Il fait moche aujourd’hui. Et qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Rieeen. Voilà, c’est dit. Nan mais sérieusement, les gens qui disent “Oh il fait beau aujourd’hui” c’est pas un peu… con ? C’est juste une phrase sans intérêt qu’on dit quand justement on ne sait pas quoi dire… ‘Fin bref; Le vent souffle fort et il fait frais, c’est plutôt agréable après la chaleur de ces derniers temps. J’espère juste qu’il ne va pas pleuvoir parce que je n’ai pas d’abri aujourd’hui, il faut que j’en trouve un.
Je crois que je ne suis plus perdue ; je reconnais les terres qui m’entourent, et puis tous les petits bruits que j’entendais quand j’étais gosse. J’ai beau avoir détesté mon enfance, ça me fait quelque chose, j’ai l’impression que mon coeur va sortir de ma poitrine. Ca fait combien de temps que j’erre sans but et surtout sans repérage, sachant pertinemment que j’étais perdue ? Peut-être… Six lunes ? Ou plus, j’sais pas, j’ai pas non plus compté. Cette manière de compter en lunes me soule, enfin je n’y arrive tout simplement pas. Je rate souvent la lune, j’ai pas le réflexe de la regarder tous les soirs… Disons que j'ai autre chose à faire.

J'en ai un peu marre de chercher Hermès. Je sais que c'est vraiment dégueulasse de ma part, le pauvre est tout seul, quelque part, je ne sais où, peut-être très loin d'ici, il a besoin d'aide, il a besoin de moi, de nous. Mais aujourd'hui je vais aller chercher Théna. Je sais pas comment j'ai enfin fini par me retrouver mais maintenant que je suis sur les terres des Clans, je vais la chercher. Parce que putain, elle me manque. Beaucoup trop. Dans ma tête, ses traits sont flous, je ne l'ai pas vue depuis bien trop longtemps. Et son absence me pèse bien trop. Il faut que je la retrouve. J'ai réussi à tenir six lunes sans elle, je peux peut-être tenir plus. Mais j'en ai marre de ce putain de vide que j'ai, de cette envie perpétuelle de la trouver, de la revoir. Ça me faisait pareil au début pour Hermès, en un peu moins fort parce que j'étais moins proche de lui que de Théna. Mais au fur et à mesure c'est passé. Ça serait sûrement pareil maintenant ; mais j'ai pas envie de me dire que je la reverrai jamais. Ce que je me dis parfois avec mon frère. Oui, je suis une sœur indigne qui croit que son frère est peut-être mort. Au moins je suis lucide. J'abandonne pas. J'abandonnerai jamais, Hermès, je reviendrai à ta recherche demain. Je fais juste… une pause. J'en ai besoin.
Théna, me voilà.

