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EVENT AVEC LES TROUPEUX

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 Jeu 17 Sep 2015 - 19:33
EVENT



J'entends le crépitement de la pluie dans le camp. Je suis bien à l'abri moi dans ma tanière. L'eau est contaminée par les Bipèdes depuis des jours et les malades s'entassent. Bon, le positif dans tout ça, c'est que ce sera jamais pire que la Troupe Inondée, qui vit presque les pattes dans l'eau. Ils doivent avoir tellement plus de malades... Mais le seul et unique problème, c'est ma Troupe. Je dois assurer en tant que Meneur, les rassurer, chasser deux fois plus. Je suis fort et je ne suis pas malade. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde ici. Quartz ma compagne, qui de plus porte nos chatons, est malade. Elle a dû manger une proie contaminée. J'ai peur.

Mais ça personne ne le remarque. J'ai l'air d'être imperturbable. Ils me prennent pour le plus fort. Je serai le plus fort pour eux. Je porte à moi seul l'avenir de tous les chats d'une Troupe. Ce matin, alors que j'étais dans mon nid, en train de me demander ce qu'on allait faire, la Botaniste de la Troupe adverse est venue me voir. Volcan, Meneuse adverse, veut partir. Loin d'ici. Je ne sais pas quoi faire. Je dois réfléchir, et ce n'est pas une chose facile. Car je dois décider pour moi, de mon avenir. Mais aussi de celui des autres. La Nature reste silencieuse. Je pense accepter de les suivre. Mais ce n'est pas une partie de plaisir pour moi. Croyez moi.

D'un côté j'aimerais avoir eu cette idée. Mais j'aurais été obligé de demander de l'aide aux ennemis. Donc là, je vais devoir annoncer ma réponse aux autres. À tout le monde. Sous le Saule des averses, l'autre Troupe doit déjà m'attendre. C'est moi que tout le monde attend avec impatience. Et je déciderai du destin de deux Troupes. Mon pelage flamboyant est bien propre, net, et je sors en ignorant les gouttes qui s'écrasent sur le sol. Je me sens puissant, et je regarde les chats qui sortent des tanières, certains en se traînant à moitié. J'ai de la peine pour ma Troupe autrefois si forte. Il est temps d'agir à présent.

En quelques mots je leur dis de me suivre. Et je prends la tête de la Troupe. Dehors, tout semble obscur. Plus que d'habitude. Plus embrumé. Ils ont peur. Je dois me montrer fort pour eux tous. Nous marchons alors lentement, au rythme des plus faibles. Nous avons eu des morts dernièrement. Mais ça, les ennemis ne l'apprendront pas. Le Saule et les nombreux félins dessous sont apparus dans mon champ de vision. Je remarque Kowei, la Botaniste qui est venue m'annoncer la décision de Volcan. Et Volcan aussi est là. Je la salue à peine d'un hochement de tête froid mais poli. Tous relèvent la tête. C'est moi qui parlerais. Je sais quoi dire. Je sais quoi faire.

— Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester.

Je m'éclaircis la gorge. Ils faudra mettre les rancœurs et les différents de côté, le temps d'une alliance contre la mort. Fièrement, je transperce chaque membre de mon regard. Mes griffes avant sont sorties et s'enfoncent dans la bourbe. Nous partirons maintenant, puisqu'il le faut. Ils comprendront. Ils doivent comprendre qu'en tant que Meneur, je dois essayer de faire au mieux pour eux, même lorsque c'est difficile. Même lorsque tout semble aller pour le pire, et que je suis seul à assumer chacune des décisions concernant leur vie. Je leur explique alors en détail où nous irons. Puisque nous irons, là où les Bipèdes ne nous tueront pas. Là où la vie, pour un temps, sera un peu plus facile. Ils commencent à chuchoter, je calme le jeu d'un mouvement de la queue.

— Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts.

Je m'assois le dos bien droit, certains vont se rebeller et d'autres vont me remercier. Mais au final tous suivront. Car ils ne veulent pas mourir. Et je ne veux pas qu'ils meurent, alors je sais que je les protégerai. Je donnerai ma vie pour les protéger. Mon regard croise celui de Quartz. Elle est d'accord et cela me rassure. La plupart, je l'espère, seront de mon côté. Mais nous ne pouvons pas rester là une nuit de plus. Je songe à ce qui nous attend. Ça va être dur. Pour tous. Mais nous devons le faire pour préserver nos Troupes. L'alliance a débuté, alliance forcée, contrainte. Je me lève et me tourne vers la forêt qui n'attend que nous. C'est là que nous irons. Me frayant un passage au travers des mines sombres, je m'apprête déjà à lancer le départ qui sauvera nos vies.

HRP : À VOUS LES TROUPEUX

Codage By Saphy
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 Ven 18 Sep 2015 - 22:06



Volcan, notre meneuse, nous avait mené jusqu'au Saule des Averses. elle voulait partir. En même temps, elle avait raison. L'eau était dégueulasse, toxique, on pouvait même plus la boire. Ça n'aurait pas été un gros problème (sauf pour l'hiver), si ces cons de proies n'avaient pas été la boire innocemment. Résultat, des malades, partout. L'air était irrespirable, je suffoquais dans le camp. J'avais même peur de chasser, moi qui suis si bon à cela ! Bref, nous étions impatients d'entendre la décision du meneur adverse. Enfin, moi, je connaissais déjà la réponse. Il dirait qu'on ne pouvait pas rester, blabla, je suis désolé, blabla. Je suis tellement intelligent de tout deviner de suite. Tellement. Notre meneuse la regarde, il hoche la tête. Ils maîtrisent la transmission de pensées, apparemment. Pas franchement une qualité, surtout pour des rivaux. Je cligne des yeux et l'ennemie commence son discours. Inutilement inutile, on connaît tous sa réponse. Sauf les idiots naïfs, et j'en voit plein. Et les fous. Suivez mon regard braqué sur Máni, vous comprendrez. Il doit être encore dans son trip de sauver les pôvres poissons. Débile mental.
<< Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester. >>



Bingo.


<< Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts. >>

Provisoire. HAHAHA. Comme si on allait revenir ensuite. Naïf. Son ignorance est tellement enfantine. Même un gosse de 1 lune aurais deviné qu'il y avait que très peu de chances qu'on rentre. Et puis qui dis territoire accueillant dit bipède qui chasse pour que dalle et d'autres congénères qui vont forcément nous chasser ensuite. Si on ne meurt pas ici, on mourra là bas. Mais bon, l'espoir fait vivre, comme dirait un imbécile. Je me retiens de pouffer. Je ne dis rien, car on m'aurait  fait les gros yeux et j'aurais eu encore plus de personnes qui m'aurait détesté. Haha. Je crois que je suis le seul saint d'esprit de logique. En plus, si on ne trouve pas un terrain avant la mauvaise saison, on crève. Snif. Mais bon, si on part, je les suis, j'ai envie de les voir tomber comme des mouches de faim.
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 Sam 19 Sep 2015 - 23:05

   
Les Bipèdes ont gagner... .


   
Les malades avaient submergé ma tanière, ils étaient nombreux, beaucoup trop nombreux. L'eau avait été intoxiqué. Je ne savais plus où me donner de la tête , il y avait des chats infectés de partout ! Partout ! Vive la solitude pour une insociable comme moi. Il fallait agir au plus vite. Ces maudits Bipèdes ont souillé notre terre, notre foyer.
Volcan m'annonça qu'on devait partir sur le champs pour le Saule des Averses au plus vite. Plusieurs chats étaient beaucoup trop faible pour marcher, je demanda à quelques chasseurs de les aider à marcher et moi, je forçais les autres à lever leurs fesses pour partir.
Avant de sortir de ma tanière , je pris quelques herbes dans ma gueules au cas où certains cas allaient empirer. Notre meneuse prit la tête de la troupe, je fermais la marche en encourageant les plus faible. Le chemin me parut très long, il devait avoir 10 queues de renards entre moi et le reste de la troupe.

Toute les troupes étaient réunis, du côté de la troupe opposée, les malades étaient moins nombreux que la notre... C'est sur que nous avons les pattes dans l'eau tout le temps donc c'est un peu logique.
Le meneur des Embrumés prit la parole sur son air vaillant. Pfeu quel frimeur ce matou non mais je vous jure.

''- Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester.''

Et voilà, il fallait quitter notre foyer. Notre Terre qui nous à nourrit et élever et maintenant aux mains de ces maudits Bipèdes.

— Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts.

Le meneur opposé commença à partir. Plusieurs chats commencèrent à manifester dans leur coin, d'autre à approuver mais personnes avait penser à quelques détails... Je posa brutalement mes herbes au sol, me leva et lança au rassemblement.

'' C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez penser aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force! Vous n'avez peu être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés ! ''


Je m'assit, il fallait que je le dise, quelques chats me regardèrent en faisant un signe de tête en signe d'approbations, d'autres me regardèrent seulement, neutre. Évidement c'est beau de partir mais les malades ont les laisse crever c'est ça ?!


   
Copyright by...

   
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 Dim 20 Sep 2015 - 15:55
Nous avons déjà perdu.

 Devons-nous perdre

 encore plus ?


Feat les Troupes

« Nous détruisons tout puis, à un moment, il n'y a plus rien à supprimer, ou presque... »

Il pleut. Les pères et mères des Troupes, tout comme leurs membres, pleurent l'idiotie et la cruauté des Bipèdes, pleurent la faiblesse et la mort lente de ses enfants contre lesquelles ils ne peuvent rien faire. Les remèdes sont inutiles, la nature et souillée, l'eau est empoisonnée et il ne reste plus qu'à partir, fuir les terres mères pour espérer survivre.
Mais est-ce une bonne idée ? Rune défiant la Mort n'était pas du genre à contredire les ordres ou les idées d'un chef de Troupe, même si, pour le coup, c'était Lyrielle Courant le Vent et non Volcan, leur meneuse, qui prenait la décision de nous enfuir tous. Mais qu'avait-il vraiment à gagner en partant ? Ne perdraient-t-ils pas plus encore, au contraire ?  Plus de réserves de plantes pour les malades, plus de foyer, plus de proies fixes, plus de sécurité pour les reines et chatons.
S'ils partaient, ils y auraient d'autres morts, d'autres pertes bien plus importantes et graves pour eux tous. Qu'est-ce que perdre un accès à l'eau et à quelques proies contre perdre un être cher ? Un parent ? Un enfant ?
Les yeux gris du chasseur massif contemplèrent avec appréhension et inquiétude les chats réunis autour du Saule des Averses. Certain avait le regard terne, d'autre restaient couchés malgré la terre humide et la boue, incapable de tenir longtemps sur leur pattes à cause de la maladie et de la privation.
Même lui, Rune, avait perdu de sa carrure imposante. Ses muscles avaient fondus à force de faire des allers et retours de plus en plus longs pour trouver nourriture et remèdes aux membres mal en point de sa Troupe et seul sa fourrure fournie lui donnait encore l'air puissant et sûr de lui malgré les doutes et la peur qui lui labourait l'estomac et le cœur.
Ils devaient partir et Lyrielle essayait de les rassurer concernant la durée de cet exil mais personne n'était réellement stupides pour se convaincre qu'il reviendrait bientôt ici. Peut-être que ce jour signait la fin des Troupes comme elles existaient jusqu'à maintenant. Peut-être était-ce la fin, la mort de leurs pères et de leurs mères fondateurs.
Ce qui était sur pour Rune, c'était qu'il ne pouvait pas tous partir, pas maintenant, pas dans ses conditions, pas en sachant que les remèdes finiraient par disparaître et les proies deviendraient moins nombreuses. Il le savait, certain n'en survivraient pas et il n'était pas le seul à le croire.
- C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez penser aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force ! Vous n'avez peu être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés !
Il hocha gravement la tête face aux paroles de Phoenix Mourant à l'Aube, la guérisseuse, qui se trouvait non loin de sa position. Elle ne faisait que dire tout haut ce que tout les Troupeux de la Troupe Inondée devaient penser tout bas. Tous n'y survivraient pas et cette situation semblait impossible à acceptée pour la femelle noire aux yeux étranges.
- Je suis d'accord, rugit-il bien fort pour lui montrer son soutient, nous avons certes perdu un accès à l'eau et à une partie de notre nourriture, mais quand sera-t-il si nous partons définitivement ? Nous ne perdrons pas que des souris et un peu d'eau, nous perdrons nos maisons, notre territoire et sans aucun doute des personnes qui nous sont cher par manque de remèdes et de nourriture. Sommes-nous réellement près à faire un tel sacrifice en sachant notre avenir incertain ? Ne pouvons-nous pas trouver un autre moyen pour nous en sortir ?

© Kinotto de LG.

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 Dim 20 Sep 2015 - 16:31


Tu t’approchas, doucement, soutenant un de tes frères de Troupe. Tu semblais serein, comme à ton habitude. Mais comme tout le monde, tu n’étais pas à l’aise. L’eau contaminée, le manque de proies, tes compagnons de Troupe qui s’intoxiquaient les uns après les autres. La Troupe Inondée n’avait pas eu de chance. L’eau contaminée était partout, sur leur territoire. Tu n’aimais pas ça. Tes compagnons allaient mal, tu  n’aimais pas cela. Ce n’était pas naturel. Pour la première fois de ta vie, tu ressentais de la colère envers quelqu’un, envers ces bipèdes qui étaient sans le vouloir en train de vous empoisonner. Tu ne leur en voulais pas, non. Tu n’en voulais jamais à personne. Mais tu étais en colère. Dame nature ne pouvait rien faire, et tu voyais chaque jour de nouvelles plantes, autrefois resplendissantes, commencer à pourrir sous tes pattes.
Toi, tu savais. Tu savais que tu avais bu à cette eau contaminée, au début, sans ne te douter de rien. Et tu sentais que bientôt tu serais malade à ton tour. Mais tu n’avais pas peur pour toi. Tu avais peur pour ton amie d’enfance, Kowei. Tu avais peur qu’elle tombe malade aussi, tu avais peur de la voir, à l’image de toutes ces plantes, dépérir sous ton œil impuissant. Tu n’avais pas peur de la mort, toi, mais tu savais que tu serais triste de perdre ton amie.
Tu jetas un œil sur le compagnon que tu soutenais. Il n’était pas loin de tomber dans l’inconscience. Ses pattes semblaient être dépourvues de tout muscle pour soutenir le reste de son corps et il avançait mollement, s’appuyant sur toi. ‘Courage’ lui chuchotas-tu à l’oreille, avant de continuer ton avancée.
La Troupe Embrumée apparut à tes yeux. Elle semblait en meilleure forme que la Troupe Inondée. C’était déjà cela. Tu fus content de voir les vaillants chasseurs campés solidement sur leurs quatre pattes. Lyrielle, le meneur de la Troupe Embrumée, s’avança et prit la parole.

''- Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester.''

Tu eus un pincement au cœur, mais tu savais qu’il avait raison. Ce territoire avait beau être la terre de vos ancêtres, il ne fallait pas pour autant s’entêter à  vivre dans un environnement qui voulait vous décimer. A coté de toi, tu entendis des soupires et des grognements d’insatisfaction. Tu levas la tête vers Lyrielle, qui reprenait :

— Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts.

Le meneur s’apprêtait à partir lorsqu’une voix connue s’éleva de l’assemblée. Tu reconnus instantanément la voix de Phoenix, la guérisseuse et tu te retournas pour l’apercevoir, quelques pas derrière toi.

'' C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez pensé aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force! Vous n'avez peu être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés ! ''

Tu jaugeas les paroles de la chatte au poil noir, l’œil neutre. Elle n’avait pas tort non plus, mais rester ici ne ferait qu’empirer les choses. Tu murant dans le silence, tu te contentas d’écouter ce que les autres chasseurs avaient à dire. Non loin de Phoenix se trouvait Rune défiant la Mort, chasseur avec lequel Máni avait déjà parlé :

- Je suis d'accord. Nous avons certes perdu un accès à l'eau et à une partie de notre nourriture, mais quand sera-t-il si nous partons définitivement ? Nous ne perdrons pas que des souris et un peu d'eau, nous perdrons nos maisons, notre territoire et sans aucun doute des personnes qui nous sont cher par manque de remèdes et de nourriture. Sommes-nous réellement près à faire un tel sacrifice en sachant notre avenir incertain ? Ne pouvons-nous pas trouver un autre moyen pour nous en sortir ?


Ton regard bleu et cuivre se porta dans les yeux métalliques de ton ami. Tu n’arrivais pas à réfléchir, et de toute façon, jamais tu n’oserais prendre la parole au milieu de tant de chats. Bientôt, de nouvelles voix s’élevèrent de l’assemblée.

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 Dim 20 Sep 2015 - 18:07
[Je tiens à préciser Phoénix est juste une Guérisseuse pas une botaniste ^^ ]
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 Dim 20 Sep 2015 - 18:21
Voilà que le moment était venu ; les Troupes étaient réunies au Saule des Averses, pour se décider si elles allaient finalement quitter leurs territoires, ou non. Assis aux côtés de quelques-uns de ses compagnons, Zâan ne prononçait de mots, écoutant les voix des autres d’une oreille distraite, regardant le sol avec peu d’attention. À quoi pensait-il ? Comme, sûrement, tous les félins des environs, à l’épidémie qui sévissait sur les environs, à l’eau de la rivière qu’ils ne pouvaient plus boire, aux proies elles aussi contaminées qu’ils ne pouvaient plus manger. Il ne manquait plus que l’air, lui aussi, soit dans le même cas, et qu’ils ne pouvaient plus respirer, et la boucle serait bouclée. Il fallait dire que les temps après l’empoisonnement du cours d’eau ne furent pas faciles ; les chasseurs et les novices tombèrent malades, et de nombreux moururent. D’autres survivaient, mais sans nourriture saine, pendant combien de temps encore ?

Le novice immaculé pensait également à son mentor – enfin, son ex-mentor. En effet, ce dernier, las de voir Zâan toujours aussi paresseux, mou, et peu motivé, avait décidé, un matin, de ne pas l’emmener avec lui à l’entraînement, et plutôt d’aller chasser seul. À cette époque-là, on avait déjà décelé que quelque chose ne tournait pas rond avec la rivière. Peut-être fut-ce le désespoir qui avait gagné le chasseur, pour qu’il aille là-bas se désaltérer jusqu’à plus soif, ce qui le fit rapidement tomber malade, et ne survécu malheureusement pas à la maladie. Peut-être que si le novice l’avait suivi, il avait pu empêcher tout ça, ou, du moins, le retarder, peut-être. Zâan ne savait plus trop quoi en penser.

La voix de Lyrielle Courant au Vent, meneur de la Troupe Embrumée, fit sortir le jeune chat de sa torpeur, et il leva difficilement la tête pour le regarder. Zâan avait, lui aussi, commencé à être malade, et sûrement comme tous ses autres compagnons, alors que ceux de la troupe adverse semblaient en plus meilleure santé. Et, Malheureusement, la santé du novice s’était de plus en plus dégradée, avec le temps, et il se demandait encore comment il avait réussi à faire le chemin jusqu’au Saule des Averses. On avait dû le soutenir ; certains chasseurs pensaient, très sérieusement, qu’il n’allait pas survivre très longtemps. Avaient-ils raison ? Seul le temps nous le dira…

Donc, Lyrielle. Bien heureusement, lui était d’accord pour partir, fuir ces territoires devenus hostile. D’un côté, Zâan était bien d’accord ; à ce rythme-là, personne, que ce soit dans la Troupe Inondée ou dans la Troupe Embrumée, n’allait survivre. Mais, de l’autre côté… Le novice n’eut même pas le temps de finaliser ses pensées, que déjà, Phœnix mourant à l’Aube, la guérisseuse de sa troupe, faisait part de son avis, et l’un des chasseurs renchérit en étant d’accord avec elle. Zâan ne pouvait certainement pas les contredire car, vu son état, il n’était pas certain de faire plus de deux longueurs de queue de renard sans s’effondrer au sol.

« De toute évidence, si nous partons, beaucoup d’entre nous vont mourir. » lança à son tour Zâan, certainement à la surprise de certains. Il ne paraissait pas réellement en état de parler. D’ailleurs, peut-être même qu’il ne conversait pas assez fort, et que certains ne pouvaient même pas l’entendre, ou comprendre ses paroles. « Mais si nous restons, beaucoup d’entre nous, aussi, vont mourir. Et si certains sont, en ce moment présent, encore en bonne santé, rester ici ne les aidera pas à le rester… »
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 Lun 21 Sep 2015 - 22:26
Une fine pluie humidifiait le territoire de la Troupe Embrumée, Koï Nageant avec les Carpes était encore dans sa tanière, il n’appréciait pas vraiment le contact de l’eau sur son pelage arborant des couleurs étranges. Certes, cela ne le gênait pas d’aller dans les rivières et autres points d’eau, mais sentir les gouttes s’écraser sur sa fourrure l’agaçait. Pourtant il sentit que dehors il y avait du mouvement, il se leva comme un ancien, doucement, faisant attention de ne pas se froisser un muscle… Puis il s’étira longuement et bailla à s’en décrocher la mâchoire, il s’avança vers la sortie, les pattes et la queue traînante, soulevant la poussière qui se trouvait dans la caverne, créant un nuage poussiéreux.

Dehors, la troupe est rassemblée, prête à partir, mais où ? Et pourquoi ? Le mâle au pelage étrange avait entendu parler d’une maladie qui se propageait petit à petit… Mais il n’avait rien constaté pour sa part, mais bon il n’était pas spécialement attaché à cet endroit, parfois il avait comme un sentiment de ne pas venir de ces terres, comme le sentiment d’être différent, d’un endroit différent, étrangement différent…

Avant de sortir sous la pluie, il regarda derrière lui, son frère Mbugi réfléchissant la Lumière dormait encore, il était en boule, dans un coin froid et humide de la tanière. Le félin gris et roux lâcha un soupir et posa une patte dehors sur l’herbe fraîche et mouillée, un frisson parcouru son corps, il avait un sentiment étrange, le froid l’envahit peu à peu et une fatigue immense lui tomba dessus. Il bailla à s’en décrocher la mâchoire et regarda le camp. Les chats avaient l’air stressés, inquiets, tous regardaient le Meneur, les yeux remplis d’inconscience.

Puis, une chaleur vint se coller à lui, il tourna la tête et vit son frère. Il émit un semblant de ronron, puis il dirigea à nouveau son regard vers l’assemblé de chats, il emboîta le pas et rejoignit la troupe pour savoir ce qu’il se passait. L’autre mâle l’avait apparemment suivi, il entendait les pas de son frère derrière lui, il avait orienté une oreille en arrière pour entendre au cas où son frère voulait lui exprimer quelque chose et l’autre vers l’avant pour essayer de capter ce que disait la foule de chats inquiets.

D’après ce qu’il avait compris et entendu, sa troupe allait rejoindre la troupe adverse pour partir loin d’ici, de façon temporaire apparemment. Koï Nageant avec les Carpes haussa les épaules, il n’avait rien appris, il s’approcha de la foule et s’assit non loin de son amie Renian Murmurant au Vent, il lui lança un petit regard puis regarda son mentor Lyrielle Courant au Vent qui était également le Meneur de la Troupe Embrumée, il avait plutôt l’air sûr de lui, mais le novice sentait tout de même une inquiétude qui planait autour du félin roux.

La foule de matous se levaient petit à petit pour commencer leur périple, première destination, le point de rendez-vous avec la Troupe Inondée et seconde destination, on ne sait où, un endroit sûr et accueillant, pour les protéger de la maladie qui menaçait de tuer les deux troupes, si elles ne partaient pas de cet endroit…

Le félin bicolore sentit qu’un autre félin s’était collé à lui, c’était son frère tout aussi étrange que lui, leur pelage était trempé par la pluie, les fines gouttes ruisselaient sur le corps des deux matous, l’un collé contre l’autre ils avançaient, Koï Nageant avec les Carpes ne réfléchissait pas, il suivait les autres sans se poser de question, le regard vide, sans émotions. Il pourrait évoquer sa tristesse de partir, ou sa joie de quitter la maladie, mais rien, il n’avait, à ce moment là, aucun sentiment. Enfin si un, un seul, il avait comme un sentiment étrange, comme s’il rentrait chez lui, pourtant… Il partait de chez lui… Il s’ébroua, en espérant chasser ce sentiment perturbant de sa tête.

Cela pouvait s’expliquer car, personne ne le savait mais il venait d’un Clan, le Clan du Tonnerre qui vivait bien loin des Troupes. Son arrivé dans la Troupe Embrumée pouvait s’expliquer par l’exil forcé que lui avait donné son véritable père, Étoile Sanglante, chef du Clan du Tonnerre. Lors de sa naissance du chat à la fourrure bicolore, sa mère était morte après lui avoir donner la vie, le chef l’avait donc pris pour le coupable de la mort de sa compagne. Il l’avait alors amener loin, bien trop loin pour qu’un chat des Clans ne puisse l’accueillir parmi son Clan, mais il ne connaissait pas l’existence des Troupes qui avaient pu sauver le jeune chaton sans défense. Maintenant, il avait grandi, et même s’il n’était encore qu’un novice il savait très bien se défendre, il pourrait presque battre un chasseur expérimenté. Il aimait le goût du sang, il aimait le voir couler, il aimait son odeur putride, il aimait sentir sa chaleur dans sa gueule...

Ça y est. Ils allaient bientôt se retrouver en face de l’autre Troupe, près du Saule des Averses. Koï ne connaissait bien ces lieux, il y traînait souvent, il aimait bien, il rencontrait des chats qu’il ne connaissait pas… Il savait très comment était le Saule, il se reposait souvent dessous ou pour contempler les étoiles et les nébuleuses…. Elles étaient si belles, il en rêvait, il était en train de les visualiser dans sa tête elles semblaient danser. Il esquissa un sourire et continua sa route.

Son esquisse de sourire disparu aussitôt qu’il remarqua que ses pattes était boueux et que son poids était presque doublé par deux à cause de l’eau, il était plus petit et plus trapu que les autres chats, cette différence était très facilement remarquable. Elle était dû à l’origine du félin trempé, mais cette différence était plus valorisante pour la Troupe Embrumée, il était peu être moins agile que les chats des troupes mais il était bien plus puissant et il savait tout de même utiliser sa queue pour rester en équilibre. C’était un bon combattant, et il savait également très bien chasser. Il trouvait plus utile la technique de combat, lui il savait utiliser ces techniques pour chasser des animaux aussi gros que lui, mais on lui interdisait, c’était soi-disant trop dangereux. Alors il le faisait durant la nuit lorsque qu’aucun chat ne traînait dans les parages, sauf Mbugi, son frère qui lui aussi aimait sortir la nuit. Ils se croisaient parfois, souvent ils passaient leur chemin, s’ils sortaient la nuit, c’était pour être seuls, même s’ils s’aimaient beaucoup.

Enfin ! Voilà le Saule des Averses, la Troupe Inondée était là, elle semblait les attendre. Étaient-ils en retard ? Le novice haussa les épaules, sûrement pas Lyrielle était un bon meneur, il aurait sûrement fait le maximum pour être au bon moment. Soit ils attendaient depuis peu, soit ils étaient en avance, peu importe les autres étaient arrivés.

Les arrivants s’approchaient, certains étaient plutôt vigilant et passer à l’arrière, d’autres confiant, ils passaient à l’avant et d’autres, comme Koï, en avait honnêtement rien à faire et rester à leur place sans grogner. Le meneur, Lyrielle Courant au Vent s’approcha de Volcan Explosant sous les Braises le meneur de la troupe adverse, il s’assit l’un à côté de l’autre et le mentor du novice à la fourrure peu courante commença à parler :

Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester.

