Te voilà enfin, viens, le Clan nous attend || PV SERGENT SERGAL - alias Alta.

|| Indication aux lecteurs, Sanglou est persuadé de ce qu'il pense, il cherche sa fille et sa compagne, il croit que c'est juste après la bataille contre les Ombreux. Il ne connaît pas le véritable sort de Mielou et Hyri, et ne sait pas qu'en vrai, des jours et des jours se sont déjà écoulés et que ses recherches sont vaines, ni que Makia a pris la tête du Tonnerre. ||

Gris. Tout était gris. Tout n'était plus que ténèbres, désespoir, tout était vide. Je devais pourtant lutter. Pas pour moi. Pour elles. Pour les deux, et peut-être plus. Trois, Quatre, Cinq, voire Six, peut-être ? Ma mission était beaucoup trop importante pour que je me permisse d'échouer. Non. Je ne pouvais pas. Je ramènerais Pelage de Miel, Envol de l'Hirondelle et les chatons sains et saufs au sein du Clan du Tonnerre. En tant que chef, c'était mon devoir. Et le Clan en serait fier, et puissant. Torture Machiavélique gardait le Clan en ordre, et moi, j'étais en mission. Peu importait les autres prisonniers. Ils étaient trop idiots pour pouvoir s'en tirer. Mais j'avais confiance en elles. Elles étaient rusées et malines, elles avaient sûrement déjà dû trouvé et accompli un plan pour s'échapper des Ombreux. Oui, forcément.

Le gout de la terre s'insinua dans ma gueule. Guère surpris, je me relevais inconsciemment. Une racine, un caillou, quelque chose m'avait fait tomber, trébucher, mais, peu importait. Il me fallait continuer. La faiblesse parcourait mon corps, la faim me tiraillait, j'étais méconnaissable, avec mes cicatrices, mon pelage négligé, et ma maigreur. Mais je ne m'en rendais pas compte. Pas même que j'avais abandonné mon clan, les miens, ma famille, et que je m'en éloignais. Plus j'avançais, moins j'avais de chance de les revoir. Je n'étais pas moi. Étoile Sanglante était resté à Cerfblanc. Où étais-je ? Je ne savais pas.Tous mes repères étaient brouillés. Loin, très loin du camp sans doute. Trop loin. Le paysage n'était pas le même. Les fourrés denses et les arbres si réconfortants étaient loin derrière.

Un buisson bougea. L'instinct prit le dessus et je m'accroupis, muscles bandés. Une proie. Un ennemi. Quelqu'un. Il y avait quelque chose. Les yeux ronds, j'observais les fourrés à plusieurs longueurs de renard.