accompagnés de leurs mères, les paillettes d'eau gelée qui tombait avec grâce sur leurs museaux. Son souffle s'affaiblissait. Il chantait, pour accompagner la danse des minuscules perles blanches qui coulait de son ciel. Son souffle s'affaiblissait. Il chanta de moins en moins fort, de jolis chants suppliant le futur de lui laisser la porte ouverte, de jolis chants aigües qui aurait accompagné avec merveille et perfection ceux d'une maman allaitant son enfant. Son souffle s'affaiblissait. Puis ses miaulements furent entièrement recouverts par le silence environnent.