Son novice écoutait attentivement, la queue autour des pattes, il s’était assis près de son frère, leur fourrure était collée l’une à l’autre, ils étaient trempés par la pluie qui devenait de plus en plus violente. Le matou argenté et roux, lâcha un petit feulement, ils n’auraient pas pu trouver un endroit à l’abri ? Ils se trempaient les moustaches… Sans le vouloir, il eût un petit tic, il bougeait ses oreilles, il lui semblait qu’il entendait mieux comme ça et puis ça lui chasser un peu l’eau. Gêné par son poids, il voulait s’ébrouer, mais les chats d’à côté auraient râlé, il préféra rester confortablement assis. Le Meneur repris son annonce, il sembla au novice qu’il avait la voix plus claire :

Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts.

Koï Nageant avec les Carpes fixait les yeux des deux meneurs, il savait comme “lire” dans les yeux des félins, il arrivait souvent à interpréter leur sentiment, il arrivait souvent à voir lorsqu’un chat mentait, lorsqu’il se trahissait… Mais dans leurs yeux, ils n’y avaient que de la conviction, ils savaient qu’ils devaient partir à tout prix, les troupes étaient réellement en danger. Le novice savait que de nombreux chats serait contre, Bah qu’ils meurent de cette maladie pensa Koï, S’ils ne veulent pas venir, qu’ils restent ici dans la maladie… Il n’avait aucune pitié, sauf pour les deux chat qu’il appréciait vraiment, c’est-à-dire Renian et Mbugi. Eux s’ils refusent de partir, Koï tenterait de les raisonner, il ne veut pas les abandonner dans la mort et la maladie, il ne veut pas qu’ils quittent ce monde, aussi cruel soit il… Soudain une voix différente des deux meneurs s’éleva, c’était Phoenix Mourant à l’Aube, la guérisseuse de la Troupe Inondée :

C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez pensé aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faibles pour marcher, nous avons dû les traîner de force! Vous n'avez peut être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés !''

Elle semblait sûre d’elle, elle était vaillante, mais elle avait convaincu peu de chats, la plupart la regarder d’un regard neutre sans rien apporter de nouveau, puis deux autres chats accentuèrent les propos de la guérisseuse. Le futur chasseur leva les yeux et pensa Aussi débile que des rats sans cervelles… Si vous voulez rester, rester ça ne sera une grande perte pour personne… Au lieu de parler nous ferons mieux de nous en aller. A ce rythme là les troupes aux complètes seront malades… Toujours en bougeant les oreilles Koï attendait de voir si un autre chat aussi stupide allait prendre la paroles pour répéter une énième fois là même chose ? Apparemment les chats de ma Troupe n’ont plus de langues… Le mâle lâcha un petit ricanement, il avait envie d’intervenir mais personne ne l’aurait écouté, c’était inutile de plus ils sont trop têtus, ils refuseraient de comprendre qu’ils mourront malades.

Le matou gris et roux leva les yeux et balaya l’assemblé du regard. Le plupart des chats regardaient dans tout les sens, apeurés par l’avenir qui les attend, d’autres ne montre pas leur peur, mais leur yeux et leur respiration les trahissent. Mais ils parlent tous, ils disent ce qu’ils pensent, mais ils n’ose pas le crier, de peur que leurs pensées soit démolies, écrasées comme de vulgaire punaises, alors ils préfèrent les dire à leur voisins, qui est souvent leur ami.

Le félin argenté et roux commença à s’impatienter, le temps était si long, et la pluie si… mouillée ? Il se leva, il s’ébroua pour chasser l’eau qui ruisselaient sur son corps humide, tant pis pour les autres, ils étaient tous trempés de toute façon. Il jeta un regard vers son frère et emboîta le pas, il ne voulait pas rester ici à parler avec des chats stupides et sans cervelles, ils étaient têtus et obstinés à mourir apparemment… Le mâle leva les yeux au ciel et commença à partir, il ne savait où, peut être juste à l’abri en attendant que les idiots comprennent qu’il fallait fuir ou alors juste partir loin, et peut être ne plus jamais revenir…. A quoi bon, la plupart des chats ne remarqueraient même pas son absence.

Après avoir un peu marché, il regarda derrière lui, il avait entendu des bruits de pas dans la boue, c’était bien évidemment son frère. Il émit un semblant ronronnement, content que son frère ne soit pas aussi débile que les autres… Il lâcha un soupir et continua sa marche vers son avenir. Seul le destin savait où tout cela allait le mener, peut être qu’il mourrait sur le chemin, mais au moins il aurait tenter de fuir la maladie, il ne serait pas resté les pattes croisées à attendre que l’épidémie ne le grignote peu à peu…

Cependant il sentait que ses pattes tremblaient, il n’était pas au meilleur de sa forme, il secoua sa tête pour se concentrer. Il releva la tête mais sa vue était devenu trouble, il ne s’inquiéta même pas et continua son chemin en plissant les yeux pour tenter d’optimiser sa vision mais rien n’y faisait, il voyait toujours le monde bizarrement. Il avait l’impression que ses forces le quittaient peu à peu, il s’ébroua espérant ainsi se débarrasser de ce mal être. Comme si la cause était un parasite qu’il fallait enlever à tout prix. Il baissa les oreilles et continua à marcher avec difficulté, il avait l’impression d’avancer en zigzaguant, il s’écrasa lourdement au sol… Il lâcha un petit feulement comme s’il n’était pas d’accord que son corps refuse de partir. Il tenta de se relever, ses pattes tremblaient de plus en plus, son équilibre était instable, il virait à droite puis à gauche…

Soudain ses pupilles se rétrécirent et il sauta dans un buisson pour rendre son repas qu’il avait consommé avant d’entreprendre le voyage. Désormais c’était tout son corps qui tremblait, il ne pouvait plus le contrôler, il avait peur, c’était rare mais il ne savait pas ce qu’il lui arrivait. Il se sentait faible, sans défense.... Mais au fond de lui il avait l’impression d’avoir déjà ressenti ce sentiment d’impuissance dans ce monde cruel et sans pitié, surtout pour les chats jeunes, vieux ou encore malades…  Il se voyait déjà en carcasse, abandonné pour sa faiblesse. Un sentiment étrange l’envahit peu à peu, c’était la peur, la peur d’être d’abandonner, comme lors de son premier jour de vie… Il avait été lâchement abandonner par son père qui l’avait renié...

Il donna un regard à son frère, il avait l’impression de le voir partir, l’abandonnant dans son triste sort, Koï Nageant avec les Carpes hurla : “Non !” Il exprimait la peur, la terreur, le vide, sa faiblesse. Il s’écroula au sol, ses pattes ne tenaient plus le coup, il tremblait, il avait froid, la pluie lui glaçait le sang, son tic à l’oreille s’intensifia, et un autre tic, il avait l’impression que son œil droit sautait. Il avait l’air d’un fou, il était couché dans la boue, tremblant, avec son oreille gauche constamment en mouvement et son œil droit également en mouvement. Ses pupilles était en fente, il avait peur, et la maladie ne l’aidait pas vraiment, il avait des hallucinations, ils les voyaient l’abandonnant ici, seul, prêt à mourir. Ses pattes refusaient de répondre, il en pouvait pas se lever pour les rejoindre, il ne pouvait que subir ces croyances…

Il ferma ses yeux et laissa tomber sa tête dans la boue, il était crevée, il avait froid, pour lui les troupes et même son frère l’avait abandonné à son triste sort. Il n’en pouvait plus, il pensait avoir tout perdu, Renian, Mbugi… C’était fini, il pensait que c’était la fin pour lui, il avait quitté sa terre avant les autres et le destin l’avait puni pour ça… Il commença à se remémorer les quelques bons moments qu’il avait eu, le regard qu’il avait porté aux étoiles et à leur nébuleuse, il les voyait, elles était si belle…

Soudain il sentit un vide, comme si quelque chose l’avait quitté, la peur ? La maladie ? La folie ? Non rien de tout ça, il était juste en plein délire, la maladie le grignotait peu à peu, le rendait encore plus fou qu’il ne l’était. Il avait des sentiment étranges, que personne ne pourrait expliquer, un mélange entre la douleur, la mélancolie, la cruauté ou encore la joie. Un boule d’émotions qui risquait de le tuer, non pas physiquement, mais intérieurement. Il n’est pas capable, il n’a pas la capacité de contenir autant de sentiments en lui…. Il n’avait pas l’habitude… Il commença à divaguer dans un monde qui lui était inconnu, il était seul, même son frère lui semblait absent, pourtant il n’était pas loin de lui… Mais dans ce monde, il se sentait serein, bien, il avait l’impression que personne ne pouvait le juger, le mentionner de “fou”... Il était seul mais il avait un manque, il lui manquait quelque chose, il sentait…  là dans le poitrail. C’était son cœur, il n’avait plus rien, il avait l’impression d’être un objet, dénué de cervelle, de sentiment… D’être inanimé.
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 Lun 21 Sep 2015 - 22:29

EVENT

Ft les Troupes



Je me demandais juste pourquoi. Pourquoi les étoiles m’ont-elles abandonné ? Je ne les vois plus, elles ont disparu. Elles ne veulent plus de moi, cette nuit en rêve je les ai vues. Elles ont dit que je devais rester ici, que ma place est ici, et je ne veux pas. Je suis rejeté, ici. J’avais ce fol espoir qu’ailleurs, là-haut, une place m’était destinée mais j’avais tort. Comme toujours, on m’a rejeté aussi dans le firmament. Comme toujours je me réveille seul, avec cette infinie sensation de vide qui se creuse en moi chaque jour un peu plus. Il fait froid ici. Ou alors c’est moi qui frissonne, sans raison. Je ne sais plus maintenant, ils ont réussi à me perdre encore.

Qui ça, ils ? Je ne sais pas en fait. C’est peut-être moi qui suis fou. On me dit souvent, que je suis fou, ou je les entends parler. Je n’écoute pas, mais mon cerveau retient certaines choses. Ils disent que mon frère et moi sommes fous. Je ne les écoute plus maintenant, j’ai appris à être rejeté, à rester seulement avec mon frère, ou, lorsque je veux être seul, je m’isole un peu. Je m’entaille les pattes, jusqu’aux veines. Je regarde mon sang et mes larmes se mêler et tomber sur le sol impur. Hier je l’ai fait encore et personne ne m’en empêche. Personne ne voit ma douleur. Je n’ai besoin que d’une seule chose. Et personne n’est capable de me l’offrir, et pourtant ce n’est pas la lune.

Je veux juste qu’on ne me juge pas, et qu’on vienne me parler de ça. Des raisons qui me poussent à faire ça, des raisons qui me poussent à ne pas manger et à ne pas parler. Tout le monde s’en fout. Alors je continue. J’ai peur. Je ne veux pas qu’ils me disent que c’est mal, que je suis fou de me mutiler. Ce n’est pas vrai. Je ne suis pas fou. Je veux juste que quelqu’un me comprenne, qu’on m’enlève cette douleur, ce néant dans mon coeur. Je ne fais que suivre les autres. Je me réveille. C’est le matin, car je suis resté éveillé tard dans la nuit, pour essayer de voir les étoiles. Et puis après je suis allé me coucher. Pas trop près des autres.

Comme d’habitude, je suis resté seul dans mon coin, ne ressentant ni le froid ni l’humidité de la pluie qui tombe dehors. Je sens su mouvement, des voix, mais je ne veux pas bouger. Je suis fatigué de vivre, laissez moi juste dormir pour l’éternité et ne plus jamais me réveiller. Mais je sens soudain la disparition de mon frère dans la tanière. Il est sans doute sorti, alors j’ouvre mes yeux bleus et je m’ébroue.  Je me dépêche de sortir, car je rate encore l’assemblée de la Troupe. Je cherche le pelage bicolore de Koï, et je remarque rapidement sa carrure plus massive. Je vais le rejoindre, et mon corps frêle et immaculé se distingue par rapport au sien.

Lyrielle parle et je tente de rester concentré. C’est difficile quand mon cerveau pense en même temps. Je ne suis pas encore malade, mais ça ne saurait tarder. Et Lyrielle veut partir, rejoindre l’autre Troupe pour décider de quoi faire. Nous sommes condamnés si nous restons. Voilà ce que je comprends de ce que j’ai entendu. Mon regard croise celui de Koï. Il n’exprime rien, comme d’habitude. Certains membres commencent à se lever, prêts à partir. Partir où ? Sont-ils inconscients ? Je reste perplexe, immobile, tandis que tous commencent à bouger. Koï aussi s’éloigne un peu, et aujourd’hui je me sens tellement mal, j’ai besoin de sa présence auprès de moi. Pas celle de n’importe qui, juste le seul qui ne me juge pas, le seul que parfois mon coeur parvient à aimer.

Ils partent. Ils partiraient sans moi s’ils le pouvaient. Sauf que mes pattes se lèvent, et que je me mets à bouger sans que mon cerveau puisse faire quelque chose. Je vais suivre. Je me rapproche du groupe, mais pas trop quand même. Le simple bruit de leurs pas me vrille les tympans. Je suis tellement épuisé de ne plus manger ni dormir. Et de faire couler mon sang. Et d’attendre les étoiles. Et de vivre. Mes pattes tiennent le coup, je sais pas comment, mais elles marchent. Et, c’est en compagnie de Koï que je veux effectuer le chemin laborieux à travers le territoire. Car ils sont faibles et malades. Comme moi, sauf qu’eux vont guérir. Moi pas. Je suis malade dans ma tête, ils me l’ont diagnostiqué.

Il fait froid. Ou peut-être pas. Mais mon pelage trempé colle à ma peau. Et puis mes pattes avants, dont les cicatrices sont fraîchement refermées, me brûlent atrocement. Je n’en peux plus, mais je ne peux pas m’arrêter de marcher. Comme si mon cerveau était contre cette idée stupide, alors je continue sans but. Allure lente, certains toussent et s’arrêtent au milieu, d’autres aident. Et nous, mon frère et moi, nous sommes au milieu et nous ne nous arrêtons pas, et nous n’aidons pas non plus. Nous suivons juste la queue rousse du Meneur, qui soutient sa compagne. Et cela me dégoûte subitement, cet amour. Sans raison.

