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TIME tome 1 Quand tout commence

Le Staff
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Le Staff
 Mer 17 Nov 2010 - 19:13
Voilà, j'écris depuis un an déjà un roman de fantastique, un peu du style de Pierre Boterro.
mon tome 1 (que j'ai bientôt fini) comporte presque 300 pages pour 14 chapitres. Je vous fait part des premières lignes :




Prologue
Paëlyn



M


inuit précises au cadran du radio-réveil. Les Dujardin dorment profondément. Ils sont loin de se douter que cette nuit allait changer leur vie. La maison est sombre et silencieuse. Seul le tic-tac de l’horloge de la cuisine ose rompre ce calme et ce silence. Dehors, au dessus des nuages, la lune est bleue.
Une ombre se faufile entre les voitures garées le long du boulevard. Elle porte un colis dans les bras. Cela fait plusieurs jours qu’elle rôde dans les parages, cherchant quelque chose. Elle a finalement trouvé ce qu’elle cherchait, après des nombreuses recherches....
Les rues sont désertes, et la ville lugubre. Un oiseau nocturne – peut-être une chouette – passe sans bruit au dessus de sa tête. Au loin, une mobylette rugit.Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour remplir sa mission d’extrême urgence. Ils ont déjà retrouvé sa trace. Avec l’agilité d’un chat, elle saute par-dessus le portique qui limitait la propriété et entre dans le jardin.L’herbe est impeccable, verte et bien coupée. Les buissons de buis qui clôturent le petit jardinet de ville ont l’air d’avoir été taillés récemment. Avec une douceur incroyable, elle dépose son précieux paquet sur le seuil de la porte. Sans oublier de déposer une lettre manuscrite sur le petit paquet emmailloté. Puis, aussi rapidement qu’elle est venue, retourne se cacher derrière la haie. Rien ne se passe. Elle entend les pas d’un homme passer juste derrière elle. Il cri et chante une bouteille à la main. Il vient sûrement de fêter je ne sais quelle victoire de football ou la réussite du bac de son fils. Mais cet homme ne lui apporte pas ce qu’elle voulait.
Une fois qu’il est parti, impatiente, elle retourne vers la porte, frappe trois coups et plonge dans le feuillage au moment où la lumière s’allume Une silhouette féminine se détache dans la lumière du hall d’entrée. Elle avait l’air complètement ensommeillé, ses cheveux bouclés en pagaille formaient une auréole rousse autour de sa tête. Elle n’avait apparemment qu’une envie :retourner se coucher. A ses pieds, le petit colis ne bougeait pas. Elle allait refermer la porte, grommelant contre ces stupides gosses du quartier qui empêchaient les bonnes gens de dormir en paix, quand un minuscule cri s’échappa du panier d’osier. Mme Dujardin baissa le regard, et ce qu’elle vit dépassait tellement son imagination qu’elle se frotta les yeux pour s’assurer qu’elle était bien réveillée. Le nouveau-né emmailloté dans des couvertures blanches la regardait de ses grands yeux verts. Un beau vert, un vert sapin. La femme resta de longues minutes, pétrifiée devant sa porte. Le bébé se mit à pleurer.Délicatement, la femme le prit dans ses bras, et commença à le bercer.Immédiatement, la toute petite fille se calma, et observa celle qui la tenait dans ses bras. Son regard semblait sonder jusqu’aux tréfonds de son âme. Ne retenant plus sa joie d’avoir enfin l’enfant qu’elle rêvait, Mme Dujardin ramassa la lettre qui était restée par terre et referma la porte de sa maison,après y être entrée avec le bébé.
L’observatrice, qui avait lorgné la scène dans les plus infimes détails avec une pointe de regrets, après s’être assurée que son si précieux colis était entre de bonnes mains, repartit aussi mystérieusement et silencieusement qu’elle était venue. Elle prit la direction de la gare et personne ne l’a revit jamais plus.
Dans la maison,l’air s’emplissait petit à petit de joie. Mme Dujardin montra l’enfant à son mari, et celui-ci partagea sa joie. La lettre était cachetée comme autrefois et était écrite d’une écriture fine et décorée, comme de la calligraphie. « Prenez bien soin de ma Vague », telle était la dernière phrase. Pas de signature, pas d’adresse, rien.




1
Ün


‘‘La capitale de l’Ancien Monde est Zythüm. Plusieurs légendes disent qu’elle a été créée par les anciennes divinités, un jour où ils voulurent reconstruire pourl es hommes la réplique de leur palais’’.
Erykân Ter’Hayan, Histoire de Notre Monde, livre II



Ce matin, en se réveillant, tout était normal. Le réveil sonna à 6h45 précises, elle l’a éteint d’un coup de poing et a sauté de son lit. Elle a choisi avec précaution les habits dans son armoire, les a enfilés rapidement et est descendue déjeuner.Un bol de chocolat chaud et une odeur de tartines grillées l’ont accueillie.Elle dégustait son lait en se réveillant doucement. Bref, la routine. Pourtant,quelque chose en elle lui disait qu’aujourd’hui n’allait pas être comme les autres jours. Dans la salle de bain, elle se brossait les dents longuement et soigneusement.
- Ynès, l’appela sa mère, de l’étonnement dans la voix. Tu es toujours là ? Il est huit heures moins le quart. Tu vas être en retard ! L’appelée regarda sa montre, se rendit compte de l’heure. Elle tripla de vitesse, dévala les escaliers, embrassa sa mère, embarqua son sac au passage et claqua la porte derrière elle.
Dehors, il y avait du brouillard, et ce boulevard qu’elle connaissait si bien avait un air de mystère. On était en novembre et il faisait encore nuit à cette heure-ci. La rue était déserte, et les rares voitures qui passaient ne faisaient pas le moindre bruit. Elle connaissait le chemin par cœur pour se rendre à son lycée. Pourtant, elle se rendit compte trop tard que ses pieds l’avaient guidée, sans qu’elle ne su pourquoi, en direction de la gare, diamétralement opposé à sa destination d’origine. Mais une force irrésistible l’empêcha de faire demi-tour. Inconsciemment, elle monta dans un train. Elle était guidée et contrôlée comme une marionnette. Elle ne pouvait faire nulle autre chose qu’obéir. Elle fut étonnée que personne ne lui demande un billet. La gare était déserte, il n’y avait pas un chat, bizarrement pour l’heure et le jour. Le mardi matin à 8h, il y aurait du avoir de la vie dans ce hall de gare, des gens qui vont et qui viennent, le bruit des hauts parleurs, des trains qui arrivent et qui partent… Mais là, il n’y avait personne. On aurait dit une ville fantôme.
Le train aussi était désert.
Elle a soudain repris le contrôle de ses membres et se rendit compte qu’elle était coincée, le train avait démarré. Elle paniqua,essaya d’ouvrir la porte mais elle échoua. Elle s’assit dans un compartiment pour reprendre ses esprits et ne remarqua la jeune fille qui s’y trouvait qu’après un long moment. Cette fille lui ressemblait étrangement, comme un sosie… comme une sœur. Ynès tenta de faire la conversation, elle en savait peut-être un peu plus qu’elle. Mais la fille ne l’entendit pas, ou l’ignora,Ynès ne savait pas trop. Elle regardait par la fenêtre. Ynès en fit autant, et elle ne reconnu pas le paysage, elle qui pourtant connaissait si bien sa région. Ils n’auraient pas pu faire autant que kilomètres en si peu de temps… Elle ne s’interrogea pas plus longtemps car le sommeil la gagna, ses paupières devinrent en plomb et elle s’endormit profondément.
Quand elle se réveilla, son sosie avait disparue.En revanche, la porte du wagon était ouverte. De nouveau, Ynès ne pu s’empêcher d’aller voir. Elle poussa délicatement la porte et ce qu’elle vit lui coupa le souffle : il n’y avait rien. Pas de locomotive, pas de wagon,pas de rails ni de paysage, rien. Juste du noir. Un souffle fit tomber le sac qu’elle tenait à la main, et celui-ci disparut instantanément. Après une longue hésitation, elle respira un bon coup et sauta dans le vide. Elle se demanda ensuite pourquoi elle avait fait ça. Elle ne trouva pas la réponse. Ce qui est sur, c’est que c’est à ce moment précis que tout bascula dans sa petite vie routinière et paisible. Elle fut, à partir d’ici, complètement bouleversée.

Sa chute fût longue, très longue. Ynès ne sut pas exactement combien de temps elle dura car il lui semblait que le temps s’était arrêté.Elle allait tomber jusqu’aux profondeurs de la terre, c’était certain. Elle imagina le choc quand elle rencontrera le sol. Parce qu’elle allait le rencontrer. C’était logique de le croire, et le contraire sortait complètement du domaine scientifique, et elle ne pouvait pas se l’admettre, elle qui était si rigoureuse.
Elle allait peut-être mourir ? Elle ferma les yeux et essaya de penser. Elle avait 16ans, il lui restait toute sa vie devant elle. Si elle mourrait elle ne…
Tout en imaginant tout ce qu’elle ne pourrait pas ou plus faire, elle commençait à accepter son trépas et sa mortalité et se laissa finalement aller. Que pouvait-elle faire de toute façon ? Elle n’était pas immortelle.
Petit à petit, ses muscles se détendaient, elle respirait plus calmement. Et n’avait même plus l’impression de tomber.
Elle commençait à s’y habituer, à cette chute interminable, ses cheveux couleur charbon flottant au dessus d’elle, ce vent qui frappait son visage, cette ignorance extrême de l’espace-temps, pourtant,tout à une fin. Elle pénétra par le plafond dans une grande salle rectangulaire toute d’or et d’argent. Elle qui avait cru s’écraser sur le sol, elle atterrit doucement. La première chose qu’elle fit fut d’observer les rideaux, lest entures et les tapis de la magnifique salle. Il n’y avait qu’une seulei ssue : une immense double porte en or. Un tapis vermeil reliait la porte au centre de la pièce. Là, deux trônes somptueux mais vides s’y trouvaient et semblaient attendre leur occupant.
Tout autour, contre les murs, des statues imposantes semblaient surveiller la salle. Sur un des murs, il y avait une immense tapisserie relatant sûrement les exploits d’un des grands du royaume – peut-être le roi lui-même –. Parmi les nombreux personnages mythologiques qui figuraient sur cette œuvre, Ynès reconnut des centaures, une licorne, un minotaure et quelques satyres. Il y avait même une jeune fille chevauchant un pégase. Le visage de cette fille lui était familier, mais Ynès n’arrivait pas à se souvenir où elle l’avait vu.
Elle ouvrit une fenêtre et regarda. Elle se trouvait dans une pièce particulièrement élevée car elle pouvait, de la fenêtre, découvrir le paysage fabuleux qui l’entourait.
En bas du palais dans lequel elle était, il y avait une immense ville, et plus loin, elle pouvait apercevoir la mer dans un rideau de brume argentée. Elle avait toujours aimé la mer. C’était son élément. C’est comme ça, il n’y a pas de raison à donner.
Au centre de la vieille ville, on pouvait distinguer une grande place publique, et, au milieu, plusieurs beaux temples romains, avec des colonnes, comme les dessins qu’Ynès avait vus dans un livre d’Histoire au lycée. Au dernier plan, elle observa une à une les montagnes qui semblaient entourer le royaume. Avec la distance, la chaîne de montagne était légèrement bleutée. Ynès remarqua un sommet qui était beaucoup plus haut quel es autres, sa cime se perdait dans les nuages.
Elle se dit qu’un si fabuleux paysage ne pouvait exister sur terre. Elle se demanda où elle se trouvait. Logiquement, vu qu’elle était tombée, elle devrait être vers le noyau de la terre, mais elle se souvint des leçons de SVT qui disaient que le centre de la terre était du magma et de la roche en fusion. De plus, si elle était sous terre, elle n’aurait pas de lumière ni de soleil, or il y en avait.
De drôles d’oiseaux passaient dans les airs et elle ne sut les identifier que lorsque l’un d’eux passa près de la fenêtre. Elle fut fort étonnée car ce n’était pas des oiseaux, c’était des dragons. Autour de la ville, aussi loin que pouvait voir son regard, se dressait une forêt immense et touffue. Quelquefois, des collines verdoyantes ou des falaises abruptes en surgissaient. Le soleil était au zénith.
Ynès s’éloigna de la fenêtre et se dirigea vers les trônes. Le plus petit était le plus orné. Des signes qui ressemblaient à une écriture inconnue étaient gravés. Des dizaines de créatures mythologiques et imaginaires – les mêmes que sur la tapisserie – y étaient sculptées. Ynès effleura de son index un hippogriffe. Elle avait déjà vu cet animal légendaire sur une gravure dans un livre. C’était sa créature préférée. Cet animal mi-aigle mi-étalon était magnifique, sauvage et indomptable. Sur la sculpture,l’hippogriffe était en train de se faire attaquer par une hydre et il avait l’air terrorisé.
Ynès s’assit par terre et contempla le plafond.L’immense voûte représentait le ciel avec les constellations et les planètes.Ynès reconnut la grande et la petite ourse, Cassiopée et l’étoile polaire.
Et puis c’est là qu’elle remarqua qu’elle ne ses ouvenait de rien. Comment était-elle arrivée là ? Par quel moyen avait-elle atterri par le plafond ? Pourquoi cette pièce ne lui disait rien ? Elle se releva en s’appuyant sur son bras droit.
Machinalement, elle tripota le pendentif de son collier noué à son cou. C’était une pierre, lisse, ronde, qui brillait d’un éclat bleuté. Elle se souvint tout à coup de l’histoire de cette pierre.