Merde. Je ne m'étais pas rendue compte que les larmes coulaient. J'en ai marre de cette putain de sensibilité, moi, la solitaire dure qui fait peur. Je m'arrête, sèche rapidement les gouttes salées qui ont coulé le long de mon visage. Et une fois ma vision rétablie, je regarde partout autour de moi. Je crois que je rêve. Et pourtant, devant moi se trouve le paysage de mon enfance. Enfin, mon enfance, ça fait quand même pas si longtemps que ça et puis, à partir de quand ne sommes-nous plus enfants ? En plus je ne suis pas restée longtemps, étant partie en temps qu'apprentie, durant les six premières lunes de ma vie je n'ai pas pû si du camp… Cette règle est tellement débile, comme toutes les autres qui régulent la vie des chats de clans… Putain Théna, qu'est-ce que tu fous dans ce Clan de merde ?
J'avance prudemment, sachant pertinemment que si un guerrier ou même un apprenti me surprend, je m'attirerai des ennuis. La large lande s'étend jusqu'à je ne sais où. Mine de rien, je me sens bien ici, même si j'ai honte de l'avouer. J'aime cette sensation si particulière quand le vent effleure mon pelage. Je me mets à courir, savourant ce moment. C'est tellement mieux que dans la forêt… J'ai beau haïr les clans de toute mon âme, je suis tout de même fière de venir de celui du Vent qui a eu l'intelligence de venir ici. Parce que les marécages, la forêt ou la rivière, non merci ! Je m'arrête quelques instants plus tard, essoufflée. J'ai tellement plus l'habitude de courir que je m'épuise en quelques minutes à peine ! Faut que je reprenne ma forme, c'est pas possible d'être comme ça…
Théna doit être au camp, ou alors en patrouille. Ce serait plus facile de la trouver dans ce dernier cas… J'avance doucement, tous les sens aux aguets. Et bien sûr, une odeur de chat me parvient à la truffe. Je m'immobilise, cherche rapidement une cachette. Rien. C'est ça le problème du clan du vent, niveau cachette c'est la dèche. Putain, y a vraiment aucune échappatoire, je suis dans la merde. Ça servira à rien de bouger de toute manière, on va me repérer rapidement.
Un guerrier surgit, pelage brun foncé tacheté, court sur patte. Je le connais. Je me vois parfaitement dans la pouponnière à ses côtés. Jouant, avec Théna aussi mais je crois que je l'aimais plus qu'elle ne l'aimait. Les souvenirs affluent. Je l'avais oublié, complètement. Je crois qu'avec l'entraînement nous nous étions totalement perdus de vue.
Néanmoins, je ne peux pas me montrer amicale. Je suis une ennemie, une intruse sur son territoire, et il doit me chasser. J'étouffe un élan de nostalgie, me met en position de combat.
Nous sommes des ennemis.  

Mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine, accélérant ma respiration par le même coup. Et chaque battement me dit putain.

Pourquoi parmi tous ces cons de félins appartenant au clan du Vent a-t-il fallu que ce soit lui ? Petit Faucon -ou Nuage de Faucon ou Faucon quelque chose, peu importe on s'en bat complètement les ovaires-, le petit chaton avec qui je pouvais passer des heures quand je n'étais pas avec Théna, l'un des seuls qui a pu me supporter. Après tout, ça pouvait très bien être de l'hypocrisie, peut-être me détstait-il au fond mais il avait décidé de ne pas me faire de peine, voyant que j'étais attachée à lui. Enfin bref. Je l'aimais. Je ne sais pas en fait si je l'aimais, si c'était l'Amour avec un grand A comme en parlent toutes les femelles et même parfois les mâles ; en tout cas, rien de tous les symptômes dont ils parlent jours et nuits -ooh mon cœur s'accélère, ooh je n'arrive plus à parler, oooh j'ai le cerveau tout mou-. Mais tous ces symptômes, et si on s'en foutait totalement, et si chacun éprouve les siens et puis voilà ? Chacun est différent, ceci expliquant cela. Il était le plus beau, le plus intéressant aussi, je ne m'ennuyais jamais en sa compagnie. Et je garde un magnifique souvenir de ces longues journées passées avec lui. Je voyais la promesse de jours heureux dans ses yeux ambrés dans lesquels je me perdais si souvent, et j'avais l'impression d'être capable de tout lorsqu'il était à mes côtés. Est-ce que ce n'est pas de l'amour, ça ? Et pourtant, contrairement à d'habitude -c'est à dire ma franchise, j'ouvre ma gueule dès que j'en ai envie pour dire n'importe quoi de réel où de ce que je pense-, je n'ai pas parlé de ce que je ressentais pour lui, ni à lui, ni à Théna, ni à Hermès ; parce que je trouvais ça bien plus excitant de garder ça avec moi et moi seule, et que j'avais peur de souffrir. Oui, moi, la bornée, la tête froide, la tout ce que vous voulez, je n'avais pas envie de souffrir pour quelque chose qui n'en valait peut-être pas la peine puisque mes sentiments n'étaient pas réciproques, ou du moins, je ne les pensais pas réciproques. Je pense que j'ai eu raison, je ne sais pas pourquoi, une certitude infondée. Nous étions fait pour être amis, un point c'est tout. Je crois qu'il a été une des choses qui m'a retenue si longtemps au clan du Vent. J'ai regretté après, de ne rien lui avoir dit, d'être partie dans un mot. Mais je me suis dit qu'il s'en remettrait, qu'il était fort et que très vite il m'oublierait. Moi-même m'en suis voulue longtemps, et chaque soir je m'endormais avec son image dans mon esprit. Et puis peu à peu, à mesure que le temps passait, que les jours devenaient de plus en plus durs, étant donné qu'il fallait que je chasse, que je me batterie contre ceux qui voulaient me piquer ma tanière, que je devais échapper aux prédateurs, bref, la vie quoi, je l'ai oublié. Enfin oublié, on ne peut pas dire ça vu la quantité de sentiments et de souvenirs qui remontent mais tout simplement mis dans un coin de mon esprit, là où personne n'y avait accès, pas même moi. Et ce petit coin de mon esprit m'a grandement aidé à survivre.
Je pense que ça me ferait du bien de savoir que je lui ai manqué, qu'il a un peu pensé à moi avant de passer à autre chose. Il a sa vie maintenant, il est guerrier, a sûrement une compagne voire même des chatons.
Je lève les yeux vers les siens, et je ne peux empêcher les larmes de venir à mes yeux. Putain de sensibilité, putain de caractère de merde. Je n'ai pas envie de pleurer là maintenant… J'arrive à peine à soutenir son regard ambré, celui dont j'ai tant de souvenirs, celui que j'ai sans doute aimé un jour. Je ne l'aime plus, je le sais, je n'ai pas tout ce que je ressentais avant en le voyant, mais ça me fait quand même mal de le revoir. Je ne sais pas pourquoi. Putain. Voilà.

