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KID. @Espe

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 Lun 31 Déc 2018 - 13:44

Kid

Feat. Espe



Je ne veux voir aucune larme glisser sur cette gueule héroïque.

Le mal avait frappé la totalité des Troupes, une gangrène malsaine qui prenait contrôle de nos corps et de nos esprits. Quel péché avions nous donc pu commettre pour que le ciel nous réserve une fin pareille ? Jusque là je n’avais ressenti aucun symptôme, je ne me pensais pas immunisé, juste chanceuse, ce n’était pas dans mon habitude d’aller échanger ma salive avec les autres handicapés pour faire semblant de les aimer, j’aurai beau perdre toute la famille que j’ai, je resterai toujours Õkza hurlant à la Folie. Et rien que le nom, personne n’a envie de s’faire léchouiller le pelage par une pauvre tarée. Même si ça m’arrivait parfois de faire ma toilette avec quelqu’un.

Mais je m’égare, je reprends mes esprits quand une quinte de toux me brûle la gorge, c’est comme si je vomissais les mauvais esprits à l’intérieur de moi, les voix pourraient se taire et ma vie commencer. Mais non, la toux ne s’arrête pas et j’ai un peu de mal à reprendre ma respiration. Des regards inquiets se tournent vers moi. C’est pas forcément quelque chose de grave de tousser, j’ai juste quelques poils dans la gorge qui sont restés coincés, ça va passer.

Je me lève pour vaquer à mes occupations, sous les yeux pensifs de mes camarades de tanière, je relève la tête et reste digne, j’ai l’habitude à force. Je pars chasser rapidement, fuyant les autres pour me retrouver seule dans le silence, ou presque. Des ricanements font sans cesse écho dans ma tête, les mêmes mots qui se répètent et finissent par me donner un mal de crâne terrible, la neige que mes pattes foulent devient floue et trop brillante alors que l’environnement autour de moi vrille, comme mes tympans.

Pour gonfler cette essence sensible que ta mère
Nous balance en famille, elle fatigue ton invulnérable Achille


Peut-être que je devrais me rendre à l’évidence, j’suis bel et bien contaminée, j’ai pas l’impression d’halluciner. Je suis pas du tout résistante aux maux de tête, déjà que j’en suis farcie chaque jour, si on m’en rajoute, j’vais pas tenir longtemps. La crise passe difficilement, seulement le temps que je me traîne jusqu’au camp de la Troupe Embrumée, complètement exténuée. Il faut que je me fasse soigner mais malheureusement pour moi, la seule personne qui en serait capable, c’est ma propre fille, La.

Je la déteste pas, non, mais la seule vue de son pelage grisonnant strié de noir m’a rappelle Hato, son foutu père. J’ai pas envie de me lamenter encore une fois sur la même histoire d’un salaud qui m’a brisé le cœur mais cette gamine était pas désirée, et c’est pas parce qu’elle est sortie de moi qu’elle l’est plus maintenant. J’ai jamais eu l’instinct maternel mais je me souviens avec eu quelques moments d’affection intense pour elle et les autres marmots. Et parfois j’aimerai vraiment passer du temps avec elle, parce que je la connais pas tant que ça.

Mais je demande quand même à l’appeler pour qu’elle vienne voir ce que j’ai, même si on ne le sait que trop bien.

« La. »
© MissKat pour Epicode
La chantant le Matin
Guerrier expérimenté
Puf/Surnom Puf/Surnom : Petite Lueur d'Espoir ~
Messages Messages : 262

Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 44
Mentor / apprenti : Varda
La chantant le Matin
 Jeu 24 Jan 2019 - 20:45

Mom, is you ?

Et tout se brise et je ne peux rien faire pour l'en empêcher.

Il fait froid. Elle penche la tête dehors, et voit la neige qui parsème le sol. Elle soupire. Il va falloir abriter les malades dans un lieu sec, et surtout, les protéger du froid. Elle est si fatiguée. Ses cernes sont inquiétants, et elle a les yeux rougis par le sommeil. Elle va péter un câble. Elle le sent. Ce n’est pas dans ses habitudes, au contraire, elle est toujours la plus adorable et la plus douce des personnes du clan. Mais cette fois, elle n’en peut plus. C’est trop de poids pour ses pauvres épaules. Ndran. Parti. Et elle sait au fond d’elle qu’il lui a brisé quelque chose en partant. Quelque chose qui ne se réparera plus jamais. Elle souffre de son absence, de voir le camp vide, de l’entendre rire et parler. Il lui manque. Il lui manque énormément, et elle, quand elle l’a entendu prononcer sa sentence, elle a senti son coeur tomber. Pas se briser, non, mais faire une chute libre. Mais elle avait dû faire comme si tout allait bien, sourire et lui souhaiter le meilleur, être altruiste, comprendre sa décision. Alors qu’elle avait juste envie de se recroqueviller et de pleurer à tout jamais. Putain que c’est pathétique.

Vind. Qu’elle a tué. Les mots se répètent en elle, assassin, assassin, tu n’es qu’un assassin, au lieu de soigner les gens, tu les tues, tu les brises, et tu brises ta propre soeur pour éviter d’avoir un poids de plus sur les épaules. La culpabilité s’empare d’elle, son coeur s’emballe, son corps tremble, elle ne contrôle plus rien, elle est si fatiguée, elle va tomber, tomber et ne plus se relever. Elle crise, et les larmes sortent sans qu’elle puisse rien y faire. Elle laisse couler, et fut prise de tremblements incontrôlables. Elle ne peut pas, elle ne peut plus, elle craque. Elle se recroqueville par terre, et se griffe les joues. Encore et encore. Profondément. Jusqu'à que le sang coule. Personne ne la voit. Personne ne sait, personne ne saura jamais. Et les tremblements cessent petit à petit, ses larmes se calment et elle se lève. Le sang goutte par terre, elle se nettoie le visage avec de l’eau. Jusqu'à que tout disparaisse. Comme si rien ne s’était passé. Il reste juste des petites cicatrices. “Vous me connaissez, avec ma maladresse, je suis tombée en plein dans les ronces et j’en suis sortie avec pleins de griffures.” Excuses, excuses, excuses. Pour se cacher la vérité, se voiler la face.

