C'est peut être une connerie // SONGY
Si cette obsession de savoir tout de mon père est apparu, c'est à cause de ce que marmonnait Pegy la nuit. Elle pleurait, on l'entendait gémir au fond de la grotte, là où se pose Ash désormais. Pourquoi le fait-elle maintenant ? Parce qu'elle se blottissait contre notre mère à ces moments-là. Je pense que c'est resté. Je pense qu'elle veut que Pegy reste dans nos esprits de part nos comportements et habitudes. C'est durant ces nuits que j'ai pu entendre Chant du Matin de prononcé. Mon père. Celui qui nous a permis de naitre. C'est depuis qu'elle est morte que je fais des voyages vers les domestiques et les clans pour en apprendre plus avec les solitaires, et les claniques. Ces voyages sont devenus automatiques, et je sais que ma soeur les comprends. Je la vois joyeuse pour moi quand je ramène des informations le soir. Je la vois heureuse de connaitre nos origines. Nos parents, n'étaient pas des monstres, c'est ce que j'essaye de prouver.
L'odeur du Clan de la Rivière me parvient. Cette odeur poissonneuse que j'ai appris à aimer après que la dernière domestique que j'ai vu m'annonce qu'il venait de là. J'ai du sang de ce lieu. Je suis un chat de la Rivière, mais qui est devenu un escogriffe, par un événement que je ne connais pas. Je ne sais pas comment ma mère est parvenue aux collines dans lesquelles je vis avec ma soeur. Je ne sais pas comment elle a pu quitter sa famille. Quelles en ont été les causes ? Il n'y a qu'un seul endroit où je peux tout apprendre. Ici, dans le territoire du Clan de la Rivière lui-même. Peut être que le chef peut m'aider, mais je ne sais pas s'il s'agit du même que celui qui commandait mon père. Je n'en sais rien. Tout peut avoir changer, j'ai quoi...50 lunes ? Tout peut avoir changé en autant de temps. Je ne sais même pas si je trouverai la moindre information sur mon père ou ma mère. Je ne sais pas. J'en sais rien.
Dans tous les cas, j'ai pénétré dans le territoire des Rivières. Je ne suis plus dans une zone à peu près sécurisée, et je sais que je me suis mis en danger. Je sais que je vais devoir redoubler de prudence en avançant vers un lieu que je ne connais pas. Je ne sais pas où est le camp. Je ne sais rien. Mais en tout cas, je suis pour le moment visible de tous, et en danger.
Feat. Snowy
Who are you.
La saison des neiges n’était pas encore arrivé mais on pouvait désormais voir une fine couche blanche qui tapissait le sol de la forêt. Le Clan de la Rivière est chanceux d’avoir des habiletés en pêche. La rivière ne pouvait pas geler complètement dû à la force du courant. Par contre, qui veut dire saison des neiges, veut dire également l’approche du mal blanc et le manque de gibier. Je ne pouvais pas nier le fait que j’étais inquiet pour mon Clan. Depuis la dernière assemblée, Étoile Machiavélique nous a lancer une pierre. J’appréhendais toute attaque éventuelle de la part de ce Clan. Quand Étoile d’Équinoxe était encore meneur, j’ai cherché à avoir des réponses auprès de mon ancien chef mais il n’a jamais su quoi me répondre. Il ne savait pas plus que moi pourquoi cette chef éprouvait tant de haine envers nous. Elle semblait dire la dernière fois que nous étions que des menteurs et que nous planifions une attaque surprise. D’où vient cette pensée irrationnelle ? Je n’en avais aucune idée parce qu’Étoile d’Équinoxe était probablement le dernier chef à chercher les ennuis. Un peu comme Étoile Orangée... Et Étoile Fragmentée... En fait, Étoile Machiavélique était probablement la seule. J’espérais du plus profond de mon âme que Rayon de Soleil ne pensait pas la même chose que sa chef. J’avais peur du mal blanc aussi mais rien n’a jamais été redoutable que le mal rouge. D’un côté plus positif, les chatons semblaient très fort cette année et avec nos nouveaux guerriers