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Que fais-tu là ? || ft. Luny

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 Lun 18 Juil 2016 - 17:49

 
 
 
QUE FAIS-TU LÀ ?


  Seleth arracha la plante d'un coup de dent et la jeta au sol, avec le paquet qui commençait doucement à se former. Il agita distraitement les moustaches, écoeuré par le goût désagréable qui se répandait dans sa gueule. Il aurait donné pas mal de chose pour être ailleurs, plutôt qu'ici à ramasser ces plantes. Dites plantes, indispensables à la cicatrisation, mais qui faisaient partie des plus désagréables à récupérer, à cause de leur goût horrible lorsqu'elles n'étaient pas broyées. Une véritable corvée que Nephtys n'avait eu aucun scrupule à lui refiler. Soit disant parce que c'était trop souvent Rey qui s'en chargeait. C'est son boulot justement. songea t-il, grognon, tout en continuant à arracher les terribles herbes de ses crocs pointus. Lorsque le tas amassé à ses pattes lui parut assez conséquent, il s'empara de son petit paquet et laissa derrière lui ce maudit plan pour retourner au camp, ne songeant qu'à se rincer au plus vite la bouche de ce goût horrible.

Il rentra jusque dans leur tanière en trotinnant, et rangea les remèdes à l'endroit que Nephtys lui indiqua, pressé. Sitôt qu'elle lui donna sa bénédiction, le novice tricolore s'échappa de leur tanière pour aller se laver les pattes et la gueule au cours d'eau le plus proche. Ce goût était vraiment écoeurant... Ses camarade étaient bien chanceux que les Guérisseurs broient la plante avant de leur nourrir. D'un autre côté, si il ne le faisait pas, plus personne ne voudrait se faire soigner... Et bien qu'il aurait été tenté de dire que ce n'était pas son problème, ce n'était pas vrai. Il était Botaniste, et en tant que tel, il devait soigner ses camarades. Son rôle ne se limitait pas à recevoir des visions.
Seleth s'ébroua vivement après s'être débarassé de cette aigreur qui traînait, pour décharger son pelage de l'eau qui s'y était déposé. Il leva les yeux pour observer un instant les environs, encore songeur, puis fit demi-tour pour retourner au camp. Il n'avait pas le temps de traîner, Nephtys allait sûrement lui donner autre chose à faire...

Dans le camp, la même agitation continuelle et habituelle régnait, les chatons faisant la vie à leur mère, les novices collés à leur mentor, les chasseurs pressés de partir en patrouille. C'était ainsi que la vie se déroulait ici, et ce depuis sa naissance. Les évènements inhabituels de la dernière saison n'était aujourd'hui plus qu'un souvenir, et chacun vaquait à ses occupations comme ils le faisaient déjà des lunes auparavant...
Peu intéresssé par ce quotidien traînant, Seleth se dirigea sans hésitation vers le Séquoia des Guérisseurs, pour rejoindre tant sa mentor que les deux autres qui l'avaient envoyé chercher ces plantes. Un bruissement dans les buissons entourant le séquoia l'alerta cependant et il dressa les oreilles en se stoppant net, cherchant la source de ce qui était déjà à ses yeux un vacarme autour de sa tanière. Un grattement plus sonore que les autres lui fit tourner la tête vers une bruyère touffue d'où s'échappait ce qui semblait être un félin au pelage noir, qui se tortillait au sol en tentant de se faire discret. Seleth fronça simplement le nez et recula de quelques pas pour s'asseoir face à celui qui se releverait un moment à l'autre, pressé de le faire déguerpir. En le scrutant avec attention, il finit par reconnaître Liwa, la "petite" invalide. Si invalide était le moment. Noire, de la taille d'une novice, et aveugle; elle refusait catégoriquement de quitter la tanière des Familles; et parlait aussi peu que lui selon les rumeurs. Une petite chose fragile dirait les rares qui n'étaient pas agacé par son attitude. Ce n'était cependant guère le problème de l'apprenti-Botaniste; qui attendit que la petite se redresse et lui fasse face pour lâcher sur un ton sec.

" Que fais-tu là ? "


Ces simples mots semblaient lui couter énormément, et il les avait lâché du bout des lèvres avec un agacement évident. Cependant, si il voulait s'assurer que l'intruse vide rapidement les lieux, mieux valait qu'il se montre clair, même si ça l'horripilait.
Liwa l'observait, interdite. Elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence avant de se redresser. L'avait-il surprise ? Il s'en moquait. Qu'elle fasse rapidement demi-tour et retourne se serrer contre sa mère. Il ne voulait même pas savoir comment elle avait pu se traîner ici malgré sa vue défaillante. Qu'elle parte, simplement, et ne mette pas le bazar ici.

