Un brin de romantismes dans les champs *autrement dit, "La petite maison dans la prairie" xDDD* [Pv Konta']

Tu sais, Kontahexe, ne prends pas trop ça avec importance … la vie est comme une fleur. Elle fane ; elle est éphémère. Lorsque la vie fanera, tu te rendra compte que ce n'était pas si crucial de me haïr.
L'une des phrases dans les quelles on me baignait. Sans cesse. Plus me souillant qu'en me rendant mon innocence. Mais c'est faux. Cette phrase, je sais que c'est un mensonge. Encore un de plus. Que des mensonges. Nous sommes parfaitement dans un monde de mensonges et d'incohérences. La vie ne meurt pas. Il y a toujours une vie après la vie. Et même si un jour la vie disparaît, elle renaîtra un jour de ces cendres. Car sans vie, il n'y a plus grand chose d'autre. A part la mort. Oui, la mort, encore, peut-être. Elle aura faim. Alors la Nature de sorte qu'elle soit rassasiée... Ira créer des vies.

Alors tu es un menteur. Un sale menteur. Vous êtes tous des menteurs.

Une patte s'enfonce dans mon flanc... Je rouvre les yeux, découvrant la petite tête d'Hexako. A sa façon d'être tout excité, je compris qu'il en avait ras l'herbe de rester enfermé dans cette cachette et avait plutôt envie de courir … courir … et courir. Je me relevai doucement, passai deux-trois coups de langues sur mon pelage, m'étirai quelques secondes puis m'ébrouai pour enfin sortir avec lui, sautant dans tout les sens d'excitations. Je ne lui disais pas grand chose sur sa façon de ne faire strictement pas attention à son environnement, mais pour moi, au contraire, j'avais une grande attention pour mes pattes, où je regardais toujours où je marchais, en venant jusqu'à l'obsession. Et à chaque fois qu'Hexako s'amusait à me bousculer avec gaieté, je frisais la crise cardiaque faisant des sursauts incroyables.

Tellement je faisais attention à mes pas que je ne m'étais pas rendu compte que nous avions longé une bonne partie du Chemin Dangereux et étions sur le territoire des chats à la vitesse incroyable. Un champ. Il y avait là une bonne partie du territoire remplie de champs. Aussitôt Hexako s'y précipita, et c'est là que l'angoisse et le stress arriva. Et si je le perdais là ? J'ai un mauvais flair et j'ai un mauvais sens de l'orientation. Je me mis alors à courir après la fourrure rousse du renardeau que je voyais à peine, comptant sur mon endurance incroyable -j'ai au moins quelques qualités ...- tout en redoutant de rencontrer des complications. Je tentai un « Hexako revient », sans grand résultat bien entendu, je n'avais pas ce jeune renard à la baguette, non plus. Passant à tout allure, je remarquai tout de même du coin de l’œil quelque chose de noir et blanc, ce qui me fit aussitôt prendre peur, m'arrêter et me plaquer au sol, comme si cela pouvait me rendre invisible. Je cherchais des yeux l'individu. Le trouvant enfin, je fixai le pelage bicolore sans cligner, espérant qu'il ne me repérerait pas et qu'il partirait.

Encore bien entendu : il ne partit pas.

C'est là qu'Hexako me sauta sur le dos par derrière, me faisant rouler jusqu'à l'autre chat. Le petit renard me sautillait dessus et me mordillais une patte. Mais moi, j'ignorai tout ça, j'avais une peur incessante, pensant que le chat pourrait nous attaquer.

« Qui es-tu ? Ce renard est-il avec toi ? Je ne te veux aucun mal. »

A quoi cela servirait-il de savoir mon nom, qui je suis ? A quoi cela l'avancerait ? Je me le demande. Surtout que je ne suis pas grand chose... qu'un tas de cellules … Il pourrait partir, s'il ne me veux rien, non ? Ou … A moins qu'il veuille obtenir quelque chose de moi ? Quoi donc ? Encore souffre douleur ? Je tombe vraiment tout le temps sur les mauvaises personnes … Pourtant, il n'a aucunement l'air agressif... Ruse ? J'essaie de réfléchir à toute allure mais en réalité, je ne faisait que patauger … traîner dans mes pensées. Au pire, je peux toujours faire au feeling ! Je veux dire ... Ne pas me soucier de ce qu'il va arriver ! .... Non mais et puis quoi encore ! Que je peux être sotte ! Si je me suis à chaque fois faite avoir, justement, c'est parce que je ne réfléchissais pas !

Bien ...

J'essayai donc de paraître détendue. Je me relevai tranquillement, tentant de jouer à la perfection la comédie. Et je ne sais même pas si je joue comme une cruche ou pas ... N'y pense pas, Kontahexe ! Pense seulement à ton rôle de chatte toujours sûre d'elle ! Ce que je ne suis pas ... Tais-toi, Moi ! C'est moi qui décide ! Non c'est moi ! Non mais puis quoi encore, je suis moi, pourquoi ne devrais-je pas avoir le parfait contrôle de moi !? Car tu n'as pas le parfait contrôle de toi, sinon, tu ne jouerais pas la comédie ! Si je joue la comédie, c'est pour avoir le contrôle de moi, idiote de Kontahexe ! Idiote, tu te rends comptes que tu te parles toute seule, et que si un mort, télépathe ou dieu écoute tes pensées, il ne comprend rien ? Ah oui, là, j'avoue ... Ferme là et contente-toi de jouer la comédie ! Oui, oui, je sais, arrête un peu, tu me stresses à être aussi autoritaire ....
Je me pinçai la langue pour arrêter ses pensées tout à fait ridicules et puériles ; et reprendre ce qui était en cours : ma comédie de la Chatte toujours Sûre d'Elle avec Tout le Monde. Je m'assis donc, me léchai l'épaule tout en prenant soin de ne pas le faire avec trop d'angoisse, puis me léchai la patte que je passais à l'oreille puis essayai de répondre avec assurance ... Ce qui fut en fait une catastrophe, j'avais la voix tremblante comme si j'étais une vieille chatte sur le point de mourir, rauque, manquant de souffle :

