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Lun 16 Mar 2015 - 0:31

Dans la vie, parfois, il y a des événements qui semblent contre nous. Parfois, la tristesse semble inévitable. Et ce parfois, il devient un toujours quand il attaque certaines personnes, comme si jamais il ne souhaitait les lâcher. Abandon des Étoiles. Un nom qui signifie plus que ce qu’il semble pouvoir signifier, parce que non, les étoiles n’ont pas abandonné la chatte, mais au contraire sont les seuls à la soutenir. Abandon des Étoiles. Un nom triste avec toute une histoire. À commencer par rendre hommage à son mentor décédé. Celle qui lui avait éternellement donné la force de vivre et qui continuait de le faire dans ses rêves. Le Clan des Étoiles, qu’était cette guérisseuse sans ce Clan? Elle n’était rien, c’était aussi simple que cela, car sans ce Clan qui venait la voir toutes les nuits, elle, elle n’avait absolument rien. Pas de famille, pas d’amies, réservée, dans son coin, elle était seule. Un frère comme unique famille. Un frère ayant réussi à la persuader qu’elle n’était qu’une guérisseuse ne sachant pas faire son travail correctement, qu’une guérisseuse médiocre ne méritant même pas ce titre. Comment avait-il fait? Comment avait-il réussi à ébranler cette chatte qui semblait si…impossible à atteindre?

Les relations changent au fil des saisons, entre les Clans. C’est un peu comme la Lune, instable, imprévisible. Toi, tu es là, tu ne sais pas que faire. Les rivalités t’atteignent indirectement, sans vraiment te concerner. Toi, t’es là, sans trop savoir si tu as raison de te laisser atteindre et sans le montrer. Elle est là. Quand bien même elle ne semble pas être là, elle est là. Invisible, mais pas au service de la Lune, elle est là. Un Clan s’allie avec un autre, puis il est rival à celui-là. Les alliances changent plus vite que les saisons et elle, elle demeure là. Elle attend. Elle attend que la paix tant souhaitée arrive, cette paix qui ne viendra jamais, elle le sait. Et quand bien même cette paix serait là, la chatte savait à quel point elle serait précaire, prête à exploser à tout instant, à ne faire plus qu’un avec le chaos. Abandon des Étoiles, présentement dans son lit de mousse, ne parvenait pas à se reposer. Une nouvelle nuit d’insomnie. Ses yeux étaient rouges. Son moral n’était pas. On ne pouvait pas le qualifier de plus bas que terre, un chat était mort encore sans qu’elle n’ait rien pu faire. Tout la démoralisait, mais elle demeurait forte. Pour son Clan. Et pour le Clan des Étoiles.

Là, aussi petite, comme perdue au milieu de nulle part, elle regardait fixement un coin de son antre, son apprentie en train d’apprendre à chasser avec les autres. Parce que même les guérisseurs devaient savoir chasser. Parce que même eux devaient savoir se défendre. Autrement, ils étaient perdu dans ce monde où la loi du plus fort semblait de plus en plus grande, imposante. Parce qu’autrement, ils ne faisaient pas long feu si un renard les attaquait. Parce qu’autrement…la vie les bouffait bien trop rapidement. Assise et puis couchée. Inconfortable, tourmentée. Tout lui revenait dans la tête. Tout la détruisait. Rien ne pouvait calmer cette impossible tempête. La chatte noire et blanche se tenait là, finalement roulée en boule. La douleur, la souffrance, la tristesse. La peur, l’absence, la détresse. Tout lui coupait le souffle. La guérisseuse ferma les yeux. Quelques secondes. Histoire de se reprendre. Parce qu’elle ne pouvait décidément pas. Non, elle ne pouvait pas se laisser aller. Elle se leva, fébrile. Elle ne se sentait pas bien, mais elle ne devait pas laisser tout l’anéantir. Elle devait…elle devait être plus forte que ce que son frère attendait d’elle. Elle devait supporter les regards haineux que lui lançait son frère. Le fait qu’il traînait autour des chatons et que c’était de sa faute à elle.

