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Les lueurs du crépuscule arrivent ; et avec elles, tous mes cauchemars. | Ft. Vagygy

Ambre
Jeune aventurier
Puf/Surnom Puf/Surnom : Espé
Messages Messages : 91

Le personnage
Sexe du perso: Femelle
Âge du perso: 58
Mentor / apprenti : Never
Ambre
 Lun 31 Déc 2018 - 23:10




Lueurs du crépuscule
Ft. Barket de frites




Les nuages grondent dans le ciel. Il fait mauvais, et je sens l'odeur de la pluie se profiler. Je regarde à l'horizon, et tout ce que je vois, c’est un gris qui recouvre tout, qui reflète l’état dans lequel je me trouve; juste un ensemble de sentiments négatifs, sans début ni fin, qui m’emprisonnent encore et encore, ne me laissant à peine le pouvoir de respirer.

La saison froide a commencé.

Dire qu'avant, je préférais la saison des feuilles nouvelles. Parce qu'il était synonyme de renouveau et d'amour. J'aimais cette saison parce qu'elle était emplie de promesses, parce qu'elle signifiait pour moi que même si l'hiver arrivait et faisait tout mourir, la nature arrivait à se relever et à se reconstruire. Je me disais, naïvement, que je pourrais me reconstruire avec Cavan. Parce que je croyais l’aimer et que pour moi, il était la représentation de tous mes rêves, de tous mes espoirs, de toutes mes promesses. Je n’avais pas vu l’amour qu’il portait à Petite Promesse, parce que j’étais si aveuglée par l’amour que je croyais lui porter, que je ne faisais pas attention à ce que lui désirait. J’étais si naïve.

Mais ça, c'était avant. Avant que je voie la véritable face de mon frère, avant que je me fasse dépouiller de mon innocence et de ma fierté, avant que je sois le fantôme que je suis aujourd'hui, errant éternellement sous le joug de la Mort qui continue sa mélodie macabre. Avant que la flamme de la vie s'éteigne en moi.

J’ai tué, aussi. Une personne dont j’ignorais l’identité, jusqu’à même son prénom. Mais je l’ai tué quand même, sans même lui laisser le temps de parler. Les actes ont bien suffit. Si personne ne l’a retrouvé, elle doit toujours reposer dans l’endroit où je l’ai achevée, le sang séché sur la neige immaculée. Gorge tranchée. Et même des lunes après cet événement, je ne parviens pas à ressentir quoi que ce soit.

Maintenant, je préfère celle des feuilles mortes. Celle où la nature se glace peu à peu, ne laissant aucun espoir. Celle où elle se meurt sans que personne ne puisse rien y faire. Les Bipèdes ou ces foutus chats morts des clans croient tout contrôler, mais ils ne peuvent pas encore changer le cycle des saisons. Et ils ne le pourront jamais.

Je plonge mes yeux dans l'eau du grand lac. Elle doit être glacée, par ce temps. Et j’entends malgré moi les voix qui s'insinuent en moi pour me murmurer de plonger dans l'eau glacée, pour en finir.

Mon reflet n'est guère mieux. J'ai les yeux emplis de cernes, comme injectés de sang, à cause de mes innombrables insomnies. Je ne dors plus la nuit. Je ne peux pas. Parce que dès que je me laisse aller, les voix redoublent encore et encore, ne me laissant pas une seconde de répit. Et je ne peux pas sortir lorsqu'il fait noir dehors. Alors je me recroqueville et j'attends que ça passe, en serrant la mâchoire pour résister à tous leurs assauts. On ne peut même plus distinguer mes pupilles violettes. Je suis misérable. Mon pelage, quand à lui, est d'un roux sale, fade. Il n'est plus brillant, soyeux et doux. Il est  et mériterait bien une toilette. Mais je n'ai pas la force. Je suis tellement fatiguée.