 
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 Ven 9 Sep 2016 - 2:40

Feat someone


Begin the end

C'est étrange, de pouvoir voir les nuances du monde, chaque petit détail, même la poussière, et puis d'un coup, ne plus rien voir, pendant longtemps, plusieurs lunes et retrouver graduellement cette capacité. C'est perturbant également. Je suis figée devant un arbre. Ce n'est rien de plus qu'un vulgaire arbre au tronc brun, aux racines noueuses, et pourtant, je l'observe, le dévisage, comme si cet arbre était le secret de la vie et viendrait m'amener dans un autre monde, un monde de merveilles où on pouvait tout effacer et recommencer si les choses se passaient mal. Un paradis, en fait. Mais même en le grimpant, en atteignant la dernière branche, jamais je ne parviendrais à attendre cet endroit de rêve, cet endroit utopique qui me donnerait envie d'y passer le restant de mes jours. Des jours heureux auxquels j'aspire. Mais aspirer à quelque chose ne sert pas tellement puisqu'à chaque fois, c'est la vie qui décide du déroulement des événements et nous, on en reste complètement impuissant. Je m'ébroue et je regarde tout autour de moi. J'en reste muette de stupéfaction, mais ça ne se voit pas, je ne parle toujours pas. Quelques mots par-ci ou par-là, quelques mots sans sens pour les autres, mais avec toute une signification à mes yeux. Juste, quelques mots.
Jamais plus que quelques.
Jamais.
 
Je m'étire longuement, je bâille. Je ne sais pas quoi faire, je me sens intimidée par le monde qui m'entoure, c'était bien moins important quand les couleurs, les nuances, tout ça, je ne les voyais pas. Maintenant, je me sens surplombée par tout ce qui m'entoure et ça en est effrayant. Comment survivre dans un tel univers, où tout est plus grand que soi ? Je tremble légèrement, mais je me reprends bien assez vite. Il ne faut pas laisser voir aux autres mes émotions. C'est une faiblesse de laisser aux autres la possibilité de voir nos émotions. C'était une faille, permettre aux autres de pouvoir frapper là où ça faisait mal, mais... n'est-ce pas dans les faiblesses des chats que l'univers tirait ses couleurs et ses nuances, son mal et son bien ? N'est-ce pas dans cette palette d'une gamme incroyablement vaste de ressentiments qu'on pouvait se perdre avec toute la magie de la vie ? La faiblesse de l'amour, par exemple, vient souvent remettre en place les plus terribles cauchemars et tenir en place le ciel sur le point de s'effondrer sur une tête. Alors, pourquoi cacher ses émotions ? Par fierté. La fierté d'être comme les autres, aussi solide, d'être une féline qui ne tremble par pou un rien. Je ne veux pas être perçue comme la pauvre petite fragile, même si c'est bien ce que je suis au fond, ce n'est pas ce que je veux que l'on pense de moi et dans ce monde, l'artificiel, la surface, l'apparence, était davantage important que le fond, que l'intérieur, que les tréfonds de l'âme et les sentiers sinueux du cœur. Alors je me bats contre moi-même, je livre une bataille qui ne se situe non pas dans le monde, aux yeux de tous, mais en moi, secrètement. J'affronte l'instinct, je m'oppose à ce qui me permet de trembler d'effroi, j'entre en conflit avec ma nature propre pour ne pas qu'on puisse savoir à quel point retrouver la vue est, pour moi, une épreuve accablante. Mais... qui le sait ? Qui sait que je vois quand je ne fais que regarder tout autour de moi comme d'habitude, avec mes yeux expressifs qui l'ont toujours été, étrangement et contre toutes attentes ? Peu de chats, sans doute, peut-être même aucuns. Cela a-t-il seulement une quelconque important ? J'en doute. J'en douterais toujours.
 
Affirmation et doute.
Doute et incompréhension.
Plongée dans les ténèbres, souffrir, souffler.
Souffrance.
 
La souffrance d'un esprit torturé qui n'a de temps que la nuit. Une nuit éternelle, un jour qui ne se lève jamais. Cette douleur sourde qui n'apporte aucune répose, qu'un lot de questions sans la moindre consolation, plongeant inévitablement dans l'incompréhension. Je ne comprends rien au monde, je ne comprends rien aux autres, aux chats, quand bien même mon âme et mon corps ressentent les moindres travers de leurs émotions capricieuses et de leurs méfaits physiques. Quand bien même je peux les connaître mieux que tous, enfermée dans mon silence, je ne connais du monde que les ténèbres des Sans-Soleil. J'inspire, j'expire, je secoue la tête. Je m'enferme dans mes tourments, je ne dis rien, comme toujours, j'accumule. Personne ne me connaît et moi, je connais tout le monde. Chaque odeur, chaque effluve, chaque nuance. Les émotions teintées. Je connais tout et je peux tout associer. Chaque nom. Une patte après l'autre, incertaine, craintive, j'avance. Cette presque panique peut aisément faire croire que je suis toujours incapable de discerner le monde, après tout, alors, qui saura ? Je me le demande.
 