« Toi ! On peut savoir ce que tu viens faire là ? Nan mais je rêve, tu disparait comme ça et tu réapparait comme une fleur… Comment… Comment-a-tu pu…  »

Ça y est. Les larmes coulent le long de mon museau. Cette question non posée qu'il a pourtant pensé au plus profond de lui, je le sais, je l'ai quand même suivi de nombreuses lunes. Je lui ai manqué. Et ça me fait sourire entre les larmes, même si c'est égoïste, même si c'est complètement con de ma part. Ouais, il a souffert à cause de moi ; il s'est peut-être demandé pourquoi je l'avais abandonné comme ça. Mais putain, même moi je le sais pas, je voulais juste… partir chercher Hermès, c'était plus fort que moi, il me manquait profondément, j'avais besoin de mon frère comme j'avais besoin de lui et de Théna. Alors pourquoi j'ai choisi Hermès alors que je n'ai vraiment aucune chance de le retrouver dans ce putain de monde gigantesque, alors que j'abandonnais les deux personnes qui comptaient le plus pour moi ? Je sais pas, je sais putain de pas. Tout me semblait si clair… Ouais, il a souffert à cause de moi, et j'ai souffert à cause de moi aussi, même si je ne me le suis jamais vraiment dit. Je suis trop conne. Certes, je suis aussi partie pour d'autres raisons ; les coutumes de merde, ce peu d'effort pour mon intégration, cette vie pesante d'apprentie, à ne jamais pouvoir décevoir mon mentor, je n'en pouvais tout simplement plus et plus j'y pensais, plus je me disais que c'était la meilleure solution, que jamais je ne pourrai réellement faire ma vie ici. Alors je suis partie en prétextant la recherche de mon frère. J'ai eu des regrets, c'est vrai. Mais au fond… je pense que c'était mieux pour moi. Voilà.

À travers les yeux brouillés de larmes, je vois quand même son pelage hérissé, ses griffes sortis, sa colère.

