Une petite partie de chasse ? IPremière partieI (ft Ecaille, Ondine, Lune et Aile)

Des dizaines de rayons lumineux perçaient les parois végétales de la tanière des guerriers du Clan de la Rivière. Là, à la chaleur de l'antre étriquée dont le sol était constellé de tâches blanches, une poignée de félins sommeillaient les uns blottis contre les autres. Bois de Chêne était lui-même roulé en boule contre le flanc tiède de Lune Eternelle dont la respiration lente et régulière le berçait. La nuit avait été douce et reposante. L'aube était frais et chargeait des parfums de la saison des feuilles vertes. Le jeune guerrier ouvrit doucement les paupières et scruta quelques instants ses camarades qui dormaient en paix. Il n'osait pas se redresser, de peur de bousculer la chatte blanche à ses côtés qui semblait se reposer d'un sommeil de plomb. Bois de Chêne promena son regard vert sur les masses immobiles entassées par groupe dans les diverses nids. A une longueur de queue de renard de lui se trouvait Ecaille de Saumon, un matou tigré dont le corps se mouvait avec lenteur au rythme de ses inspirations douces. A côté de lui somnolait Ondine du Lagon, une féline dont les poils mi-longs formaient une auréole noires et blanches tout autour de sa personne recroquevillée. Bois de Chêne roula avec toutes les précautions du monde sur son ventre blanc et ramassé sur lui-même, se mit debout. Il louvoya entre les multiples amas de félidés en veillant à ne pas écraser une queue qui trainerait sur son passage et se glissa gracieusement dans la faille qui fendait le mur de roseaux et de ronces entremêlées. Au dehors, la lumière rougeoyante du soleil levant l'aveugla un court moment puis la clairière où le Clan de la Rivière avait élu domicile il y a fort longtemps lui apparut. La brise chantante du matin lui apporta des odeurs de nourriture qui provenaient des proies tuées la veille qui prenait la poussière sur le maigre tas de gibier. Bois de Chêne traversa la clairière déserte à l'exception de deux novices qui se partageaient une souris à l'ombre d'un buisson. Il s'empara d'un gros mulot à la chaire un peu coriace sous la dent avant d'aller s'étendre de tout son long sur une pierre plate à la périphérie du camp. De son promontoire, il se mit à déguster son repas un peu rance en laissant les rayons de lumière réchauffer sa fourrure brune. Dans un coin de sa tête, l'idée d'aller chasser pour renflouer le tas de gibier de son clan germa et il prit la décision d'attendre que quelques-un de se camarades se lèvent pour l'accompagner.