Le territoire de la Troupe Inondée est infiniment différent de ce que mes pattes foulaient lorsque j'étais encore Petit Lys. Une époque révolue, une époque qui ne reviendra jamais. La nostlagie fond sur moi à toute allure, entraînant des larmes piquantes et honteuses que je m'empresse de ravaler : pas question de sangloter, pas question d'être faible. Pas question d'être moi. Je lutte encore contre moi pour être à la hauteur de ce que la Troupe attend de moi. Je livre un combat acharné contre ma peur panique de l'abandon, de l'imprévu pour essayer de me faire à l'idée que je pourrais être la novice de la botaniste. La Troupe a besoin de mon aide, et je devrais déjà être sortie de la tanière des familles. Je sais, néanmoins, que ce ne serait pas possible. Je ne pourrais pas dormir ailleurs qu'avec mamâ Ancre, mon cœur exploserait. On ne veut pas ma mort, si ? Non. Sinon, ils seraient déjà venu m'obliger à me séparer de mamâ Ancre.
 
Je m'arrête. Je respire profondément et je reprends ma marche. L'insécurité d'un lieu qui ne m'est point familier me prend à la gorge, me noue le ventre, mais je n'arrête pas : je ne dois pas arrêter. Alors, une odeur se met à chatouiller mon odorat, me déconcentrant de mes pensées, mes appréhensions. Cette odeur, je la connaissais depuis toujours, je l'apprécie, je l'appréciais, je l'adorais, et c'est toujours le cas : les plantes. Une odeur à la fois âcre et douce, mielleuse et irritante, mais surtout : entêtante. Une petite tanière se trouve à ma droite, je la découvre en tournant la tête, mes oreilles plaquées sur mon crâne, seules témoins de mon frayeur. J'entre dans le gîte, je ne peux pas faire autrememt. Les senteurs m'y attirent, m'accaparent. Et je les préfère à la terreur qui me saisit dans un camp que je déteste pour être différent de celui du Clan du Tonnerre. J'ai tout perdu. En revenant ici, j'ai tout perdu, en arrivant ici, j'ai tout perdu. Et qu'ai-je gagné en retour ? Mamâ Ancre. Je ne dis pas qu'elle n'en veut pas la peine. Je l'adore. Je ne peux pas concevoir de la perdre, elle est toujours là pour moi, et je veux être là pour elle, la rendre fière, mais mamâ Étoile me manque. Nuage du Serpent me manque. Cœur de Pierre, cette lieutenante à l'allure fière et autoritaire, mais tendre et affectueuse, me manque. Même Étoile Sanglante, ce meneur qui me faisait froid dans le dos, parvient à me manquer. Ici, tout est différent. Les noms, les coutûmes, les odeurs, tout. Alors, c'est compliqué. Ça fait plus de dix lunes que je suis ici, mais... je ne m'y suis toujours pas habituée. Je soupire légèrement. Cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire, dit le dicton, et dans mon cas, il est vérifié. Je n'ai rien de ce que je désire, sauf mamâ Ancre.
 
Je me glisse avec une légère difficulté dans le Séquoia, mais l'odeur des plantes m'attirent, alors je ne m'arrête pas, même si j'ai bien ressenti Seleth. Il n'est pas compliqué à identifier : il porte ce mélange curieux et constant de ce que je pourrais nommer d'agacement et de mépris envers le monde entier, même si en ce moment, il semblait plutôt mécontent. Je le dérange sûrement, en m'infiltrant là. Mais qu'en ai-je à faire ? Je veux l'univers entier, viser la lune pour m'échouer dans la couvertre d'étoiles de ce ciel obscuri. Je veux les réponses des abîmes, les réponses des galaxies, je veux la lune elle-même et son confrère, le soleil. Je veux les impossibles, les vérités, je veux les changements, je veux tout, mais je me veux moi et la possibilité d'être sans feindre. Toutefois, avant tout, je veux être là et regarder les plantes, me dire que je ne serais pas à la hauteur de ce que la botaniste attendrait de moi. Il ne m'en empêcherait pas, si ?
 
Je me redresse avec difficulté et je le vois, là, qui donne l'impression de m'attendre pour me cracher à la figure des mots qu'il aurait cherché loin dans le trou noir des pensées. Je n'ai pas tord : il me demande sèchement la raison de ma présence en ces lieux et son antipathie me frappe de plein fouet. Je suis intruse. Je suis étrangère. Je n'ai pas ma place ici, mais si elle ne se trouve pas dans ce gîte, où se trouve-t-elle alors ? Elle n'est pas dans la tanière des familles, je n'ai plus l'âge, plus la taille et pas les chatons pour y prétendre légitimité. Pas dans celle des novices, je n'en suis pas une, je ne suis pas taillée pour le combat, je n'en ai pas la capacité psychologique. Certainement pas dans l'endroit des aînés, je suis encore toute jeune, et encore moins dans le lieu réservé aux chasseurs, je suis l'être de l'être. Alors si je n'ai pas ma place dans le Séquoia des guérisseurs et des botanistes, alors où se trouve-t-elle, ma place ? Je ne la trouve pas dans le Clan du Tonnerre, je n'en fais plus partie. Je ne la trouverais alors pas dans cette Troupe, non plus ? Une lassitude embrume mes yeux, ternit mon pelage.
Je suis une intruse.
Je n'ai, nulle part, ma place.
Pas même dans la vie, pas même dans la mort.
Ma place, elle n'est nulle part et Seleth me l'a bien fait comprendre.
 