« Tu ne peut pas revenir, tu es une ennemie de notre clan ! Pourquoi es tu là ? »

Je me perds la lèvre inférieure, ne sachant pas quoi répondre. Parce que si je lui dis que je suis venue voir Théna, que je l'ai mis dans un petit coin de mon esprit et que je ne pensais plus à lui. Et je m'en veux, parce que je l'ai abandonné, je l'ai trahi.
Maintenant, je suis une ennemie. Ça me fait mal de l'entendre, même si je le sais parfaitement et que je me considère comme tel, parce que ça sort de sa bouche, de sa putain de bouche que j'ai admiré tandis qu'il me parlait.

« Je... Passais juste comme ça. »

La réponse la plus nulle possible. Ma voix est entrecoupée de sanglots ; je me sens nulle nulle nulle et surtout pas douée, parce que ces putains de larmes ne coulent pas en présence d'autres personnes habituellement.

Je devrais partir, m'enfuir maintenant. Avant qu'on ai à se battre. Avant que je ne doive le blesser ou que lui me blesse. Mais je n'y arrive pas, je suis plantée là.
Paralysée.

« Je... Je suis désolée. » je rajoute d'une petite voix.
Pour tout, pour rien.
 

J'ai malau cœur. J'ai l'impression d'en faire trop, je me sens bizarre. Je n'aime pas cette impression si étrange que quelque chose m'entrave le ventre. Et ces yeux ambrés qui sont rivés vers moi me font un effet... Indescriptible. Non, je ne retombe pas « amoureuse » de lui, enfin je ne crois pas, je n'espère pas. De toute façon, qu'est-ce que j'y connais ? Je crois que c'est juste le fait de le recroiser, là maintenant, après tout ce temps qui a passé, nos deux mentalités qui ont mûries, chacune à leur rythme, les souvenirs que j'avais qui se sont effacés peu à peu...

« J'voulais pas te faire pleurer… t'sais. »

Je ne sais pas pourquoi, mais ses paroles provoquent en moi une autre crise de larmes ; je souris entre les gouttes qui tombent de mes yeux, ne sachant pas trop comment réagir. De toute façon, je n'arrive pas à calmer ces putains de sanglots, alors autant ne rien faire. Je me sens bizarre, si perdue au milieu de tous ces souvenirs, enfouis depuis longtemps. C'est drôle comme parfois je peux faire ma femelle conne superficielle qui pleure devant les mecs pour les draguer ; ouais j'crois que je caricature un peu. Et puis là j'veux absolument pas le draguer, de un parce que je n'ai pas du tout l'intention de me mettre en couple avec qui que ce soit, de deux parce que ça ne marcherait jamais entre nous -je suppose mais ça me semble impossible-. Et puis je ne l'aime plus. Enfin je crois.
Des milliards de pensées parasites flottent dans mon esprit, des idées sans queues ni têtes. Je devrais lui sauter dessus, rester immobile, pleurer, rire, sauter, me rouler par terre, m’enfoncer dans son pelage, le manger (?) si je les écoutais. Mouais, je suis moyennement convaincue. Je pense que je vais rester là, me calmer, arrêter ce sketch sans interêt, faire des retrouvailles dignes de ce nom.

Respire.
J’ai comme un poids dans mon ventre. Quelque chose de lourd, de pointu, qui me déchire l'estomac, qui ne veut pas s'en aller. C'est… désagréable. Et je sais même pas pourquoi. Je relève mes yeux vers ceux du guerrier, sans trop savoir pourquoi. Les siens me fixent avec une lueur indescriptible. Je fais pitié. Toute petite, recroquevillée, les yeux pleins de larmes, ne sachant même pas ce que je fous là, ce que je devrais faire.

« Je ne te demande pas des excuses et tu le sais, je veux savoir pourquoi… Pourquoi tu m'as laissé… tu m'as laissé tomber ? »

Une nouvelle fois, je reçois un coup dans le cœur après ses paroles. Oui, je l'ai laissé tomber. Abandonné. Trahi. Oublié. Effacé. Je le sais. Et pourtant, l'entendre me le dire, c'est comme si ça réveillait mes pensées les plus sombres. Il a murmuré, presque soufflé ses paroles, presque pour lui même, même s'il voulait que je l'entende.
Comment puis-je lui répondre si je ne sais pas pourquoi, moi ? Quel est cet élan qui m'a fait quitté ma sœur, lui, mon clan ? Une voix intérieure plus forte que toutes avec une volonté de fer. Mais je ne peux pas lui dire ça.

« J'avais besoin de... de partir. L'ambiance dans le clan m'étouffait. » Je n'ose pas le regarder dans les yeux, de peur qu'il ne se vexe, qu'il ne me renie et qu'il parte. « Et je voulais retrouver mon frère. »

Aucune raison n'est valable. Abandonner un ami n'est pas pardonnable. Surtout sans rien lui dire.

J'en ai marre de tout ça, de ma vie de merde, même si elle est déjà mieux qu'avant, quand j'étais dans ce clan de cons. J'en ai marre de mon caractère de merde qui me mets toujours dans des situations affreuses que j'aurai très bien pu éviter. Parce que oui, pleurer devant un mâle, celui que t'as aimé y a longtemps, devant un ennemi maintenant, c'est affreux, c'est nul, t'as honte, tu peux pas savoir à quel point, et puis tu te sens comme une merde -de toute façon t'es qu'une merde-, tu veux arrêter de pleurer aussi mais tu peux passer tu sais même pas pourquoi ton corps, tes yeux veulent pas stopper ces gouttes qui coulent le long de ton visage, qui tombent rapidement sur le sol, formant limite des flaques par terre comme s'il avait plu. Crois-moi, t'as pas envie de te retrouver comme ça. Je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi -que je n'ai pas d'ailleurs, peut-être pas mère-.

« Je ne te juge pas, tu es libre de faire ce que tu veux après tout. »

Ouais. Peut-être. Peut-être que je suis libre de faire tout ce que je veux. Après tout. Mais ça m'a fait mal, Faucon, si tu savais, la liberté. C'est dur de vivre en communauté, d'être sûr d'avoir toujours à manger, même pendant la Saison des Neiges, de partager sa tanière avec d'autres personnes, d'avoir des corps chauds contre toi et puis tout à coup de devoir te nourrir seule, dormir seule, vivre seule, sans personne avec qui partager mes problèmes, mes soucis, même s'ils sont moindres, même s'ils sont énormes et que j'ai un poids dans mon corps. Oui c'est dur, mais c'est moi qui l'ai décidé, je suis libre de ce que je veux. C'était compliqué au départ. Ça l'est encore bien sûr. Surtout que je l'ai pas retrouvé, j'ai pas encore retrouvé mon frère, j'ai pas encore réussi ce pour quoi j'ai tout quitté, même ma sœur, même celui que je pensais aimer, toi en l'occurrence, et maintenant que je te vois, je me dis que je n'y arriverai jamais, que j'ai fait tout ça pour rien, qu'il est mort, que j'aurais dû partir plus tôt, que j'aurais dû tuer ma mère avant qu'elle ne l'emmène. Tuer ma mère. Ça me fait bizarre de dire ça, de penser ça plutôt. Peu de gens doivent avoir eu l'occasion de penser à ça un jour. Je pensais pas arriver à cet extrême, vraiment.

« Ah oui ton frère… comment je dois t'appeler maintenant au fait ?J'imagine que tu as changé de nom. »

Pourquoi j'ai l'impression qu'il doit faire des efforts pour continuer la conversation, qu'il a juste envie de partir ? Je crois que je deviens parano. Caractère de merde.

« Artémis. C'est… une déesse. Comme ça que m'appelait papa. » Ma voix ne s'est pas brisée comme je m'y attendais. Faire face au passé. Ouais, serait p'têtre temps d'y faire face, de m'imposer. De pas pleurer dès que je pense à avant. « Et toi ? Je suppose que t'es devenu guerrier ? » J'ai réussi à contrôler ma voix, à ne pas transmettre tout mon dégoût. J'aurai pu être guerrière moi aussi. Quel nom ? Je me souviens même pas de comment je m'appelais en tant qu'apprentie, ça aussi mon cerveau l'a gommé.