Ou peut-être suis-je juste jaloux. Car moi, personne ne m’aime à part mon frère. Mais ce n’est pas pareil, et l’amour est un sentiment que je ne connais pas, mais il fait souffrir. Je souffre bien suffisamment pour ne pas m’encombrer avec ça. Les flaques d’eau sont peut-être contaminées, et certains Chasseurs les esquivent pour tomber dans d’autres. Il y a des chatons en bas âge, et aussi des reines, et des anciens. Et l’autre Troupe c’est pareil, personne ne tiendra longtemps encore, ni sur ce territoire, ni sur un autre. Je sais que je ne devrais pas partir défaitiste mais là, on touche le fond et la pente est trop dure à remonter. Dans quoi est-ce qu’on s’embarque ?

Le Saule des Averses. Je vois déjà des dizaines de félins mourant couchés par terre et j’ai envie de m’en aller dans le sens opposé. Mais Koï avance et j’ai besoin de lui, et de son silence, et je dois le suivre et rester avec lui. Je crois que j’ai peur. Pas de mourir, mais d’aller vers cet inconnu, de me retrouver avec des félins inconnus. J’ai peur, oui, et je reste collé à mon frère lorsque nous arrivons. C’est mon seul soutient, et je reconnais des Chasseurs adverses que j’ai déjà rencontrés. Je les reconnais. Ils me reconnaissent sans doute, mais je m’en fiche, je ne veux pas les voir. Je veux dormir. Et rester loin d’eux. C’est Lyrielle qui prend la parole.

— Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester. Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts.

Mais je n’écoute pas. J’essaye de me rappeler d’un truc qui me chiffonne, comme un souvenir, un jour, que j’étais seul. Seul contre ma mère. Et soudain un autre chaton. Mais impossible de me rappeler quand c’était, peut-être juste après ma naissance. Alors je suis le plus grand et Koï est mon petit frère, mais j’ai l’impression qu’il me protège plus que l’inverse. Mais peu importe, j’essaye d’écouter le charabia, rien ne rentre. Après d’autres protestent et je crois qu’ils ont peur pour les malades. Ils sont débiles ou quoi ? Si on reste on va tous tomber malade et tous crever. J’en ai rien à foutre des autres, et si parfois je veux crever, ce sera pas comme ça.

Je me recroqueville sur moi-même. J’ai un peu l’air d’un chaton sans doute. Tant pis, le regard des autres sur moi ne me dérange pas. En fait je ne ressens toujours rien. Et j’entends qu’on va s’en aller vers la forêt, et maintenant mes pattes ont du mal à réagir. Elles ont trop marché, et mon cerveau et mes muscles refusent de faire encore un seul pas. Est-ce que je suis malade ? Peut-être que les Bipèdes m’ont contaminé aussi ? Mais non, je suis dans mon état normal. Ça m’arrive parfois, et je ne suis malade que dans ma tête, et je n’ai pas bien connu mon père mais certains disent que c’est génétique. Et que Koï aussi. Ils ne savent pas que mon père était un noble Meneur, pas fou ?

J’en veux à Lyrielle. Enfin, pas vraiment en vouloir, je ne ressens rien par rapport à lui. Ni haine, ni amour. Mais j’admirais mon père. Pas Lyrielle. Bon, peu importe. Je vais bien devoir suivre de toute façon, sinon on va m’abandonner là, et je ne tiens pas à finir en chair à rapaces avant la tombée de la nuit. Mais Koï ne m’abandonnerait pas. Et s’il s’en va je le suivrai. Je me forcerais pour lui. C’est le seul qui compte, le seul qui a jamais compté pour moi. J’ai mal, et tout le monde bouge. Ils ne parlent pas très fort, pourtant tout résonne dans mes oreilles. Les bruits sont décuplés. C’est difficilement supportable. Je ne peux plus rester, mais j’essaye de me lever et c’est dur.

Je suis essoufflé, mais je tiens bon et mes pattes tremblent sous l’effort. Je regarde le sol boueux.  Mes pattes, mon ventre sont salis. Ce n’est pas grave, je ferai ma toilette après l’averse. De toute façon j’ai du mal à bouger correctement mes pattes. Mon regard se relève et croise celui de mon frère. On a exactement le même regard, c’est presque troublant. On est frère. Et on se comprend, alors lorsque Koï se lève, je sais déjà ce que nous allons faire. Nous le savons, lorsque nos yeux se rencontrent. Mes pattes, mon corps faible, je ne me sens pas bien. Les paroles des autres chats se perdent au loin. Je n’entends plus. Je veux partir.

Je reste immobile encore quelques instants. Je ne peux plus, je ne veux plus bouger et pourtant je me force. Les murmures disent qu’on doit partir au plus vite, ou qu’on ne peut pas. Mais les seules paroles qui s’expriment ne viennent pas de chez nous, elles s’élèvent des adversaires, mais ils sont comme nous et eux aussi ont pensé. Comme nos chasseurs ont pensé la même chose, ou l’inverse, sans rejeter cette idée de condamnation à mourir. Car ils pensent qu’ils vont mourir, et ils le pensent seulement maintenant que leur mort semble plus proche. Moi je m’y suis déjà préparé depuis des lunes.

Je commence à bouger, mais lentement, car mes muscles ont mal. Comme mon esprit en fait. J’ai vu un chat de la Troupe adverse qui regardait mes pattes avant. Même avec la couche de boue, on arrive à voir la peau nue, les cicatrices boursouflées, le sang coagulé. Je ne suis plus un corps et un esprit, qui lie le matériel et l’immatériel. Je ne suis qu’une plaie, je suis Mbugi. Et mon corps n’est rien de plus qu’un tas d’os décharné, plein de cicatrices, et mon esprit ne vaut pas beaucoup mieux. Mon esprit n’est rien non plus. Je ne suis rien d’important pour personne et je m’y suis fait.

Alors pourquoi mon attitude les fait réagir ? Koï m’a devancé pourtant. Ils nous regardent. Je titube un peu. Il ne nous reste que quelques pas à parcourir afin de sortir de ce bordel. Mes yeux me piquent, de l’eau dégouline de partout. Est-ce que je pleure ? Peut-être. Ou bien c’est peut-être seulement la pluie qui coule dans mes yeux bleus, donnant cette impression. Ma langue rose passe sur mon museau pour se débarrasser des gouttes et le goût salé me fait dire que ce sont bien des larmes. Pourquoi ? Mes nerfs lâchent, je n’en peux plus. Ou peut-être que je suis triste de quitter ce territoire sur lequel nous sommes nés.

Qui y croit ? Personne. Je ne suis pas triste. J’ai mal. Pas mal aux pattes, enfin si, mais ce n’est pas pour ça que je pleure. C’est une plaie bien plus profonde qui grandit en moi. Je ne veux pas pleurer devant les autres, alors la pluie camoufle tout. La pluie lave de tous les péchés, des meurtres les plus sordides, et moi je ne suis pas un meurtrier. Je ne tue personne. Je me tue moi-même, très lentement, mais ça tout le monde s’en fiche. Personne ne le voit. Je ne veux pas qu’on le voie. Mon mal-être est trop profond pour qu’on puisse le remarquer, à part Koï qui me soutient. Enfin, il m’aime en tout cas. Et c’est largement suffisant.

Donc, ceux qui nous regardent se demandent pourquoi on va s’incruster avec les autres membres de la Troupe adverse. Sauf qu’on ne s’arrête pas, on traverse leurs rang, et leurs chasseurs nous regardent avec méfiance. Nous sommes deux jeunes chats, plus des chatons, et pourtant nous agissons comme tels. Y a-t-il un âge pour arrêter d’être et de penser comme un chaton ? Mon estomac gargouille, je meurs de faim. Là où nous irons avec Koï, on pourra chasser et manger. Bien sûr, je ne mangerai pas beaucoup, je n’en ai pas besoin. Je me nourris de mon sang et cela me suffit.

Je pense que nous devrions laisser les malades ici. Ils nous rejoindraient lorsqu’ils iront mieux. Ou ils mourront ici, sans contaminer personne d’autre. Mais je dis ça parce que je n’aime personne. Et je m’interroge, si Koï tombait malade, est-ce que je l’abandonnerai pour sauver ma peau ? Non, je ne pourrais pas. Je pense que c’est ça, l’empathie. Se mettre à la place des autres. Car eux aussi, ils peuvent avoir un frère qu’ils aiment. Et qu’ils ne peuvent pas abandonner. Mais je suis égoïste, alors la vie des autres ne m’intéresse pas. Je pars avec Koï et c’est tout.

Mon regard reste rivé au sol, sur les cailloux qui baignent dans les flaques de boue. Mes griffes s’enfoncent, mes coussinets sont trempés et gelés. Je baise mon frère.  J’ai froid, et ça me réchauffe un peu sa présence. Il est plus petit que moi pourtant je me sens tellement plus faible. Je suis plus faible qu’eux tous. Je ne tiens pas debout, je ne sais pas pourquoi je vis. Parce que je ne veux pas mourir. J’ai tellement peur qu’il y ait quelque chose derrière, et moi je ne veux pas vivre encore. Je veux m’éteindre comme une braise sous la pluie. La vie au moins est prévisible. Mais la mort ? Et puis il y a mon frère aussi. Je ne veux pas l’abandonner.

Alors je vis ma vie sans but. Et je pleure jour et nuit, je me mutile, je ne mange plus. Je me tue. Mais ce n’est pas grave parce qu’au fond je resterai toujours un chat inutile, un chat dont il faut se débarrasser et pourtant, alors que nous partons, ils ont l’air choqué. Pourquoi ? Ils ne veulent donc pas que je parte ? Ne s’en fichent-ils pas au moins autant que moi ? Je vois que certains commencent à bouger aussi, et leurs yeux ronds de surprise aurait dû me réjouir. Je me réjouis, mais je n’exprime rien, mes yeux restent de marbre, tout comme mon coeur. Je suis insensible à tout, je ne veux que mourir en paix, et puisque c’est impossible je trouverai un endroit.

Un endroit qui m’accueillera, et j’espère que les Troupes aussi trouveront cet endroit, avec des plantes médicinales et beaucoup de place, et de l’eau, et pas de Bipèdes ni d’Escogriffes. J’espère pour eux, et mon regard est porté sur le pelage trempé et atypique de mon frère, et encore je me demande de qui il peut bien tenir ça. Moi, mon pelage est immaculé, et on se demande aussi parfois. Mais les yeux, nos yeux sont les mêmes, je me dis qu’on est frères et que ça se voit, tout le monde le sait et le remarque au premier coup d’oeil. Il ne peut en être autrement, pas vrai ?

Heureusement, je ne suis qu’un chaton ignorant. Un chaton malade que personne ne veut soigner. Et puis, moi je ne veux pas, je veux qu’on me laisse tranquille et c’est pour ça qu’on s’en va avec Koï, parce que je n’ai pas envie de rester et que lui non plus et on a dit qu’on resterait ensemble pour toujours. C’est mieux qu’un couple, c’est mieux que l’amour. Du coup on part sans même un regard en arrière. Cet endroit ne mérite même pas un dernier adieu. Endroit qui m’a vu naître, endroit qui nous voit mourir, qui m’a vu mourir lentement sans que rien ne change durant tant de lunes. Mais c’est fini. Je me jette peut-être à la mort, mais ce n’est pas grave.

Je pense que je la laisserai me prendre puisque je n’ai plus rien que mon frère. Nous mourrons ensemble, peut-être entrelacés dans un nid inconfortable. Ça ne me fait ni chaud ni froid de m’imaginer mort aux côtés de mon frère. Je suis psychopathe et tout le monde nous a regardé, et maintenant nous sommes à la lisière de la forêt. Ils ne nous laisseront pas partir comme ça. Je le sais parce que notre Troupe ne veut pas qu’on croie qu’il n’y a que des fous et des rebelles indisciplinés. Lyrielle ou un Chasseur viendra nous courir après, et peut-être même qu’ils partiront tous derrière nous. Je ne les entends plus, je ne les vois plus.  Mais pas parce que je suis loin, parce que je leur tourne le dos et que j’écoute devant moi.

C’est ma nouvelle vie, je ne suis plus fou à partir de maintenant. Je l’ai décidé. Je regarde mon frère, et il a l’air de ne pas se sentir aussi libre que moi. En fait je ne sais pas, mais mes yeux bleus regardent son pelage trempé et quelque chose, une lueur fiévreuse peut-être, me fait dire qu’il est malade. Mais jamais je ne l’abandonnerai. À la vie, à la mort. Même s’il est malade, même si je dois mourir avec lui. Me sacrifier. Ma vie ne vaut plus rien, même maintenant. Encore moins maintenant, je ne suis plus rien. J’étais un Novice. J’étais un frère. Et je ne suis plus Novice, je suis un chat errant. Et si je perd mon frère, que me restera-t-il ? Et si je perds mon coeur, qui deviendrais-je ? Je ne suis plus rien. Que la mort m’emporte au loin, dans ses pattes douces et chaudes. La boue colle. Mon coeur s’en va. Mes pensées s’effacent. Les étoiles m’enveloppent, c’est la fin.


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 Lun 21 Sep 2015 - 23:01
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FT les Troupes


La jeune Botaniste ne savait plus quoi faire. Les malades s'entassaient, malheureusement les remèdes, qui poussaient trop près du lac et des points d'eau, étaient eux aussi contaminés et inutilisables. Ses yeux verts, remplis de tristesse après un nouveau décès, fixaient le ciel comme si elle implorait le monde entier de les secourir. Elle était plus seule que jamais depuis la mort de Nahis. Elle avait géré, mais à présent c'était trop dur. Un sanglot s'échappa. Elle repensait parfois à la Botaniste défunte, chatte aveugle que la vie avait choisi de ne pas épargner. Mais Kowei était adulte maintenant. Pourtant ça ne l'empêchait pas d'être toujours aussi triste lorsqu'elle rentrait le soir dans sa tanière qui semblait bien vide.

