Non, tu ne me la prendras pas. ft Dusky

La pluie retentissait sur cette forêt. Mais moi, je continuais à chasser. Il fallait à manger pour les Troupes; on ne pouvait pas se laisser mourir de faim, même si on était tous épuisés après la bataille J'avais choisi de chasser seul, tranquillement Lesa allait bien, et j'étais heureux en sachant ça. Je marchais tranquillement sur la terre boueuse, avec la pluie qui me cinglait la fourrure. Avec un peu de chance, j'arriverais à attraper une grenouille ! J'en avais déjà goûté, et même si le goût est spécial, cela plairait bien, je pensais. Après tout, tout ce que je chasse, ne peut-être qu'être bon ! Je frémis quand je sentis une odeur de gibier dans l'air. Une proie. Mais je n'arrivais pas à discerner quel animal cela pouvait être; je suivais donc la trace, sans me poser de questions. Je ne la raterais pas.

J'avançai à pas feutrés dans la bouillasse; mon pelage était trempé, ce qui diminuait mon odeur, et donc m'avantageais grandement et faisait évoluer mes chances d'avoir un animal dans la gueule ensuite. Je souriais de fierté : du gibier facile. J'arrivai enfin à trouver cette viande sur pattes; un lapin. Qu'est-ce que faisait un lapin sous la pluie ? Je haussai les épaules. Il cherchait peut-être à manger, lui aussi. des fruits, des légumes. Ou alors il cherchait un de ses congénères, malgré que je savais pertinemment que cette espèce ne se regroupait que pour l'accouplement; bref, cela resterais un grand mystère. Le rongeur s'affairait à s'ébrouer et à sautiller ici et là. Il ne se méfiait donc point. Je me léchai les babines, puis je me rappelai ma mission : nourrir la Troupe, pour me faire bien voir et pour l'estomac de ces incubateurs sur pattes (cela ne comprenait pas ma compagne bien entendu, elle était meilleure qu'elles). Je me rapprochai.

Je me mis dans la position de chasseur, pris une grande inspiration et sautait vers le gibier. J'arrivai bien à ma cible, mai je me cognai contre quelqu'un d'autre. Pantin. Comment osait-il essayer de chasser MON lapin ? J'étais meilleur que lui et du clan. Il n'avait absolument pas le droit de prendre ma place et ma fierté qui allait avec. Je le toisai méchamment, la proie se débattant sous mes pattes.

<< Ce gibier m'appartient. Ce n'est absolument pas ta propriété >>, je lui crachai.

Mes yeux lançait des éclairs. Non, il ne me la prendra pas.