Mais je me suis levée aujourd'hui. J'ai souri comme d'habitude à ma mère et à Hirondelle et Artémis. Elles ne savent pas, pour le père de mes chatons. Dans quelles circonstances ils ont été conçus. Je ne pense pas leur dire un jour, parce que je crains plus que tout de voir cet air compatissant et horrifié sur leur visage. Je veux les protéger. Parce que même si je connais Hirondelle et Artémis que depuis très peu de temps, elles sont devenues mes meilleures amies et je ne veux pas les perdre. Elles m'ont beaucoup aidées lors de ma grossesse, elles étaient toujours là pour moi quand j'en avais besoin, ne me posant jamais de question, ne me jugeant jamais. Alors, la moindre des choses que je pouvais faire, c'était leur offrir l'accueil à la grotte aux Mille Éclats. Même si je vois dans les yeux d’Hirondelle que le désir de liberté la dévore plus que tout, et dans les yeux d'Artémis qu'il lui manque quelqu'un pour qu'elle soit pleinement heureuse. On porte chacun notre peine et notre passé. Elles sont peut-être juste temporaires, comme Petite Promesse. Je ne veux pas. Parce que je les aime tellement, elles m'ont aidées.

Je crains plus que tout la réaction de ma mère. Elle a l’air tellement heureuse d'avoir des petits-enfants, que je n’ai pas envie de la décevoir en lui annonçant la vérité. Je préfère garder ce doux mensonge et que tout le monde soit heureux, plutôt que de leur annoncer la vérité et risquer qu’ils partent. Je sais que c’est lâche, que ce n’est pas la meilleure chose à faire; mais je n’ai pas le choix, je n’ai plus la force d’affronter ça, encore une fois. Même si au fond de moi, ça continue toujours à me dévorer.

Je ne sais pas où je suis; tout ce que je sais, c’est que je suis dans une clairière, et que autour de moi les arbres m’encerclent de leurs longs corps. J’ai peur, et je suis morte de trouille, parce que je vois le soleil descendre peu à peu dans le ciel. Le crépuscule et ses couleurs si belles. Le crépuscule et toutes mes terreurs qui reviennent. Et je pousse un cri d’horreur, qui dure des heures, qui me percent les tympans, tandis que je vois apparaître la silhouette d’un mâle qui s’approche.
By Seerose for Espé only
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Invité
Invité
 Mer 16 Jan 2019 - 13:48



Le Rp a été écrit le soir, très tard, une veille d'examen sûrement, en buvant de l'ice tea, car l'auteur manie la procrastination avec un certain talent. Ou alors était occupé à glander sur la Cb, alors excusez son retard <3