Un soir,alors qu’elle revenait du lycée, à 18h, il faisait nuit, un homme l’aborda. Un homme étrange. Elle n’arrivait pas à se souvenir pourquoi il était si bizarre.Ayant toujours appris à ne pas parler aux étrangers, surtout aux quinquagénaires louches l’abordant dans la nuit, elle fit un écart et continua son chemin, la peur au ventre, mine de rien. Mais l’homme la suivit. Du coin de l’œil, elle le surveillait. Mais c’est qui ? Qu’est-ce qu’il me veut ? pensait-elle alors.
Quand elle fut arrivée dans son quartier, elle relâcha sa vigilance, et l’homme s’approcha, et comme elle reculait toujours, l’appela.
- Mlle Vague ?
Elle était tellement choquée à ce moment-là qu’elle s’arrêta. Comment cet homme savait-il comment elle s’appelait ? Ce nom, qu’elle n’avait jamais dit à personne ?
-Qui… qui êtes vous ? réussis-t-elle à articuler malgré la peur. Comment vous connaissez ce nom ?
-Je ne te veux pas te mal, Vague. Au contraire. J’ai un cadeau à te faire.
-Un…cadeau ?
Pour dire vrai, cet homme qui avant l’effrayait l’étonnait à présent.
-Un présent de ton père.
-Mon père ? Je vous interdis de parler de lui, vous m’entendez ! Je ne sais pas qui vous êtes et pourquoi vous en connaissez autant sur moi, mais je ne compte pas me laisser faire !
-Comme tu voudras. Mais accepte ceci.
Il lui tendit un collier, très simple, avec un cordon en cuir et un pendentif en pierre.
-Super original, répliqua Ynès.
-Tu crois qu’il ne vaut rien ? L’ignorance des Humains. C’est un trésor à tes yeux, et il faut toujours l’avoir sur toi. Il te sauvera la vie, un jour.
-Mais ma vie n’est pas menacée ! Ça risque d’être la votre si vous ne partez pas immédiatement ! Je ne veux pas de ce cadeau.
-Tes désirs sont des ordres.
L’homme disparut dans une fumée rougeâtre.
Quand elle arriva chez elle, elle n’en parla pas à sa mère, ça l’aurait inquiétée. Ellecroyait être débarrassée, mais, le lendemain, quand elle s’est regardée dans la classe, elle a vu, noué autour de son cou, le collier.
- Mais c’est chi… ce truc ! jura-t-elle. Dès qu’elle essaya de l’enlever, elle ne le pu pas. Comme si maintenant, le pendentif faisait partie de son être.

Ynès rouvrit les yeux et elle cru que ses jambes se dérobaient sous elle, ce flash-back l’avait-elle épuisée ? Elle voulait sortir d’ici le plus vite, demander à quelqu’un où elle était, elle voulait bouger d’ici, voir des gens, revoir ses amis, sa famille. Elle se dirigea vers la porte, comme si elle allait s’ouvrir sur la réalité et que tout cela n’était qu’un rêve…

***
Ecume s’arrêta et vérifia qu’elle n’était pas suivie. De toute façon, qui aurait pu la suivre ? La fille de son compartiment ? Elle dormait profondément quand elle est partie. C’était tout de même étrange que cette fille lui ressemble autant, et que faisait-elle dans ce train ? Ecume essaya de ne plus y penser. Elle avait déjà assez de problèmes pour s’occuper d’un simple hasard. Le Roi lui avait ordonné de lui ramener des édelweiss et des fleurs de glycine du Nouveau Monde. En tant qu’esprit de la Mer,cette mission n’était pas vraiment adaptée pour elle, mais elle avait obéi sans protester. Maintenant, elle avait accompli sa mission et elle devait remettre sa quête en main propre au Roi en personne. Elle accéléra le pas. A son passage, des jeunes satyres et esprits qu’elle connaissait lui souriaient et la saluaient, mais elle les ignorait tant elle était pressée.
Time – prononcer à la française, Tim – un jeune esprit de 17 ans,l’arrêta. Il voulait l’accompagner mais elle refusa à son ami en lui expliquant que c’était pour le Roi et c’était très secret. Time n’eut pas le temps de répondre car Ecume s’était déjà engouffrée dans un couloir étroit. Time savait exactement où elle se rendait : aux appartements du Roi. Il n’aimait pasle roi, il le trouvait cruel, bête et tyran. Ecume, elle, était tout à fait soumise. Elle obéissait toujours à Son Altesse Royale et était toujours volontaire pour ses moindres caprices. Ecume était la meilleure amie de Time,ils avaient grandi ensemble et ils étaient comme frère et sœur. Ecume et Time avaient partagé les mêmes professeurs. C’était seulement qu’à l’âge de 8 ans,l’âge où leur pouvoir commence à se développer, qu’ils avaient été séparés poursuivre des cours spécifiques à leur état. Ainsi, ils étaient partis apprendre à utiliser leurs pouvoirs. Leur éducation finie, ils s’étaient retrouvés dans la joie, toujours aussi amis.
Time était parti discuter avec un jeune satyre du nom de Miguel. Ils parlaientde choses et d’autres tout en se dirigeant vers la salle du trône. En riant auxéclats d’une blague salace, ils poussèrent la lourde porte.
Il s’arrêta net.
La ressemblance était parfaite, si bien que Time crut que c’était Écume,mais sa meilleure amie était partie dans la direction opposée. Ynès sorti quelque chose de très intelligent, à ce moment là, du genre :« tiens, vous avez des jambes d’âne… »
Time balbutia et perdit ses moyens et ce fut Miguel qui fit les présentations.
- Je m’appelle Miguel, je suis un satyre, ce n’est pas des jambes d’âne mais des jambes de CHÈVRE !! fit-il, en plissant le nez, l’air vexé. Et voici mon compagnon Time, esprit du….
- Hum, hum, fit Time.
Après une rapide excuse du regard, Miguel reprit.
- Bon… hum, un esprit. Enchanté de faire ta connaissance. Il lui serral a main maladroitement. Et nous, à qui avons-nous l’honneur ?
- Euh…, moi je suis Ynès. Où suis-je ici ?
- Laisse-moi rire ! se moqua Miguel. Tu ne sais pas où tues ?
- Ben, non. Je l’ignore complètement, je ne me souviens de rien…
Les deux compagnons se regardèrent, étonnés, et lancèrent en chœur :
- Tu te trouves actuellement dans la salle du trône du palais du Roi de Zythüm.
- Mais d’où viens-tu pour ignorer ceci ? demanda Time.
- Justement, je ne m’en souviens plus, tout ce dont je me rappelle c’est la façon d’être rentrée ici. Elle regarda le plafond.
- C’est pas grave. Tu finiras bien par retrouver ta mémoire…, espéra Time.
- En attendant, laisse nous te faire une visite du palais, peut-être que cela va permettre de rassembler tes souvenirs, proposa Miguel.
Ynès accepta.Le trio se dirigeait vers la porte quand une fille entra, essoufflée.
- Ecume, fit Miguel, l’air pas franchement enchanté de la voir.
Elle l’ignora.
- Le Roi n’était pas là, j’espérais le trouver dans sa salle du….
Sa phrase resta en suspend. Les sosies s’exclamèrent en chœur :
- La fille du train !
En parlant,elles avaient levé l’index en direction de leur semblable exactement en même temps.
- Vous vous connaissez ? demanda stupidement Miguel.
Time les compara, cherchant une différence, il n’y en avait pas. Le même regard, la même expression du visage… c’était vraiment incroyable. Le souffle coupé, Ecume demanda :
- Mais qui es-tu, pour être rentrée dans le royaume sans être désintégrée ?
Un doute commença à s’emparer d’elle.
- Et ce collier, d’où vient-il ?
- Un homme me l’a donné il y a un an.
- Montre-le moi, s’il te plait
- Je ne peux pas l’enlever.
Ecume sembla s’en souvenir.
- Bien sur, s’exclama-t-elle, je suis bête.
- Mais, tu connais ce genre de truc ?
- Bien entendu, j’ai le même. Time aussi. Fais voir.
Sans savoir pourquoi, Ynès se mit à lui faire confiance, comme si c’était une amie qu’elle avait depuis toujours.
Elle se rapprocha de son cou et attrapa le pendentif. Elle le mit à côté du sien.
Exactement semblables, comme elles. Le pendentif d’Ecume se mit à sentir la présence de son double, et il se mit à briller de plus belle, et les deux pendentifs brillaient maintenant d’une telle intensité bleue qu’un halo s’était formé autour d’eux.
Cette fois-ci,elle ne crut pas au hasard, et elle se souvint des derniers instants de sa mère sur son lit de mort.