La guérisseuse faisait tout son possible elle aussi. Malgré son caractère fort elle était loyale et Kowei l'appréciait. Mais les plantes, avec l'Automne qui s'annonçait, devenaient de plus en plus rares. Et celles qui restaient étaient près de la rivière, contaminée. Elle détestait les Bipèdes. Ses griffes s'enfoncèrent dans la terre lorsqu'elle reçut une réponse de la Nature. La voix, douce et mélodieuse d'ordinaire, semblait comme cassée. Le timbre avait perdu de sa chaleur, et était enroué. L'Eau était malade. Et elle annonça que s'ils voulaient survivre, il leur fallait partir temporairement.

Kowei avait peur. Comment l'annoncer ? Mais Volcan leur Meneuse était à l'écoute. Elle savait ce qui était le meilleur pour la Troupe. Et elle informa les membres qu'ils devaient trouver une solution. Et que Kowei donnait rendez-vous au Saule des averses avec toute la Troupe adverse. C'était risqué et tous le savaient, mais il fallait courir le risque. Car rester ici où la maladie les décimait peu à peu n'était pas une meilleure idée. Alors Kowei partit. Seule, puisque trop de chasseurs étaient malades et Phœnix était débordée. Le chemin fut long car il lui fallut éviter les points d'eau pour éviter la maladie.

Et puis en quelques mots c'était fait. La Troupe Inondée sans doute était déjà en route. Lyrielle écouta gravement la jeune féline tigrée, il était lui aussi d'accord. En bon Meneur il voulait sauver les siens. Kowei devait se dépêcher de retourner les aider. Sans plus de cérémonie elle s'éclipsa tandis que le mâle roux convoquait les siens. Au pas de course et sous la pluie battante, la chatte beige atteint enfin le lieu donné. Elle reprit son souffle avec la chaleur des siens qui commençaient tous à plus ou moins désespérer.

Et l'autre Troupe arriva. Lyrielle parla, et les objections fusèrent. Tout s'enchaîna et même, l'espace d'un instant, elle se demanda s'ils n'allaient pas finir leur vie ici. Pourquoi ne comprenaient-ils pas qu'il fallait partir ? Car c'était un réel devoir. Mais comme pour répondre à cette interrogation et la contredire, deux Novices de la Troupe adverse se levèrent de concert et partir sans mot dire. Tous les regardèrent. Mais c'étaient les deux fous. Alors ils recommencèrent à parler. Pour calmer le jeu, la Botaniste lança d'une voix forte :

— La Nature pense que nous devons partir. Nous serons plus à l'abri qu'ici. Nous prendrons le temps qu'il nous faudra, mais si nous restons, nous finirons par tous tomber malade. Et tous mourrons.

Elle fit une pause, et observa calmement chaque membre un à un. Elle comprenait plus que bien le point de vue de ses chasseurs et de Phoenix. Les malades, il y en avait beaucoup et certains dans des états graves. Comme pour confirmer cette pensée, un chaton malade toussa et récupéra difficilement sa respiration. Le silence se fit, plus terrible que tout. Et les clameurs reprirent. Oui elle avait reçu un signe. Elle n'avait pas peur de tous ces chats, elle avait peur de les laisser mourir. La pluie se calma et la chatte put reprendre. Tous l'écouteraient. Elle avait reçu la bénédiction de la Nature.

— Je ne laisserai mourir aucun chaton. Aucun ancien. Nous sommes forts. Nous pouvons parvenir à un territoire accueillant, sans que personne ne meure.

Le feu qui allumait ses prunelles était digne d'un Meneur. Elle aurait dû être Flambeau, mais son destin en avait décidé autrement. Elle servait sa Troupe autrement. Elle remarqua qu'elle s'était levée et se rassit, et comme personne ne bougea durant les quelques secondes qui suivirent, un éclair zébra le ciel en leur indiquant la direction de la forêt. Mais bien sûr personne n'allait rester calme. Et Lyrielle et Volcan auraient le dernier mot. De toute façon après ce signe aussi clair, ils devaient partir sur le champ.


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 Mer 23 Sep 2015 - 18:09

Le débat commençait. Esquissant un sourire, j'écoute les idiots, ceux qui protestent et qui savent déjà l'issue de cette "assemblée". Bien sûr que nous allons partir ! Les Meneurs sont les rois, ils nous emmènent ou ils veulent et nous tuent. Nous allons tous mourir, sauf moi, avec mes capacités incroyables d'adaptation aux autres milieux. J'aurais pu aller dans l'autre Troupe, si je l'avais voulu. Après tout, je suis super, incroyable, beau, bref, parfait. Les femelles devraient être toutes à mes pieds, ces idiotes, ces moins-que-rien, elles préfèrent les autres, ces cervelles de rats ! Quand je serai Roi, elles tomberont toutes à mes pieds, car elles sont superficielles et ne servant qu'à générer de stupides chatons qui courront à leur perte. Quels beaux projets j'ai en tête ! Ils seront mis en marche dans pas longtemps, j'espère. Sinon, je tuerais le flambeau, c'est aussi simple que ça. En attendant, je n'ai qu'à lécher les pattes à cette stupide Volcan. En étant affaiblie après ce "voyage", elle buvera mes paroles et elle renforcera l'idée que je suis un chat bien. Que suis-je intelligent ! Tout est bon pour arriver à ses fins. Je n'ai plus honte d'être menteur. J'aurais honte après. Et pour montrer ma bonne foi, je dis :


<< Je suis d'accord avec Kowei. Avec cette eau empoisonnée, nous allons finir par courir à notre perte. D'ailleurs, nous pouvons aussi mourir de soif. >>


Comme ça, on me croira tous. Kowei est ma demi-sœur, donc, c'est normal que je sois avec elle, même si je connais l'issue de ce voyage. Qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? Haha. Les blaireaux. Je régnerai en maître sur nos territoires, et rien ne pourra me l'empêcher, car la complexité de mes plans sont tels que personne ne pourra les deviner. Attendons qu'il y ait une réponse intéressante ou que l'on parte de cette lande qui deviendra à jamais vierge ... Sauf si je fais un massacre ici même. Vu que je sais absolument bien me contrôler, ça n'arrivera pas. Je suis leur Dieu, et ils m'ignorent. Je suis déjà assez gentil de leur laisser penser n'importe quoi de moi, je pourrais leur procurer un châtiment horrible d'un claquement de doigts.
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 Jeu 24 Sep 2015 - 21:46
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J’écoute les félins parler. Je les transperce de mon regard d’or, l’air impassible. Il va falloir partir, Volcan et moi sommes d’accord là-dessus. Et si les membres ont le droit de parler et de donner leur opinion, c’est moi qui les dirigerai et je déciderai de la marche à suivre. Avec l’accord de Volcan. Mais je commanderai. Nous partirons puisque nous ne pouvons pas rester. Un voyage est certes dangereux car nous sommes affaiblis et malades, mais nous devons le faire. Autant ne pas condamner tout le monde à la mort. Alors ce sont les membres de la Troupe adverse qui s’expriment, puisque au moins, mes chasseurs sont assez sages pour savoir ce qui est le meilleur pour eux.

J’entends alors la guérisseuse adverse dont la voix forte s’élève parmi les chats groupé autour du Saule, serrés les uns contre les autres à cause de la pluie qui tombe et plaque les pelages sur le corps. Il fait froid, il va falloir se dépêcher ou nous finirons par mourir gelés. D’autres s’y opposent, bien que certains restent calmes. Ma queue fouette l’air violemment, envoyant gicler des gouttes d’eau. Je suis trempé et épuisé par la charge qui pèse sur mes épaules depuis ma nomination au poste de Meneur. Et plus encore depuis que les Bipèdes ont empoisonné la Rivière. Je soupire et écoute les plaintes des autres :

— C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez penser aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force! Vous n'avez peut être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés !

— Je suis d'accord. Nous avons certes perdu un accès à l'eau et à une partie de notre nourriture, mais quand sera-t-il si nous partons définitivement ? Nous ne perdrons pas que des souris et un peu d'eau, nous perdrons nos maisons, notre territoire et sans aucun doute des personnes qui nous sont cher par manque de remèdes et de nourriture. Sommes-nous réellement près à faire un tel sacrifice en sachant notre avenir incertain ? Ne pouvons-nous pas trouver un autre moyen pour nous en sortir ?

— De toute évidence, si nous partons, beaucoup d’entre nous vont mourir. Mais si nous restons, beaucoup d’entre nous, aussi, vont mourir. Et si certains sont, en ce moment présent, encore en bonne santé, rester ici ne les aidera pas à le rester…

Volcan ne semble pas vouloir calmer ses Chasseurs, et irrité, je continue à garder le silence. J’ai l’impression qu’elle ne sert à rien. J’ai beaucoup de respect pour elle, même si elle n’est pas née ici. Mais son comportement m’agace au plus haut point. Certes, je dirige ma Troupe, mais je ne vais pas prendre la tête de nos deux Troupes. Je ne pourrais pas et puis personne ne le veut, et moi non plus. Le Novice n’a pas beaucoup de poids par rapport à la guérisseuse, m’enfin. Je ne suis pas d’accord avec le point de vue du Chasseur, Rune. Nous n’avons pas seulement perdu un accès à un peu d’eau et de nourriture. Mais à toute l’eau, et bientôt toute la nourriture. Si nous ne mourons pas de soif, ce sera de faim. Ou de la maladie, car les plantes sont aussi empoisonnées.

Alors que je regarde mes Chasseurs pour leur faire signe de se tenir correctement, je remarque deux jeunes à l’écart. Je les connais bien. Ce sont les deux fils du Meneur précédent, et Koï est mon Novice. Il est assis à côté de Mbugi avachi. Ils sont à l’écart, ils sont toujours à l’écart des autres. Je ne faisais pas vraiment attention à eux jusqu’à ce qu’ils décident de se lever d’un accord commun et de partir sans rien ajouter. Puisque tous les regardent, je commence à sentir la honte m’envahir. Qui m’a collé des Novices pareils ? Je ferme les yeux un instant pour me maîtriser, ou sinon je vais exploser devant tout le monde.

Et puis Kowei la Botaniste prend la parole, et sa voix claire s’élève parmi les chats stupéfaits des étranges conditions de ce rassemblement. Et ce sont des paroles sages, qui sortent de sa gueule. Je me sens un peu soulagé. Volcan va sans doute décider le départ, ou moi. Je regarde toujours mes deux Novices qui se sont arrêtés, et qui allaient partir sans nous et surtout sans même que j’aie pu dire quoi que ce soit pour les en empêcher. Même si les raisonner était une tâche plutôt difficile. Enfin, heureusement que quelques uns semblaient avoir la tête sur les épaules.

— La Nature pense que nous devons partir. Nous serons plus à l'abri qu'ici. Nous prendrons le temps qu'il nous faudra, mais si nous restons, nous finirons par tous tomber malade. Et tous mourrons. Je ne laisserai mourir aucun chaton. Aucun ancien. Nous sommes forts. Nous pouvons parvenir à un territoire accueillant, sans que personne ne meure.

Soudain un éclair traverse le ciel, et mes yeux croisent ceux de Grimm. C’est un signe, je reprends courage. Et même un autre Chasseur de la Troupe adverse prend notre parti. Volcan s’est levée, son regard dérive dans la direction de l’éclair et des deux frères. Mes yeux aussi sont attirés par cet endroit maintenant. C’est là que nous irons, et nous savons tous que nous mourrons s’il n’y a plus rien sur nos territoire que les Escogriffes et la maladie. Mandoï, un félin que je ne connais que de nom, prend la parole devant l’assemblée pour soutenir la Botaniste et résume en une phrase ce que je pense.

— Je suis d'accord avec Kowei. Avec cette eau empoisonnée, nous allons finir par courir à notre perte. D'ailleurs, nous pouvons aussi mourir de soif.

Gravement certains hochent la tête. Je me lève très lentement, et tandis que la pluie se calme comme pour nous offrir de meilleures conditions de voyage, je me tourne à mon tour. Et je regarde automatiquement la Meneuse adverse, et mon regard de braise rencontre celui de Volcan. Rempli de détermination et d’espoir. Ma queue se lève, dressée bien haut de façon à ce que tous puissent me voir. Mes oreilles sont tournées vers l’avant, et je fais un pas, un seul. Ils ont compris. Ma queue s’abaisse soudain, et je miaule d’une voix forte pour ma Troupe et la Troupe Inondée, avec l’accord de Volcan.

— Chats des Troupes. Nous partons maintenant, nous irons lentement. Les reines, chatons, anciens et malades au centre, les Chasseurs sur les bords. Je serai en tête. Suivez moi, je vous mènerai quelque part.

Je ne peux rien promettre de plus. Alors je commence à avancer, et mes yeux se perdent dans le vague. Je ne sais pas où nous allons. Mais j’ai foi en la Nature, et en mes Chasseurs. Nous parviendront à trouver un endroit où dormir le temps que tout se calme. Le temps que nous puissions revenir sur nos terres mères. Notre voyage vient à peine de commencer.