Mes moustaches frémissent. Je le dévisage longuement, je ne dis toujours rien. Je ne dis jamais quelque chose. Aucun son ne franchit ma gorge. Pas même un petit gémissement plaintif. Je me contente de l'observer avec mes yeux qui sont sans aucun doute d'un bleu tirant vers le gris, un bleu sombre et plat, comme le ciel lorsque la pluie arrivait. Je n'esquisse pas le moindre mouvement. Figée. Comme le temps autour des félins avant une bataille décisive. Figée. Je ne fais rien. Mon regard aussi, il est figé. Immobile. Silencieuse. Plus précisément, muette. Je regarde dans un coin où il n'y a ni litière ni plantes et sans plus regarder Seleth, ce novice envers qui une animosité cuisante se manifeste dans mon cœur, dans mon corps, dans mes veines, brûlant tout, je m'y dirige. Rapidement. Je m'y allonge, ou plutôt, je m'y couche en boule, prenant le minimum d'espace. Je ne bougerais pas.

Je n'ai pas ma place ailleurs,
Je veux une place dans ce monde.
J'y aspire.

Alors j'attendrais Nephtys. Elle serait bien la seule à pouvoir me donner cette place, me la présenter comme une offrande faite à la Terre ou encore, à l'Eau. Son novice n'y changerait rien. Il pourrait me tuer, je ne bougerais pas. Si je ne trouvais pas ma place ici, je la trouverais dans la mort. Alors, que feras-tu, Seleth ? Je me le demande, même si je ne lui porte pas le moindre regard. Bien au contraire, je ferme les yeux. Je patienterais. Éternellement.
Parce que le temps s'était figé.
© Codage by Ella' for Luny <3
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 Ven 11 Nov 2016 - 21:14

 
 
 
QUE FAIS-TU LÀ ?


Seleth vit Liwa se figer à ses mots, bien plus profondément qu’un chaton pris en faute. Elle semble agitée par un flots de sentiments contraires; et bien vite son regard semble s’assombrir, avant qu’elle le rabaisse vers le sol.  Il haussa un sourcil, sa colère s’apaisant un peu à voir la petite si amorphe. Sa queue balaya l’air alors qu’il continuait à la fixer en silence, devinant qu’elle avait pris ses mots avec un peu plus de profondeur qu’il n’aurait fallu. Elle releva bien vite les yeux, les posant sur lui. Bleu ternis si expressifs contre myosotis tellement impassibles. Elle figée et lui occupé à essayer de deviner les sentiments qui se cachaient dans ses pupilles; dans son corps frémissant. Elle brisa finalement ce contact, ramenant ses yeux vers un coin de tanière vide pour aller s’y coucher sans plus regarder le novice. Liwa s’y roula en boule, puis se figea à nouveau, calme; et sans lui avoir répondu. Seleth ne s’en formalisa pas vraiment, puisqu’il valorisait le silence, et continua simplement de la fixer; cherchant à percer les questionnements qui secouaient la boule de poils noire. Puis finalement, puisqu’elle restait simplement couché là sans plus le déranger, il s’arracha à sa curiosité, et recommença à travailler.
Le botaniste alla d’abord ranger le paquet de plantes qu’on l’avait envoyé chercher, puis commença à trier les plantes selon leur utilisation, chose qu’il faisait assez rarement.
Nephtys n’était nul part aux alentours, et leurs réserves étaient pleines; alors il n’avait pas grand chose d’autre à faire après tout. A moins qu’un de ses camarades ne viennent soudainement à se blesser mortellement contre une branche, c’était une journée normale et ennuyeuse qui se profilait à l’horizon.

Et après une heure passé à trier, séparer et ranger, il parut bientôt qu’il n’avait plus grand chose à faire; et Seleth ressortit du fond de sa tanière en s’ébrouant.
Dehors, le soleil commençait à descendre dans le ciel, en le teintant d’une lueur rosâtre. Liwa semblait ne pas avoir bougé d’un poil, et sans doute était-ce le cas d’ailleurs. Un simple regard au camp lui confirma par ailleurs que Nephtys n’avait toujours pas pointé le bout de son museau; et il renifla discrètement, légèrement irrité. Que faisait-elle à la fin ? Elle promettait la lune à une chatonne aveugle qui peinait à trouver sa place, puis elle disparaissait lorsque celle-ci venait lui rendre visite. Il n’avait rien dit lui pour qu’elle vienne ici ! Et malgré tout, c’était à lui de se la coltiner.
Seleth jeta un regard vers la chatonne noire toujours immobile, et devina malgré tout que sa colère n’était pas -plus ?- dirigée contre elle. Liwa ne l’avait pas dérangé depuis qu’elle était arrivée, elle était resté immobile et silencieuse, et c’est exactement pour cette raison que sa colère s’était évaporée. Après tout, elle n’avait rien cassé, et il se sentait presque désolé pour elle que la botaniste soit absente. Presque désolé, oui… C’était un sentiment inhabituel pour lui. Peut-être que passer ses journées à ranger la réserve et sortir chercher des plantes commençait doucement à lui ramollir l’esprit. Oui c’était sans doute ça.
Après tout pour quelle autre raison se serait-il soudainement approché de la chatonne pour la fixer de ses yeux myosotis; et PIRE, lui parler ?


