Le risque est spécial Feat Nit'

Silence. Pas un seul bruit ne venait perturber le silence qu’offrait la forêt durant la nuit. Un calme, si apaisant… un calme que nous aimions tellement. Nous avions les yeux fermées, fermées sur le monde qui nous entourent. L’obscurité, tel était la chose que nous voyons. Une obscurité totale et sombre, si sombre que cela en étant un peu angoissant. Les bras de Morphée tardaient à prendre le dessus sur notre sommeil. Cela en devenait dur de rester inerte sans bouger. C’était une chose que nous n’aimions guère, être sans bouger, sans rien faire, sans penser pour passer le temps. Nous laissâmes un soupir sortirent de nos babines. Nous ne levâmes en silence et sortîmes dans les ombres de la nuit. La nuit au cœur de la saison des neiges. Le froid glacial figeant le monde dans un gel constant, amenant les proies à hiberner. Le silence, silence qui nous semblait être coupé par les sons des flocons se posant délicatement sur le sol déjà tapissé d’un linceul blanc.

Nous nous couchâmes à l’abri du vent, regardant doucement les flocons se posaient sur le sol tel des plumes délicates qui se posent après avoir volées durant un temps indéterminé. Après un temps qui nous paraissait interminable, nous plongeâmes dans un sommeil profond et sans rêve. Un sommeil réparateur  qui nous avait manquées durant ces derniers jours. Nous restâmes durant un long moment sans bouger, tel une statue. Nous nous réveillâmes après l’aube, lorsque les derniers flocons de la nuit laissèrent place enfin aux premiers rayons du soleil. Nous nous levâmes en observant, les yeux encore ensommeillées. Le camp fourmillait d’activité, des guerriers entraient et sortaient déposant des proies où allant entrainer les apprenties. Nous nous levâmes, nous étirant en baillant. Nous nous avançâmes vers le tas de gibier en regardant les piètres proies, avant de nous lancer vers l’entrée du camp en quête de proie pour remettre à neuf le tas et ainsi nourrir le camp.

Nos pas s’enfonçaient dans la neige tendre et froide. Nous frissonnons sous le vent qui nous cueille aux passages de notre course. Nous respirâmes l'odeur des bois qui nous entouraient avec bonheur. Les bois... un lieu de paix et de découverte. Bien que nous connaissions les moindres recoins du territoire du clan de l'Ombre. Nous y étions née, nous petite chose qui était devenue doucement et rapidement une grande et fière guerrière. Nos pas nous menèrent d'un lieu à uns autre sur ses territoires si familiers. Nous nous dirigeâmes sans aucune once de peur vers l'Arbre noir. Un nom bien choisi pour ce lieu, peu broussailleux et mort par un feu. En son centre trôné un magnifique arbre majestueux d'une couleur aussi noir que du charbon. Un arbre mort depuis des siècles et dont la nature n'a jamais su reprendre le dessus. C'était bien triste, mais pour nous ce n'était pas un réel problème car beaucoup de proies continuaient leur vie en ces lieux, ce qui nous permettait de nourrir le clan.

Le vent ce fit soudainement plus froid et glacial que jamais. Annonçant une nouvelle tempête à venir. Nous regardâmes le ciel remplis de nuage grisonnant avant de ressentir une présence droit devant nous à quelques pas de souris de là. Nous nous abaissâmes, nous attendant à rencontrer un ennemie qui était parfois assez fort pour cacher leur odeur par des effluves et senteurs naturels. Levant bien droit les oreilles nous surveillâmes les mouvements opérés par l'inconnue, après un petit temps nous sentîmes de notre mieux les effluves. Tous aussi rapidement que nous nous étions abaisait, nous nous relevâmes en reconnaissant la senteur d'un membre de notre clan. Nous nous approchâmes sans peur de la source.

Prise soudainement par l'impatience, je me léchais les griffes de ma patte pleine de terre. Je n'aimais pas attendre et je crois que ça ne changera jamais, quelque soit mon attente. La brise du vent amenait mon odeur vers les buissons de la forêt, mais je m'en fichais. Si jamais un chat de mon clan me sentait, ça ne me dérangerai pas, je lui dirais rien et ça suffira je pense. Mais si c'était Pelage de Lave, en aurais-je le courage ou je me débrouillerai comme une lâche sans nom ? Il y a peut être peu de chance qu'il s'aventurait dans le coin, mais si le chat que j'ai croisé le rencontre, il lui demandera sûrement la même chose. Et il me raillera du complot...

Ma patte restait immobile face à mes coups de langue furtifs. Elle devenait de plus en plus mouillée et humide et la vent frais commençait à me faire regretter. Des poils marrons foncés étaient collés à ma langue râpeuse et je décidais de les cracher au sol. Ils sont biodégradables alors, je ne pense pas que ça gênera la nature. De toute façon, ça ne m'importais peu, des millions de chats faisaient ça et pourtant personne n'avait les mêmes pensées que moi. Il était vrai que j'était différente, aucun chat à ma connaissance n'avait lié une amitié avec un chien, et avait tué ses agresseurs sans la moindre pitié. Un frisson me parcourut, ce chien était mort devant moi, et le fait d'y repenser me faisait mal au cœur.  