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 Sam 26 Sep 2015 - 1:20
Nous devons partir. Kayso et Dimoni sont tous les deux malades. Seulement Fiaìn et Renian ne le sont pas. Il sera dur pour moi de quitter l'endroit où j'ai vécu toute ma vie, mais nous devons le mettre de côté, pour sauver nos camarades. Pour sauver des vies. Nous sommes tous en danger, en ce moment. Si nous ne partons pas, nous allons finir par mourir de l'étrange maladie qui nous contamine les uns après les autres. Et je tenais à ce que mes enfants restent en vie. Ils étaient tout ce qui me restait, après tout. Et moi, j'avais une légère toux, mais je le cachais. Car il fallait qu'on s'occupe des autres en premier. Moi, je commençais à vieillir. Et je n'étais plus d'aucune utilité à la Troupe. Je savais qu'après avoir fini de m'occuper de mes chatons, je serais transférée. Chez les anciens. Car je vieillissais, jour après jour après jour. Même si je ne voulais pas. J'aurais voulu rester, mais je n'étais pas folle. Je savais ce qui allait arriver si nous restions ici. Je pris donc Kayso et Dimoni entre mes dents, et gardait Fiaìn près de moi. Désastre. Le mot qui me venait à l'esprit quand je pensais à ce que nous allons très certainement être obligés de faire. La Troupe Embrumée, c'était l'endroit où reposaient en paix tous mes souvenirs. Mes souvenirs, ils étaient si précieux. Je les aimais. Je n'avais pas envie de les quitter, de les abandonner, même temporairement. Même pour un court temps. Même que pour une lune. Car à notre retour, tout aura changé. L'endroit que j'ai connu jadis ne sera plus le même. Plus jamais. Mais si nous restons, l'endroit que j'aime tant ne changera pas. Il restera ma maison, mon abri. J'ai peur qu'en l'abandonnant durant un moment, je ne le reconnaisse plus. Bizarre comme peur n'est-ce pas? Partir, nous devions partir. Je me levais difficilement, et suivis le petit groupe qui marchait dans la forêt. J'avais beaucoup de misère à soulever mes deux petits et garder Fiaìn près de moi, mais je refusais toute aide. Gentiment, bien entendu. En souriant, je m'éloigne un peu des autres. De la foule. Certains semblent optimistes, d'autres non. Moi, et bien je ne sais pas. Je ne pensais plus très bien depuis quelque temps. Depuis que Thanàtos et Eléa étaient morts, je ne pensais qu'à la survie des miens. De mes proches. De ma famille. Donc le désir de sauver mes enfants dépassa la peur de perdre ma maison, et je fus plus que déterminée à les sauver, et à réussir à survivre. Je m'arrêtais souvent, ayant de la difficulté à respirer. Mais je ne devais pas boire d'eau, ce qui ralentissait un peu mon voyage, puisque j'étais fatiguée. Épuisée. Presque morte même. Mais je n'abandonnerai pas.

« Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester. » «Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts. » «C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez penser aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force! Vous n'avez peu être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés ! » « Je suis d'accord! Nous avons certes perdu un accès à l'eau et à une partie de notre nourriture, mais quand sera-t-il si nous partons définitivement ? Nous ne perdrons pas que des souris et un peu d'eau, nous perdrons nos maisons, notre territoire et sans aucun doute des personnes qui nous sont cher par manque de remèdes et de nourriture. Sommes-nous réellement près à faire un tel sacrifice en sachant notre avenir incertain ? Ne pouvons-nous pas trouver un autre moyen pour nous en sortir ? » « De toute évidence, si nous partons, beaucoup d’entre nous vont mourir. » « Mais si nous restons, beaucoup d’entre nous, aussi, vont mourir. Et si certains sont, en ce moment présent, encore en bonne santé, rester ici ne les aidera pas à le rester… »

Les réponses fusaient de tout bord tout côté et m’étourdissaient. J’essayais de me concentrer sur ce que les chats présents disaient, mais c’était impossible pour moi. Trop de paroles, de mots. Trop pour moi. Je secoue légèrement la tête. J’entend à peine ce que mes camarades disent. Ils sont tous agités. En même temps, c’est compréhensible. Mais ils devraient se calmer. Respirer un moment et réfléchir. Parler doucement, sans interrompre les autres. Et les écouter. J’entend toujours des bribes de discussion de part et d’autre. Ils ont peur. Nous avons tous peur. Mais ils se laissent dominer par cette peur. Je me couche sur le sol, attendant qu’ils aient finis de parler. J’avais quelque chose à dire, j’allais aussi m’exprimer. Même mon avis ne les intéressait pas. Même s’ils s’en foutaient, et probablement qu’ils s’en foutaient, car ils étaient poussé par l’instinct de survie. Mais c’était normal, en même temps. Moi même, j’étais poussée par l’instinct de survie. Mais d’une autre façon. Je tenais à ce que mes petits survivent, bien entendu, mais j’avais vieilli. Je ne tenais pas autant à la vie qu’avant. Je souriais à la vie, bien sur, mais plus de la même façon.

«La Nature pense que nous devons partir. Nous serons plus à l'abri qu'ici. Nous prendrons le temps qu'il nous faudra, mais si nous restons, nous finirons par tous tomber malade. Et tous mourrons. » « Je ne laisserai mourir aucun chaton. Aucun ancien. Nous sommes forts. Nous pouvons parvenir à un territoire accueillant, sans que personne ne meure. »

Ah, voilà. J’étais totalement d’accord avec la voix qui s’éleva. Kowei. La botaniste qu’elle avait rencontré il y a quelque temps. J’hochai la tête, et Lyrielle reprit la parole.

« Je suis d'accord avec Kowei. Avec cette eau empoisonnée, nous allons finir par courir à notre perte. D'ailleurs, nous pouvons aussi mourir de soif. » « Chats des Troupes. Nous partons maintenant, nous irons lentement. Les reines, chatons, anciens et malades au centre, les Chasseurs sur les bords. Je serai en tête. Suivez moi, je vous mènerai quelque part. »

Je fis un grand sourire à l’annonce de Lyrielle.

- Je suis d’accord aussi. Plusieurs de mes chatons sont déjà morts, je n’en laisserai plus un mourir, et certainement pas à cause de cela!
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 Sam 26 Sep 2015 - 14:46
Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas manger et bu et ma fatigue commençait à paraître, cependant je trouvais ma force dans mon rôle de guérisseuse.
Plusieurs chats s'étaient opposer à ma parole d'autres étaient de mon avis. Plusieurs reines, anciens et chatons avaient malheureusement péris... Nous ne pouvions rester plus longtemps sur nos terres.
J'ai beau avoir tout le mépris du monde mais de savoir que je vais quitter la terre qui m'a fait grandir me chagriner un peu.

Après que le meneur eu donner le signal de départ, plusieurs chats commencèrent à partir, de mon côtés j’épaulais les anciens à aller dans le centre du groupe.
Je repris mon paquet d'herbes et partit au centre en aidant les plus faible à marcher sans que la maladie ne l'affecte plus.

Voilà c'était décider, nous partons sur le champs, je ferma les yeux et pria nos ancêtres de jadis de nous guider vers le meilleur pour les Troupes de trouver une terre propice où nous pourrions vivre du temps que notre ''foyer'' redevienne comme avant.
En regardant les malades, quelques uns n'allaient sûrement pas passer la nuit et encore moins le peu de trajet à faire. Mais c'était ainsi, la survie nous poussent parfois à faire des choix crucials. Sur le chemin beaucoup mourront et le deuil ne serrait fait que quand nous arrivons en terre ''sainte
''
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 Sam 26 Sep 2015 - 18:27

J'écoutais attentivement tout le long de l'assemblée. Tout les chats du territoire étaient réunis ici, et après que mon meneur, Lyrielle ai pris la parole, de nombreux avis fusèrent. Certains soutenaient plus ou moins l'idée de partir d'ici. D'autres étaient catégoriques sur l'avenir des troupes si nous partions. D'après moi il était grand temps de quitter notre territoire. Tout simplement parce que nos ressources seraient bientôt inexistantes, et donc plus aucunes trace de vie possible. Bien que nous soyons tous très attaché à notre territoire depuis des siècles, il fallait partir, j'en étais certaine. Il est vrai que quelques uns d'entre nous ne résisteraient pas au voyage, car il y a déjà beaucoup de malades à transporter, mais je ferais tout mon possible pour que ce nombre reste moindre et que nous voyageons dans les meilleures conditions possibles. De toutes façons, rester serait condamner les troupes, alors autant tenter nos chances ailleurs!

Finalement Lycielle donne le départ, nous le suivons tous. Je vois toute la foule de félins serpenter sur le début de notre périple. Chats embrumés et inondés se mélangent. Je n'aurais jamais cru penser cela possible. Mais nous sommes dans une situation critique et l'entraide des deux troupes est capitale. Je décide de me positionner à quelques queues de renard de mon meneur, au cas où il aurait besoin de moi pour l'épauler.
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 Sam 26 Sep 2015 - 19:11
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Ils sont tous aussi stupides les uns que les autres. La solution est là devant leur truffe et ils continuent à débattre. La femelle soupira, préférant rester en dehors du débat. Elle secoua son pelage humide et commença sa toilette, sourde aux réprimandes de chaque chat de chaque Troupe à côté d’elle. Un matou tigré la bouscula, sûrement pour avancer d’un rang, et elle lui répondit d’un grognement furieux. Voilà. Tout ce qu’elle ne voulait pas arrivait en ce jour terrible. Elle avait l’air faible. Delwyn couronnée de roses était faible. Ses côtes s’entrevoyaient légèrement sous son pelage hirsute blanc, presque gris à cause des intempéries récentes, et tigré. Elle avait essentiellement les oreilles rabattues sur son crâne, ses yeux semblaient aveugles. Ce qu’elle était avant n’était plus. Elle se maudissait. A présent, elle n’était qu’une pauvre reine affamée qui avait perdu son ancienne splendeur. Une reine au cœur douloureux. Roc lui manquait terriblement et elle ne le reverrait plus avant longtemps si toutes les Troupes se mettaient en quête d’un nouveau territoire.

La clameur des Chefs résonna dans la combe et quelques chats se mirent en route. Le départ avait commencé. Delwyn se releva péniblement puis suivit les autres, son ventre rond se dodelinant au rythme de ses pas. Sa respiration était rauque, l’effort était dur. Tiendrait-elle jusqu’au bout ? Elle-même n’en était pas certaine et elle se maudit de le penser.

La guérisseuse de la Troupe Inondée, Phoenix mourant à l’Aube, s’avança vers elle mais Delwyn la repoussa en barrant son chemin de la queue. Delwyn repensa à ses devoirs d’Escogriffe. Depuis qu’elle était pleine, elle n’avait que rarement tué ou volé des Chasseurs ou des solitaires. Ses crocs se languissaient de la chair de chaque chat autour d’elle. Qu’elle aurait voulu se défouler sur l’un d’eux pour prouver qu’elle n’était pas une pauvre reine à pleurer. Elle passa sa langue sur ses babines, imaginant cet objectif inatteignable. Elle ne pourrait plus assouvir ses désirs de meurtres avant longtemps. Ce voyage ne sera pas si amusant qu’elle ne l’aurait pensé.

« Nous fuyons comme des proies », murmura-t-elle, consciente que d’autres chats autour l’avait sûrement entendu.

Un matou la dévisagea mais elle l’ignora, trop concentrée sur ses pas. Ses pattes tremblaient mais elle ne le laissait pas paraître. Elle voulait continuer et que les autres ne la prennent pas en pitié. Et elle continuera à marcher.

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 Dim 27 Sep 2015 - 15:14
Le doute ? C'est sans doute de la peur distillée !


C'était un jour gris et sombre, où la pluie tombait sans relâche dans un bruit d'outre-tombe. Sinistre, ôtant tout espoir, et par dessus tout merveilleusement accordée à l'ambiance... festive qui régnait dans le camp de la Troupe Embrumée.
Depuis maintenant plusieurs semaines, les bipèdes empoisonnaient leurs terres en même temps de leur empoisonner la vie. Le gibier, l'eau, leur territoire au grand complet : rien n'échappait à ces vils personnages sans poils, qui se promenaient comme rasés parmi leurs terres. Depuis qu'il s'était enhardi, les chats tombaient malades : par les proies, par l'eau, par le contact avec les autres. Le museau clos et les yeux obstinément ouverts sur la misère qui s'abattait sur eux, Seleth ne changeait pas ses habitudes : il soignait les malades, les conseillait à demi-mot de faire attention à l'eau et la nourriture et de ne pas s'approcher des malades, et voyait arriver de plus en plus de félins souffrants. Ça ne l'étonnait pourtant guère. Il ne s'était jamais particulièrement entendu avec ses camarades, qui ne portaient que peu d'estime à un félin tel que lui, qui ne savait ni se battre ni chasser, et qui par dessus-tout ouvrait si peu la gueule. Quant à lui, il ne portait attention qu'à peu de gens, et ceux qui ne suivaient pas ses conseils avisés en faisait rarement partie. D'ailleurs, s'ils avaient fait partie de ses rares proches, il les aurait forcé à l'écouter, de quelques mots tranchés, d'un regard clair et décidé.
Cependant, bien qu'il ne prêta attention à ceux qui l'entouraient que s'ils faisaient preuve d'une sévère ténacité, Seleth savait qu'ils ne tiendraient pas éternellement ainsi. Des deux troupes ennemies, c'étaient eux qui se portaient le mieux, mais ça ne signifiait rien. L'automne débutait, et s'ils restaient ici, ils ne passeraient pas l'hiver, c'était une certitude.
Le jeune botaniste n'avait pas d'attachement particulier à cet endroit où aucune véritable famille ne l'avait jamais accueilli, si ce n'est son oncle Wellan, qui faisait d'ailleurs partie des rares malades. Et c'était peut-être bien la seule chose qui le gênait, comme un léger tiraillement au niveau du cœur à voir celui qui l'avait ramené ici dans un état aussi pitoyable. Seleth n'aurait pas appelé ça de la tristesse, par fierté ou par peur de ne pas être aussi insensible qu'il voulait bien le croire.
Mais ce n'était pas ce qui importait. Sentiments ou indifférence, colère ou besoin de vengeance, peine ou tristesse... Les temps étaient durs, et de tels questions n'y avaient pas leur place. La seule qui importait était la suivante : rester ou partir ?