prêts à combattre, peu importe ce qu’il arrive, nous serons prêts. J’avais confiance en eux. Je marche au milieu de la clairière. J’avance vers la pouponnière et j’y vois ma compagne et mes chatons assoupis. C’était surprenant que ma fille Petit Comète dormait, elle déborde tellement d’énergie. Cette pensée me fit décrocher un sourire en coin. Leurs thorax se soulevaient d’une rythme régulier. J’étais tellement fier de mes chatons et de ma compagne. Louve Noire fait tout simplement une merveilleuse mère. Petite Comète fera sans doute une redoutable guerrière. Malgré ses défauts, elle sera une apprentie travaillante, persévérante et respecté. Puis mon fils Petit Silence, je ne sais pas ce qu’il veut faire plus tard mais depuis qu’il est né que je le trouve extrêmement brave. Il a peut-être des difficultés d’élocution mais rien n’empêche qu’il pourra faire de grandes choses. J’entra dans la pouponnière et lécha le front de mes enfants puis colla mon museau contre celui de ma compagne. Mes chatons grandissaient à vue d’oeil. Évidemment, Petite Comète se réveilla. Je lui fis signe de ne pas faire de bruits pour ne pas réveiller personne. Sans surprise, elle me demanda ce que je m’apprêtais à faire. Je n’avais rien à lui cacher donc je lui dis la vérité que je sortais seul pour faire une vérification des territoires.
« Est-ce que je peux venir avec toi? S’il te plaîîît. » Me chuchota-elle avec ce regard de chatons.
Petit Comète. Elle est tellement intelligente et confiante mais parfois un peu trop téméraire. Elle sera bientôt apprentie mais n’avait aucune conscience des dangers encore. La vie à l’extérieur est dangereuse, et ce même pour des adultes.
« Pas cette fois ma rose des sables mais dans deux lunes, tu vas pouvoir sortir avec la présence d’un guerrier et aussitôt que tu deviens apprentie, je t’apporterai avec moi. Je te le promet. » Miaulais-je en lui léchant l’oreille.
Elle me décrocha un sourire et acquiesca. Petit Comète avait tendance à s’essayer de tant en tant. C’est normal, elle ne pouvait pas comprendre certaines choses encore. Puis étonnamment malgré le caractère de Louve Noire et le mien, on dirait qu’elle a retenue de sa tante Pluie Torrentielle à ce niveau-là. Elle a et sera un guerrière à tête forte sans aucun doutes mais par chance, elle ne s’obstine jamais bien bien longtemps avec moi. Je suis extrêmement chanceux d’avoir des chatons aussi à l’écoute. Elle sera un peu rebelle, c’est certain, mais elle nous a jamais causé de gros ennuis alors pour ça, je suis heureux. Je retourne donc à mon plan de départ. Je m’assure que Coeur Lunaire a finit ses tâches et que la situation est sous-contrôle puis me dirigea vers la sortie.
« Je serais de retour avant le coucher du soleil, n’oublie pas de choisir les membres pour la patrouille de nuit et de soir »
Ma lieutenante me fait un signe de tête puis je jete un dernier coup d’oeil vers la pouponnière pour voir ma petite boule de poil blanche tigrée de noir. Je lui articule « Je t’aime » pour attendre la même réponse en retour et je me met en route.
Quelques minutes plus tard, j’ai presque terminé le 3/4 du territoire. Les marquages ont été bien fait et il n’y a aucun signe de danger apparent jusqu’au moment où une odeur envahie mes narines. Lorsque ma tête interprète cette odeur, mon poil s’hérisse. Qu’est-ce qu’un escogriffe fait sur nos terres? Normalement, ils habitent hyper loin de nous. Ils sont plus prêts des troupes. Généralement, s’ils sont là, ça veut dire rien de bon. J’ai été très patient mais beaucoup de nos guerriers ont perdus la vie dû aux escogriffes. Je déteste la guerre mais il n’est pas question de risquer la vie de mon Clan.
‘’Avec cette vie je t’offre la droiture, utilise-la à bon escient afin de guider le Clan de la Rivière. Je te fais confiance.’’