Elle inspire profondément. Elle doit s’occuper de ses malades, et parfois, que c’est dur, toutes ces responsabilités. Elle aimerait bien lâcher, elle aimerait bien tout lâcher parfois. Elle se sent si lasse. Elle adore ce qu’elle fait, evidemment que ça la passionne et qu’elle aime ça de tout son coeur. Mais il n’empêche que parfois, c’est dur. C’est dur putain, quand tu vois ta troupe se dépérir et que toi, t’es là, que t’as rien, que t’essaies vainement de les sauver, et qu’ils te filent entre les doigts. Chaque mort est un coup dans son ventre, dans sa tête. Une déception, et elle s’en veut, elle en fait des insomnies, elle arrête pas de regretter, de se dire “si j’avais fait ça, si j’avais fait-ci, peut être qu’il serait encore en vie”. Elle voit les gens pleurer. Et elle aimerait tellement éclater en larmes, se libérer, mais elle ne peut pas. Elle est leur roc. Leur lueur d’espoir. Elle ne peut pas se permettre de faiblir.

Alors elle se lève, elle va prendre les plantes, faire le tour des malades. Routine quotidienne. Et elle accorde à chacun un mot gentil, une parole d’encouragement, un sourire sincère. Tenez. Tenez. On trouvera une solution. Et tandis qu’elle fit la ronde parmi les malades qui dormaient autour du Séquoia, elle entendit une voix. Une voix qui prononçait son prénom. La. On l’appelait. D’une voix distante, voire même sèche, mais on l'appelait. Alors, elle se retourna.

Et le temps s’arrêta.

Elle regarda sa mère, comme si elle n’en croyait pas ses yeux. Õkza hurlant à la Folie. Elle ne laissa rien paraître, non, pas même un soupir ou un clignement d’yeux. Sa mère venait de lui parler après des lunes de silence, des lunes d’ignorance. Et elle, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était rester devant elle sans bouger. Elle ne ressentait rien, elle ne ressentait strictement rien. C’était peut-être ça, le problème. Le fait qu’elle n’arrivait même pas à ressentir ni joie, ni haine, ni tristesse. Elle ne ressentait strictement rien. Elle l’avait rayée de sa vie. Elle avait pleuré, elle avait souffert, mais elle l’avait rayé. Hato était mort. Sa mère n’a jamais été là pour elle, pour quoi que ce soit. Alors elle l’a oublié. Purement et simplement. Et maintenant, elle n’arrivait plus à ressentir de la pitié ou de la peine en voyant sa mère mourante. Rien. Et cela la terrifiait tellement, et lui faisait tellement de mal. Elle aurait tant aimé ne serait-ce que souffrir, pour pouvoir ressentir quelque chose. Se sentir vivante. Mais non. Elle n’y arrivait pas. Et elle avait beau chercher, son coeur n’était qu’un immense trou noir.

Elle la regarda sans la voir, les pensées s'entrechoquent, les souvenirs d’enfance, les pleurs, les moments de complicité avec Mi et Sol, tout pour se relever des épreuves. La savait qu’elle était particulièrement proche de sa fratrie, voir même un peu trop. Elle savait pourquoi. Le manque de parents les avait fait se rapprocher instinctivement, et elle ne regrettait rien. Elle aimait son frère et sa soeur d’un amour inimaginable, et cela ne changera jamais. Elle serait capable de mourir pour eux, s'il le fallait. Parce qu’elle les aimait.

Et en regardant sa mère, elle vit tout ce qu’elle aurait pu faire avec elle, tout ce qu’elle n’a jamais fait. Parce que c’était une lâche. Et elle sentait petit à petit son coeur se glacer. Elle ne ressentait rien. Elle était glacée, froide de l’intérieur. Elle en était terrifiée.

Et soudain, une quinte de toux plia le dos d’Okza. La, mue par un instinct purement altruiste, se précipita vers elle. Et elle déglutit avant de parler. D’une voix transformée. Monocorde, froide, glaciale, sans aucun sentiment.

“Mère. Tu dois attendre d’être mourante pour venir me dire bonjour ? Et encore, si je n’avais pas été en position de te soigner, tu ne serais jamais venue. Tu sais déjà ce que tu as, n’est-ce-pas. Tu n’as pas besoin de moi pour le savoir. Tu as le mal rouge, ma très chère mère.”

Et elle la regarde, et tout se glace en elle. Elle ne se reconnaît plus, elle ne reconnaît plus rien. Elle aurait tellement aimé pleurer, elle aurait tellement aimé ressentir ne serait-ce qu’une once d’émotion. Mais elle n’y arrivait pas. Parce qu’elle était brisée. Parce qu’elle était glacée. Et que même si elle était au fond du gouffre, jamais sa mère ferait un mouvement pour la sauver. Elle l’a oublié. “Tu n’es plus ma mère.” Et cette phrase s’entrechoque encore et encore, ne laissant qu’un univers dévasté par les regrets et la culpabilité.

Feat Lunette.

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 Sam 23 Mar 2019 - 13:14
|| Rp envoyé dans les inachevés suite au départ de Lunette.
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