L’astre solaire commence tout doucement à descendre dans le ciel alors qu’une brise fraîche vient s’engouffrer entre mes poils. Les degrés commencent tout doucement à descendre pour laisser place aux douceurs rafraîchissante de la nuit alors que les insectes et animaux nocturnes sortent de leur cachette. Un plafond couvre les étoiles de sorte à ce qu’on ne voit pas la lune, la nuit s’annonce être noire, peut-être même qu’une bruine ou une averse tombera durant mon sommeil.

Mais pour l’instant, je ne suis pas fatigué ! J’ai juste encore un fois envie de jouer, à quoi est-ce que je pourrai jouer ? Peut-être au chasseur et à la souris ? Mais avec qui est-ce que je vais jouer ? Tiens je vois Petite Pierre là-bas, la fille d’Audace des Cieux et d’Esprit Flamboyant. Elle est gentille, Petite Pierre, mais on a jamais vraiment jouer ensemble. Enfin, ce que je veux dire c’est que nous avons grandis ensemble, alors forcément nous avons un lien mais nous avons pas vraiment pris le temps de nous connaître. Puis après tout, lorsque l’on est des chatons on est un peu tous pareil, on veut tout le temps jouer ! Enfin, ça, je crois que ça ne vaut que pour moi. Entre Petite Chèvre qui fait des débats philosophique et Petit Soleil qui fait une dépression, nous sommes des portées de chatons assez étranges. Parfois je me demande si je ne suis pas le plus normal. Enfin, on ne définit pas la normalité mais moi on m’a toujours dit que les chatons jouent toujours et font toujours des bêtises. Alors pourquoi que moi et pas les autres ?

J’aimerais bien que Papa et Maman reviennent, qu’ils soient juste partis en balade et que à tout moment ils vont franchir l’entrée du camp pour venir nous rejoindre. J’ai envie de jouer avec mon papa, comme avant et avoir des moments d’affection avec ma maman, Valse du Papillon. Quand je repense à eux, j’ai envie de pleurer. Parce que je me dis que jamais ils nous verront passer apprentis, puis guerriers tous ensemble. Parce que jamais plus je n’aurai des parents pour me dire à quel point ils sont fiers de moi. Qui vais-je bien pouvoir rendre fière maintenant ? Ça me rend triste, il me manque…

Mais il ne faut pas que je me laisse abattre ! Après tout, si j’avais voulu les suivre, j’aurais pu. Mais j’ai décidé de rester, de poursuivre mon rêve et de veiller sur mes deux sœurs. Parce que je suis sûr que je ne suis pas fais pour une vie en solitaire, mais une vie en communauté avec pleins d’amis !

Je m’approche en courant vers Petite Pierre et lui cri avant de lui sauter dessus :

« On joue au chasseur et à la souris ? S’il te plaît ! s’il te plaît ! »

Et à moitié sur elle, je la contemple, attendant une réponse de sa part.

« Maiiis ça va pas de me faire peur, comme ça ? J’aurais pu avoir une attaque cardiaque, »

Elle me lança ses mots comme du venin de serpent, en feulant et en me foudroyant du regard. Je m’assis et mes oreilles se mirent automatiquement en arrière, j’étais un peu gêné. Parfois, ma joie prenait le dessus et je pouvais me montrer maladroit envers les autres. C’est vrai que moi si on arrivait comme ça sur moi en me sautant dessus, je ne le prendrais pas très bien… Enfin je ne sais pas, il n’y a que moi pour faire ça. Je pense que je jouerais avec la personne au lieu de réagir comme ça. Je déteste quand on me parle comme ça et je sens les larmes monter en moi sans que je ne puisse faire quoi que ce soit contre. Mais elles ne coulaient pas, je faisais tout pour les retenir. Ne jamais montrer que ça ne va pas, se voiler la face, ne montrer que la bonne partie de soi. Nous avons déjà assez de problèmes comme ça pour que je me mette à craquer devant les autres. Personne ne craque, et je ne veux pas être le premier à qui ça arrive.

« Désolée, ça m’a juste surprise. Mais j’ai pas hyper envie de jouer, enfin, je crois que je préférerais… M’entraîner, faire un truc constructif. J’ai l’impression d’être inutile. Et… Seule. Et j’ai pas envie d’être apprentie et de devoir obéir tout le temps. Enfin… Désolée. »

Mes oreilles se dressent vers elle et mes moustaches frémissent. Tant de détresse dans son regard. Je lui souris, pas parce que je suis touché qu’elle me parle de cette manière mais juste… Je sais pas. J’en sais rien en fait je crois, personne ne sait rien. Nous sommes tous là à regarder le monde de nos regards enfantin sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Pourquoi est-ce que les guerriers nous regardent avec peine ? Pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’on se retrouve tous sans parents ? Qu’est-ce qu’on avait fait pour mériter ça ? Rien du tout, on était juste naît. Encore, moi ça allait. J’avais connu mes parents jusqu'à mes trois lunes contrairement à d’autres qui ont eu par exemple comme mère Audace des Cieux qui est morte en accouchant. Ça doit être terrible de se dire que notre mère est morte pas notre faute, enfin, nous ne l’avons pas décidé mais bon… Dans mon malheur, j’ai eu de la chance, c’est comme ça.

« T’inquiète pas, t’as pas à t’excuser. C’est plutôt à moi de te demander pardon pour t’avoir fait peur comme ça. Si tu veux on peut jouer à autre chose, il y a plein d’autres jeux ! Ou entraînement, comme tu préfères. »

Parfois, ma douceur me surprenait moi même. Est-ce que je tiens ça de ma mère ?