La naissance est toujours là, quand bien même la mort frappe. | ft. Sauvagou et Asta

 

J'étais sur une plaine. Euh non, plutôt une savane. J'étais seule, sans me soucier du temps et de la température. J'eus une pensée pour un chat en particulier. Un chat qui aurait dû être avec moi en ce moment. Mais qui était parti trop tôt. Beaucoup trop tôt. Il avait encore encore une vie bien remplie avant de mourir. Il était le meneur de la Troupe, avait une famille. Des enfants, une nièce, des neveux. Et une soeur. Moi, en l'occurrence. Je regardai mon ventre, ce qui me rappelai que j'attendais une portée. D'ailleurs, je devais être sur le point de mettre bas. Je sentais des petits bouger à l'intérieur de moi. Puis, je me relevai la tête et aperçu son visage dans le ciel étoilé. Mon frère veillait toujours sur moi, après tout. Mais j'avais besoin de lui ici, de sa présence. En pleurs et désespérée, je criai son nom. "Eléaaaaaaa!! J'ai besoin de toi! Je vais avoir une nouvelle portée..." Le vent qui caressait les broussailles de la Savane me souffla quelque chose. "Kayso... Kayso..."

- Kayso... Kayso...

Je me relevai en sursaut. Le nom qui avait été soufflé dans mon rêve me harcelait encore. Mais pourquoi? Je fis ma toilette et sentis mon ventre bouger. Puis, une contraction. Douloureuse. Je me repliai sur moi-même en criant.

- Ouch!

C'était horrible. Affreux. Je me tordais de douleur en tentant d'appeler la guérisseuse. Mais aucun mot ni même son ne sortait. Je serrai les dents de façon à tenter de soulager ou du moins, endurer, la douleur. J'espérais que le travail soit bientôt fini...

J’étais là, à dormir paisiblement, dans cet endroit sombre et confortable. Cet endroit si rassurant qu’était le ventre de ma mère. J’étais persuadé que jamais je n’aurais à quitter ce monde si parfait à mes yeux. Parce que c’était le seul lieu où j’avais réellement envie d’être, je me sentais en sécurité, entouré de toute cette chaleur tellement endormante. Je n’avais ni faim ni soif, n’avais besoin de rien. J’étais parfaitement comblé, assouvis dans cet océan de bonheur, à l’abri de tous ces malheurs qui hantent la vie extérieure. Par contre, il y a quelque chose qui me semble étrange, j’ai l’impression de sentir une présence, une présence qui m’est familière comme si elle était liée à moi, mais j’ignore de quelle façon. Mais ce que je savais, c’est que je n’avais pas envie qu’elle me quitte, peu importe qui était-elle.

Évidemment, ce qui devait arriver arriva. Je me réveillai en sursaut, secoué de tous les sens. Mais je n’avais pas peur, j’étais plutôt curieux à l’idée de savoir ce qui allait se produire, de savoir ce qui allait arriver, où j’allais atterrir, parce que j’allais atterrir quelque part forcément, les secousses n’étaient pas là pour rien. Puis tout à coup, je commençais à ressentir de plus en plus la froideur de l’extérieur, et peu à peu je devenais aveuglé par la lumière, mouillé et grelottant, mon bonheur était terminé j’étais sorti du ventre de ma mère, je me sentais perdu et recherchais le même sentiment que j’avais ressentis jusque-là, étrangement je faisais des sons aiguë, puis elle s’était approché de moi en m’entourant, j’étais à nouveau aussi bien qu’auparavant …