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Quand un lapin imaginaire et sa copine la grive à moitié dévorée introduisent une chatonne fugueuse dans une troupe, c'est toujours bon signe ... with Lyrielle Courant au Vent

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Invité
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 Mar 20 Aoû 2013 - 15:50
Je me réveillais en sueur dans un endroit sombre et inconnu. Haletante, mes yeux mirent quelques instants à s'habituer à l'obscurité, tandis que je me demandai où j'étais. Brusquement tout me revint. J'avais quittée la tanière de mes parents deux lunes plutôt et je m'étais retrouvée dans ce coin perdu, habité des Troupes. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais rien dans le ventre, et mon estomac criait famine si fort que je ne m'entendais plus penser. Puis j'avais trouvé ce petit terrier de lapin abandonné, et j'en avais fait mon abri provisoire. A l'étroit dans ma tanière, je décidais de me lever. Je m'étirai et sorti d'une démarche nonchalante.
Aujourd'hui, je devais manger impérativement, sinon cette journée risquait bien d'être ma dernière journée en ce bas monde. Je me penchais sur une flaque en face de ma tanière pour boire. En penchant la tête pour laper quelques gorgées, j'aperçus mon reflet dans l'eau. Je faillis m'étouffer. J'avais prit quatre bons centimètres, et mes pattes s'étaient élancées et musclées. Les longs jours de disette avait fait disparaître mon petit ventre rond de chaton. En dessous de mon pelage noir, mes côtes saillaient. Je ressemblais désormais à une guerrière, et non à un chaton perdu. Mais ce qui me choqua profondément, c'est que mon regard aussi avait changé. Mes yeux mauves avaient perdu cette étincelle d'innocence angélique qui m'avait valu mon nom. Maintenant, je n'étais plus Ange. J'étais seule. Seule.
Ce mot résonna tristement à mes oreilles. J'aurais pu en pleurer. Cependant, je reculai simplement et secoua la tête comme pour en chasser mes pensées noires. Ho, hé, c'est moi qui ai décidé de partir, quand même ! Je ne vais pas pleurer, tant qu'on y est ?! Après ça, je me mis en tête de trouver à manger. Avec cette belle forêt luxuriante, c'est vrai que je n'avais pas vraiment eu le ventre vide. J'avais découvert des racines comestibles, et je mangeais aussi principalement des orties séchées. C'était immonde, mais nourrissant. Je trouvai rarement de la viande fraiche. Une fois j'étais tombée sur une vieille carcasse de lièvre. Surement des escogriffes qui n'avaient pas pris la peine de finir leur proie. La viande rassie m'avait profondément dégoutée. Mais je m'étais forcée à en prendre au moins cinq bouchées. Lorsqu’à la deuxième, j'étais tombée sur un nid d'asticots, j'étais partie en courant, horrifiée par la misère dans laquelle j'étais tombée. J'étais désespérée.  Le fumet d'un lapin me sorti de mes pensées. Lapin  signifiait survie, espoir. La question était néanmoins toute aussi importante : saurais-je l’attraper ? Personne ne m'avait appris à chasser. Mais qui ne tente rien n'a rien. Je m'élançai sur les traces de la petite bête. Si j'avais fait plus attention, j'aurai peut-être senti le fumet de la Troupe Inondée. Mais je courrai sur les traces d'un lapin imaginaire. En effet, la  piste datait de plusieurs jours, mais j’étais trop fatiguée et affamée pour y faire attention. C’est pour ça qu’en voyant un chat à travers les buissons, je fus surprise. Lui ne m’avait pas vue, ni sentie, car j’étais sous le vent. Entre ses crocs, il tenait une grive. Le parfum me fit saliver. Il y avait si longtemps que je n’avais pas mangé d’oiseaux ! Je pourrai peut-être lui voler … songeai-je. J’en profitai pour détailler le chat. C’était un petit mâle roux, fin et musclé. Son odeur évoquait un ruisseau, ou un cours d’eau en tout cas. L’odeur caractéristique  de la Troupe Inondée.  Je fus frappée par la finesse de ses traits. Il ne devait pas avoir plus de 10 lunes environ ! Sans réfléchir davantage, je m’élançai sur le sentier, bousculai le chat, lui arrachai son butin et partie en courant. L’odeur grisante du sang chaud décuplait mes forces. Mes crocs serraient fort la grive. Je sentais bien que le chat de tout à l’heure me poursuivait, mais qu’importe. J’avais un peu d’avance, et surtout, je connaissais la forêt par cœur. Profitant de mon avantage, à savoir quelques secondes, je me jetai dans un terrier de renard inhabité, et m’enfonçai dans les galeries souterraines. En fait, les renards ont plusieurs tanières. Ils en utilisent une ou presque par saison. Celle dans laquelle j’étais entrée n’était utilisée que l’hiver. Et chaque nid était doté d’une issue de secours, en cas d’incendie ou d’inondation. En voyant enfin la sortie du tunnel, je bondis dehors. Je connaissais bien cet endroit c’étais … Ma tanière ! Mon abri provisoire était la sortie de secours des renards ! Je frissonnai en me demandant quelles auraient étés les conséquences si je n’avais pas découvert cela. J’aurai peu être été tuée ou … Stop ! Pas de pensées négatives. Le chat de tout à l’heure me cherchait peut être encore, je devais le semer. Je sortit à toute jambe de ma « maison ». Je traversai une petite clairière et m’installa sou un arbre. Morte de faim, je me mit à manger immédiatement. A chaque bouchée, je sentais mes forces me revenir. Au moment ou j’avalai le dernier morceau, le rouquin pénétra dans la prairie...


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