- Maman ! Tu vas mourir ?
-Oui Ecume. C’est le destin qui l’a voulu ainsi.
-Mais moi, je veux pas ! T’as pas le droit de mourir, de me laisser là !
-Ne t’inquiètes pas. Tu es assez grande maintenant, et tu vas partir pour ton Initiation.Tu n’auras plus besoin de moi.
-Mais si ! Maman !
-Il faut que je te dise une chose, avant de rejoindre l’Autremonde. Une chose importante.
Elle fut prise d’une quinte de toux, et Ecume n’osait l’interrompre. Une fois qu’elle se fut remise, elle commença.
-Tu as une sœur, Ecume. Une sœur jumelle. J’ai du vous séparer à votre naissancep our vous protéger. Mais un lien a eu le temps de se créer entre vous. Un jour, vous vous retrouverez,et…
-Et quoi, maman ?
-Je… dois me… reposer.
Elle avait de plus en plus de mal pour parler.
Bonne chance… ma fille, soit…soit heureuse. N’oublie pas les vagues.
Elle ferma doucement les paupières. Ecume hurla de désespoir, et posa sa tête sur la poitrine de sa mère en pleurant.
-Maman ! Ne me laisse pas ! Maman !! Dis-moi pourquoi tu parles de vague !! Maman !! Noooon !
Elle resta étendue près du corps de sa mère,comme pour empêcher la mort de venir la chercher.

Ecume, en retenant ses larmes, releva la tête et demanda à Ynès :
- Ton véritable nom, c’est Vague,n’est-ce-pas ?
Ynès eut un silence consterné, avant de répondre :
- Je…co…comment le sais-tu ?
Time et Miguel assistaient à la scène sans parler.
- Tu es ma sœur jumelle, Vague,esprit de la Mer,néréide, déclara Ecume en pesant ses mots.
On pourrait penser qu’à ce moment là, les deux sœurs s’étreignirent en pleurant de bonheur de s’être retrouvées. En fait, ça ne s’est pas passé vraiment comme ça. Ungrand silence s’installa dans la salle. Grand silence que seule Ynès eut le courage de briser. Elle a dit un commentaire hautement philosophique : Ah.D’accord.
Le Roi choisit ce moment précis pour entrer dans sa salle royale.
- Quelle est donc cette agitation ?gronda-t-il
Immédiatement,Ecume s’agenouilla. Le Roi ne la vit pas, mais vit Ynès.
- Dis donc Ecume, je t’avais dit que c’était secret, mais comme d’habitude tu t’accompagnes d’une foule ! Il ne s’aperçut pas qu’il s’adressait à Ynès. Ecume se releva. Quand le Roi les vit,côte à côte, identiques, il dit :
- Eh, j’ai interdit les jumeaux dansl e royaume ! Trop puissants ! Il se frotta les mains, dans un ricanement impatient d’utiliser sur elles une de ses nouvelles tortures.
Puis il semblait se rappeler de quelque chose.
- Ecume, les trucs que je t’ai demandés, je les veux ! Donne-les moi !
En entendant ceci, Ynès cru entendre un enfant qui réclamait un jouet. Ainsi était donc le souverain du royaume ? Infantile ? Immature ?
- Oui Votre Altesse, fit Ecume en faisant une grande révérence. Elle sortit les plantes de sa besace de cuir en tremblant et les tendit au Roi.
Même ricanement royal.
- Hé hé ! Gaaaaardes !
Le valet qui l’accompagnait siffla et quatre soldats immenses et musclés surgirent.Apparemment, ils devaient savoir ce que l’on attendait d’eux car ils empoignèrent les jumelles et les soulevèrent d’au moins cinquante centimètres du sol.
- Au cachot ! hurla le Roi.
Ecume cria et la double porte claqua. Le Roi, fier et ricanant, comme s’il allait préparer un mauvais coup, s’assit sur son trône. Time et Miguel étaient restés, immobiles,sans savoir exactement ce qu’il s’était passé. Le Roi, s’apercevant soudain del eur présence, les chassa. Une fois dehors, c’est Time qui réagit le premier :
- Il faut sauver Vague ! dit-il.
- Pourquoi Vague et pas Ecume ?répliqua Miguel.
- Parce que…, il rougit. T’as raison, on va sauver les deux !
Sur ces mots,ils partirent en courant.
- Il faut gagner du temps, tant pis si je me fais remarquer… c’est le seul moyen… pensa Time. Il se concentra et arrêta le temps. Miguel s’arrêta aussi.
- Ah, mer… mince, c’est vrai, il n’y a que moi qui peux bouger quand j’arrête le temps… Je repasserai le reprendre plus tard, se promit-il.
Heureusement que Time connaissait par cœur les couloirs du palais. C’était un dédale de couloirs et de salles où l’on pouvait se perdre très facilement. Par chance, il arriva devant les gardiens pétrifiés avant que son sort ne se dissipe. Il usa à nouveau de son pouvoir, et les filles se remirent à bouger.
- Dépêchez-vous, leur conseilla Time. Ça va pas tenir longtemps, il faut quitter le palais en vitesse.
Ils couraient vite et ils furent bientôt dans les jardins. Petit à petit, on voyait le temps reprendre son court.
- C’est toi qui as fait ça ? l’interrogea Ynès d’un air admiratif.
Heureux d’avoir plu à Ynès, il répondit en faisant une belle révérence :
- Ouais, pour vous servir gente dame… Ceci n’était qu’un petit sort de rien du tout. Je suis capable de faire mieux !
- Et t’as pas intérêt ! On est déjà assez recherchés, s’interposa Ecume. Puis, elle rajouta à l’intention d'Ynès :
- Ne t’inquiète pas, il fait toujours ça. On s’habitue à sa méthode de drague…
Ynès sourit à sa sœur d’un air entendu, mais elle n’avait pas compris pourquoi Time ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs. Et pourquoi ce « on est déjà assez recherchés »?
Ils arrivèrent aux écuries royales.A l’intérieur, toutes les montures étaient des chevaux ailés.
- Tu sais chevaucher les pégases ?demanda Time à Ynès.
- Euuuh… balbutia celle-ci.
- C’est pas grave, monte avec moi.
Il choisit un magnifique étalon blanc tandis que Ecume choisissait de son côté une pouliche alezane.Ils les montèrent. Time donna un coup de talon dans le ventre du cheval etcelui-ci s’envola. Celui d’Ecume les rejoignit dans les airs. C’était magique !Agrippée à Time, Ynès, les cheveux au vent, se sentait libre et légère, elle volait ! Elle se retourna et regarda s’éloigner l’immense palais de verre.
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Invité
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 Mer 17 Nov 2010 - 22:43
C'est vraiment génial !! Depuis le temps que je voulais la voir !! Franchement c'est super !!
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Invité
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 Jeu 18 Nov 2010 - 18:59
Je sais pas quoi dire ... c'est trop bien.
C'est géniale !
Il nous faut absolument la suite.
Si tu pouvais publier un bout régulièrement se serait bien. Se serait même super !
En tout cas t'as pas le droit de me dire que tu ne publis que ça. Tu nous as fait voir ce que c'était maintenat t'es obligé de nous donner la suite ! Sinon je vais mourrir moi !
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Le Staff
 Jeu 18 Nov 2010 - 20:39
C'est vrai c'est si bien que ça ??






2

Dkë



‘‘On raconte que les elfes sont les fils du Destin, les petits-fils de la Nature. Ce qui est sur,c’est qu’ils ont des dons pour la divination.’’
Ferugd Agänss, Méditations, Archives


