Chasse interrompue → 9 vies, ou presque

Éclipse de Lune bailla à s'en décrocher les mâchoires. Elle dressa la tête un instant, encore abrutie par le sommeil. Mais elle n'avait pas envie de se lever. La flemme. Elle essaya donc de se rendormir malgré les rayons du soleil qui persistaient à la harceler pour qu'elle se bouge le postérieur. Tenace, la guerrière grise enfouit sa truffe sous ses pattes. Mais elle commença alors à avoir très chaud. Agacée, elle bondit sur ses quatre pattes et se dirigea vers la sortie de la tanière. Une fois dehors, elle entreprit de faire sa toilette. A coups de langues rapides, elle remit en place son pelage hirsute, tout en se maudissant de ne pas s'être levée plus tôt. En effet, elle aimait faire la grasse matinée. Mais si celà dépassait le moment ou la patrouille de l'aube revenait, elle se sentait mal dans sa peau. Comme une malade. Et son humeur devenait massacrante. Elle se dirigea à pas furtifs près du tas de gibier et engloutit un poisson sans pipier mot. Puis elle soupira et quitta le camp. Elle se dirigea vers les chute, consciente que peu de monde s'aventurait là. Elle pourrait vagabonder toute seule à droite et à gauche, sombrant dans un profond ennuis. Marre de chasser, marre de patrouiller. Elle avait envie de changer un peu son mode de vie qui devenait un peu lourd, surtout avec cette chaleur qui ne rendait pas les choses si simples.

Elle flaira la piste d'une bête à plume non loin de la cascade, dont le grondement lointain lui parvenait. Un faisan ou une poule -il n'était pas rare que ces dernière s'enfuient de leur ferme. Mais elle perdit aussitôt sa trace lorsque le vent tourna. Alors qu'elle ne sentait plus ce qu'il y avait devant elle, elle se résigna à laisser tomber cette grosse proie et marcha, marcha, sans but précis. La vie est bien monotone parfois. Et cet ennuis, qui s'acharne sur vous, à vous rendre aussi misérable. C'est comme la malchance. Y'a que les ... qui ont de la chance, qu'on à l'impression, (dédicace à la tite Hen-Hen)et après, les pas cons, ils s'ensortent que grâce à leur intellect. La malchance, c'est comme par exemple marcher sur une brindille qui craque quand on chasse. Ce que je viens de faire. Et pourtant, je la perçoit, cette bestiole, qui court. Elle m'a entendu et sentit, puisque le vent n'a pas joué en ma faveur. Comme d'habitude, et ce qui revient à se dire que la vie n'est pas juste. On tourne en rond dans la vie, comme je tourne en rond ici. C'est... La femelle s'arrêta en bougonnant quelque injures. Le Clan des Étoiles ? Même si j'y crois, il ne m'a jamais rien apporté jusque-là. Ce n'est pas grâce à lui que je suis lieutenant, c'est juste mon chef qui m'a nommé. Alors hein... tiens, c'est qui ça ? Ah, c'est Fleur de Lotus. Zut, elle devais le chasser, ce faisan. Et oui, j'ai deviné ce que c'était ! Au moment ou ça partait. Bon, ben, je dis quoi là ? Je sais pas. Si j'ai pas envie de lui parler, je lui parle pas. Enfin... c'est pas que j'en ai pas envie, c'est que j'ai la flemme de m'excuser.


« Désolée ! Je ne savais pas qu'il était là, j'avais le vent dans le dos, alors si tu veux, je pouvais pas vraiment savoir. C'était encore cette malchance, tu sais, genre tu marche sur une brindille qui fait fuire ta proie. Et ben, je suis douée pour ça. Sur ce, à toutes, je vais continuer ma balade. »

Éclipse de Lune fit volte-face et s'enfonça dans les bois. J'ai même pas regardé la tête qu'elle avait fait. Si ça se trouve, elle l'aura mal pris, pourtant, je lui ai simplment dis ce que je pensais. Ça changerais quoi après, que je lui dise ou pas ? Peut-être tout, ou rien. On s'en fou. Le faisan l'est partit, il ne reviendra pas, c'est la vie. La vie est injuste, pour la troisième fois.

La guerrière grise fit volte-face et feula à plein poumons sur la pauvre Fleur de Lotus. Aussitôt, elle s'en voulu et soupira, regardant ses pattes. Une pensée l'amusa intérieurement : elle se dit que quand on se fait fâcher, on fixe ses pattes. Et comme par hasard, pendant qu'on se fait enguirlander, nos pattes ne nous ont jamais intéressé : tiens, je n'avais pas remarqué que j'avais une tâche plus foncée sur le coussinet, ou, oh, j'ai un poil de travers !


