Je souhaitai un peu de solitude.... [ft. Petite Espérance]

Aujourd’hui j’avais décidé de chasser pour mon clan mais j’ai d’humeur à me promener, le Soleil était haut malgré que la neige recouvrait totalement le sol de la forêt et que le vent froid soufflait, contrairement à beaucoups de félins j’aimais beaucoup la saison des neiges, même si je n’ai pas des poils très longs, je ne suis pas frileuse ! Je ressens à peine le froid, bref, j’étais à l’extérieur du camp, j’observai autour de moi, les vents soufflaient dans les branches nus des arbres de la forêt, seul quelques oiseaux osaient s’aventurer sur ses branches sèches, leur légèreté leur permettait de ne pas casser les rameaux. Je me rencontrai sur ma destination, les Quatres Chênes, ça allait me faire sortir du territoire sans pour autant enfreindre le Code du Guerrier…

Pendant ma promenade, j’avais les oreilles aux aguets, n’importe quelle proie serait une aubaine en cette saison, avec mon corps svelte et mon ouïe sans faille, je parvenais à m’avancer sans provoquer le moindre craquement, même mes pas sur la neige n’évoquaient aucun sons, ma légèreté comparable à celle des oiseaux, m’aider à être la plus discrète possible, de plus mon beau pelage blanc se camouflait parfaitement bien dans la neige, j’en étais presque invisible. Si quelqu’un passait sans prêter attention il est clair qu’il ne remarquerait même malgré ma beauté inégalable.

J’arrivais enfin au niveau de ma destination, je jetai un regard derrière moi et lâchai un soupir, même pas une seule proie durant le chemin… De toute façon je me refusais de rentrer au camp sans une seule proie, je pourrais y rester pendant la nuit s’il le fallait. je m’ébrouai pour penser à autre chose et je me mis à contempler le paysage, la neige, les arbres nus, certains matous diraient que l’ambiance est glauque mais, il faut encore voir la beauté cachée. J’entrouvris la gueule pour mieux capter les odeurs qui planaient autour de moi, une effluve que j’eus du mal à discerner était présente mais je n’y portai pas plus attention que ça, elle n'était que très peu perceptive, soit elle était ancienne soit l’hôte était loin, donc pas raison de s’inquiéter. Je m’approchai des grands Arbres pour m’allonger près d’eux et prendre un peu de repos, seule, je fermai les yeux quand je sentis un petit vent frais qui soufflait dans ma direction, il portait une odeur que je connaissais bien, celle de mon frère défunt, j’esquissai un sourire, je savais qu’il serait toujours à mes côtés, c’est pour ça que je n’avais peur de rien… Mais n’oubliez pas que je suis parfaite, que serait la perfection avec de la peur ?

Toujours allongés dans mon coin, en essayant les yeux fermés et respirant le doux vent que m’apporter mon frère, j’étais perdue dans mes pensées, je repensais à mon passé, aux merveilleux moments passés à ses côtés, lorsque j’ai appris son décès j’avais voulu le rejoindre mais… Avec l’aide de ce jeune guerrier et mon frère qui est venu dans mes rêves, durant le peu de temps d’endormissement que j’avais, pour me dire de tenir bon, qu’il serait pour toujours à mes côtés, et que l’on se verrait au moment venu… Alors j’avais tenu bon pour lui, j’allais prouver au monde que j’étais la meilleure, que j’étais parfaite malgré mon passage à vide.

Je réouvris les yeux et fut, pendant un court instant, éblouie par la lumière que reflétait la neige, je clignai rapidement des yeux pour m’y habituer et regardai autour de moi, toujours seule, seul le chant de quelques corbeaux trahissaient le silence qui régnait autour des Quatre Chênes, cet endroit était bien plus paisible que le camp, où j’entendais comme un brouahah permanent. Certains prétendaient que cela me rendait irritable voire proche de la folie, eux c’était ceux qui jalousaient ma splendeur, comment un simple bruit pouvait me rendre agressive ? Non. Ils étaient simplement envieux de ma perfection.

Je décidai de me relever, je pris appui sur mes pattes et je m’étirai longuement en baillant à m’en décrocher la mâchoire, je piétinai sur place avant de me mettre à courir dans la neige, pour me défouler, pour m’amuser seulement un instant pour sentir l’air glaciale dans mes moustaches. Je ralentis le pas et en relevant la tête je remarquai une boule de poil au loin, je me suis d’abord demandée si cela était une proie, j’humai l’air alentour pour reconnaître l’effluve d’un gibier potentiel et j’en eus le souffle coupé quand je distinguai l’odeur du Clan de l’Ombre, comme un si petit être pouvait appartenir à ce Clan… Il ne faisait quand même pas sortir leur chaton du camp….