Elle était là. Debout. Sans rien faire. Elle regardait autour d’elle. Quoi faire? Elle se le demandait. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. La guérisseuse restait immobile, seule sa queue bougeait. Seule sa respiration prouvait qu’elle était vivante. Et soudainement, elle bougea. Soudainement, elle marcha. Rapidement toutefois. Elle se dirigea vers là où ses remèdes étaient bien rangés, où son apprentie n’allait pas réellement parce que la chatte était assez sévère concernant l’ordre qui devait régner. Elle observait les herbes qu’il restait. Elle restait songeuse, un peu ailleurs. Abandon des Étoiles soupira. Et elle remarqua qu’il manquait de l’herbe à chat. Elle remarqua qu’il manquait un remède bien important. Elle soupira encore. Tout était répétitif. Tout l’attristait. Elle sortit de son antre finalement. Il lui fallait une guerrière. Il lui fallait quelqu’un pour l’accompagner. Et aujourd’hui, elle savait déjà qui elle allait chercher. Elle s’approcha de cette chatte qui lui semblait aussi triste qu’elle et elle afficha un petit sourire. Doux. Rare. Mais elle l’affichait cette fois.

-Tu veux bien venir chercher de l’herbe à chat avec moi?

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Mer 18 Mar 2015 - 20:07

HJ :

Il faut bien avouer que, malgré la saison, il fait plutôt beau dans ce patelin. Je crois que la saison chaud, le "printan" comme disent les humains, est pour bientôt. Aussi, je sors quelque fois me réchauffer au soleil lors de la période la plus chaude de la journée. Après tout, faut bien que je visite le coin, je crois que je vais y rester un moment, peut-être même y mourir. Avec la forêt à côté, ça semble être un chic endroit pour mourir. Bon, par contre, j'ai comme l'impression qu'il y a plein de chats dans le coin...

- Je sors ! j'annonce à mon maître et ses enfants adultes, devant la chatière.

Personne ne fait attention à moi. Les mal-élevés... Enfin bref. Je pousse le bout de plastique du museau et me hisse dehors d'un pas raide. Je regarde les alentours aux contours flous. Des odeurs, plus faibles qu'elles ne devraient l'être, me parviennent. Je reconnais l'odeur de la ville mêlée à celui des plantes humaines. Mais pas la forêt, malgré sa proximité. Comme quoi, mes sens sont autant en fin de vie que moi. Sauf mon ouïe, bizarrement. Une "moto" passe devant la maison de mes maîtres en faisant un boucan d'enfer. Je grimace. Cette moto passe souvent devant ma nouvelle maison, et si le temps n'a pas eu raison de mon ouïe je crois qu'elle va y arriver à sa place...

M'enfin, bref. Me voilà parti à l'aventure ! Youhou !... Non, je rigole, j'suis trop vieux pour ces bêtises. Je vais juste uriner sur les palissades qui entourent ma nouvelle maison, puis je m'installe près d'un bouquet d'herbe à chat situé derrière la maison, au pied d'un arbre situé à mi-chemin de la palissade - qui mène à la forêt - et de la maison. Un endroit en plein soleil à cette période de la journée. Je me sens épuisé d'avoir autant marché. Mes pattes ne tiennent plus. Mais l'air froid me tient éveillé. Allongé, à l'aise, je regarde paresseusement les plantes ployer sous le vent, les bipèdes et leurs "vouaturs" passer, faire leur vie. Je bâille à m'en décrocher la mâchoire, dévoilant mes dents gâtées à quiconque se trouve assez près pour les voir - comme le piaf, sombre tâche brune, que je vois sautiller à quelques mètres de moi.

Ahh, si j'étais plus jeune je lui aurais sauté dessus et je l'aurais dévoré tout rond. Mais je ne suis plus jeune, et mâcher c'est plus trop mon truc. En ronronnant, je me roule dans les herbes à chat. J'en profite pour m'étirer et trouver la position la plus agréable pour une bonne sieste. Un nid d'herbes à chat, un délice pour mon odorat affaibli. Mais avant, j'entreprends de faire ma toilette. Mais seulement sur les parties que j'arrive à atteindre. Donc les pattes arrières et la base de la queue, on oublie. Régulièrement, je fais des pauses. Pfiou, je suis vraiment plus endurant... Un rien m'essouffle. Ou alors c'est la paresse ? Bah ! Paresse, vieillesse, ça finit pareil de toute façon.