Leur chef avait tranché, et bientôt une réunion se tenait au Saule des Averses, cet arbre autour duquel se réunissait les botanistes. Le lieu idéal pour une discussion cordiale, à défaut d'être amicale. Et sur les pas de Lyrielle, chaque félin de la troupe avançait vers le lieu de rendez-vous. La plupart marchait tête basse, le cœur et les pattes lourds. Il pleuvait encore aujourd'hui, et même Seleth qui n'était pourtant pas un chat optimiste et joyeux aurait tout donné pour un mince rayon de soleil, une petite chaleur qui aurait réconforté ses camarades, qui semblaient prêts à mourir sur place. Les malades dont il était entouré, afin de les soutenir et de les encourager, -lui, encourager les gens. Où allait le monde...- peinaient à mettre une patte devant l'autre. Et les deux soigneurs qui distribuaient des plantes revitalisantes aux feuilles noircies semblaient défaits par ce spectacle. Et il les comprenait. Même lui, qui se tenait toujours à distance de cette troupe ressentait de la peine pour ces chatons et ces novices qui avaient les premiers été empoisonnés, cibles plus facile pour les toxines assassines.
Lorsqu'ils atteignirent finalement leur destination, la troupe adverse les y attendait déjà. Seleth jeta un mince coup d’œil à Kowei, l'un des seuls chats qu'il considérait comme une potentielle "amie", bien que ce terme lui déplut. Mais il ne resta pas longtemps fixée sur la botaniste, et retourna bien vite s'occuper de ses malades, certains s'étant écroulés au sol sitôt arrivé à destination. Et alors qu'il évoluait au milieu des félins souffrants avec les soigneurs, le débat commença.

<< Chats des Troupes. Les Bipèdes ont intoxiqué les territoires et bon nombre d'entre nous sont malades. Nous ne pouvons pas rester. Nous irons par la forêt trouver un territoire accueillant. Rassurez-vous, c'est provisoire. Le temps que tout redevienne comme avant. Nous partons maintenant si vous êtes prêts. >> annonça Lyrielle. Certains ripostèrent, d'autres allèrent dans son sens... Seleth n'avait que faire de ce débat, et il ne l'écoutait que d'une oreille distraite.

'' C'est bien beau de quitter nos terres mais, vous avez penser aux malades ? Nous avons des chasseurs beaucoup trop faible pour marcher, nous avons dût les trainés de force! Vous n'avez peu être pas beaucoup de chasseurs infectés mais nous, nous sommes submergés ! ''

C'était la soigneuse adverse qui avait parlé. Et bien que ses propos ne soient pas dénués de sens, Seleth ne pouvait pas les approuver.

- Je suis d'accord, rugit bien fort Rune, comme pour lui montrer son soutient, nous avons certes perdu un accès à l'eau et à une partie de notre nourriture, mais quand sera-t-il si nous partons définitivement ? Nous ne perdrons pas que des souris et un peu d'eau, nous perdrons nos maisons, notre territoire et sans aucun doute des personnes qui nous sont cher par manque de remèdes et de nourriture. Sommes-nous réellement près à faire un tel sacrifice en sachant notre avenir incertain ? Ne pouvons-nous pas trouver un autre moyen pour nous en sortir ?

Un silence s'installa : Seleth secoua doucement la tête. Nul n'avait raison ni tort et chaque argument était valable quoique certain moins logiques ou d'autres encore plus naïfs. Mais lui n'était pas de leur avis.

« De toute évidence, si nous partons, beaucoup d’entre nous vont mourir. » lança à son tour Zâan, certainement à la surprise de certains. Il ne paraissait pas réellement en état de parler. D’ailleurs, peut-être même qu’il ne conversait pas assez fort, et que certains ne pouvaient même pas l’entendre, ou comprendre ses paroles. « Mais si nous restons, beaucoup d’entre nous, aussi, vont mourir. Et si certains sont, en ce moment présent, encore en bonne santé, rester ici ne les aidera pas à le rester… »

Seleth acquiesça tout doucement, promenant son regard sur les malades, sans même entrouvrir la gueule. Il se pencha pour aider un chaton tombé au sol à se relever et sans donner son avis à haute voix, envoya pourtant un regard déterminé au novice de la troupe adverse. Il venait de résumer à merveille leur situation.

— La Nature pense que nous devons partir. Nous serons plus à l'abri qu'ici. Nous prendrons le temps qu'il nous faudra, mais si nous restons, nous finirons par tous tomber malade. Et tous mourrons. Je ne laisserai mourir aucun chaton. Aucun ancien. Nous sommes forts. Nous pouvons parvenir à un territoire accueillant, sans que personne ne meure.

Et Kowei parla. Instantanément soutenu par un félin qu'il ne connaissait pas et dont il ne retint pas les paroles. Invoquant la Nature dans ses mots, la Botaniste mettait fin à toutes les hésitations que les troupeux pouvaient avoir. Il n'y avait que deux solutions au fond : partir ou mourir.

— Je suis d'accord avec Kowei. Avec cette eau empoisonnée, nous allons finir par courir à notre perte. D'ailleurs, nous pouvons aussi mourir de soif. Chats des Troupes. Nous partons maintenant, nous irons lentement. Les reines, chatons, anciens et malades au centre, les Chasseurs sur les bords. Je serai en tête. Suivez moi, je vous mènerai quelque part.

Alors ils partiraient. Car au fond, personne ne veut mourir. Ni les fous, ni les suicidaires : ce sont simplement des gens ayant perdu toute envie de vivre et dépourvu d'instincts de survie. Mais si un jour on leur offrait une seconde chance, une de ne pas mourir... Combien choisiraient de mourir une seconde fois ? Si peu...
Alors ils marchèrent. Des jours, des nuits... Ils virent moult paysages dont personne ne s'émerveilla, chassèrent des proies sans ressentir de joie, virent tomber des camarades sans plus ressentir de peine qu'un simple serrement de cœur, leurs nerfs atrophiés par la longue nuit. Et finalement ils arrivèrent, à ce qui leur semblait une terre d'Éden. Sans empoisonnement, sans plantes noircies, sans gibier malade... Ici ils sauraient passer l'hiver, panser leurs blessures et aider leurs camarades endeuillés. C'était un nouveau départ... Et Seleth savait qu'il ne remettrait pas longtemps avant de redevenir ce botaniste désagréable que l'on ne voulait qu'éviter, et il savait que ses camarades auraient vite oublié celui qui les soutenait avec ses épaules frêles et les empêchait de tomber. Ainsi allait le monde, dont il n'était qu'un rouage, pas meilleur ni pire qu'un autre.

— Chats des Troupes ! Nous voici arrivés dans une forêt qui regorge de gibier. Nous nous arrêterons ici pour l’instant, avant de pouvoir rentrer chez nous.

Pour l'instant... Seleth doutait. Personne ne savait quand est-ce qu'ils pourraient rentrer chez eux. Pas même leur chef. Pas même la nature.
Ce n'était que le début.
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 Dim 27 Sep 2015 - 18:27

Novice depuis peu, je m'étais faite aussi discrète que possible durant l'Assemblée. J'avais perçu la tension chez tous, la peur et le doute. Nous étions tous effrayés de devoir quitter le territoire qui nous avait vu naître, grandir, mourir. Et au fond, nous sachions qu'il était temps de partir, nous avions vu bien trop de nos proches périr. Pourtant, l'incertitude nous habitait tous. Le voyage serait long, difficile. Si certains étaient morts ici à cause de l'empoisonnement, d'autres suivraient à cause de la dureté du trajet. Combien de nos camarades devraient perdre la vie encore pour garantir la survie des autres ? Et si moi, je mourrais ? Je n'avais pas peur de mourir. Après tout, tout le monde la rencontrerait un jour, la mort. Si tel était mon destin, je l'accepterais. Mais lorsque mon regard avait glissé vers Mbugi, un sentiment de culpabilité m'avait envahi. Si je disparaissais, je le laisserais seul. Non, il avait Koï, mais ce n'était pas la même chose. Je me sentais liée à ce chat qui repoussait bien d'entre mes semblables. Si je mourrais, je ne pourrais plus l'épauler. Et si c'était lui, qui mourrait ? Je ne savais pas comment je réagirais, et je n'étais pas sûre de vouloir le découvrir.

Pour le moment, tous les chats avaient commencé à se masser comme Lyrielle venait de l'indiquer. Nous laissions passer les reines et leurs chatons, tandis que les Chasseurs prenaient place à l'extérieur. Perdue dans les mouvements désordonnés, je ne vis plus Mbugi. Et lorsque mon champ de vision se fit plus clair, il avait disparu de son emplacement. Résignée à le retrouver, je pris place à mon tour dans le mêlée de chats effrayés et affaiblis et tentai de calmer ma respiration.
Mon coeur battait à tout rompre, j'avais l'impression qu'il était prêt à sortir de mon corps. J'essayai alors de trouver mon mentor, Mandoï, mais je ne parvins pas à distinguer son pelage.

Et lorsque tout le monde eut trouvé sa place, le groupe se mit en marche. En direction d'un nouveau territoire, pour notre survie.
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 Mer 30 Sep 2015 - 21:14
Ainsi, le débat continua, les arguments fusaient, certains souhaitaient rester dans les territoires qui leur étaient chers, d’autres préférait partir loin d’ici, pour que la situation – peut-être – devienne meilleure. Zâan écoutait à peine les discussions, et ne pouvait saisir qu’un, ou deux mots importants de celles-ci, leur donnant rapidement et sans réfléchir tout leur sens. Le novice ne remarqua pas non plus les deux chats de la troupe adversaires s’éloigner, dont l’un des deux qu’il avait bien croisé, sur le territoire de sa troupe, quelques lunes plus tôt… Mais tout ça l’importait peu, il attendait surtout le départ, ou un ordre contraire, et se forçait à lever la tête en direction de Lyrielle, pour attendre une seule chose : une décision du meneur.

Celle-ci vint rapidement ; ils allaient partir, en direction de cet éclair, tombé quelques instants plus tôt, plus loin, vers l’inconnu. Alors, comme de nombreux félins, Zâan se leva avec difficultés, pour suivre la masse unie que formaient les troupes, pour la première fois depuis leur existence. Mais sera-t-elle la dernière ? Seul l’avenir le leur dira… La maladie avait bien affaibli le novice, la marche était pour lui périlleuse, et passer une patte devant l’autre devenait une épreuve pour lui. Plus d’une fois, il chuta, à chaque fois, on l’aida à se relever, l’épaulant parfois pour qu’il continue à avancer. Le jeune chat blanc ne savait qui l’aidait, peut-être parfois l’un de ses compagnons, peut-être l’un des félins de la Troupe Embrumée. Quoiqu’il en était, ils avaient tous, d’un pas certes lent et hésitant pour certains, vers leur destination inconnue, qui sûrement pourra les aider à vivre et survivre…
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 Sam 3 Oct 2015 - 16:51
EVENT



Des jours que nous marchons. Nous avons certes perdu quelques membres, dans la forêt les proies sont bien présentes et permettent de nous nourrir convenablement. Et puis, les plantes aussi poussent ici. Je m’efforce de protéger les deux Troupes, même si en temps réel j’aurais pu laisser mourir les membres adverses, je n’en ai pas le droit. J’ai des devoirs, et je m’y tiens, même si cela ne me ravit pas vraiment. Le premier jour, a été le plus difficile, avec les malades, et nous avons, Volcan et moi, dû faire une organisation pour préserver tout le monde des dangers présents en territoire inconnu, et de la faim.

Notre pire ennemi ici était la faim, car nous ne savions pas où trouver la nourriture. Les groupes de Chasseurs se relayaient, et au bout de quelques jours c’est presque devenu la routine. Enfin, pour dire, peu à peu les malades ont guéri, certains sont morts, et tous ensemble nous avons réussi à sauver les Troupes. Je sais que certains ne le voient pas comme ça, mais après tout peu m’importe. C’est moi qui les ai tous sauvés, quoi qu’ils disent, on serait tous morts si on était resté. Maintenant nous allons survivre. Alors, devant ce nouveau territoire, une forêt verdoyante, une forêt de pins, et conifères, giboyeuse, j’annoncerai la décision finale.

On a délibéré toute la nuit avec Volcan. Ici, il n’y a rien, pas un seul prédateur depuis qu’on est arrivé. Alors d’une décision commune, nous avons décidé que c’est ici que nous nous installerons pour quelques temps, avant de pouvoir rentrer chez nous. Donc, le soleil se lève, il ne fait pas trop froid. Les deux Troupes ne dorment pas ensemble, il y a comme une limite imaginaire entre nous, qui perdure malgré les jours passés ensemble. Nous ne sommes plus autant sur nos gardes qu’au début, mais la méfiance règne, nous sommes et resterons à jamais ennemis, même si pour un temps nous devons nous allier.

Je grimpe sur le tronc d’un arbre pour me hisser sur une branche. Mon pelage roux est resplendissant à la lumière. Mes poils sont lisses, j’ai l’air mieux nourri qu’en partant, comme tout le monde. Ici ce sera parfait. Je prends une inspiration, et certaines têtes sont déjà tournées vers moi, tandis que d’autres félins s’approchent. Lorsque je pousse le cri de ralliement, ceux qui n’étaient pas déjà là se hâtent de venir au pied du grand arbre. J’échange un regard avec Volcan, et c’est moi qui me lance. C’est à moi qu’on va encore lancer des pics ou féliciter, mais je ne suis pas là pour ça. Je les protège et c’est tout.

— Chats des Troupes ! Nous voici arrivés dans une forêt qui regorge de gibier. Nous nous arrêterons ici pour l’instant, avant de pouvoir rentrer chez nous.