I


ls volaient depuis un bon moment, ils n’étaient plus à présent au dessus de la ville, mais au dessus d’une forêt. La ville qu’ils avaient quittée était immense, plus grande que celles qu’Ynès avait vu jusqu’à présent. Elle s’étendait sur plusieurs kilomètres. Les champs se trouvaient au nord de la ville. Il y avait quelque chose qui avait étonné Ynès quand ils les avaient survolés. Il y avait des champs rouges, bleus, gris. Pas des couleurs normales pour des cultures.
Elle demanda :
- Où allons-nous ?
- Au campement des elfes, eux seuls pourront nous cacher, lui réponditEcume.
Des elfes, tant qu’à faire…pensa Ynès, plus rien ne m’étonne, à présent.
- Vois-tu la grande montagne là-bas Ynès ? interrogea Time
- Oui, elle est vraiment haute. Pourquoi son sommet se perd-il dans les nuages ?
- On raconte que c’est le domaine des dieux qui dirigent ce monde.
- Un peu comme l’Olympe chez les Grecs…, dit Ynès en se rappelant ses cours d’Histoire.
- Oui, tout a fait. La seule différence est que les dieux ne sont pas les mêmes. Ils sont six : le dieu du Feu, le dieu de l’Eau, le dieu du Ciel, le dieu du Temps et la déesse de la Nature. Chacun se partage ces cinq éléments. Quelquefois ils se disputent. Mais des petites bagarres de dieux peuvent donner des catastrophes planétaires et il faut absolument les en empêcher. C’est notre rôle, à nous les esprits.
- Feu, Eau, Ciel, Temps, Nature, énumérait Ynès. Et le sixième ?
- J’y arrive. Au lendemain d’une guerre, ils ont décidé de distribuer leur pouvoir pour éviter qu’il soit trop puissant. Ils ont eu idée d’utiliser leurs enfants mi-dieux mi-mortels et l’idée fut approuvée par tout le monde. Les élus sont appelés des esprits. Un dieu existe aussi, mais ne siège pas au Mont Wellän : le frère du dieu de l’Eau, le dieu de la Mer.
- Le dieu Pan, satyre transformé en dieu par la déesse de la nature,Aube, la déesse de l’aube, et beaucoup d’autres sont des dieux mineurs. Ils sont là en quelque sorte pour faire les sous-chefs. Ils sont commandés par les« grands dieux » et commandent de leur côté les esprits, rajouta à son tour Ecume.
- Nous sommes donc les descendants de ces dieux, conclut Ynès.
- Oui, confirma Ecume
Ynès resta bouche-bée. Elle, fille d’un dieu ? La nouvelle lui fitun choc. Elle savait qu’elle avait été adoptée, et elle s’imaginait des parents stars, riches et connus, comme n’importe quel enfant adopté. Elle s’était inventée une mère chanteuse super connue, un père millionnaire, PDG d’une grande entreprise immobilière à Las Vegas. Mais un papa dieu, jamais.Bizarrement, elle fut légèrement déçue. Peut-être parce qu’elle aurait espérerque son père lui envoie un signe, puisqu’il est dieu. Mais un immortel ne doit pas trop se soucier de la vie d’un mortel, qui est si courte par rapport à la sienne. Comme un point dans une droite. Puis Ynès, qui venait de se surprendre à penser de ses choses insensées, se ressaisie et se dit que Time et Ecume la faisait marcher. Et puis d’ailleurs, qu’est-ce qui prouvait que sa sœur était vraiment sa sœur, hein ? Ok, elle lui ressemblait, et après ?
***
- Nous arrivons ! annonça Time
Ils se posèrent dans une petite clairière au milieu d’une forêt de chênes.
- Il va falloir marcher un peu,s’excusa-t-il.
Il descendit de sa monture, aida Ynès à descendre puis remercia le cheval en lui caressant le museau et en lui donnant de l’herbe qu’il venait de cueillir. L’animal secoua la tête, ouvrit ses ailes et repartit vers le village. La pouliche ne tarda pas à le rejoindre. Time avait sorti son épée et son fourreau et les plaça à sa ceinture. Ecume ajusta son poignard et en tendit un à sa sœur. Ynès se demanda où elle l’avait eu mais ne posa pas de question et imita Ecume.
Et ils entrèrent dans la forêt. Ynèsla trouva étrangement silencieuse, pas de chants d’oiseaux, pas de craquement de branches, pas de frémissement dans un buisson…
- Ils sentent notre présence, fitTime.
- Hein ?
- Surtout la tienne. Les animaux ont peur de nous, et ils se cachent dans leur terrier, se terrent au fond d’un arbre creux, se font le plus petit possible. Mais ils nous surveillent, et vula rapidité de l’information qui circule dans une forêt, je pense que le bois entier est déjà au courant de notre venue.
- Whao. Je l’ignorais. Ca va si vite que ça ?
- Plus vite que tu ne l’imagine.
- Mais dis, comment tu sais tout ça ?
Il ne répondit pas, mais Ynès sentit qu’il avait bien plus de connaissance qu’elle ne croyait,et ce dans tous les domaines.
Ils marchèrentlongtemps, dans un milieu de plus en plus dense et de plus en plus sombre. Leschênes liège du début avaient cédé la place à d’immense résineux quis’élevaient à cinquante mètres du sol, facile.
Elle commençait à s’épuiser quand ils débarquèrent dans le village des elfes. Ils habitaient dans des boules en bois accrochées aux arbres. Des ponts suspendus permettaient de passer d’une habitation à l’autre et des petites marches gravées dans les troncs permettaient d’accéder au village. Les elfes avaient des oreilles pointues. Ils étaient tous de très bons chasseurs, et d’excellents prophètes.
- Pourquoi vivent-ils cachés dans cette forêt ? demanda Ynès à sa présumée sœur.
- Parce qu’ils ne veulent pas se soumettre au Roi. Ils ne peuvent vivre en paix qu’ici. Ailleurs, ils sont traqués et tués, expliqua Ecume. Ils vivent ici en autarcie, ils n’ont aucun contact avec l’extérieur, et leur village est introuvable. Time nous y a emmené parce qu’il sait par où passer, mais sinon on ne serait jamais arrivés. C’est le genre de trucs magiques où il faut passer à gauche d’un sapin pour continuer,sinon la magie te ramène toujours au même endroit.
Un grand elfe blond les accueillit et les conduisit jusqu’à leur chef.Ils entrèrent sans frapper dans la demeure et s’agenouillèrent. L’homme qui s’y trouvait était très âgé et sa longue barbe blanche pendait jusqu’aux genoux. Il leva la main et l’elfe se retira. Ecume, Time et Vague se relevèrent. Le vieillard prit la parole :
- Que nous veut l’honneur de votre visite, étrangers ? Sa voix reflétait son inquiétude, et Ynès se demanda comment quelqu’un d’aussi âgé et d’aussi sage puisse craindre quelque chose…
- Nous sommes des esprits et nous fuyons le Roi. Nous demandons asile et protection pour cette nuit. Nous l’accorderiez-vous,Ô grand sage ? répondit Time
A ces mots, l’angoisse du sage qui se lisait sur son visage se transforma en un grand sourire chaleureux :
- Rien ne peut être refusé à des amis. Vous êtes ici chez vous tant qu’il vous plaira. Il claqua dans ses doigts.L’elfe de tout à l’heure réapparut.
- Suivez Yälo, il vous conduira jusqu’à votre gîte.
Sur ce, le trio remercia généreusement leur hôte et sortit. Ils traversèrent un pont vertigineux et arrivèrent dans la petite maison. A l’intérieur, trois hamacs étaient installés. Une grande souche et des petits rondins de cèdre servaient de mobilier. La petite lucarne bleue en guise de fenêtre donnait sur les montagnes.
- Voilà votre chez vous ! ditYälo Si vous avez le moindre besoin, faites-le-nous savoir…
- Ne vous inquiétez pas, assura Ecume.
L’elfe les salua puis se retira.
Time et Ynès avaient déjà choisi leur hamac et installaient leurs rares affaires. De son petit sac de cuir, Time sortit son couteau et commença à l’aiguiser. Ecume voulut faire la même chose, mais elle s’aperçut qu’elle l’avait oublié chez le sage. Elle informa ses compagnons qu’elle s’absentait un petit moment pour aller le rechercher. Ceux-ci, trop occupés, répondirent par quelque chose qui ressemblait à un « ok ». Après quoi Ecume ouvrit la porte et s’engagea à l’extérieur.
Le campement était silencieux. Seul le bruit du vent dans les hautes cimes et le craquement des troncs interminables brisait le silence. Elle s’engagea sur le pont et s’efforça de ne pas regarder en bas. Le pont craqua. Ecume eut un frisson qui parcourut tout son corps mais continua sa route.
Doucement.
Pas après pas.
Ne pas paniquer.
Elle avait le vertige depuis toute petite et cette phobie du vide l’obsédait. Si par malheur elle regardait en bas, elle s’immobiliserait,pétrifiée par la peur. Elle fit un pas et releva la tête. Elle en était à la moitié. Courage ! s’encouragea-t-elle. Tu l’as déjà fait une fois, tu vas y arriver !
Le passage du pont lui parut interminable.

Quand, enfin, elle arriva sur la plateforme, elle sentit le poids immense sur ses épaules s’envoler. Elle se sentait tellement légère que c’est en sautillant qu’elle atteignit la maisonnette. Le sage était parti, et la petite demeure était vide et silencieuse.On avait accroché son couteau au manche d’ivoire à un crochet sur le mur, pour qu’elle le retrouve facilement quand elle reviendrait le chercher. Elle le prit et quitta l’unique pièce. Pour la première fois, elle osa regarder en bas. Quelques elfes installaient un immense banquet et d’autres partaient dans la forêt, leur arc à l’épaule. Ils allaient sûrement chasser.
Ecume se dit que ce soir, ils allaient bien manger.

***
Time se laissa tomber dans son hamac. Ynès admirait le paysage de la fenêtre. Time prit le temps de la regarder. Elle était jolie.Ses magnifiques cheveux noirs noyaient ses épaules et ses beaux yeux verts reflétaient son courage. Time se souvint soudain que ceux de sa sœur étaient gris. Voilà leur unique différence ! pensa-t-il, heureux de sa découverte.
Time se rendit compte qu’il aimait les yeux verts d’Ynès. De toute façon, il la préférait, mais ça, c’était son petit secret.

Se sentant observée, Ynès se retourna et lui posa une question.
- Pourquoi les elfes nous ont-ils si bien accueillis ? lui demanda-t-elle. Un peu prit à dépourvu, Time eut un moment de réflexion avant de lui répondre.
- Car…car esprits et elfes sont amis. C’est grâce aux esprits qu’ils ont forêts, pluies, gibier, rivières…, en échange, ils leurs doivent hospitalité et protection en cas de danger.
- Le Roi sait-il que nous nous sommes réfugiés chez les elfes ?
- Je crois même qu’il ignore que nous sommes des esprits.
Ils éclatèrent de rire. Ecume entra, surprise. D’un pas machinal elle se dirigea vers son hamac.
- Tu en as mis du temps, fit remarquer sa sœur, en essuyant une larme de rire.
- Je regardais le paysage, dit-elle calmement. Les elfes préparent un banquet, je me demande ce qu’ils fêtent…
Time réfléchit.Son visage s’illumina :
- Mais oui ! On est la nuit de la conjonction ! Le 14 Nowëm. Les deux lunes vont s’aligner cette nuit. Tu sais bien que le calendrier elfique commence ce jour- là…
- Ah oui c’est vrai…ça n’arrive qu’une seule fois par an mais j’en oublie toujours la date.
Ynès, qui regardait encore par la fenêtre, vit les elfes venir se mettre à table.
- Je crois qu’il faut aller manger…,hésita-t-elle.
Les deux autres acquiescèrent d’un signe de tête.
Ils prirent l’étroite échelle qui descendait jusqu’au sol. En arrivant en bas, presque tousles elfes étaient installés et le festin était déjà servi. Le trio prit place sur l’immense banc. Quand tout le monde fut attablé, le sage arriva, s’assit sur le siège qui lui était réservé et le repas put commencer.

Ce fut un extraordinaire festin.Pendant qu’ils mangeaient, des musiciens jouaient des airs heureux et dansants.Le repas dura plusieurs heures.
Repus, Time, Ynès et Ecume allèrent se coucher. A ce moment-là, un jeune elfe, d’environ une dizaine d’années, fit son apparition, à bout de souffle.
- Un dragon postal vient de nous amener cette lettre. C’est pour vous, dit-il en donnant la lettre à Time.
- Merci beaucoup, fit ce dernier,reconnaissant.
- Bonne nuit à tout le monde, leur souhaita l’enfant avant de prendre congé.
- Merci, dirent-t-ils en chœur.
Time reconnut tout de suite l’écriture maladroite de son ami satyre. Il se rappela qu’il s’était promis d’aller le chercher et c’est en tremblant qu’il ouvre la lettre de Miguel.

Cher Time,
Nous étions à la poursuite des gardes quand tu as disparu subitement. Je sais que tu as sauvé les filles car dans le palais ils ne parlent que de ça. Je sais où tu es allé, mais ne t’inquiète pas, je suis le seul.
J’espère que tu es en sécurité là où tu es.
Moi je dois échapper le plus vite possible au Roi. Il est dans une colère folle. Prenez garde ! Il vous suivra jusqu’aux Hautes Montagnes. Pour l’instant, je suis en sécurité. Ne te fais pas de souci pour moi.
Un vieux centaure m’a confié une énigme. Je ne l’ai pas comprise, mais j’ai le sentiment que sa solution vous éclairera.
Voici l’énigme :
Dans le plus haut des sommets
Dans la grotte la plus profonde
Se trouve le plus bel objet
Qu’on ait vu dans ce monde.
Celui qui va le quérir
Devra passer les épreuves
Et il devra courir
Pour ramener les preuves :
La première n’y voit guère
Et niche sous une rivière ;
La deuxième jamais n’entend
Et gîte dans un volcan ;
La dernière est éveillée
Et vit dans les glaciers.
***
De quel objet s’agit-il ? Je suis sûr que tu es déjà en train de chercher la réponse.
J’attends une lettre de ta part avec impatience…
Au revoir, peut-être, ou adieu
Miguel

Derrière lui,les filles répétèrent à voix basse l’énigme, essayant de comprendre. Time replia la lettre, prit sa plume d’Archéoptéryx qui lui servait de stylo et s’installa sur la table. De son sac, il sortit un parchemin et de l’encre. Il trempa sa plume dans l’encre, réfléchit un instant et commença. Ynès, qui lisait par-dessus son épaule, sursauta. Time écrivait en calligraphie.L’écriture de Time était bien régulière, comme dans les vieux manuscrits. Ses lettres étaient rondes, avec des pleins et des déliés. Les lettres carolines.On lui avait dit que l’écriture reflétait son caractère, et Ynès pensa que celui de Time devait être sacrément beau.
Il s’appliqua à faire la lettrine.
Sa lettre finie, il la plia délicatement et siffla. Un minuscule dragon ambre entra parla fenêtre. Time lui donna sa lettre et lui indiqua le destinataire. Le dragon s’envola dans un battement d’aile. Sans bruit, les trois compagnons allèrent se coucher, espérant trouver la réponse dans leur sommeil. La nuit porte conseil, avait dit Ecume.