« Je suis ... Kontahexe. Et lui ... »

Malgré ma voix reflétant mes vrais sentiments, je m'entêtai à continuer de tenter à jouer la chatte assurée et cool. Je donnai un coup de menton avec classe en direction du renard pour le désigner, retournai la tête vers l'Inconnu, fermait et ouvrait les yeux tout doucement pour faire le genre de chatte qui se prend pas pour de la crotte de renard et dis avec encore une fois la voix tremblante :

« C'est Hexako.... Ne pas me vouloir de mal ? Hin ! Comme si je ne le savais pas ! »

Regard arrogant. Sourire aux lèvres, je m'obstinais encore à jouer alors que rien qu'à ma voix il a dû deviner que j'étais effrayée. Ce qui en fait tout ça me rendait ... Hautement ridicule. Vraiment ridicule. Je fais vraiment pitié ... Je me demande même s'il ne se retient pas de rire. Parce que voir quelqu'un qui se la pète mais qui a la voix tremblante de peur, ça doit vraiment être à mourir de rire.... J'avais honte, il fallait le dire. Vraiment honte. Mais pourquoi ais-je continué ? Je suis vraiment idiote ! J'aurais dû m'arrêter à peine après avoir dis "Je suis" ! Il doit vraiment se fiche intérieurement de moi...

Bon, vu que je suis assurément démasquée, je laissais mes poils sur le dos se hérisser, et je me plaquais à terre, de la même façon que mes oreilles se plaquaient sur ma tête.

« En fait ... Vous m'effrayez vraiment ... »

Je fermais les yeux aussi fort que je le pouvais, attendant qu'il s’esclaffe et se moque de moi.

Il me dit qu'il ne me veut aucun mal et me demande pourquoi je le crains. Mais ce n'est que sa parole ! Qui sait ce qu'il est en vérité ! Je tremble encore un peu, malgré que je me calme toute les secondes venantes. Après tout, pourquoi ne serait-il pas quelqu'un de pacifique ? Pourquoi je ne pourrais pas lui faire confiance ? Qui sait, peut-être qu'il sera mon premier ami ! Rien qu'à y penser, je me sens gonfler, peut-être de la joie ? En tout cas, je sais qu'il y est mêlé de l'angoisse. Je n'ai jamais eu d'amis, après tout. Ma mère, elle, avait-elle des amis ? ... Mais pourquoi je me demande ça dans une telle situation, au juste ?
Peut-être devrais-je lui répondre ? On avancerait peut-être déjà plus... Je regarde Hexako, qui enfonce sa truffe dans mon pelage, comme s'il m'encourageait. Un renard qui encourage un chat, du jamais vu.... Et maintenant que j'y pense... J'ai peur d'un chat, mais point d'un renard ! Quelle ironie... Bien. Je prendre une grande inspiration. Deux grandes inspirations, et j'arrive avec brio à dire avec beaucoup plus d'assurance :

« J'ai peur de vous, car avec chacune de mes rencontres, je n'ai jamais eu de chance. »

C'est bref, court, et ça ne dit pas grand chose, même si ça en dit. Je me sens heureuse d'avoir réussi à parler sans trembler. Maintenant, je ne sais pourquoi car c'est assez idiot, j'ai l'impression que je peux tout faire sans angoisse ! Ahh ! J'ai même l'impression que je pourrais affronter un chien les yeux fermés ! Quelle libération, c'est un pur délice ! Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Cela doit faire bizarre, un chat souriant, malgré que mes dents soient bien blanches, qui n'ont servies qu'à chasser et non combattre d'arrache-pied !
Idiote et confuse par cette nouveauté, je baisse la tête, tout en souriant.

« Mais finalement, vous m'avez l'air plus sympathique que les autres. Vos yeux ne sentent pas la méchanceté. »

Au contraire de tout à l'heure où j'en disais peu, j'en avais dis trop pour cette fois. Ca va montrer ma faiblesse ! Il va se sentir puissant, et comme tout le monde avant, il va me maltraiter, je serais son souffre-douleur ! La peur et l'angoisse remonte, je tremble... Puis je me calme. Non, c'est sûr, lui, il n'est pas... méchant.
Je tente de changer de sujet.

« Passons... Euuh... Vous aimez le ciel ? »

Débile. Je suis vraiment ridicule. "Vous aimez le ciel", et puis quoi encore ?! J'aurais du lui demander son nom, ou autre chose normal du genre... idiote, idiote ! Je me hais, je devrais m'arracher mes propres tripes et les manger jusqu'à ce que je meure ! Ah ! Mais je suis dégueulasse .... !