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Errance nocturne aux marécages

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 Jeu 16 Juin 2016 - 23:43
Invisible. Saphir appréciait et apprécierait toujours cette sensation. Il était libre. Libre comme le vent, libre comme les airs... Bien qu'il haïssait cette comparaison, c'était bien cette dernière qui se rapprochait le plus de ses ressentis d'indépendance. Après tout, il était le fils d'une sombre brise. Une bouffée d'air obscure. Dans la nuit sombre de cette fin d'hiver, son pelage lui permettait de faire corps avec l'apparence du monde. Discrètement, sournoisement, de ses pupilles dorées, il guettait la proie qui allait lui faire office de repas dans quelques secondes. Tapis dans l'ombre, caché par les branches multiples des marécages, il se demandait si ce vieux rat avait conscience de la mort imminente et douloureuse qui l'attendait. Bien sur que non, il aurait déjà fuit sinon.

Il n'était pas familier avec ces terres, c'était bien l'une des premières fois durant 16 lunes d'errance qu'il s'approchait des Clans. En réalité, il s'en fichait pas mal, il n'avait rien à faire des histoires de guerres, de règlement de compte ou d'il ne sait quel Dieu. Il vivait pour lui, et, malgré les comptines de sa mère, il n'arrivait à croire ou à comprendre quelque chose aux autres clamps existants. Elle avait pourtant, tenté de lui inculquer les valeurs d'un guerrier, mais, même si il ne doutait pas des compétences de sa génitrice... Tout ceci ne lui avait jamais réellement parlé. Pourquoi se prendre autant la tête, sérieusement ? Il avait faim ? Il chassait pour lui. Il s'ennuyait ? Il chassait. Il faisait ce qu'il voulait, quand il le voulait. Aucun code ou règlement à respecter... Il était bien, seul. Il était libre. Les autres ont souvent tendance à être de trop selon lui, bien qu'il n'est jamais rencontré un autre chat pour passer du bon temps. Non, au contraire. Les seuls matous rencontrés étaient soit des voleurs, soit des solitaires tout comme lui, soit des êtres sans importance à ses yeux. Remarque, Saphir avait beaucoup de mal à donner une valeur aux choses aujourd'hui. Mis à part sa mère, sa mission et retrouver son père... Non, rien d'autre ne lui semblait signifiant.

Il se préparait à bondir, et silencieusement, il attrapa son repas de ses griffes aiguisés. Sans remords, ni pitié, il ne tua pas la petite bête de suite, mordant son corps encore chaud et vivant afin de l'emmener dans un petit coin douillet repéré plus tôt. Agilement, et sans aucune difficulté, il grimpa un gros tronc, et s'allongea au bout d'une branche épaisse. Il aimait le risque. Il savait qu'on ne pouvait le voir de loin, et que si il tombait, il se noierait certainement. D'une part car il ne savait pas nager, et la température de l'eau ne devait pas être très chaude à une telle période de l'année. Mais, encore une fois, il s'en fichait.

Croquant sa victime dodue, il finit par abréger ses souffrances lorsque ses plaintes s'avéraient bien trop aigus à son goût. Il avala sa chair sanguinaire, sans avoir grand appétit. Tout d'un coup, sa fine tête ébène se redressa, et ses oreilles furent rapidement à l'écoute du monde l'entourant. Des bruits de pas. Non loin. Les herbes hautes des marécages étaient bruyantes et permettaient de voir à peu près d'où provenait les mouvements aux origines étrangères.

Doucement, il se mit sur ses pattes, et, sortant ses griffes, silencieusement, fit marche arrière, fixant toujours le point mouvant qui lui faisait face. Il reculait, s'enfonçant dans la noirceur des feuilles quasi inexistantes. Il se doutait qu'on ne le remarquerait pas de loin, mais, il avait toujours appris à rester sur ses gardes. Il n'était pas craintif, juste prévoyant. Alors qu'il était dorénavant presque assis, plissant ses yeux pétillants, il entendit le bruit du cadavre de rat entamé tomber lourdement dans l'eau, juste en dessous de lui. Il était repérable. Par son odeur fortement distincte si on sentait en hauteur, et par cette erreur de débutant. C'était stupide ! Vraiment stupide ! Il se maudissait intérieurement à maintes et maintes reprises.
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 Sam 18 Juin 2016 - 21:38

Errance nocturne aux marécages

... Ft Luny

Le bruit lui passait au-dessus. Il n’entendait rien. Ne voyait rien. Ne voulait rien voir. Son regard était fixe, il ne parlait pas, il ne réagissait. Le monde n’avait aucune valeur, le monde n’avait aucune couleur, il ne pensait pas au monde, il n’était pas présent. On le regarde. On lui parlait. Il n’entendait pas. Les chatons auraient pu lui sauter dessus, le temps aurait pu s’acharner sur son corps, sur sa carcasse, il n’aurait rien senti. Il était vide, sans personnalité. Il était vide Esprit Fugitif. Son esprit ne savait plus fonctionner par lui-même et quand il était lui, il ne vivait pas, il demeurait ancré dans quelque chose qui n’existait pas, entre la réalité et l’inconscient. Il aurait pu errer, se traîner, être un fantôme errant dans les terres, ou errant dans le camp, fonçant dans tout, dans rien, s’emmêlant dans les ombres projetées sur le sol. Il aurait pu, mais il demeurait fixé, figé, dans une éternelle absence qui se prolongeait aussi longtemps qu’il était lui. Esprit Fugitif, quelle pauvre carcasse qui n’avait pas vie propre. Son regard lui-même était vide, vide d’émotions. Vide, d’un bleu terni par les épreuves de la vie. Un bleu terni qui ne se voit nulle part ailleurs que dans le fantôme de plusieurs personnalités, plusieurs vies dans un corps qui, lui, n’en a plus une seule.