***

Ynès n’arrivait pas à s’endormir. Cette énigme la tracassait. Au bout de plusieurs heures de lutte pour trouver le sommeil, elle prit ses baskets qu’elle avait gardés depuis sa chute et quitta la maison sans bruit.
Dehors, il faisait froid, et quand elle respirait, de la vapeur d’eau s’échappait de sa bouche. Elle n’avait pas de problème de lumière, étant donné qu’on y voyait comme en plein jour : deux pleines lunes éclairaient la forêt, et même si les arbres étaient hauts, la lumière des lunes arrivait jusqu’au sol. Elle entreprit de descendre la petite échelle. Une fois sur la terre ferme, elle s’éloigna dans la nuit. Elle marcha une heure ou deux et se vida entièrement l’esprit. Sans savoir pourquoi, la marche avait un effet tranquillisant sur son cerveau encombré d’idées.
Elle allait retourner vers son gîte quand elle entendit un bruit. Elle tendit l’oreille. C’était des plaintes et des gémissements, quelqu’un ou quelque chose souffrait. Son instinct d’esprit lui intima d’aller lui sauver la vie. C’est ce qu’elle fit.
Arrivée sur place, elle ne vit rien au sol. Elle leva les yeux. Là,accroché à une branche, un petit dragon blanc était terrorisé. Son aile avait l’air cassée. Quand il vit Ynès, il se mit à gesticuler, aggravant son cas.Ynès, prise de pitié, ne savait pas quoi faire. La branche était haute et jamais elle ne pourrait l’atteindre. Son premier réflexe fut de prévenir ses compagnons. Finalement, elle ne réveilla que Time. Celui-ci, surpris dans son sommeil, eut un moment pour comprendre les explications d’Ynès. Avant de partir, il attrapa rapidement un sac à dos. Ynès le reconnu plus tard, c’était le sien qu’elle avait échappé avant de sauter.
Une fois bien réveillé, il courut à l’extérieur, en suivant Ynès. Arrivé au pied de l’arbre,Time analysa la situation à toute vitesse. Il partit en courant et revint avec une longue corde. Il fit un nœud au bout de la corde. Ynès le regardait sansmot dire. Time lança la corde en l’air, et celle-ci se coinça dans la fourche d’une branche. Time vérifia la solidité en tirant dessus, ensuite il proposa à Ynès :
- Tu veux passer la première ? Je t’aiderai à monter.
Malgré la grande confiance qu’elle avait en Time, Ynès ne se sentait pas rassurée. Mais devant le sourire radieux de l’adolescent, elle accepta à contrecoeur.
-Tu m’attends sur la grosse branche là-haut, expliqua Time
Elle commença son ascension. Heureusement qu’elle n’avait pas le vertige. Plus elle avançait et plus elle montait avec facilité. Elle arriva en haut en très peu de temps. Time ne tarda pas à la rejoindre.
- Tu ne te débrouilles pas si mal,pour une première fois, la félicita le garçon.
Fière du compliment, Ynès le remercia.
- Suis-moi maintenant, et regarde bienoù je mets mes pieds.
Ils reprirent leur ascension. Une fois arrivés devant le dragon, la pauvre bête paniqua et se blessa encore plus. Avec une grande délicatesse, Time le décrocha et le prit délicatement dans ses bras. Son aile saignait. Le garçon descendit doucement età une main, tenant dans l’autre le blessé. Une fois en bas avec Ynès, il remarqua que le dragon s’était calmé et les regardait avec des grands yeux couleur ambre. Son aile blessée avait tachée de sang le bras de Time, et, comme il s’était débattu, son avant-bras était labouré et en sang. D’une douceur inégalable,Time glissa le pauvre dragon dans son sac.
- Il faut qu’il se repose. Demain nous l’amènerons chez le guérisseur du village, déclara-t-il.

Sur ces mots, ils retournèrent à leur maisonnette. Le bébé dragon s’était endormi, paisible. Time lui improvisa un petit hamac et le déposa à l’intérieur. Il prit soin de bien fermer la porte et la fenêtre, s’installa dans son hamac, souhaita une bonne nuit à Ynès et s’endormit instantanément. Ynès se demanda comment il pouvait s’endormir ainsi,mais, après un petit instant, elle en fit autant.

- Ynès ! Ynès !
En entendant son nom, elle se réveilla en sursaut.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? fit-elle, encore endormie ;
- C’est quoi ce dragon ?demanda sa sœur, étonnée.
- Nous avons sauvé ce dragon hier soir avec Time, il était blessé. Ce matin, on va l’emmener chez le guérisseur
- Mais Time n’est pas là !
- Où est-il passé ?
- Je ne sais pas, il n’était pas là quand je me suis réveillée.


- Bonjour les filles ! annonça Time en rentrant
- Mais qu’étais-tu allé faire ?
- Je suis parti chercher quelque chose pour nourrir notre protégé. Regardez ce que j’ai déniché !
De sa besace,Time sortit un mulot et le montra fièrement aux jumelles.
- Tu crois qu’il va aimer ça ?lui demanda Ynès
- Les dragons sont très friands des rongeurs. Regarde…
Le dragon s’était réveillé. Dès que Time approcha le gibier du museau du petit dragon,celui-ci l’avala goulûment. Après quoi, il fit un petit rot en crachant desflammes. Repu, il se blottit, roulé en boule, contre son nourrisseur.
- Regardez, il m’aime déjà ! plaisanta Time
Le petit dragon leva ses yeux ambre vers le trio, et les regarda un par un. Il essaya de leur dire quelque chose, mais ses nouveaux amis ne le regardaient plus et rigolaient. Tout à coup, il se sentit soulevé et emporté.La jeune Femelle Deux Jambes qui l’avait découvert lui murmurait des mots apaisants, il ne résista pas et resta calme. Il ne vit pas où il était emmené.Sa petite Caverne Sans Sortie dans laquelle il était transporté était bien trop étroite. Il fini par arriver dans un endroit qui sentait fort les herbes médicinales. Cette odeur l’excita, et il se mit à se débattre dans le sac. Mais il réentendit les paroles apaisantes de la Femelle Deux Jambes et se calma immédiatement. Il sentait que, délicatement, on ouvrait la Caverne Sans Sortie.Il se prépara à sauter, mais, quand il vit les têtes des quatre Deux Jambes, il se tapit au fond du sac. Une main gigantesque le prit sous le ventre et le posa sur une table en bois.
- Il est bien mal en point, observa le guérisseur. Où l’avez-vous donc trouvé ?
- Sur un arbre, là-bas. Mais on lui a fait peur et il s’est blessé encore plus.
Le dragon essaya de se mettre debout pour réanimer ses membres ankylosés.
- Non non, ne te lève pas ! lui ordonna la jeune Femelle d’une voix forte.
- Je vais m’en occuper, leur promit l’elfe guérisseur.
- Vous pouvez le soigner ?
- Bien entendu ! Attendez-moi là.
Le guérisseur parti de l’autre côté d’un rideau bordeau, là où il avait toutes ses potions etses remèdes. Ynès observa l’étrange hutte de l’elfe. Toutes sortes de plantes étaient suspendues au plafond, sèches, des bocaux au contenu suspect jonchaient les murs et des feuilles de hêtre étaient réparties au sol, comme une moquette naturelle.
L’elfe ressorti enfin de son arrière-boutique, les bras chargés de plantes et de lotions. Il avait dans sa main droite une coupelle avec une pâte blanche à tendance verdâtre à l’intérieur. Il commença à émietter des feuilles sèches sur cette crème, à bien touiller et appliquer sur la plaie du dragon. Une fois fait, il fit un bandage en toile d’araignée et donna deux graines à mâcher à son petit patient.
- Vous l’avez guéri ? demanda Ynès.
- Non, pas encore, mais j’ai arrêté l’hémorragie. Vous auriez du me l’emmener hier, la plaie s’est légèrement infectée. Je lui ai administré de la pommade de fougère mélangée à des feuilles de camomille pour calmer la douleur et désinfecter la plaie. Les toiles d’araignée ont des propriétés coagulantes, et les graines, c’était des graines de pavot pour calmer le malade et l’endormir. Car il faudra que ce dragon évite de bouger pour ne pas rouvrir sa blessure, et il faudra qu’il reste calme. Dans trois jours, ça devrait être bon. C’est un petit très résistant, il s’en sortira.
Ils le posèrent sur la table et l’animal s’amusa à cracher des flammes.
Ynès annonça soudain :
- Et si on l’appelait Neige Brûlante ?
- Pourquoi pas ? répondirent ses amis
Ynès regarda Neige Brûlante et lui dit d’un ton calme :
- Voilà, maintenant tu t’appelles Neige Brûlante !
Le prénommé en question la regarda, heureux de son nouveau nom, et lui lécha la main en signe de remerciement.
- Il a l’air d’aimer…, remarqua Time
Mais, à ce moment là, le sage entra en trombe. Tous s’inclinèrent.
- Que se passe-t-il donc, Ô Grand Sage ? demanda Ecume
- Montrez-moi le Dragon des Deux Lunes, ordonna-t-il
- Le Dragon des Deux Lunes ?interrogea Ynès
- Le dragon de la prophétie, le Guide…, compléta-t-il en observant attentivement Neige Brûlante. C’est bien celui-là. Selon la prophétie, le Dragon Blanc venu du ciel durant la conjonction sert de Guide à ses sauveurs. Donc c’est vous qu’il guidera jusqu’aux Hautes Montagnes.
- Mais pourquoi irons-nous là-bas ? répliqua Ecume
- Vous avez sauvé le Dragon, c’est votre destinée, répondit le Sage, calmement.
- Ecume, réfléchit Time, te souviens-tu de l’énigme de Miguel ? Je crois qu’il y a un rapport.
Mais celle-ci l’ignora et s’adressa au Sage :
- Alors, si c’est notre destinée,nous irons, même s’il faut traverser les pires épreuves et y laisser notre vie,nous suivrons Neige Brûlante jusqu’aux Terres de l’Autremonde s’il le faut.
Sur ces mots,le Sage se leva.
- Si telle est votre décision, je vous aiderai à faire vos préparatifs. Quand pensez-vous partir ?
- Après-demain, le temps que Neige Brûlante se rétablisse, répondit-elle.
Le vieil elfe se retira.
Neige Brûlante était estomaqué. Lui, le grand Guide dont tout le monde parle ? Ce n’était pas possible. Il ne savait même pas où elle était,cette fichue montagne. Pourtant, quelque chose l’attirait au nord. Il le sentait. C’était comme s’il devait retrouver sa caverne et ses frères et sœurs,mais en beaucoup plus fort. Il regarda les Deux Jambes l’observer les yeux ronds et s’endormit profondément. Les graines de pavot faisaient déjà effet.
Éclipse de Lune
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Éclipse de Lune
 Jeu 18 Nov 2010 - 21:39
C'est cool ! Je suis pressé de voir d'autre dragons, j'adore ces créatures, je trouve qu'elles ont beaucoup d'allure !
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 Ven 19 Nov 2010 - 14:37
la suite !! la suite !!!!
C'est vraiment génial =)
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 Ven 19 Nov 2010 - 19:27
Et ba ... j'ai qu'une chose à dire : LA SUITE !
C'est super. Toujours aussi génialissime.
Kontahexe
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Kontahexe
 Ven 19 Nov 2010 - 20:02
Ouaich, c'est trop bien!!
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Le Staff
 Ven 19 Nov 2010 - 20:24
je ne pourrais pas poster ce WE, mais vous aurez 2 chapitres dimanche soir ou lundi !! patience...