" Nephtys n'est pas là."


Il se tut un instant, continuant à fixer la petite; et lui indiqua finalement l'intérieur du séquoia, empli de remèdes, d'un signe de tête. Il la laissa intégrer sa proposition silencieuse, puis se maudit lorsqu'il lâcha finalement

" Tu veux ? "


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 Sam 12 Nov 2016 - 4:42
Figé. Figée. Je suis figée et le temps aussi. Tous deux ensembles, nous ne bougeons plus. Inertie. N'est-ce pas ? Je tends à poursuivre mon mouvement qu'est l'immobilité tant que aussi longtemps que rien ne viendra me forcer à me mouvoir. Le vent souffle doucement, il paraît, mais ça ne m'intéresse pas : rien ne parvient à me donner une étincelle de joie, car le temps s'éternise et je demeure aussi invisible aux yeux de la vie, yeux invisibles. Étoiles, étoiles, où êtes-vous pour me laisser livrée ainsi dans la solitude, avec comme seule compagnie mes propres pensées ? Je suis seule, abandonnée, laissée derrière et sans l'ombre d'une place qui me laisserait vivre, survivre et même exister dans toute ma splendeur, rayonner de toutes mes forces. Mon cœur, oui, sait se montrer grand et immense, mais il est désormais captif des lianes qu'on lui a tissé. Laissez-le ! Je veux le voir s'épanouir, tendre à grimper comme des plantes, vous savez, celles qui montent dès qu'elles trouvent une surface à laquelle s'accrocher. Je peux m'épanouir, je vous le promets, mais il faut, pour cela, m'en donner l'occasion et me sauver des démons qui me plongent dans des nuits éternelles à chaque fois.

Ne pas me laisser. Surtout. Ne pas m'abandonner.

Il faut accepter. Accepter que je ne sois pas comme les autres, accepter que je ressente ce qui m'entoure, accepter que j'entende et que parfois, je ne vois point. Accepter que les paroles ne franchissent pas mes babines et accepter que je ne désire pas me brûler la gorge afin de me faire comprendre. Il faut accepter que je ne sois pas une chasseuse, ni peut-être même une botaniste, et me laisser une place quelque part dans une Troupe, dans un regroupement. Il faut m'accepter pour que je puisse m'intégrer malgré mes différences handicapantes qui m'assurent un avenir incertain. Sans ça, complètement prisonnière des ombres, je ne suis rien et je demeurerais rien. Une poussière peut-être, sinon moins. Qu'importe ? On ne me regarde pas autrement qu'avec tristesse ou pitié, parfois compassion et elle, mamâ Ancre, avec tendresse et nostalgie. Suis-je à même de lui rappeler quelqu'un, un félin à la silhouette peut-être gracieuse ou non ? Je me le demande, car dans son regard, à certains moments, j'y aperçois une brume mélancolique qui la prend.

Elle a perdu quelqu'un. Ou plusieurs chats. Comme moi j'ai pu perdre ceux à qui je tenais. Mamâ Étoile, Cœur de Pierre, cette lieutenante que je pressentais malgré l'éloignement polie qu'elle avait de moi. Nuage du Serpent, cette novice au cœur tendre, oui. J'ai perdu tout un Clan, mais je sais que rien n'est comparable, jamais. Chaque souffrance s'équivaut, chaque douleur est la même, parce que chaque être la vit de façon différente. Je suis là, roulée en boule dans mon coin, toujours dans mon absence de mouvement qui ne doit point changer. Je suis là, alors qu'il n'y a aucune raison pour laquelle je devrais persister à me trouver là. Je ne suis pas à ma place, mais celle-ci ne se trouve nulle part, alors, est-ce réellement important de venir m'assurer d'y être ? Je ne pense pas. Je voudrais bien dire que je ne pense plus, mais ce ne serait pas le cas, car je pense trop.

Je ne partirais pas.

Même si je m'enfonce dans mon esprit qui m'entraîne loin d'ici, je ne m'en irais pas. Je ne peux pas aller quelque part, autrement rejoindre mamâ Ancre. Or, on m'a spécifié que je devais faire un effort, tenter de grandir. Une chasseuse me l'a dit, et Nepthys m'a donné la force nécessaire pour le faire, alors où se situe-elle maintenant que je suis présente dans son refuge ? Avec elle seule j'ai un endroit où j'ai la raison d'y être. Avec elle seule je me sens à ma place. Oh, bien sûr, mamâ Ancre me donne ce ressentiment également, mais la tanière des familles se referme sur moi lorsque je tente d'y reprendre mon nid. Les minutes passent et elles se transforment en heure et moi ? Toujours là, aussi immobile, patientant dans une certaine forme de brouillard que quelque chose se passe, qu'un mouvement caractéristique se produise et que l'odeur appréciée de la femelle se fasse sentir à mes narines.

Rien. Que l'absence de mes attentes.
Aucun trou comblé.
On me laisse seule.