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Jeu 19 Mar 2015 - 19:39

We can't know if the stars are there[Woody feat. Luny and Bouchon]

Belle de l'Aube se crispa, une perle de sueur coulant sur son front. Deux chats argentés, scintillant comme deux étoiles dans le ciel de la nuit. C'était magnifique. Ils étaient magnifiques. La mousse était douce sous ses pattes. Tout était parfait. Trop parfait. Le seul problème : elle reconnaissait un des deux chats étoilés. Elle déglutit. « Oui, tu m’as menti, Belle de l’Aube. Je croyais que tu m’aimais. Je suis mort par ta faute. » Son regard se troubla alors qu'elle essaya avec difficulté de répondre au matou. « Je suis désolé ! Pardonne-moi, je ne voulais pas ! » Le chat du Clan des Étoiles cracha en se détournant. La chatte le regarda avec désespoir. L'autre chat s'adressa à elle d'une voix cristalline. « Va avec celle qui te conseillera. Va et elle te dira. Va et elle te comprendra. Va la voir. » Belle de l'Aube s'apprêta à demander ce que cela signifia mais tout devint obscur autour d'elle. Comme dans les ténèbres qu'elle redoutait bien assez. Elle revenait au monde réel qu'elle détestait plus que tout.

Belle de l'Aube se leva brutalement de son sommeil, le cœur battant. Ses poumons étaient complètement vide. Elle se sentit se décomposer, tomber en morceau. Fort heureusement, elle réussit à prendre quelques gorgée d'air en se précipitant hors de la tanière. Elle inspira et expira encore longtemps comme cela, gobant le plus d'air possible. Ses yeux étaient rouge de folie.

Elle ne reprit ses esprits qu'après avoir mangé un campagnol maigrichon. Pas assez pour rattraper sa maigreur habituelle mais assez pour lui redonner goût à la vie. Enfin, si l'on peut formuler ça ainsi. Elle secoua la tête et commença une marche tranquille dans le camp. Pourquoi étais-je comme ça ? Étais-ce un signe du Clan des Étoiles ? Qui est cette femelle du Clan des Étoiles qui m'a dit d'aller voir "elle" ? Qui est "elle" ?

- Tu veux bien venir chercher de l’herbe à chat avec moi ? demanda une voix derrière elle.

Belle de l'Aube sursauta et suffoqua un moment. Elle se reprit en reconnaissant la guérisseuse du Clan, Abandon des Étoiles. Elle lui sourit timidement. Un sourire plutôt stupide.

- Bonjour Abandon des Étoiles. Euh... Oui bien sûr, allons-y.

Belle de l'Aube inclina la tête puis se mit en route. Son esprit était toujours ailleurs. Son cauchemar l'avait profondément laissé sur le qui-vive. Elle hésita à prononcer quelques mots sur son cauchemar à la guérisseuse. Après tout, elle interprétait les rêves du Clan des Étoiles. Et peut-être la femelle en saurait plus sur la chatte étoilée.

- Abandon des Étoiles. appela-t-elle d'une voix faible.

Pourquoi hésitait-elle autant ? La forêt se dressa devant les deux chattes. Elles y entrèrent sans difficulté, continuant leur route.

- Je... J'ai fait un rêve. murmura-t-elle, comme si la chatte du Clan des Étoiles l'écoutait.

Belle de l'Aube détourna le regard, éprouvant un étrange intérêt pour ses pattes.

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Mer 25 Mar 2015 - 17:25

L’esprit tourmenté de la chatte semblait pour des raisons mystérieuses et inconnues s’apaiser, trouver refuge dans la compagnie de Belle de l’Aube. Abandon des Étoiles ne comprenait sans doute pas la raison de ce calme soudain qui entra en elle, qui semblait peu à peu remplacer le sang qui coulait dans ses veines, mais elle l’appréciait et en profitait. Rare était les moments où sa conscience ne s’amusait pas à la torturer encore et encore, sans cesser. Et ces rares moments n’en étaient que plus délicieux. Et elle comptait bien apprécier ce calme étrange qui régnait dans sa tête, dans son cœur…ce calme qui demeurait même quand le parfum de son ancien mentor vint lui effleurer les narines, lui rappelant par la même occasion que malgré tout, elle n’était pas seule. Le silence qui s’était quelque peu établit acheva d’ajouter du baume sur le cœur meurtri de la guérisseuse qui cheminait aux côtés de la guerrière.

Abandon des Étoiles savourait le calme ici. Un calme incompris, mais plaisant qui retomba. Directement. Lui faisant comprendre que rare était les répis et qu'elle devait en profiter à fond quand elle en avait. La chatte laissa son corps trembler légèrement, et son cœur donnant l'impression d'étouffer. Elle se sentait soudainement si lasse que personne n'aurait pu faire quelque chose. Si lasse que la vie lui apparaissait extrêmement fade, sans but. Aurore Matinale était morte. Son frère la détestait. Elle n'avait rien. Rien qui ne pouvait la faire tenir, mais...L'odeur de sa mère lui fit ravaler ses sanglots. Sa mère voulait la voir se battre jusqu'à ce qu'elle n'est plus de souffle. Alors elle allait rester en vie, se battre jusqu'au bout pour que sa mère ait une raison d'être fière de sa fille. Puisque son frère la détestait déjà bien assez, il lui fallait se surpasser pour avoir une raison de croire qu'elle mérite cette vie.