Je ne savais pas que j'avais écrit un truc si bien...

Non Éclipse, il n'y a pas d'autre dragons, même si c'est un peu la base de ce monde : les dragon postent le courrier, remplacent les oiseaux, etc, mais le seul héros dragon de mon histoire est Neige Brûlante : il a un rôle important dans l'histoire, et c'est un peu comme le personnages qui va servir de médiateur entre tous ces personnages (surtout dans le tome 2) et aura un rôle crucial plus tard dans l'histoire, mais malgré cela, désolée de te décevoir, mais il n'y aura pas d'autre dragon...
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 Ven 19 Nov 2010 - 20:29
Hein quoi attendre !! Je suis pas patiente moi mdr
Et oui tu as vraiment écrit un truc génial :P
Kontahexe
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Kontahexe
 Ven 19 Nov 2010 - 21:11
Oh... je sais pas si je vais y survivre.....
Éclipse de Lune
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Éclipse de Lune
 Dim 21 Nov 2010 - 12:52
Plus de dragons... ouiiiiin ! (non je plaisante je suis pas accro à ces bestioles ^^) Moi aussi je suis impatiente. J'espère qu'ils seront là dimanches !
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 Dim 21 Nov 2010 - 15:06
Nous sommes dimanche, il est 15h 00. Si Etoile du Crépuscule poste ce soir,
il ne me reste plus qu'a attendre environ 4ou 5 heure. J'ai peut-être un espoir de survivre. Mais c'est juste.

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 Dim 21 Nov 2010 - 19:46
3

Troÿ




‘‘Il existe trois volcans à l’Ancien Monde.Le plus connu est celui de Lave, un esprit du Feu. Il y en a un autre dans le territoire des centaures, le troisième étant dans les Hautes Montagnes.’’
Erykân Ter’Hayan, Histoire de Notre Monde, livre IV



Q

uand Neige Brûlante ouvrit les yeux, il était dans son hamac, face aux montagnes et le soleil se levait. Il sut qu’il fallait qu’il réveille ses compagnons. Il commença par sa Découvreuse. Il lui lécha délicatement son drôle de museau. Elle se leva, le poussant un peu. Le temps qu’elle soit bien sortie de son sommeil, le dragon avait déjà mordillé le nez de son Sauveur, et était en train de grimper sur la Double. Quand ils furent tous réveillés, l’animal leur indiqua la porte dans une excitation déconcertante. Eux ne semblaient pas bouger. Neige Brûlante revint à la charge et tira la Femelle pas réveillée par une jambe de son pantalon ; celle-ci le repoussa en jurant.
- Il est bien réveillé le monstre ! grogna Ecume, à moitié endormie
- Il faut qu’il le soit, vu le voyage qui l’attend,lui répondit Time.
Leur Guide courait partout le temps que les Deux Jambes fassent leurs préparatifs. Ils descendirent enfin. Les elfes les attendaient en bas, leur donnèrent des vivres et des plantes guérisseuses. Puis ils se mirent en marche,le dragon à la tête.

***
Ils marchèrent jusqu’à ce que le soleil soit au zénith. Là, ils s’arrêtèrent près d’un petit ruisseau pour se restaurer. Pendant qu’ils sortaient la nourriture de leur sac, Neige Brûlante était dans l’eau et les éclaboussait. Ils lui donnèrent sa part :une petite souris grise séchée. L’animal l’engloutit sans la mâcher. Rassasié,il se coucha par terre, obéissant. Les compagnons purent manger sans désagrément.
- Où sommes-nous ici ? demanda Ynès.
Personne ne le savait, mais quelqu’un lui répondit :
- Nous allons bientôt arriver au volcan, la forge des cyclopes…
- Qui a parlé ?s’étonna Time. C’est toi Ecume ?
- J’ai rien dit moi ! répliqua-t-elle. Personne n’a rien dit ! Tu entends des voix !
Son regard se posa sur Neige Brûlante. Le dragon le regarda, étonné.
- Ce n’est pas possible que ce soit lui ! Les dragons ne parlent pas ! pensa Time
- Ce n’est pas ce que tu crois ! reprit la voix
Il sursauta. Mais les filles n’avaient rien entendu.
- Il faut que nous repartions,dit Ynès. Elle remua leur Guide. Allez, en route mauvaise troupe !
Le petit dragon se leva d’un bond.

***
Ils ne s’arrêtèrent pas avant la tombée du jour.Ils firent un tas de bois, et Neige Brûlante cracha des flammes dessus. Cela fit un immense feu qui les réchaufferait pendant toute la nuit.
Time, Ynès et Ecume firent les matelas de mousse et de feuilles de hêtre où ils dormiraient. Ils se relayeraient pour monter la garde. Ynès commença, son poignard au coté, assise auprès du feu. La première partie de sa garde se passa sans problème. Ynès écoutait les bruits de la forêt :le murmure du vent dans les branches, le hululement sourd d’un hibou, le sifflement des crapauds accoucheurs, le glougloutement d’un petit ruisseau, le battement d’aile d’une chauve-souris, la respiration lente et régulière de ses compagnons endormis un grattement dans les fourrés.
Un grattement dans les fourrés ?
C’était louche, elle décida d’aller jeter un coup d’œil.
Elle prit une torche et s’y dirigea.
Elle avança doucement et sans bruit vers la source du bruit quand elle sentit une présence derrière elle.
Elle se retourna avec précaution.
Elle resta pétrifiée. Derrière elle se dressait une immense masse noire qui pointait sur elle la lame brillante d’un couteau, ou l’éclat d’une griffe acérée. Elle voulut crier, pour réveiller ses amis, mais une grosse main la bâillonna. Avec une agilité féline, la masse l’emporta en silence.

Time sentit un rayon de soleil réchauffer sa figure. Il se leva, ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Ecume et Neige Brûlante dormaient à poingsfermés. Pourquoi ne l’avait-on pas réveillé ?
Il alla vers le feu.
Il ne la vit pas.
- Ynès !l’appela-t-il, anxieux.
- Ynès…ès…ès…, lui répondit l’écho.
- Ecume !hurla-t-il pour la réveiller.
- Que se passe-t-il ? fit-elle en se levant.
- Ta sœur a disparu ! s’écria-t-il désespéré
Cette nouvelle lui fit un choc. Elle l’appela de nouveau,et de nouveau, c’est l’écho qui lui répondit. Time s’était assis sur une vieille souche et se lamentait, les larmes aux yeux.
- C’est de ma faute, je n’aurais jamais du la laissé faire le tour de garde la première. A cause de moi, elle s’est faite enlevée…
- Ce n’est pas de ta faute, c’est elle qui a voulu. Nous irons la retrouver, le consola Ecume.
- Comment la retrouvera-t-on ?
Neige Brûlante les appela en poussant un petit cri. Ils accoururent.
- Regarde, le brave animal a trouvé une empreinte de pas ! remarqua Time
C’était une immense empreinte à trois doigts.
- Si nous suivons sa direction, ça nous mènera sûrement à la créature ! réfléchit Ecume
Time, quant à lui, considéra la taille de la bête par rapport à celle de l’empreinte, et se renfrogna.
- Ne t’inquiète pas,nous l’aurons par la ruse ! l’assura Ecume.
Convaincu, il la suivit.
Ils ne tardèrent pas à arriver devant une immense caverne d’où s’échappait un grognement terrifiant. Apeuré, Neige Brûlante recula, la queue entre ses pattes arrière, en signe de soumission. Time le prit dans ses bras, pour tenter de le rassurer.
- Il sent un danger à l’intérieur ! traduit-t-il
- Tu veux sauver Ynès ou pas ?
En entendant cela, Time prit de l’assurance.
- Oui, je veux !dit-il en entrant.
- Ah, les garçons, se dit Ecume pour elle-même.
Ils pénétrèrent dans un boyau étroit et humide.Plus ils avançaient, moins ils avaient de la place et plus le grognement se faisait entendre. Ils finirent par arriver dans une grande salle sombre. L’unique lumière de la grotte provenait du plafond, où une petite ouverture laissait passer la lumière du soleil. Au fond de la salle gisait un gros tas d’ossements. Time eut un frisson. Et si c’était trop tard ? Ecume remarqua une porte tout au fond.
- Allons-y ! dit Ecume d’une voix assurée
Time n’en était pas moins rassuré du fait que le grognement venait delà-bas. Mais il pensa à Ynès qui était peut-être encore en vie et n’hésita pas un instant.
Ils entrèrent. Neige Brûlante gémit. Time lui ferma la gueule d’un geste sec pour éviter d’attirer le Monstre.
Trop tard ! La créature gigantesque se dressait devant eux, et les regardait de ses yeux rouges.
Entre les immenses pattes de la bête, Time vit serpenter une rivière souterraine, et, sur l’autre berge, Ynès ligotée.
- Time…fuyons !!!pria Ecume apeurée.
-Pas avant d’avoir sauvé Ynès ! répondit-il, sûr de lui
- Comment veux-tu combattre ce monstre ? l’interrogea Ecume.
- ATTENTION !!
Le cri de Time se répercuta dans chaque cavité de la caverne. Le Monstre venait de plonger sa gueule sur les jeunes héros, qui lui échappèrent de peu en faisant un bond sur le côté.
Time asséna son épée. Elle rebondit contre le poitrail du monstre en produisant des étincelles.
- Il est invincible,conclut-il
- C’est un Monstre de l’Autremonde ! Que fait-il donc ici ? se demanda Ecume à voix haute
- On y réfléchira après ! lui dit Time en évitant un puissant coup de queue. Réfléchis,s’ordonna-t-il à lui-même. Comment réussir à le battre ?
Le feu te sauvera, lui intima une voix
Time réfléchit, tout en évitant les coups de dent sou de griffes de l’énorme créature.
Sur la paroi il y avait une torche de feu allumée.
Time s’en empara, et, plus vite que l’éclair, sauta,prit appui sur la paroi, rebondit sur le museau du monstre et lui enfonça la branche enflammée dans les yeux.
- Comment j’ai fais ça ? se demanda-t-il
Aveugle et affaibli par la douleur, la créature tomba à l’eau et s’enfonça dans l’eau sombre et profonde. Pendant un court et angoissant instant ce fut le silence complet. Ecume s’apprêta à plonger pour aller sauver sa sœur quand le Monstre surgit, plus rageur que jamais. Il attrapa Time et l’enfonça jusqu’au fond du lac. Time se débattit tant qu’il pouvait mais le Monstre ne le lâchait pas.N’étant pas un esprit de l’Eau, il n’avait pas la possibilité de respirer sous l’eau. Il fut bientôt à bout de souffle. Une flèche argentée fendit les flots et vint se planter au niveau du cœur du monstre. Celui-ci, agonisant, lâcha le malheureux et s’enfonça dans les sombres profondeurs.
Time commençait à remonter quand il sentit une présence. Une présence magique l’attirait et l’appelait. Il se retourna, et vit deux yeux sans pupille le regarder. Il se souvint de l’énigme : La première n’y voit guère Et niche sous une rivière. Il hésita. Perdrait-il la première Preuve s’il remontait à la surface ? Sur le point d’étouffer, il retourna dans le fond et « cueillit » dans la vase les yeux du lac.
Arrivé à la surface, il crut que ses poumons allaient exploser. Il prit un grand bol d’air et regarda autour de lui. Plus de trace du Monstre. Ecume avait libéré sa sœur et toutes deux l’attendaient sur la berge. Time n’osa pas desserrer son poing, dégoulinant d’algues poisseuses.
- Tu étais sur le point de remonter, pourquoi es-tu redescendu au fond ? s’étonna Ynès
Time ouvrit la main doucement.
- Voilà pourquoi le monstre était là. Nous venons de passer la première épreuve, déclara Time, un ton de mystère dans la voix.
La Preuve brillait d’un éclat verdâtre. Neige Brûlante sentit sa puissance et poussa un petit cri plaintif.
- Ouah, c’est la première Preuve ! dirent en chœur les filles.
Time rangea son trophée dans sa besace et sortit du lac. L’air glacé lui fit claquer des dents. Attentionnée, Ynès l’enroula dans une peau de rêne que les elfes leur avaient offerte. Confus, Time rougit et la remercia timidement. Cependant, il y avait encore un détail qui le chiffonnait.
Au chaud, sain et sauf, le trio retourna à leur lieu de campement et décidèrent d’y passer encore une nuit.