N'ai-je donc pas dit qu'il ne fallait pas me laisser seule ? Seule, je ne peux rien faire, je suis muette et incapable. Je n'ai pas la force de me soustraire aux émotions, aux forces invisibles qui me prennent et me malmènent. Je veux que la botaniste arrive, pourtant il n'y a encore que son novice que je vois s'avancer vers moi. Je me tends légèrement. Sans doute vient-il me dire que je dois partir, que je n'ai rien à faire ici et que je ne ferais que causer du troubles, comme il me l'a déjà bien fait comprendre sans dire nécessairement les événements ainsi. Il s'arrête devant moi sans rien dire. Je sais qu'il est comme moi, en quelque sorte. Il ne parle pas, il ne voit pas l'intérêt de la parole. J'ai entendu parler de ce félin étrange, si on peut dire, parfois mal vu de la Troupe, parfois juste décrire comme moi, c'est-à-dire un être fortement incompréhensible à qui on demande la lune. Je peux donc comprendre un peu son comportement, à mon avis, mais ça ne demeure que mon avis. Il me fixe et moi, j'attends. Je viens de le faire pendant une infinité de minutes, alors je peux persister en ce sens. Pourtant, il ne dit que l'évidence. Il se contente de me dire que la botaniste n'est pas là. Je pense bien l'avoir remarqué. Pourtant, mon irritation fond vite comme la neige le fait sous les rayons chauds du soleil de la saison des feuilles nouvelles.

Après tout, Seleth ne parlerait pas à n'importe quel chat de la Troupe pour lui dire une information qui se trouve en quelques secondes si on se trouve légèrement attentif. Pas besoin d'une grande capacité d'analyse pour comprendre que la féline qui lui apprend n'est pas présente en ce moment. Je ne comprends pas pourquoi il s'est décidé de me parler pour me dire que Nephtys n'est toujours pas rentrée. Il était en colère contre moi parce que je m'étais implantée une place et il m'avait bien fait comprendre que ma place n'était pas ici. Alors pourquoi soudainement il me parle comme si auparavant il n'avait rien dit de tel ? Je dois l'admettre, je me retrouve totalement perdue avec ce comportement changeant. Néanmoins, je ne suis pas au bout de mes surprises, puisqu'il me montra d'un signe de la tête l'intérieur, là où se trouvaient les plantes. Je pense que des abeilles bourdonnent dans sa tête, puisqu'ensuite il me demande si je veux et je comprends le sous-entendu, la question muette et incomplète.

Je me lève doucement et m'étire, car après tant de temps sans se mouvoir, mes muscles se trouvent endoloris et engourdis. Je ne le comprends pas. Mais ça ne me dérange pas plus que ça. Il est prêt à m'apprendre la seule chose qui me tente, qui me redonne un tant soit peu une humeur joyeuse et ça me va. Déjà que je me sens tirée, déchirée, en l'absence du mâle que je connais si peu. Je le regarde. Mon regard aux deux couleurs se pose dans celui myosotis de Seleth et ma queue remue légèrement. J'hoche la tête. Je suis prête maintenant. Je m'approche doucement, incertaine. Changerait=il encore d'avis ?
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 Ven 14 Avr 2017 - 18:27

 
 
 
QUE FAIS-TU LÀ ?

Les yeux vairons s'emplirent de surprise; et les traits de son visage s'assouplirent pour transmettre l'incompréhension qu'elle ressentait. J'haussai simplement un sourcil dans sa direction, impassible mais patient. Même pour moi, Liwa avait toujours été une chatonne étrange. Du jour de son arrivée à aujourd'hui. Parce qu'elle était muette comme une tombe mais semblait percevoir avec plus d'acuité que n'importe qui. Que mes éclats de mauvaise humeur, à chaque fois que j'avais eu l'occasion de l'approcher, l'avaient éloigné un peu plus à chaque fois. Que chacun des maudits mots qu'on m'obligeait à lâcher semblait l'atteindre plus profondément qu'ils n'auraient dû. Je me sentais marcher sur des braises, sautillant sans savoir à quel moment le feu allait commencer à carboniser mes coussinets. Je ne désirais pas vraiment la blesser; même si je ne prêtais pas attention à mes mots. Mais j'avais a priori choisi les bons et finalement, après un regard jeté à la tanière pleine de promesses, la petite sembla accepter ma proposition silencieuse et se leva. Elle s'étira brièvement, un peu de joie revenant colorer son visage. Son regard disparate se posa sur moi et elle remua légèrement la queue avant d'hocher la tête. Bien. J'acquiescai à mon tour, un accord silencieux passant entre nous, et retournait dans notre tanière sans un regard en arrière. Si elle voulait me suivre, elle le fera sans que je la surveille, n'est-ce pas ? Déjà je remarquai que s'occuper des autres semblait une affaire compliquée. Ou peut-être était-ce seulement un manque de pratique de ma part.  Le fait restait que je ne comptais pas en faire une habitude. Cette boule de poils noirs en serait peut-être la seule bénéficiaire...  

