Vers de nouveaux horizons...

Feat : Coeur Lunaire (puis le Clan)

Aveuglé par l’obscurité de la nuit et les ombres des arbres, le chat tigré se laissait guider par ses pattes de chaton striées de noir. Il n’avait jamais autant marché de toute sa vie et ses coussinets, roses et fragiles, commençaient à sentir les moindres craquèlement du sol, gelé, en cette Saison des Feuilles Mortes. Longeant un sentier terreux afin de ne pas se perdre à travers la noirceur du monde, le jeune rescapé redoutait cette première nuit de vie sauvage ; la douce brise qui caressait son pelage soyeux il y a encore quelques heures s’était transformé en un vent frigorifique. Le matou brun voyaient ses membres grelotter sous sa fine fourrure de domestique qui était si habituée à la chaleur intérieure -ce qio ne l’aidait pas à se réchauffer -. Il avait l’impression d’avoir traversé mer et terre ; il était maintenant perdu au milieu d’un sentier complètement inconnu, débordant d’odeurs toutes plus étranges les unes que les autres. Tout lui était nouveau ici : la forêt, qui lui semblait être un lieu sûr depuis la fenêtre de son grenier lors de la saison des feuilles nouvelles, l’inquiétait de plus en plus. Les branches nues prenaient des allures de monstres faméliques, armés de griffes et de crocs, tout droit sortis de ses cauchemars. Les herbes, elles, d’habitude si vertes et étincelantes sous la lumière du soleil n’étaient que tas de poussière, s’envolant sous les pas lourds du félin. Un long frisson parcouru son dos ; le même qui avait précédé son départ vers cette forêt, vers ce nouveau départ. Milles questions lui vinrent en tête : était-il réellement prêt à affronter la vie sauvage ? Avait-il bien préparé son voyage vers des terres inconnues ? Un gargouillement venant des profondeurs de son estomac le fit douter. Son dernier repas remontait à la nuit dernière : de sèches croquette aromatisée à la viande. “Rien ne vaut une bonne chaire de souris grassouillette” Les moustaches frémissante, le félin se mit en quête de son futur déjeuner. Bien que chacun de ses pas lui semblaient être une douloureuse épreuve à affronter, la faim était à ce moment là plus redoutable encore. De plus, les grasses souris qui jouaient d’habitude entre ses pattes dans son grenier semblaient bien plus futé et à l’état sauvage… Et bien plus rare aussi. Il n’avait pas croisé une seule bête depuis son départ, mis à part une magnifique chose volante, qui dansait dans le rythme endiablé des rafales de vent. Le jeune chat avait tenté de le chassé, en vain, l’insecte aux ailes semblables à deux gros yeux noirs était bien plus à l’aise et s’amusait à le narguer. Perdu dans ses pensées en repensant à ce superbe animal ailé, le chat sombre sursauta en entendant le bruit secoué d’un buisson épineux. Les sens en alerte, le félin bondit de l’autre côté du sentier afin de fuir ce bruit indiscret sorti des fougères. Peut-être s’agissait-il d’un autre chat ? Tendant l’oreille en espérant identifier un autre félin, le jeune matou fut surpris d’entendre, pour la première fois depuis son départ un son familier. Ces gazouillis aigus qui s’enfuyait au loin le désespérèrent davantage “crotte de renard, ce n’était qu’une souris !”.

Une épaisse brume s’était maintenant installée dans la vallée, comme si les nuages étaient descendus du ciel en laissant tomber leurs larges manteaux gris sur le sol gelée. Les rayons du soleil peinaient à traverser cette couche de brouillard, bien que la matinée fut déjà entamée. Cette brume n’avait pas dû penser au mal qu’elle pouvait causer aux habitants terrestres. Et elle n’avait sûrement pas penser non plus à ce félin tigré, étendu sur le sol. Son ventre se gonflait et dégonflait de façon irrégulière, signifiant qu’il était en vie, mais sûrement plus pour. La gueule entre ouverte laissant dépasser sa langue, de petites vapeurs blanches sortaient de sa bouche à chaque expiration. Ses pattes retroussées contre son corps pour maintenir le peu de chaleur qui le lui restaient, présentaient des marques rougeâtres sur leur dessous. Des traces de cette même couleur encerclaient l’animal ; il avait sûrement titubé et s’était probablement écroulé comme une pierre dévalant une falaise. Maintenant il était là, luttant entre la vie et la mort dans un territoire inconnu, bordé de plaines, d’arbres et de souches. Le son lointain d’une rivière fut le dernier bruit qui frémit dans ses oreilles avant de se laisser place à un long silence macabre.

Vers de nouveaux horizons...

Feat : Coeur Lunaire

Des étoiles dansaient dans le ciel, mais pourtant il ne faisait pas nuit. Elles crépitaient, ci-et-là d’une lumière blanche plus ou moins abondante. Leurs halos de lumière battaient au rythme affaibli de ce faible petit coeur. L’obscurité était reine et le silence était roi dans cette nature où l’atmosphère était de glace. Peu à peu, ces jets de lumières s’intensifiaient, laissant place à une silhouette qui se dessina dans l’ombre : sur deux pattes, des êtres imposants avançaient droit vers lui. Ces lueurs étincelante provenaient du haut de leurs têtes, l’empêchant d’identifier la nature et le nombre d’imposteurs. De plus en plus rapidement, le groupe s’avançaient vers lui, en criant et hurlant dans sa direction mais il n’entendaient rien. Tel des fantômes sortis tout droit de ses pires cauchemars, leurs membres s’agitaient devant lui. La lumière se faisait de plus en plus puissante tandis que ces inconnus continuaient de s’agiter autour de lui. Puis la couronne de feu tomba de leurs têtes, tout droit vers le chaton. Il fut forcé de plisser les yeux avant de finir complètement aveuglé par cette force qui se dirigeait vers lui. Un cri tenta de s’échapper de sa gorge mais il fût incapable de sortir, tétanisé par la peur. Ses yeux se fermèrent pour éviter les éventuelles séquelles que pourraient causer le choc. Un fois rouverts, il constata que rien de cela n’était réel. “Suis-je aux portes de la mort ?”
Puis plus rien : une ambiante morbide s’installa de nouveau dans la pénombre.

Un son résonna au loin. Difficile de décrire de quoi il s’agissait : un mélange de mots, mâchés par des acouphènes au ton grave. Ce bourdonnement résonnait dans ses oreilles un peu plus fort à chaque fois. Le vent, lui, continuait de souffler de fortes rafales de glace qui le tétanisant. Cependant, le chat tigré sentait que quelque chose se passait autour de lui. Les yeux clos, les pattes recroquevillées et la bouche entrouverte par la sècheresse, ses 5 sens étaient mis suspend comme si le temps s’était arrêté. Paralysé par la faiblesse, il lui était impossible de bouger ne serait-ce que le bout de la queue, telle une statue de pierre pour comprendre ce qu’il se passait. Soudain, il sentit une douce chaleur traverser son corps. Les frémissements de ses membres ralentissaient et ses muscles se détendaient peu à peu. Une douleur le lança dans les pattes lorsque le sang se remit à couler dans ses veines. La vie remontaient lentement en lui, mais sa respiration était toujours faible : sa langue pendait, gisant presque sur le sol gelé. La douleur du nœud qui s’était formé dans son estomac revenait de plus belle. La peur laissait place à la faim et la soif. Tel un chaton perdu, incapable de se débrouiller seul, le matou se mit à gémir de plus en plus fort, espérant interpeller ce qu’il allait peut-être pouvoir appeler ses sauveurs..