Elle avait mal. C'était aussi simple que cela. La guérisseuse souffrait terriblement, mais le plus terrible sans doute était qu'elle souffrait silencieusement. Personne ne savait à quel point l'esprit de la chatte était atteint et aucun n'avait de raison de l'apprendre. C'était son secret qu'elle allait préservée, pour garder une image positive le plus possible. Abandon des Étoiles ne voyait pas pourquoi elle se battait si ce n'était pour sa mère, car elle n'allait jamais rester éternellement dans les mémoires. Elle n'allait pas garder son nom dans l'ère du temps. Elle était une guérisseuse, sans plus et cela la déprimait encore d'avantage...Elle éternua légèrement avant de secouer la tête, ignorant les symptômes du rhume qu'elle couvait.

La féline se tourna légèrement lorsque la guerrière l'accompagnant murmura faiblement son nom. Son esprit s'embala. Pourquoi Belle de l'Aube hésitait tant à lui dire ce qu'elle avait à dire? Pourquoi semblait-elle incapable de parler? Son esprit était bien incapable de réfléchir correctement, et elle se mit à se demander si la guerrière n'avait pas trahi le Clan...ce qu'elle n'espérait sincèrement pas. Elle avait peur. Pour une des premières fois de sa vie, elle avait terriblement peur. La trahison lui faisait peur. Les anciens relataient souvent des histoires terribles concernant les anciens chats ayant trahis leur Clan d'origine et Abandon des Étoiles tremblait à l'idée que Belle de l'Aube fasse parti d'un de ces chats... Elle craignait tant que ce soit ça. Son esprit n'était pas capable de concevoir une autre possibilité, c'est pour cela que les paroles de la guerrière agirent comme des graines de pavots après un choc : elles firent l'effet d'un calmant. Ainsi, ce n'était pas du tout une trahison...alors qu'elles continuaient leur chemin, côté à côté, la guérisseuse inspira profondément, ne sachant pas quoi dire.

- Raconte-moi.

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Dim 12 Avr 2015 - 13:48

We can't know if the stars are there[Woody feat. Luny and Bouchon]

L’esprit flou de la chatte blanche et rousse se perdit un moment dans le trépas de ses sentiments heureux. Ceux qui étaient morts depuis déjà longtemps. Qui avaient sombrés au fond de son être depuis qu’elle avait donné naissance à la cause de ses problèmes. Un chaton qu’elle ne voulait pas. Et un mâle, qui l’avait aimé, qui la détesta. Chaque souvenir, normalement heureux, était pour elle complètement le contraire. La naissance de son chaton : un malheur. Un mâle qui la convoite : un malheur. La mort : une libération.

Ces sentiments perdus, il y en avait beaucoup. La confiance en elle. La bienveillance. La gaieté. Le bonheur. Pourquoi ne voulaient-ils pas revenir ? Sûrement parce qu’elle n’était pas encore prête à les mériter. Mais ça, elle ne le savait pas.

- Raconte-moi.

Les paroles de la guérisseuse, qui marchait toujours à ses côtés, surprit la guerrière qui se tourna vers elle, les poils du dos hérissés. Encore réticente à tout raconter, elle resta comme cela quelques minutes avant de se calmer. Elle ferma les yeux, inspirant cet air pur dont elle manquait terriblement ce matin-là.

- Je…

Elle rouvrit les yeux.

- Il y avait…une femelle. Elle m’a dit « Va avec celle qui te conseillera. Va et elle te dira. Va et elle te comprendra. Va la voir. » Je ne comprends ce qu’elle entend par là. Qui est cette « elle » ?

La ville des Bipèdes se dressa devant elle quand Belle de l’Aube eut fini de parler. D’immenses nids de Bipèdes annonçaient l’entrée de la ville mais les deux chattes préférèrent les longer, quêtant leur objectif principal : l’herbe à chat. L’odeur parvint rapidement à leur truffe. Elles contournèrent une maison, puis une deuxième, ce sol dur et gris sous leurs coussinets.

Spoiler:

We can't know if the stars are there. ft Woody et Bouchon