Je me baissai pour éviter le bas plafond de l'entrée, et me faufilai rapidement dans notre tanière. Les lieux étaient sombres, un simple rayon de lumière pour les éclairer alors que je me tenais dans l'entrée. J'entendais derrière moi les pas de Liwa et me posai dans un coin de tanière pour la laisser observer.
Ses yeux disparates se promena à l'intérieur, glissant sur les rangements, les remèdes, les tapis de roseaux étalés au sol. J'observais cela avec un peu de contentement, et agitai les oreilles à son attention dès qu'elle eut fini son inspection pour qu'elle s'approche. Lorsque nous nous trouvâmes fourrure contre fourrure, je commençai à étaler devant nos pattes les plantes les plus utilisés par les botanistes et guérisseurs.  Un coup d'oeil à son nez froncé par ce qui était sans doute de la concentration, je m'essayai à nouveau à cette compréhension silencieuse qui semblait fonctionner entre nous. Ma queue effleura son léger crâne noir, le tapotant une fois, puis je ramenai mes yeux myosotis sur les remèdes, en une question silencieuse. Curieux de voir jusqu'où notre silence pouvait nous mener.

Même si c'était loin de me plaire, il était loin le temps où je pouvais simplement me taire comme il me plaisait de le faire. Nephtys était bavarde, elle aimait parler et s'était imposé la mission de m'apprendre à m'exprimer autrement que par un langage corporel. Mon oncle, bien que le plus conciliant, ne parvenait pas à saisir mon affection pour lui autrement que par des mots. Et le voir vieillissant me faisait craindre le futur, m'obligeant à lâcher à voix haute mes pensées dans la crainte qu'il disparaisse sans avoir jamais pu les exprimer. Je n'étais plus un chaton naïf depuis longtemps, et je savais que la vie n'était pas éternelle. Même en faisant de notre mieux, le souffle de plusieurs félins s'étaient déjà asséchés dans ce séquoia. Je fermai doucement les yeux, épuisé par mes propres pensées. Je ne considérais toujours pas la parole indispensable en soit. Mais j'avais compris que les mots l'étaient pour vivre avec la Troupe. Car même si j'avais l'esprit assez conciliant pour accepter de parler, les autres n'avaient pas nécessairement l'envie eux, d'essayer de me comprendre sans.
Cependant, la chatonne noire me ressemblait elle. Liwa était presque muette, calme et peu envahissante. Et même si j'y rechignais, je ne pouvais m'empêcher d'espérer encore. Espérer quelqu'un pour partager mon existence, et quelqu'un capable de me comprendre.
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 Sam 24 Juin 2017 - 4:08
Je ne le comprends pas. Qui pourrait-donc prétendre comprendre ce novice qui peut sembler se foutre du monde avec son silence alors qu’il sait parler ? Je ne le comprends pas et je crains qu’il ne change d’avis. Maintenant, il s’est décidé de m’offrir une toute petite place dans le monde, de m’ouvrir une brèche vers un tout petit soulagement qui me permettrait de m’apaiser légèrement, quelques instants, mais pourquoi combien de temps encore se sentira-t-il d’humeur charitable ? Je ne le connais pas et je ne le comprends pas et je ne sais même pas si je parviendrais à le cerner même si je tentais de le faire. J’ai cette peur qui reste profondément encore en moi que le novice botaniste ne se décide encore une fois de percer la brume de mon coeur pour m’atteindre profondément, me retirer quelque chose, ce petit truc qu’il me reste en dehors de mamâ Ancre. Me retirer quelque chose, me retirer tout, m’empêcher de tenter de survivre dans un monde étrange qui m’intimide. J’ai peur que ce novice n’use de cette parole encore une fois parce que je crains les mots qui sortiront, et que je ne sais pas jusqu’à quand je pourrais encaisser sans pleurer, sans réagir. J’ai peur. Et cette peur a toujours été celle qui m’accompagne. Toujours, oui. J’ai toujours eu peur, c’est un sentiment qui a grandi avec moi.

Je regarde Seleth et je ne bouge pas. J’attends, et je ne peux faire que ça, attendre, même si je ne suis pas patiente maintenant pour la seule et unique raison que je crains qu’il se décide de changer d’avis si bien trop de secondes coulent. Le temps s’est décidé de bouger, de ne plus être figé. Je n’aime pas ça. J’aime sentir l’éternité m’envelopper et j’aimerais que Nephtys arrive parce que cette botaniste m’a promis. Elle m’a promis de me faire vivre. Elle ne l’a pas dit ainsi, mais je l’ai compris de cette façon, et à ses côtés, tout comme avec mamâ Ancre, j’ai le sentiment d’être protégée et de compter vraiment. Je regarde toujours Seleth et je ne comprends pas pourquoi il a changé d’avis et j’ai peur que ce ne soit qu’une blague. Je ne l’aimerais pas si ce n’est qu’une pauvre blague. Sauf que le novice n’est pas comme ça et que je le sais, alors je ne peux pas me tenir à cet effroi ridicule. Je le vois alors qu’il hoche la tête.

Soulagement.

