Vite ! Cours ! [PV Sombre Nuit]

Edelweiss Fané trottinait, la truffe au vent, sur les territoires libres. Il savait que si un guerrier ennemi se pointait par là, il pourrait l'attaquer sans raison, mais un petit combat ne lui ferait pas de mal. Il finit par arriver près d'une caverne, dont il s'approcha. Il en renifla l'entrée du bout du museau, et, ne sentant aucune odeur suspecte, entra. La grotte était plutôt sombre, mais le matou pouvait s'y repérer facilement grâce à la lumière qui entrait à flot par l'entrée. Le sol couvert de sable descendait en pente douce et faisait une litière idéale. Cet endroit semblait parfait pour y établir une tanière.
Tout à son exploration, Edelweiss Fané ne s'était pas rendu compte qu'un animal l'observait depuis l'entrée. Face au vent, la bête s'était bien assurée que son odeur ne portait pas jusqu'à sa proie, qui elle-même s'enfonçait de plus en plus profondément dans la caverne.
Le matou ne s'arrêta que lorsqu'un grondement sourd lui parvint. Il pivota d'un bloc, le poil hérissé et les yeux réduits à deux fentes. Il toisa le renard qui lui bloquait toute issue. Des images de son passé ressurgirent, des images d'une violence inouïe. Mais cette fois, il était seul face au prédateur. Et, dans un sens, c'était mieux ainsi.
Dans un puissant cri de guerre, il bondit sur l'ennemi, toutes griffes dehors. Il atterrit sur son visage, le lacérant à coups de griffes et de crocs. Les griffes de sa patte avant se plantèrent dans l’œil du canidé, tandis qu'il le mordait à la nuque. Le renard, fou de douleur, se débattit dans l'étroit passage, se cognant lui-même contre les parois de roche. Agile, Edelweiss Fané glissa sur son dos et s'y agrippa, avec la ferme intention de le déchirer. Mais le renard, se contorsionnant, réussi à lui mordre la patte, empêchant le guerrier de bouger. Il allait abattre son autre patte sur le crane du renard lorsqu'un miaulement aigu retentit. Déconcentré par la surprise, il ne put anticiper le geste du renard, qui roula au sol, l'écrasant de tout son poids. Dans un gémissement étouffé, Edelweiss Fané se débattit et s'extirpa de son fardeau. Il se mit alors à clopiner le plus vite qu'il put vers la source du miaulement, laissant des traces de sang dans son passage. Face à lui apparut alors une chatte qu'il ne reconnut pas et dont il ne parvenait à discerner l'odeur à cause de la puanteur du renard. Il la dévisagea un instant, essoufflé, ne se rendant pas compte que son masque habituel d’indifférence était parti en miette à la vue du renard, et pivota de nouveau. De la queue, il indiqua à la femelle la sortie.

- Je vais bondir sur le renard, profites-en pour fuir. lâcha-t-il, grimaçant de rage envers le canidé. Cours, et surtout ne t'arrête pas, tu as compris ? Tu ne serais pas de taille face à lui !

Et il se tapis, bandant ses muscles, attendant la réponse de l'inconnue sans quitter le renard sanguinolent des yeux.