- Au fait, c’est toi Ecume qui a lancé cette flèche qui m’a sauvé la vie ? demanda finalement Time, pendant qu’ils faisaient cuire des saucisses sur un feu de bois.
- Non, de quoi parle-tu ?
- Rien, laisse.

***
Après une bonne nuit de sommeil, Neige Brûlante,plus excité que jamais, goba le morceau de viande séchée qu’on lui donnait et la petite troupe s’en alla de l’endroit où ils avaient installé leur campement.
Ils marchèrent longtemps et arrivèrent devant un lac gelé. Il était magnifique. Une épaisse couche de glace recouvrait l’eau. Elle paraissait incassable.
Time risqua un pied sur cette glace, puis l’autre. Ne voyant aucun danger, il fit quelque pas. Rien ne bougea. Il finit par oublier sa prudence et invita les filles à le rejoindre. Ynès le suivit sans hésiter. Ecume, plus prudente,hésita un peu. Mais comme elle vit ses compagnons s’avancer d’un pas assuré sur la glace, elle les rejoignit vite.
Arrivés au milieu du lac, ils admirèrent le paysage : les Hautes Montagnes devant eux étaient plus proches. A leur droite, il y avait un petit volcan éteint depuis longtemps, mais l’odeur du souffre qu’il dégageait se faisait encore sentir.Ils reprirent leur marche vers le volcan.
Ils allaient arriver à la berge quand Ynès remarqua un trou dans la couche de glace. Elle ne résista pas à l’envie de regarder à l’intérieur. La lumière rougeâtre qui éclairait l’eau provenait d’une unique source de lumière qui se trouvait dans les profondeurs. Elle appela ses compagnons qui accoururent aussitôt. Ynès leur dit qu’elle voulait aller voir ce qu’il se passait. Time fit la grimace mais Ecume, connaissant les pouvoirs des esprits de l’Eau,acquiesça. Déçu d’avoir perdu, celui-ci leur tourna le dos en boudant. Ecume expliquait les bases de leur pouvoir à sa sœur :
- Dans l’eau, tu n’auras pas froid, lui assura-t-elle. Tu ne peux pas être mouillée,sauf si tu le demandes. C’est de l’eau douce, nous ne pouvons utiliser notre pouvoir que dans l’eau salée, mais ne t’inquiète pas, si tu as un problème, appelle par télépathie les naïades, les esprits de l’Eau, nos cousines, elles viendront t’aider.
- Par télépathie ? Comment vais-je utiliser la télépathie ? répliqua Ynès,soucieuse
- Cela se fait automatiquement, tu penses à elles, et hop ! Plus tard je t’apprendrais comment utiliser la télépathie avec nous, mais là on n’a pas letemps. Bonne chance !
N’ayantpas perdu son ardeur, Ynès se prépara à plonger quand Time la retint :
- Ynès…sijamais tu…tu ne remontes pas, je voudrais que tu saches que…
- Que ?demanda impatiemment Ynès
-Que… que nous descendrons te sauver avec Ecume, inventa Time d’une traite, n’ayant pas eu le courage de lui annoncer la vraie raison de son inquiétude. Puis, il regarda Ecume qui hocha la tête pour dire qu’elle était d’accord. Il vit bien qu’elle se retenait de rire.
- Merci à vous deux, et à tout à l’heure ! fit-elle s’enfonçant dans l’eau glacée.
Time regarda l’endroit où Ynès se trouvait un centième de seconde plus tôt, et regarda dans le trou. La plongeuse avait déjà disparu sous les eaux.
Sous l’eau, Ynès se sentait libre. Elle était immunisée contre la noyade et ses vêtements n’étaient pas mouillés. Elle se remémora le conseil de sa sœur et avait peine à imaginer que les naïades étaient leurs cousines. De toute façon,elle ne s’était pas encore remise du fait qu’elle était la fille du dieu de la Mer, qu’elle avait une sœur jumelle et qu’elle était une néréide. Ca dépassait son imagination. Même en rêve, elle n’aurait jamais pu inventer quelque chose d’aussi tordu.
Tousses sens étaient à l’affut, et dans l’eau ils étaient beaucoup plus développés.Elle sentit la présence d’un poisson-chat à six mètres sous elle. Des voix parvinrent à ses oreilles. C’était des murmures, apaisants et mélodieux. Elle avait presque envie de s’endormir, bercée par ces merveilleuses voix.
Elle se ressaisit. Il fallait qu’elle trouve cette source de lumière, elle se l’était promis. Elle se mit à nager plus vite. Heureusement qu’elle respirait,car elle mit longtemps à atteindre son but. C’était une pierre étrange car elle était presque transparente, orange et des visages et symboles apparaissaient et disparaissaient à l’intérieur de la pierre. Les voix qu’Ynès entendait tout à l’heure étaient plus fortes, ce qui lui fit comprendre que c’est la pierre qui les émettait. Elle tenta de comprendre ce qu’elles disaient, mais elles parlaient dans une langue qu’elle ne connaissait pas. Elle eut idée de rapporter la pierre à ses compagnons, peut-être que eux comprendraient.
Elle arracha la pierre de son socle, et aussitôt des dizaines de créatures sous-marines l’attaquèrent. Elle se débattit tant qu’elle pouvait, mais les créatures frôlaient son visage et arrachaient de la chair de ses joues au passage. Elle saignait. Plus elle se débarrassait des bestioles et plus leur nombre augmentait. Elle se souvint des paroles de sa sœur : si tu as un problème, appelle par télépathie les naïades, les esprits de l’Eau, nos cousines, elles viendront t’aider.Elle se concentra, pensa aux naïades. Elle entendit un murmure, puis plus rien.Elle recommença. Cette fois-ci, elle entendit distinctement la voix :
- Bienvenue sur le service des naïades du lac gelé. Avez-vous besoin de nos services ? Même si elle ignorait comment leur répondre, une voix dans son cerveau dit :
- Je m’appelle Vague, néréide, et je me fais attaquer par des bestioles en grand nombre. Elles ressemblent à des poulpes avec des serres de rapaces, et leur tête fait penser à un poisson carnassier…
- Des Gurtön, oui.
- Pouvez-vous venir à mon secours ?
Elle n’eut pas le temps de faire un geste qu’unequinzaine de jeunes filles de son âge qui lui ressemblaient vinrent ladébarrasser de ses ennemis. Au bout de dix minutes, toutes les créatures avaient disparu.
- Mais qu’est ce qu’il leur prend ? …, grogna une naïade. Elle se tourna vers Ynès :
- Bonjour,je ne me suis pas présentée, Onde, Guerrière en chef des naïades. Tu m’as dit tout à l’heure que tu étais une néréide, esprit de la Mer, c’est cela ?
- C’est exact, répondit Ynès. Je m’appelle Vague, sœur jumelle d’Ecume
- Il me semblait que tu lui ressemblais. Heureuse de te connaître, Vague.
Sur ces mots, la Guerrière s’illumina, et ses suivantes détournèrent les yeux.
- Fais pareil que nous, baisse les yeux, vite ! dit une jeune fille aux cheveux bleu-gris.
Ynès obéit sans poser de question. Elle resta les yeux fermés longtemps, jusqu’à ce que quelqu’un lui tape l’épaule. Elle releva la tête. A côté d’elle se trouvait un magnifique poisson-chat, qui aurait gagné un concours de pêcheur s’il avait été capturé. Devant son air étonné, le poisson lui dit :
- Tu n’as pas l’air d’être d’ici toi ! Ecume m’a raconté. Vois-tu, je viens de prendre ma forme Originelle, tous les esprits en ont. Tu ignores sûrement quelle est la tienne ? Tu l’apprendras en tant voulu.
- Une forme Originelle ? répéta Ynès, pas encore remise de sa surprise. Et pourquoi il ne faut pas regarder ?
- La Transformation pourrait rendre aveugle, voire tuer la personne qui la regarde.
- Et toutes vos guerrières peuvent se transformer en poisson ?
- Toutes les formes Originelles sont différentes. Certaines de mes suivantes peuvent se transformer en poisson de rivière, tels la truite ou le bar, d’autres se transforment en oiseau, comme le héron ou la poule d’eau, en mammifères par exemple la loutre ou en algues etc. mais il y a quelques unes qui, ignorant leur forme Originelle, ne peuvent pas se transformer. Elles restent alors comme ça, jusqu’à ce qu’elles reçoivent un signe. C’est le cas de Hydro, ma lieutenante.
- Pourquoi n’êtes-vous que des filles ?
Les suivantes se mirent à huer et à pousser des cris d’indignation.
Leur chef les fit taire d’un geste saccadé et reprit :
- Les néréides ou les naïades ne peuvent être que des filles ! Nous naissons dans des œufs au fond de l’eau d’un lac, et, au bout d’un an environ, nous naissons.
- Mais qui est votre père ?
- Le dieu de l’Eau
- Mais alors nous ne sommes pas cousines, nous sommes demi-sœurs
- Eh non, c’est plus compliqué que ça. Je devrais plutôt dire le dieu de l’Eau douce. Le dieu de l’Eau a un frère, mais il ne trône pas au Mont Wellän, il a un palais sous les mers, et c’est lui ton père, le dieu de la Mer. Tandis que le nôtre habite là-haut.
- Je comprends mieux… Le mont Wellän, c’est la montagne dont le sommet se perd dans les nuages n’est-ce-pas ? demanda Ynès, énervée d’être toujours la dernière au courant
- Exactement !Tu es bien renseignée ! confirma la guerrière.
Heureuse d’avoir tous ces renseignements, Ynès congédia ses cousines qui lui avaient sauvé la vie et se dirigea vers la surface. Sans s’en être rendu compte, elle avait nagé très profond, et si elle n’avait pas été une néréide, elle aurait été écrasée pas la pression. Elle était loin de la surface.