« Désolée... »

Elle marqua une pause, inspira profondémment puis leva les yeux au ciel. Un ciel voilé de nuages sombres et chargé de pluie depuis plusieurs jour. Et, comme pour pleurer la mort du chef disparu, une grosse goutte s'écrasa sur l'oeil d'Éclipse de Lune -qui bien entendu, feula de plus belle et passa plusieurs fois sa paupière son son oeil agressé. Les gouttes se firent plus nombreuses, forçant le lieutenant à reculer sous un amas de fougères, avec son amie. Un rideau des plus les empêchait de voir dehors. Elle pénétra dans dans cet immanse taillis, creusant plusieurs tunnels de végétation. Puis elle se fit un petit nid , laissant de la place à Fleur de Lotus, et s'allongea dans une position coutûme aux chats, les pattes repliées sous elle (NDA : d'ailleurs je trouve que cette position fait vieux matou con).


« C'est à cause de la disparition d'Étoile du Dragon, tu sais bien. Je ne sais pas quoi faire maintenant qu'elle n'est plus là. Elle n'aurait quand même pas fuis le camp, je ne vois pas pourquoi elle aurait fait ça. Peut-être que les Bipèdes l'ont enlevée... »

Elle resta perdu dans ses pensée un instant, le regard vide, comme depuis plusieurs jours. Puis elle se dit qu'Étoile du Dragon n'aurait pas voulu qu'elle réagisse ainsi. Elle se redressa lentement, comme engourdie par un froid hivernal.


« Dis... tu voudrais bien m'accompagner aux Hautes-Pierres pour que j'y reçoive mes neufs vies ? Juste toi et moi ? Je ne pense pas avoir besoin d'une escorte. J'aimerais y aller maintenant, histoire de faire en sorte que tout celà soit finit. »

En réalité, elle voulait aussi voir si elle verrait Étoile du Dragon là-bas. Si elle la voyait... cela voudrait dire que...

Éclipse de Lune lança un regard de détresse à son anicenne apprentie.


« Non, pas de nouvelles. Cela fait des semaines que nous quadrillons le territoire, en vain. Nous ne savons rien. »

La tête basse, elle bondit sur le Promontoire. Elle manqua de s'étouffer lorsqu'elle lança un appel au rassemblement. De toute façon, les chats qui la fixaient savait ce qu'elle allait annoncer Tous regrettaient la disparition de leur meneuse, et le dire ne ferait qu'enfoncer leur tristesse. Ou peut-être pas, pour certains.


« Comme vous le savez tous, Étoile du Dragon à disparu depuis déjà plusieurs semaines. Il est temps de se résoudre à l'évidence : elle ne reviendra plus. » elle tenta d'ignorer les plaintes de ses camarades. Non mais oh, c'est qui le chef ? « Je partirais donc ce soir, en compagnie Fleur de Lotus, Nuit Étoile (et Plume Sauvage ?), pour recevoir mes neuf vies et mon nom. »

Elle fut soudain prise d'un gros doute, mais elle ne le formula pas. D'un geste de la queue, elle signala la fin de l'Assemblée et descendit prestement du rocher. Elle attendit que les autres prennent leurs remèdes fortifiants avant de démarrer le pélerinage.

Éclipse de Lune sortit du camp une fois que ses trois accompagnatrices eurent finit d'avaler leurs plantes. Elle pressa le pas, traversant la dense végétation qui bordait la rivière. L'alléchant fumet d'une souris lui titillait ses narines et lui rappelait combien elle mourrait de faim, mais elle s'abstint de chasser et continua à avancer. Tout en marchant à vive allure, elle humait l'air constamment, car tout les quatre frôlait la frontière avec le Clan du Tonnerre, et le gué était un accès possible pour les matous du Clan du Tonnerre qui souhaitaient leur rendre une petite visite. Une fois arrivés aux Quatre Chênes, elle marqua une courte pause, le temps qu'ils puissent se reposer. Durant cet instant, elle observa la silhoutte des quatre immenses arbres, puis son regard dévia sur le Grand Rocher. Dire qu'elle serait bientôt perchée sur cet énorme bloc de pierre, face à tellements de chats...

Elle donna le signal du redépart et leur intma la plus grande discrétion. Le vent soufflait vers eux, leur apportant l'odeur du Clan du Vent. Elle se dépécha se dépasser leur marquage de la frontière. Au loin se dessinaient les pics angoissants des Hautes-Pierres. Le groupe se retrouva face à un chemin du Tonnerre, qui marquait la frontière du Clan du Vent.


« Bien. Nuit Étoilée et Plume Sauvage, vous traverserez une fois que Fleur de Lotus et moi seront de l'autre côté et que nous aurons vérifié qu'il n'y a aucun danger. »

La guerrière girse posa une patte sur le sol gooudronneux. Grimaçant de dégoût à cause de la puanteur des monstres, elle regarda à droite et à gauche. Pas de grondemment. Elle fit un bref signe à Fleur de Lotus et toutes deux foncèrent de l'autre côté. Une fois là-bas, Éclipse de Lune disparu dans les fourrés, puis revint, rassurée, et faisant signa aux deux autres que la voie était libre.

Big .UP.