D’une voix forte afin de couvrir les quelques miaulements et chuchotements qui se propagent, j’annonce donc notre volonté de rester, de nous installer ici. La plupart sont surpris par cette annonce. Les autres, semblent s’en être doutés, et finalement les murmures se transforment en miaulements, et je bondis. Notre voyage s’achève ici. Mais ce n’était qu’une première partie, car il reste encore tant à faire, avant de pouvoir revoir nos camps bien-aimés…

HRP : ICI S'ACHÈVE LA PREMIÈRE PARTIE DE L'EVENT 8D
Pour la suite, rendez-vous ICI (click)

Codage By Saphy
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 Dim 4 Oct 2015 - 18:34
|| AVEC L'AUTORISATION DE KAYL, JE POSTE UN PEU EN RETARD ||

«Errant dans les profondeurs d'une noirceur sans fin,
Je retrouve en mon âme les traces de mon ancien destin,
Et en marchant en direction de ce dernier,
Je ne suis pas sûre de pouvoir me retourner,
Une nouvelle fois pour achever,
Le long voyage déjà commencé. » 

Mon regard se posait ici et là, dans les moindres détails du camp dans lequel j'avais passé toutes mes journées depuis bien des lunes. J'avais bien grandi, j'avais bien vieilli depuis le temps. J'avais vingt-sept lunes au tout début. Au début de ma vie dans les Troupes, quand j'avais ouvert les yeux sur les terres de la Troupe Inondée, sans rien savoir, sans rien connaître, tellement incertaine et timide, comment aurais-je seulement pu songer que j'aurais pris la place de la chatte qui m'avait permise de survivre? J'étais devenue meneuse de cette Troupe, j'avais gagné en assurance, j'avais appris à connaître le territoire, les proies, j'avais tout appris et maintenant, on devait partir. J'étais là, dans le camp, et je savais qu'on devait partir. Que c'était inévitable, mais je ne voulais pas partir. Pourquoi l'aurais-je voulu quand tout ce que j'avais se trouvait dans les moindres détails des fissures de la terre, dans les petits ruisseaux s'incrustant, dans la pile de gibier inexistante désormais? Je ne voulais pas partir, mais je voyais les chats perdre la vie peu à peu. Je ne connais rien d'autre que ma Troupe, que les terres, et j'ai trouvé ici mon salut. Et j'entendais les gouttelettes d'eau tomber doucement. L'eau contaminée par les Bipèdes causait tant de tords, tant de dommages, mais je ne voulais toujours pas partir. Sauf que ma Troupe se détériorait de plus en plus, et bientôt, je savais que je n'allais plus en avoir. Avais-je seulement le choix? Non. On disait toujours qu'on avait le choix, toujours le choix, mais dans certaines situations, il n'y a pas de choix. Cette fois, je n'avais aucun choix, plutôt qu'une solution : partir. Partir ou mourir. Sauf que ce n'était pas un choix, personne ne voulait réellement mourir. Enfin, pas tant que ça. Je ne voulais pas partir. Mon cœur se déchirait en deux à l'idée de partir, je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas, mais je ne pouvais pas rester ici et voir les chats mourir sous mes yeux, sachant que peut-être quelque part, un peu plus loin, une terre nous permettrait de vivre mieux. Et puis, il me semblait que je devais partir. C'était peut-être ridicule, mais quelque chose quelque part m'appelait, m'attirait, je devais laisser les terres connues, où je me sentais en sécurité, pour m'en aller quelque part ailleurs, pour ne pas laisser tout ça empirer. Je m'étirai, sortis de ma tanière, sans flambeau, et je me dirigeai d'un pas sûr et rapide vers la tanière de Kowei et de sa novice, Montagne. Mes yeux étaient sombres. Les chasseurs me regardaient passer, une expression soucieuse sur leurs visages, ils comprenaient que la situation était grave, urgente. Et j'entrai sans penser à m'annoncer. Il n'y avait pas de temps à perdre et surtout, je ne voulais pas prendre le temps de changer d'avis.

« Je désire que tu ailles voir la troupe adverse et leur dise que j'ai décidé de partir. » 

Une phrase tellement simple à prononcer et pourtant, j'eus le sentiment de fondre en larmes à chaque moment, chaque mot prononcé. Je ne me sentais pas bien, plutôt nauséeuse, plutôt faible. Je n'avais mangé qu'une bouchée d'une proie qui ne m'avait pas semblé contaminée, et la faim me creusait le ventre, mais je n'avais pas le temps de m'en soucier. La pluie tombait. Était-elle acide? Je me le demandais. Si les Bipèdes étaient à même de contaminer toute l'eau de nos terres, peut-être étaient-ils en mesure de contaminer la pluie. J'espérais ardemment que non. Je voyais les chatons se traîner, je voyais les chasseurs faibles et tenir à peine sur leurs pattes. Et mon visage n'était rien d'autre que le masque d'assurance que je m'étais formée après toutes ces lunes passées dans la Troupe Inondée. Ils ne devaient pas savoir que si ça ne tenait qu'à moi, je ne serais pas partie, je serais restée ici, quitte à mourir en agonisant. Ils ne devaient pas savoir que je n'étais pas sûre de moi, que j'étais si remplie d'inquiétudes et que je craignais avoir déçue la Terre et l'Eau. Ils ne devaient pas savoir que mes pattes ne me portaient presque plus, que je n'étais pas en meilleure forme qu'eux, ils ne devaient pas être à même de se demander si j'étais encore capable de diriger la Troupe, non. Alors je devais faire mine d'être forte, d'être sûre de moi et déterminée, ce que je n'étais pas. Je me raclai la gorge et je me hissais un peu en hauteur. Je laissais tombée les cérémonies pour annoncer les nouvelles, je faisais ce qui me passait par la tête pour gagner du temps.

«Que toute la Troupe m'écoute! » Je pris une pause. « Je n'ai pas eu à réfléchir plus longtemps encore que ce matin, j'ai déjà envoyé Kowei avertir la Troupe adverse de ma décision. » Je pris une autre pause, laissant les murmures se taire. Qu'on avertisse la Troupe adverse, ce n'était jamais bien pris. « Nous partons. Nous partons dans l'espoir de trouver des terres pouvant nous permettre de survivre en attendant de pouvoir revenir. » Si nous revenons un jour… « On doit immédiatement se rendre sous le Saule des Averses. Là, on attendre la Troupe Embrumée. Lyrielle donnera sa réponse, mais nous, nous partons. »

C'était fait. On devait partir. On quittait le camp. On devait s'en aller. Je ne voulais pas. Mais on devait. Alors, et malgré la déchirure à l'intérieur de moi, je les menai dans ce lieu de rencontre, en attendant l'autre Troupe, espérant faire la bonne décision, le visage fermé, mais toujours doux, toujours avec cette assurance. Je devais être forte pour ma Troupe, je ne devais pas faiblir. Elle avait inévitablement besoin de moi. Et nous étions finalement rendu au Saule des Averses, ne restait désormais plus qu'à attendre que le meneur adverse arrive et je craignais qu'il ne suive pas, mais surtout, je craignais de prendre la mauvaise décision. Je n'avais rien de la part de la Terre et de l'Eau et j'étais de plus en plus nerveuse au fur et à mesure que les minutes passaient. Je ne savais pas pourquoi, mais c'était ainsi. Et le soulagement m'envahit quand je le vis. Restait plus qu'à entendre sa décision qui, je le sentais, serait la même que la mienne. Il n'était pas stupide, Lyrielle. Nous allions devoir nous unir et pourtant, jamais la Troupe Embrumée n'allait apprendre que nous perdions des chats à une vitesse effrayante. Nous vivions dans l'eau, dans les marécages, et nous ne pouvions presque plus aller dans nos territoires, avec cette eau contaminée. Sauf qu'ils ne le sauront jamais. Nous demeurions réservés. Ils n'avaient pas à le savoir. Je demeurais la meneuse de la Troupe Inondée, je demeurais celle qui devait assurer leur sécurité, même si cela devait faire que je cachais des informations auprès des autres. C'est ce que j'ai toujours fait d'ailleurs. Sauf auprès de Renian. Cette novice de la Troupe adverse que j'ai toujours apprécié. Il parla. Il dit ce que j'avais dit et poursuivit en donnant le chemin. Je me sentis d'autant plus rassurée : il était du même accord que moi. Et maintenant, ce n'était plus qu'une alliance entre les deux Troupes, une alliance contre la mort, une alliance à la recherche de la vie. Et les chats de ma Troupe réagirent violemment. Certains parlaient des malades, d'autres de l'impossibilité de rester et moi, je restais là, silencieuse. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Je ne voulais déjà pas de base partir, pourquoi s'arrangeaient-ils de rendre les choses encore plus difficile que cela ne l'était pour moi? Je ne tentais pas de les calmer, je n'en avais pas la force et mon visage se ferma dans une expression froide et insondable, perdant sa douceur d'origine, je n'écoutais plus, je n'entendais plus. Il n'y avait plus que la voix cassée de l'Eau qui me suppliait et la voix inquiète de la Terre qui en rajoutait. Volcan explosant sous les Braises. J'ai toujours aimé mon nom. J'ai toujours été attachée au mot Volcan sans savoir pourquoi et pourtant, en ce moment, je me sentais comme un volcan, qui allait exploser, mais pas sous les braises, au-dessus. Or, je me murais dans ce silence, je n'entendais plus les chats de ma Troupe, je ne voyais pas l'irritation du meneur de l'autre Troupe, non. Je ne voyais rien. Je ne voulais rien voir, rien entendre, rien ressentir. Je ne voulais plus ressentir cette indécision, je ne voulais rien ressentir, rien d'autre que l'absence de sentiments. Et puis finalement, il donne le départ. Bien heureusement, je n'aurais rien fait. Je n'avais plus aucune force, même si je faisais mine que si, je n'avais plus aucune force, alors heureusement qu'il avait pris les choses en main pour le moment. J'allais me rattraper, oui, mais pas maintenant. Non… plus tard, durant le chemin. Ce long chemin. Ce pénible chemin qui commençait désormais et les nuits s'enchaînaient. Les rêves étranges aussi, les sensations d'avancer là où je connaissais le chemin et je ne m'avançais pas trop non plus, je ne voulais pas trop m'avancer pour ne pas devoir répondre à des questions. Et maintenant, on était arrivé. On avait perdu des chats, mais nous étions pour la plupart plus en forme qu'au départ.

Il y avait ici quelque chose que je connaissais, il y avait ici des effluves m'étant familières et pourtant, je ne me souvenais pas être déjà venue dans les parages, je ne me souvenais que des territoires des Troupes. Moi qui craignais partir, moi qui ne me sentais pas bien loin de mes terres, ici, quelque chose m'attirait. Un sentiment d'appartenance tiraillait mes entrailles et je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je n'avais soudainement plus envie de m'en aller retrouver mes terres. Je ne comprenais pas, et je savais que j'aimerais avoir des indications, mais elles semblaient pas vouloir venir.

Et cette nuit-là, on discutait, à l'orée de la forêt que je semblais connaître, mais je n'en montrais rien. Elle me disait plus que quelque chose. Je savais qu'en fonçant dedans, je ne me perdrais pas. J'avançais des arguments auprès du meneur de l'autre Troupe sans trop m'avancer pour ne pas intriguer, mais je savais. Je savais qu'il y avait une rivière quelque part, des gorges et une chute, et que les poissons étaient là toutes les saisons, pouvant nourrir toute une Troupe. Je savais qu'à la saison des neiges, les proies terrestres se cachaient et que le gibier venait à terriblement manquer, mais qu'on pouvait parvenir à les dénicher, sauf que certains devaient se coucher le ventre vide parfois. Je savais que les plantes se trouvaient dans des chemins plutôt humides et parfois, dans des endroits plutôt arides. Je savais qu'il y avait un marécage non loin de là dans lequel on trouvait des crapauds, des proies que l'on trouvait dans mes terres à moi. Je savais ça et j'étais bien loin de comprendre comment, pourquoi j'en étais certaine. Et pourtant, un sentiment m'envahit quand, le lendemain, Lyrielle annonça officiellement qu'on allait rester. Aucun prédateur, on n'avait vu aucun prédateur et pourtant, je savais qu'il y en avait. Des prédateurs faisant peurs, certains ayant un pelage roux, glapissant des mots que l'on ne comprenait pas, mais dans lesquels on percevait inévitablement la menace…

[…]

...et les autres ayant une haleine encore pire que celle des roux. Je m'étirais longuement. Je ne comprenais pas tout ça et sans doute que je ne devais pas comprendre tout de suite, peut-être était-ce même un test, mais je ne croyais pas que cela le soit. J'avais plutôt le sentiment qu'ici, la Terre et l'Eau n'était pas les ancêtres, qu'ici, une puissance différente était les ancêtres des chats qui vivaient, que le ciel était plutôt le veilleur, à la place de la Terre et de l'Eau. J'avais le sentiment que tout différait de l'endroit d'où on venait et que cette différence, et bien, elle faisait partie de moi, et je ne comprenais pas totalement. Peut-être que je ne devais pas comprendre, mais j'aurais bien aimé pouvoir comprendre. On était là maintenant. Je voulais rester maintenant.

Et pour la première fois,
J'entendis une voix claire et distincte qui détona dans mon esprit,
Voix que j'entendis, moi seulement,
« Tu es de retour maman? »
Vais-je repartir?

Parce qu'à présent, je pense savoir d'où je viens. Parce qu'à présent, il me semble retrouver l'endroit d'où je provenais à mon arrivée des Troupes, parce que maintenant, je pense qu'ici était ma vie, mes problèmes, et qu'ici j'étais. Étais-je prête à tout retrouver? Ou n'étais-je tout simplement pas prête à tout reperdre le jour où je retournerais dans mes Troupes? Je m'appelais désormais Volcan explosant sous les Braises. J'étais meneuse de la Troupe Inondée. Mais qu'étais-je réellement? Je n'en savais absolument rien, peut-être n'étais-je rien d'autre. Je n'étais plus sûre de rien, mais ça ne se voyait pas.

Je ne partirais pas tout de suite.
Ça, c'était sûr.

« Ne me dîtes pas que je ne peux pas rester,
Ne serait-ce que le temps de comprendre,
Ne serait-ce que le temps d'apprendre,
Que j'étais auparavant aimée.

Ne me dîtes pas que je dois m'en aller,
Partir alors que je viens d'arriver,
Ne me dîtes pas que je ne peux demeurer,
Là où était ma vie à son apogée. » 
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