Breathe


Esprit Vagabond avait été pris de l’envie de sortir un peu du camp, d’aller tenter d’attraper une ou deux proies malgré le froid polaire qui gelait la forêt et n’arrangeait rien quant à la maladie qui persistait à décimer le Clan du Tonnerre. Dans tous les Clans, d’ailleurs. Une patrouille allait être envoyée sur les territoires des Troupes en souvenir d’une alliance passée en espérant récupérer un quelconque remède. Lui n’avait pas voulu partir. Ce n’était pas qu’il avait la flemme mais partir aussi loin ne le tentait pas et, de toute façon, d’autres s’étaient déjà proposés alors que lui était toujours en train de réfléchir. Il était loyal à son Clan, évidemment. Mais ce voyage était long, très long. Et il préférait rester au camp à veiller de loin sur les malades, à se tuer à la tâche en allant chasser plutôt que de partir et de risquer, en revenant, de trouver plus de nouvelles tombes que de vivants. Alors il restait. Il ignorait quand la patrouille partirait, le plus tôt possible sans doute mais encore fallait-il s’organiser avec les autres Clans, une affaire qui risquait d’être pour le moins compliquée si la fierté n’était pas mise de côté. Il espérait que les choses aillent vite, sa soeur se démenait pour maintenir leurs camarades en vie et il ignorait comment elle parvenait à garder la tête froide avec toute cette pression sur ses épaules. Le scandale qui avait éclaté il y avait presque une année à présent ne devait pas l’aider, certains ne lui faisaient plus confiance et cela ne lui imposait que plus de pression.
Pourvu que tout se termine très bientôt.
La chasse est peu fructueuse. Le guerrier a trouvé une souris égarée qui s’était empressée de disparaître sous la neige pour rejoindre son terrier. Bredouille, Esprit Vagabond avait poursuivi son chemin en frissonnant. Il n’aimait pas cette saison, la maladie qui s’immisçait dans le camp, le froid qui s’infiltrait en chacun jusqu’aux os, le manque permanent de gibier et la vie dans la famine. Combien de temps avant qu’un hiver particulièrement rude ne se présente et qu’il n’y ait des morts ? Un jour, cela arriverait sûrement. Tout était possible en ce bas monde, il fallait s’attendre à toutes les surprises possibles. Comme pour lui donner raison, un cri déchira l’air, lui faisant immédiatement relever la tête. Une femelle, à en juger par le son strident. Oh bien sûr, un mâle pouvait en émettre un de même mais l’instinct lui dictait que sa première intuition était la bonne. Aussitôt, il se mit à courir en direction du cri d’effroi qui semblait transpercer la forêt. Si elle continuait ainsi, elle allait rameuter tous les patrouilleurs alentour ce qui, à en juger par l’odeur de solitaire qui se faisait sentir dans l’air, n’était clairement pas une bonne idée. Que se passait-il ? Peut-être se faisait-elle agresser, le guerrier ignorait si c’était monnaie courante dans la forêt même s’il avait bien conscience que le viol n’était en rien un mythe, tout comme la violence. Tous deux étaient des réalités bien tristes. Il finit par déboucher dans une clairière plongée dans l’ombre. Il pouvait voir les derniers éclats de soleil glisser sur les arbres, signe que le crépuscule cédait sa place à la nuit et ses étoiles lumineuses.
L’horrible plainte s’éteignit alors qu’il posait ses yeux sur sa silhouette. Elle était petite, plus que lui en tout cas, et son pelage lui paraissait gris dans l’ombre qui s’étendait sur le monde mais il parvint à discerner un poil couleur crème tirant sur le roux. Ses yeux étaient fermés comme si elle refusait d’observer le soleil laisser place à la lune, elle tremblait et sa respiration saccadée s’entendait d’ici. Elle était seule. Que se passait-il ? Qu’est-ce qui pouvait bien la terrifier au point de pousser un cri contenant autant de détresse ? Doucement, Esprit Vagabond s’approcha d’un pas qui se voulait bruyant, il ne voulait pas la prendre par surprise, ignorant si elle avait senti sa présence ou non. Il ne voulait pas l’effrayer plus qu’elle ne l’était déjà. Il hésita, voulant poser sa queue sur son épaule dans un geste rassurant mais se ravisa en se disant que c’était sans doute déplacé étant donné qu’ils ne se connaissaient pas et qu’elle semblait plongée dans une profonde détresse, cela n’arrangerait rien, sûrement. Quoique, parfois le contact d’un autre être vivant était bénéfique. Mais encore fallait-il le savoir et là, en l’occurrence, il ignorait tout d’elle alors il ne prendrait certainement pas le risquer d’aggraver les choses.

« Calme-toi. Respire. »

Il décida de rester à côté d’elle, ni trop proche ni trop éloigné. Il ne savait pas vraiment comment agir avec elle, il voyait bien que ça n’allait pas, raison pour laquelle il ne lui avait pas demandé si ça allait, question stupide. Non ça n’allait pas, visiblement. Il aurait aimé savoir pourquoi pour savoir comment agir, au moins un minimum mais ce n’était pas ses affaires et il n’avait pas à la forcer à se confier à lui : il était un inconnu. Peut-être même que sa simple présence allait l’énerver ou pire, l’effrayer davantage. Pourtant, il ne lui voulait aucun mal. Si son cri avait été entendu par d’autres chats, il s’assurerait qu’aucun mal ne lui soit fait si jamais une quelconque compagnie s’amenait. Elle n’allait pas bien, mieux valait que son état ne s’empire pas. Il ne la laisserait pas, pas tant qu’il aurait la certitude que ça irait.


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