Je me dirige vers le champ de roseaux. Il y avait juste assez de neige pour que mon pelage clair se fonde plus facilement que pendant la saison des feuilles-nouvelles. J’observe l’escogriffe qui se promène sur mon territoire, l’air tendu. Il le sait très bien qu’il ne devrait pas être là. Je suis pas du genre à lui sauter à la gorge comme l’un de sa bande, surtout qu’il est seul mais baisser ma garde n’est pas une option. Les escogriffes sont des meurtriers qui ne montre généralement aucune pitié et je préfère ne pas me fier à son apparence. Par contre, il risque de comprendre qu’il n’est en aucun cas la bienvenue ici et ce, assez rapidement. Un escogriffe ne mérite aucun morceau de ma pitié ou de ma compassion. Les siens ont fait couler trop de sang mon Clan et j’en ai assez.
« Que fais-tu sur le territoire du Clan de la Rivière, étranger. » Miaulais-je d’un ton froid.
Une légère brise glaciale faisait soulever la neige poudreuse du sol. J’émergea de ma cachette parce qu’il allait savoir où est-ce que j’étais caché. Je ne cherche pas à me cacher, je veux juste qu’il parte sans que le sang ne coule. Le vent glaciale faisait valse mon pelage mi-long dans tous les sens. Je posa mon regard argentée dans le sien, probablement aussi froid que la température et observa ses moindres faits et gestes. J’étais prêt à sortir les griffes en cas d’attaque surprise.
‘’Étoile des Songes, je suis fier d’avoir été ton mentor. Parfois les bonnes choses prennent du temps et parfois, la patience est la clé de n’importe quel combat tu mèneras dans ta vie. C’est pourquoi avec cette vie, je te donne la patience. Fais-en bonne usage.’’
Mon ancien mentor a eu raison cette nuit-là. Peut-être que pour cette rare fois, je me trompe sur l’image de l’escogriffe. C’est pourquoi je n’attaque pas en premier, je me méfie et j’écoute mais s’il ne me laisse pas le choix, je vais devoir faire preuve loyauté et me battre pour ce qu’il nous appartient.
- Spoiler:
(EDIT: Désolée des fautes, je vais dormir parce qu’il est 22:00 - quart chez moi mais t’inquiète, je corrige les fautes cette semaine. Si tu saignes trop des yeux, colle toi des serviettes sanitaires sur les joues. Bonne nuit / journée ! )
Des bruits de pas font que je me retourne vers un chat au pelage clair. Un chat est de la rivière, à en juger l'odeur. Enfin, une patrouille qui pourra m'amener au chef. Pourtant, il est seul, ce que je n'ai pas vu souvent durant mes enquêtes et mes recherches. Les chats seuls sont ceux qui chassent la plupart du temps. Là, il n'a pas du temps la volonté de chasser, je le vois dans son attitude. Et aussi, les champ de roseau ne sont pas un endroit de chasse. Je n'ai croisé aucune proie depuis que je suis ici.
Le ton froid me fait frissonner autant que le vent glacer qui suit. D'un coup, je ne me sens absolument pas rassuré, et je me dis que j'ai fait une connerie. J'aurai du écouter ma soeur et arrêter mes recherches. Après tout, nous savons que nos parents sont de la Rivière... Si jamais cette journée finie mal, ce ne sera que mon entière faute, et je trainerai ma soeur incapable e chasser à ma suite. Je la condamnerai juste avec ce geste. Quelle stupidité !
Cependant, je me reprends du mieux que je peux, et baisse la tête, en un signe de soumission. Si je veux survivre, je crois qu'il ne faut pas que je me montre agressif. Ce chat ne semble avoir aucune hésitation quant à tuer un intrus sur son territoire. C'est limite si je me couche sur le sol et montre le ventre comme j'ai vu les chiens faire devant des plus forts qu'eux. Sauf que je ne me rabaisse pas à ça. Si le chat s'énerve, oui je le ferai, mais là, je n'en ressens pas le besoin absolu.
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