Il hoche la tête à son tour parce que j’ai moi-même hoché la tête et je le vois qui se décide de retourner dans la tanière, tout près des remèdes. Je souris légèrement et je ne peux que le suivre. Je m’approche des plantes aux odeurs qui m’apaisent et me permettent d’oublier que ce monde n’est pas fait pour moi et que ma place n’est pas définie. Ce monde donne une place pour les combattants et ceux qui ont une raison de vivre. Ce n’est pas mon cas. Je ne suis pas une combattante, sinon ma place serait déjà dans la tanière des novices et mon baptême se serait déroulé depuis bien longtemps, avant même qu’on ne soit sur le territoire des Grands Lacs, avec l’eau empoisonnée, avant que je ne retrouve temporairement des odeurs et des rituels qui se sont inscrits dans ma mémoire alors que je n’avais que trois lunes lorsque mamâ étoile s’est décidée de partir de cet endroit. Je ne suis pas du tout une combattante, parce que je pense que je serais déjà une chasseuse, et que je serais capable de partir partout sans ressentir la panique m’envahir. Je ne suis pas une chasseuse, ni une guerrière - qu’est-ce que je serais devenue avec les meneurs du Clan du Tonnerre ? Je me le demande bien. Peut-être que c’est une bénédiction d’être dans la Troupe avec Lyrielle. Peut-être que c’était la décision du Clan des Étoiles, qu’ils ont influencé le comportement de mamâ Étoile pour me donner une chance de survivre. Peut-être.

J’espère.

J’espère que ça vient du Clan des Étoiles parce que ça me donnerait la certitude qu’ils ne m’ont pas abandonné. Je ne peux pas supporter de savoir que le Clan des Étoiles m’a entièrement délaissée, qu’ils m’ont laissé ici livrée à moi-même sans se soucier de mon sort, alors j’ose vraiment espérer très fort qu’ils ont décidé de m’envoyer sur les terres des Troupes pour que je puisse avoir un certain avenir et peut-être… peut-être qu’ils pourront traverser le ciel des Troupes pour venir communiquer avec moi maintenant que je suis une future novice botaniste, comme me l’a promis Nephtys. J’espère. Je ne peux pas accepter qu’on m’abandonne, encore moins mes ancêtres, ça ferait beaucoup trop mal alors maintenant je me dois de me raccrocher à cette idée fugace qui a traversé mon esprit. Je dois vraiment m’en tenir à ça pour supporter cette frayeur de ne plus compter pour eux.

Je m’arrête et je me pose auprès de Seleth en laissant mon regard dévié sur chaque petite plante, chaque petit tas dans le gîte qui leur était réservé. Lavande. Je reconnais cette plante et son odeur forte. Ici, il y a des feuilles de bourrache. Abandon des Étoiles en avait donné à mamâ Étoile pour qu’elle puisse avoir suffisamment de lait pour me nourrir et me permettre de gagner en force pour que je puisse traverser les nuits. Je m’en souviens. Mais la majorité des remèdes me sont inconnus. Je ne peux m’empêcher d’avoir hâte d’apprendre tout ça, de connaître chaque feuille, chaque odeur, chaque propriété et utilisation. Je ne peux m’empêcher d’en languir d’impatience. Seleth m’offre vraiment tout ça ? Je n’arrive pas à y croire, lui qui m’a retiré toute place dans l’univers. Je le regarde lorsqu’il va chercher des plantes puis les étaler devant moi et je ne peux m’empêcher de les dévisager en cherchant à les reconnaître… mais ce n’était pas facile. Je crois que je reconnais des graines de pavot. Abandon des Étoiles m’en a donné une fois parce que je ne parvenais vraiment pas à dormir. Ça ! De l’herbe à chat ! C’était la plante la plus convoitée par les guérisseurs, sûrement que ce l’était aussi ici. Il y a aussi la bourrache parce que c’est très utile pour les reines… oups, les mères. Mais le reste, je ne parviens vraiment pas à savoir ce que c’est. Je le sens tapoter ma tête et je le regarde alors, et je le vois regarder de nouveau les plantes. Je pense franchement qu’il veut savoir si j’en connais, et ce que je connais. Je relève ma tête et je le vois fermer brièvement les yeux. À quoi pense-t-il ? Je ne pense pas que ça me regarde.

Je m’approche des remèdes et doucement, entre mes pattes je prends les graines de pavot pour les éloigner. Je prends ensuite la bourrache pour enfin terminer avec l’herbe à chat. Son odeur me fait saliver, mais je sais qu’il ne faut pas en manger. Maintenant, je regarde les plantes séparées en deux sortes de tas, mais pas vraiment des tas, plutôt des rangées, parce que je n’ai quand même pas mélangé les remèdes. Je me place entre les deux et je le fixe dans les yeux. Avec ma queue, je pointe l’endroit où les remèdes que je connais sont et j’hoche la tête et ensuite, je pointe l’autre et je secoue la tête.

J’espère alors avoir bien compris sa question muette.
Et qu’il me comprenne moi.

Espoir.
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 Sam 15 Juil 2017 - 12:01
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 Mer 16 Aoû 2017 - 11:15
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 Dim 17 Sep 2017 - 9:39
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