Je reposais ma patte au sol et un bruissement de feuille retentit au loin dans la forêt. Je me rapprochais tranquillement de la source et me hissais sur mes pattes arrières pour observer le monde derrière les buissons jaunis par l'automne. Seule ma tête dépassait et si on ne faisait pas attention, j'étais totalement invisible. Mais mon odeur d'ombre, elle, ne l'était pas et elle gâchait tout. Je voulais grogner de frustration, mais quand je vis une chatte au pelage grise, il resta coincé dans le plus profond de ma gorge. Sous la pression, je me mis à tousser et cracha une boule de poils. Elle atterrit un peu plus loin dans les buissons et un juron m'échappa. Une chose était sûre, on m'avait repérée.

Je reculais et feula en direction des bruits de branches cassées. Mes griffes sortirent de leur protection et tranchèrent la neige à mes patte. Derrière moi, une branche tomba au sol avec un bruit alarmant. Mais je n'avais pas peur, enfin, je ne la montrais pas. Je m'apprêtais à sauter sur l'ennemi, il allait mourir.

Nous avancions sans peur vers notre camarade de clan.

Les buissons ce coinçaient dans notre pelage, nous arrachant des touffes qui restait dans les branches. Nous grognâmes en silence, la forêt avait repris les lieux, la rendant un peu plus dense encore. Nous restâmes coinçait, nous nous retournâmes pour nous détacher. Au lieu de tirer sur la branche en voulant avancer, nous préférâmes utiliser nos dents quitte à laisser des bouts des buissons dans notre pelage que nous enlèverions un peu plus tard.

Nous avançâmes une fois de plus, mais cette fois-ci avec plus de précaution. Nous sentîmes un mouvement devant et nous nous arrêtâmes en observant un mont (désolé le mont c’est la tête de ta minette) droit devant nous. Nous le regardâmes sans comprendre sa provenance. Nous étions déjà passer par ici bien des fois depuis notre baptême d’apprentissage. Et jamais, jusque-là, il n’y avait eu ce mont. Nous plissâmes les yeux pour mieux voir, mais rien à faire nous ne savions pas ce que c’était. Soudain, il disparut et nous entendîmes un juron après un crachat. Nous continuâmes plus prudemment cette fois-ci. L’on décida de contourner la source. D’un pas moins lourd et plus léger, nous commençâmes à partir vers la droite. Sur notre gauche, une proie s’enfuis en sens inverse. Une aide ? Peut-être ou pas, nous savions que la personne était entrainé, aurait-il sentir que nous avions changé de cap. Nous avions marché, un peu moins vite, minimisant le bruit de nos pas encore un peu plus. Nous vérifiâmes que nos pas ne se poser pas sur des branches cassées qui s’était posée sur le linceul blanc qu’offrait le manteau de neige. Nous franchîmes les derniers mètres en nous retrouvant face à la minette. Aube de la Mort. Elle se tenait en phase de combat, nous bandâmes nos muscles par précaution. Il n’était pas courant qu’il y ai des combats entre membres d’un même clan, mais cela arrivait parfois.

Le chat se montra enfin juste sous mes yeux. Le vent était de son côté, mais je réussissais quand même à la reconnaître. Nitescence Lunaire. C'est une chatte grise, familière. De l'ombre. Honteuse de ne pas l'avoir reconnue du premier coup d'oeil, je baissais les yeux et rentrai les griffes dans leur protection. Cette mesure n'est pas à prendre, il n'y a aucun danger autour de toi disait la petite voix dans ta tete qui n'était que ta raison. Et justement, là elle est a raison de moi ! Je me retournai dans un lit vers la jeune guerrière et observais la branche qui était tombée au sol pendant mon attente. Le bois noir etait éparpillé tout autour de l'arbre. Il formait un arc de cercle qui me forçait de peu. Un peu plus et j'aurais eu un bout de bois enfoncé dans mon dos.

Je remettais mon attention vers la femelle et d'une voix forte lui demandais :

- Que fais-tu là ? Tu en devrais pas être au camp ?

En Voila, une question bien stupide. Bien sûr qu'elle devrait être au camp, mais je suis certaine qu'elle m'a suivit. Manque juste qu'elle l'avoue. Ça ne devrait pas être difficile pour elle, non ? En tout cas elle en a tout l'air. Je la dévisage lentement avant d'attebdre sa réponse. Si elle n'avoue pas son crime, elle risque de passer un terrible quart d'heure. Apres tout, j'ai peut être tort non ? En tout cas, il n'y a qu'une seule solution pour le savoir. Elle doit me repondre sans mentir. Juste en disant la vérité que j'attend depuis un bon moment deja auprès du clan des Etoiles.

HRP: