Night is beautiful when you ask nothing to her. || ft Sirène

Elle avait voulu s’éloigner. Juste un peu, pour voir le monde, mais pas trop non plus parce qu’elle avait peur quand elle était trop loin de sa famille. Elle avait juste voulu pouvoir observer les plantes, les fleurs, sans que Nihas ne se retrouve trop près d’elle. Parce que ce n’était pas ce qu’elle préférait, de toujours être surveillée par sa soeur, même si elle savait que c’était parce que sa soeur n’appréciait pas les quelques absences qu’elle avait eu au cours de leur toute première lune de vie. Elle comprenait, ce n’était pas du tout ça le problème, mais elle voulait seulement pouvoir avancer un peu sans qu’il y ait quelqu’un derrière elle, que ce soit Nihas, Kohei, Liwa ou encore Konoha. Soit, sa famille, en gros. Mais elle n’était pas certaine du tout, elle ne l’avait jamais été, et sa mère lui semblait tout aussi hésitante qu’elle, dont Eliwan était persuadée qu’elle tenait ça de sa mère en quelque sorte. Elle s’étira longuement et avança, un pas après l’autre, légèrement, toujours aussi craintivement, parce que c’était beaucoup pour elle de s’éloigner de sa famille. Peut-être même beaucoup trop et elle avait tellement envie de faire marche arrière, mais elle voulait aussi explorer le monde en même temps, alors tout entrait en contradiction et la laissait totalement désorientée.

Pourtant, la toute petite chatte au pelage si particulier continuait de mettre un pas après l’autre en écoutant les bruits doux de la nuit, sans trop pour autant s’éloigner parce que si elle finissait vraiment trop loin, elle savait parfaitement qu’elle commencerait à paniquer et que ce n’était pas un sentiment qu’elle appréciait. Surtout que c’était un des seuls qu’elle parvenait pour le moment encore à identifier. Tout le reste se confondait dans une masse difforme et diffuse dans tout son corps, tout son être, tout au fond de son coeur, sans qu’elle n’en fasse part. Elle était déjà bien secrète sur ce qu’elle venait à ressentir et sans doute que ça n’irait pas en s’améliorant. Mais ce n’était pas grave. Tant que toute sa famille allait bien, tout irait toujours bien. Elle n’était pas si importante que ça, au final, ils l’étaient bien plus. Elle plaçait toute l’attention qu’elle pouvait avoir dans le bien-être de sa soeur, son frère et ses parents parce qu’ils étaient tout ce qu’elle avait dans le monde et elle ne voulait pas qu’on puisse lui prendre. Elle avait besoin d’eux. Ils étaient tout simplement totalement irremplaçables.

Eliwan finit par arrêter de marcher et regarder autour d’elle sans que rien ne lui semble plus intéressant que le reste. Il faisait nuit, après tout, et dans la nuit tout semblait perdre en saveur, tout sauf les étoiles qui finirent par accaparer son attention et elle posa son regard sur ses petits astres brillants dans une étendue si grande qu’elle finissait par se sentir si petite en comparaison et elle savait qu’elle se sentait ainsi parce que c’était le cas. Elle était une toute petite poussière lorsqu’on la comparait avec l’immensité de la voûte céleste et ce n’était pas si grave, c’était quelque chose que l’on apprenait rapidement. Elle était minuscule par rapport à beaucoup de chose, parce qu’elle n’était rien de plus qu’un tout petit chaton qui n’avait qu’une toute petite, toute petite lune. Ce n’était pas grand chose, dans ce monde où certains finissaient par avoir plus de 60 lunes. Elle était encore toute petite et elle avait le temps de grandir, au final. Son regard se porta sur chaque petite étoile qui composait le ciel. Elle trouvait ce décor si magnifique.