Et puis finalement, quelque changea. Sa queue remua légèrement, il se redressa un peu, mais son regard demeura terne, demeura quelque peu vide, mais d’un vide différent, un vide triste, un vide désespéré qui ne demande qu’à être comblé. Il s’étira longuement puis passa plusieurs coups de langue sur son pelage unique, un pelage qui lui semblait pourtant si désagréable à le différencier des autres, à le faire détonner dans la masse. Rien en lui ne méritait d’être distingué des autres d’une manière si magnifique. Monstre. Il n’était rien de plus qu’un vulgaire monstre qui ne méritait point cette distinction haut classée. Il parcourut l’espace du regard et manqua de cracher. Pourquoi on le regardait ? Il ne voulait pas qu’on le regarde ! Il était un monstre, on ne devait pas le regarder, on ne devait pas lui parler, le voir autrement que le pauvre chat qu’il était ! Désespoir Incessant poussa un soupir profond, lent, qui dura quelques secondes. Les regards se détournèrent. Tant mieux. Il préférait l’ignorance. C’était tout ce qu’il méritait, lui, le pire guerrier du monde, celui qui ne méritait rien que les conséquences négatives des événements parce que c’était toujours de sa faute après tout, jamais de celle des autres. Il faisait toujours de travers. Il devait toujours avoir les problèmes engendrés, les subir, mais c’était rare que ça arrivait. Il ne comprenait pas. Il ne comprendrait sans aucun doute jamais.

Désespoir Incessant sortit du camp dans la précipitation, ne supportant pas les regards sur la misérable existence qu’il était. Il ne voulait pas qu’on le remarque, il ne voulait pas qu’on le regarde, parce que c’était comme s’il le méritait, or il ne méritait que la mort. Il ne méritait pas ce monde déjà assombri par les trahisons, par tout ce qui pouvait assombrir un monde. Le monde n’en valait pas la peine et lui, il ne valait rien. Le monde aurait tout aussi bien pu être noir et blanc, ça n’aurait rien changé, à ses yeux le monde n’avait pas de couleur, tout comme lui, mais lui était encore pire. Il était le pire guerrier du monde, le pire chat du pire et sera toujours le pire. Il ne voyait que lui, il n’entendait que lui, et pourtant, il se détestait au plus haut point. C’était légèrement contradictoire, oui. Ce n’était pas grave. Ses pattes foulaient le territoire du Clan de l’Ombre. Son regard terne et sans vie ne regardait que le sol. Il ne voyait pas pourquoi il était encore apte à parcourir les terres, pourquoi il était encore vivant alors qu’il était le pire monstre de la terre. On aurait dû le pourchasser, on aurait dû chercher à le tuer, on aurait dû le pousser dans le feu. Mais non, on le laissait vivre, on le laissait errer sans se soucier du danger qu’il représentait.

Les terres du Clan de l’Ombre ne semblaient pas respirer la joie, elles semblaient plutôt s’ancrer dans l’humeur du guerrier filant rapidement, ou alors plus lentement. Il ne faisait pas attention à où il se trouvait. Il avançait, c’était tout ce qu’il y avait à noter. Il avançait, il ne voyait pas pourquoi il le faisait, mais il le faisait tout en se disant que ça n’avait pas de sens, que vivre ne rimait à rien et qu’il était bien trop lâche pour tenter de mourir. Son instinct de survie, malédiction, était bien trop fort pour qu’il n’aille chercher la mort afin de substituer à la vie qui lui rappelle constamment l’horreur que son âme se trouve à être. Il marchait. Il se promenait. Il s’enfonçait dans les méandres de ses pensées où il était le centre de la destruction. Il était tout ce qui ne devait pas exister. Pourtant, pourtant, il existait. On le laissait exister, on le laissait errer, approcher les chatons, alors qu’il était un tueur, un assassin, un monstre, un traître. Même s’il ne pouvait absolument pas appuyer ses dires. C’était tout ce qu’il était et tout ce qu’il ne sera jamais. Il ne pourra jamais être autre chose, jamais être plus que ça, jamais en valoir la peine. Il était aussi mauvais que les tueurs, que les traîtres des histoires, mais on ne voulait pas le croire, on ne voulait pas l’écouter, on ne voulait jamais l’écouter et on lui disait d’arrêter quand il se plaignait. Mais ce n’était pas sa faute, non, c’était la faute du monde s’il était devenu un démon, parce qu’on l’avait laissé le devenir. Donc il ne pouvait pas s’en prendre qu’à lui, il devait s’en prendre aux autres parce que les autres avaient tout fait pour le laisser devenir déchu.

Il est dans les marécages maintenant. Il se trouvait dans les marécages, boueux, comme son âme démoniaque. Et puis il entendit du bruit, quelque chose qui tombait d’un arbre, quelque chose qui le fit lever la tête rapidement et se demander qui se trouvait là parce qu’il ne sentait pas l’odeur d’un chat de l’Ombre. C’était l’odeur des solitaires, parce que les Bipèdes n’émanaient pas du pelage de l’autre qu’il ne voyait pas. Il cibla alors un pelage aussi noir que le sien. Un solitaire sur les terres du Clan de l’Ombre.

« Quel chat vient-il déranger mes lamentations silencieuses ? » miaula-t-il froidement.


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 Dim 31 Juil 2016 - 14:49
|| UP ♪
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 Sam 10 Sep 2016 - 22:33
J'archive ~
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