Entraînement de chasse |Fatale Espérance & Nuage Libre|

Je suis enfin un mentor, enfin sérieusement. Je suis sûr que mon père est fière de moi maintenant, j’ai réussi, ça me rend tellement heureux. Je me demande ce que c’est la suite maintenant, trouver une compagne, fonder une famille et vivre heureux jusqu’à la fin des temps ? J’en sais rien, je suis pas vraiment sûr que c’est ce que je veux. Je serais plus tenté par découvrir le monde, de nouvelles choses, de nouvelles personnes, ressentir de l’adrénaline. J’ai envie de profiter de la vie quoi, pas de faire des patrouilles frontalières en boucle sur le même territoire, chasser du gibier avec les mêmes personnes et en ne connaissant seulement l’adrénaline des combats. J’ai besoin de plus, je sais pas encore quoi, mais je sais que ma vie, ce ne sera pas ça. Enfin, dans le fond j’en sais rien. Je préfère quand même me dire que je vis au jour le jour, parce que je n’aime pas penser à l’avenir, ça me déprime de me dire que je vais devoir rester ici toute ma vie.

« Nuage Libre ? C’est l’heure de ton entrainement de chasse, je t’attends à l’entrée des marécages. »

J’avais passé la tête à travers la tanière des apprentis, là où je dormais il n’y a de cela que une ou deux lunes. Puis dès que j’eu finis, je fis demi-tour et sortis du camp en même temps qu’une patrouille, me dirigeant directement vers le lieu de rendez-vous. J’espère que je serai un bon mentor, que je vais arriver à m’occuper d’elle et à lui transmettre ce que Fantôme du Passé m’a transmis. J’ai vraiment envie de la rendre fière, Fantôme du Passé. Qu’elle voit qu’elle n’a pas accordé autant de temps à un incapable, que je suis même plus doué que ce qu’elle ne pense. En fait, j’ai envie de rendre fière tout ce que j’aime et qui m’aime. Ce qui veut dire… Fantôme du Passé, Fragment de Neige et Irréaliste Eucalyptus. J’aurais bien voulu rendre fière ma mère aussi, bien que nous n’étions pas très proche. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle est partis, comme ça sans rien me dire, même pas un au revoir.

J’attendais l’arrivé de Nuage Libre assis parmis les épines de pins, juste derrière moi s’étendait les marécages, puis les charniers, encore plus loin les hautes pierres. Et derrière ? L’inconnu, le monde, le rêve. Enfin, le rêve, qui sait c’est l’enfer là-bas et je devrais être bien content de vivre ici, dans un clan, avec d’autres personnes. Remarque, certains solitaires sont très heureux, puis il y a aussi les domestiques. Parfois je me demande si c’est si désagréable que ça d’être un domestique. On m’a dit que leur nourriture est dégueulasse, mais dans le fond je n’y ai jamais goûté. Puis si ils restent, c’est sûrement qu’ils s’y plaisent. Enfin j’en sais rien et j’ai pas vraiment envie de savoir, je suis très bien là où je suis et ils sont très bien là où ils sont. Puis en plus on m’a dit que les bipèdes n’aiment pas les chats sauvages, qu’ils les chassent ou les enferment dans des cages, ou leur maison. Houu, ça m’en donne des frissons.