***
Time, Ecume et Ynès essayaient de résoudre le problème de la pierre depuis quelques minutes. Quand elle était dans l’eau, elle était translucide et produisait des voix douces et mélodieuses, mais, à l’air libre, elle était devenue une pierre on ne peut plus normale et ne faisait pas le moindre son. Tout à coup, Ecume se releva :
- Il faut la remettre dans l’eau !
L’idée fut approuvée par tout le monde, et aussitôt dit, aussitôt fait, la pierre fut submergée. Ecume plongea avec elle. Deux secondes plus tard, elle sortit la tête de l’eau et confia à Time :
- C’est de l’Etü, la plus ancienne langue de ce monde !
- Tu sais la déchiffrer ? lui demanda sa sœur
- Bien sûr ! Nous apprenons l’Etü depuis notre plus jeune âge, avec Time.
- Parfait alors ! Que dit la pierre ?
Ecume replongea. De longues minutes d’attente passèrent et Ecume réapparut, la pierre dans les mains. Elle semblait déboussolée. Après un long silence, elle déclara :
- C’est une prophétie.
- Raconte ! dirent en chœur ses compagnons, impatients de la connaître.
Alors Ecume ferma les yeux et récita :

Ad’reçaet jyesu Meqx commdür dtê nonn druwâ
Ad’reçaet Hueminis fërts rewistân hën
Ylÿe sen laetez sertarâ
Unîk èl victzé Nuoctrën

Ces mots étaient tout à fait insensés pour Ynès, mais Time frissonna.
- Que signifie-t-elle ? demanda Ynès
Ecume traduisit alors:

A l’heure où les dieux ne pourront plus contre les Morts
A l’heure où les Humains seront devenus des traitres
L’Elu découvrira son pouvoir.
Seul lui pourra vaincre les Ténèbres.

- Qui est l’Elu ? demanda à son tour Time.
- Personne ne le sait pour l’instant, Time. Tout ce que je peux comprendre, c’est qu’un drame se prépare,les esprits des Morts vont envahir les mondes, dit Ecume
- Qu’est-ce-que c’est, les esprits des Morts ? demanda Ynès
- Ce sont les créatures de l’Autremonde, dit Time calmement. Trop calmement même au goût d’Ecume.
Voyant son amiet sa sœur réfléchir à s’en donner mal à la tête, Ynès préféra changer de sujet :
- Au fait, les naïades m’ont parlé des formes Originelles.
- Et que t’ont-elles dit à ce propos ?
- Pas grand-chose en fait…simplement que chaque esprit en a une différente et que certains ne les connaissent pas.
- Sais-tu que la mienne c’est un poisson clown ? dit Ecume
- Et comment l’as- tu apprise ?
- C’est maman qui me la dit.
- Et Time, c’est quoi la tienne ?
- Je ne la connais pas…
- Nous sommes deux ! le rassura Ynès. Ne t’inquiète pas, tu vas bien recevoir un signe… Au fait, quels peuvent être les signes ?
- Tu peux communiquer avec l’espèce animale ou végétale de ta forme Originelle. Celle-ci ne peut qu’être une espèceen rapport avec ton élément. Et si les dieux décident de te faire connaître taforme Originelle, ils t’envoient une aide sous sa forme. Mais on peut passer touteune vie sans la connaître…
- Ok, j’espère la connaîtrebientôt !
En parlant,ils s’étaient éloignés du trou dans la glace et avaient atteint la berge. NeigeBrûlante renifla. La force était de plus en plus forte, il y avait quelque chose dans ce volcan. Il incita ses compagnons à lesuivre. Mais la nuit était tombée, et il fallait que la troupe se repose. Acontrecœur, Neige Brûlante accepta de s’arrêter pour dormir et manger. Aprèsavoir eu sa part de viande, il s’endormit profondément. Le reste de la troupel’eurent bientôt rejoint au pays des rêves.

***
Time se trouvait seul dans uneplaine, sans se souvenir comment il était arrivé là. Il n’y avait rien à pertede vue. Il cria un mot, une phrase. Seul l’écho lui répondit. Il s’avança versune grande falaise vertigineuse, sachant qu’il fallait qu’il l’escalade, etcommença son ascension. Il n’était pas arrivé en haut quand il entendit desrires d’enfants. Il leva la tête. Au dessus de lui se dressait une grande villeHumaine. Quand il parvint au sommet, les jeunes enfants l’accueillirent enriant. Ils se mirent à lui tourner autour, l’invitant sûrement à jouer, maisTime ne comprenait pas leur langue. ‘Come to play with us, come with us!’ disaient-ils. Tout à coup, unenfant cria de terreur et les autres s’enfuirent. Time fit volte-face. Unmonstre de l’Autremonde, devina-t-il. Il n’avait pas peur. Il essaya de lecombattre, mais quand son adversaire fut sur le point de mourir, une armée deMorts apparut. Time ne pouvait pas protéger la ville tout seul ! Derrièrelui, les gens criaient, couraient, pleuraient.
Une jeune femme avec une poussette tentait de repousser un gigantesquemonstre. ‘Help me please !’supplia-t-elle à Time dès qu’il croisa son regard. Oubliant l’armée, Time seprécipita à son secours. Il combattait depuis un bon moment quand il se passaquelque chose d’étrange : tout le corps de Time s’illumina. Le monstre,qui le regardait, hurla de douleur en se tenant les yeux. Time cria : ‘ne regardez pas madame !’ Quand ilrevit enfin clair, il s’était transformé en un magnifique dragon immense.
La jeune maman, qui avait ouvert les yeux, cria de plus belle ets’enfuit par une porte dérobée. Time était maintenant plus grand et pluspuissant que son adversaire. Il l’envoya valdinguer d’un puissant coup depatte. Mais les autres, voyant une menace, lui sautèrent dessus. La formeOriginelle de Time devint aveugle de rage, et, sans savoir où il frappait, sedébattait. Il sentit quelques adversaires lâcher prise mais d’autres revenaientà la charge. Les ténèbres le gagnaient peu à peu. Il sentait son sang couler lelong de sa peau écailleuse, et il perdit connaissance, laissant la ville sefaire massacrer par les esprits des morts. Quelqu’un cria son nom.

***
- Time, réveille-toi !
Encoretremblant de rage, Time ouvrit les yeux. Ynès était devant lui et lui souriait.
- Ynès…alors c’était un cauchemar ?
- Tu criais dans ton sommeil, dequoi rêvais-tu ?
Time luiraconta son rêve dans les moindres détails.
- Alors maintenant tu connais taforme Originelle !
- Ce n’est qu’un rêve Ynès…
- Ce rêve est sûrementprémonitoire ! Un danger nous guette…
- Tu crois qu’il y a un rapport avecla prophétie ? Je veux dire, tu crois que c’est moi l’Elu ?
Un silences’installa dans la hutte.
Neige Brûlante remonta le moral de tout le monde en fourrant sa truffedans le sac de poivre que les elfes leur avaient offert, et il éternua pendantdix bonnes minutes, ce qui fit rire nos compagnons car Neige Brûlante avaitl’air ridicule.

Quand ils arrivèrent au volcan, le soleil était déjà haut dans le ciel.Time, qui s’était remis complètement de son cauchemar, courait en riant aprèsNeige Brûlante. Les filles étaient à la traîne et rigolaient de sottises deTime.
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 Lun 22 Nov 2010 - 19:19
J'adore. Ilt's trop bien.

Mais t'avais dit que tu publierais 2 chapitres ! Pour te faire pardonner de ton retard.
Kontahexe
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Kontahexe
 Lun 22 Nov 2010 - 20:06
Ouais d'abord x)
Le Staff
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Le Staff
 Lun 22 Nov 2010 - 20:28
je suis déjà venue, contentez-vous de ça !!!!
Éclipse de Lune
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Éclipse de Lune
 Lun 22 Nov 2010 - 20:45
Je trouve ce chapitre aussi super que les autres personnellement !
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 Mar 23 Nov 2010 - 18:43
Totalement d'accord !
Et puis en plus tu dois être contente Eclipse, il parlait de dragons (le rêve) !
Le Staff
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Le Staff
 Mar 23 Nov 2010 - 19:51
ah, le rêve ?! en fait, Time n'a pas de Forme Originelle proprement dite, en fait :

ATTENTION SPOILER, NE PAS REGARDER CAR CA REVELE UNE PARTIE DE L'INTRIGUE :

Spoiler:
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 Mar 23 Nov 2010 - 20:17
Trop bien !

Désolé j'ai pas pu m'empêcher de regarder ...
Éclipse de Lune
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Éclipse de Lune
 Lun 29 Nov 2010 - 20:17
Je me retiens, mais c'est dûr !
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 Lun 29 Nov 2010 - 20:34
Je sais pas comment tu fais ... Pour moi c'est impossible !
Éclipse de Lune
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Éclipse de Lune
 Mar 30 Nov 2010 - 17:27
Ah, j'avoue, je viens de craquer...
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 Mar 30 Nov 2010 - 18:41
Désolé, c'est à cause de moi ... (mission réussite !)
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