Chasse avec deux mioches ~ (PV Nuage de Lumière & Nuage de l'Aube)

Aujourd'hui, j'avais décidé de prendre Nuage de Lumière et Nuage de l'Aube en entraînement en même temps, pour les emmener chasser. C'est, déjà, ce que j'avais promis il y a un moment, mais je n'avais toujours pas précisé aux deux petites chattes où nous allions exactement. Comme à l'habitude, je les avait fait se lever tôt, tout simplement car moi-même, je me lève toujours tôt et qu'elles se doivent d'être capables de se caler au même rythme que moi. Le soleil se levait à peine et nous nous dirigions déjà plus ou moins en silence vers l'endroit que j'avais choisis. Cet endroit, c'était celui qui avait été le lieu mon premier cours de chasse avec Étoile d'Utopie. Je m'en rappelle très très bien, je l'avais complétement épatée, cette chatte grise et hautaine ! Comment ça j'avais raté presque toutes mes proies ? Je crois que vous vous souvenez très mal du passé. Vraiment très mal. Je suis bien trop doué pour rater autant de proie, même si je n'étais qu'un chaton à cette époque ! N'oubliez donc pas de qui je suis le fils, voyons.
.... Comment ça la chasse n'était pas le meilleur domaine de mon père ?

Peu importe. Nous arrivâmes près de la ferme, et l'odeur de Bipèdes me prenait déjà à plein nez, se mélangeant avec celle de la volaille, du bétail et autres. A ce moment là les apprenties devinèrent où nous étions, et je n'en savais fichtrement rien si l'idée de s'approcher des Bipèdes les emballaient. Et au pire, je m'en fichais. J'avais décidé d'aller ici, et si ça ne leur plaisait pas, tant pis pour elles, elles sont vouées à m’obéir tant que je serais leur mentor. Avant de trop nous approcher, je posai mes fesses par terre, battant de la queue tranquillement, me mettant en face d'elles.


Je me relevais et d'un coup de queue, je les incitai à me suivre. Je me faufilai alors dans les champs de blé qui étaient à nos côtés, ne veillant plus à si elles me suivaient bien et je débouchai par la suite dans une vaste cour, qui regorgeait de volailles qui piaillaient paisiblement. Leurs odeurs délicieuses parvenaient mes narines et mon instinct de chasseur me donna envie d'égorger l'une d'elle, mais j'oubliai aussitôt cette idée trop idiote pour m'être digne et je partis longer la cour, jusqu'à arriver dans des tas de paille éparpillés au sol. Quand les chattes furent à mes côtés, je repris.

Je pointais du bout du museau des sortes de canards au long cou qui étaient au loin, qui marchaient d'une allure étrange vers des poules.


Aussitôt après ma phrase, pour donner l'exemple, je me mis en position de chasse, guettant une souris que j'avais remarquée aux alentours. A l'affut et tellement concentré que même mon souffle était calculé, dès que la petite bête passa, je bondis. Je sentis un "crac" provenant de sa nuque et je revins vers les deux apprenties. D'un air fier, comme un gamin, je les regardais.

Je remuais les moustaches, étrangement content à présent. Sans comprendre pourquoi, pendant un instant, j'avais cru que j'allais rater ma proie. Pourtant je sais bien que cela était impossible, vu que je suis le meilleur guerrier de la Rivière, voyons. En tout cas, savoir que mon inquiétude était infondée et d'avoir une souris morte entre les dents m'avait rendu joyeux. Je suis peut-être bizarre ? Peut-être, mais en contre-partie, je reste génial, haha ~

Quand elle posa sa patte sur la brindille, c'en était déjà fini. Avec un peu d'espoir, elle leva la tête, mais la souris s'enfuit à toute vitesse, laissant tomber sa petite graine. C'était sûr. Elle aurait dut s'en arrêter là, mais elle poursuivit sa proie. Ehhh c'est complétement idiot, ces machins galopent trop vite. D'un air désespéré je la regardai tenter sa chance, bien qu'elle n'en avait aucune. Du coup, elle n'eut sous la dent que de la poussière. Elle revint, penaude, sans même redemander sa chance. Pourtant c'est ce que j'aurais attendu; la voir un peu plus positive. A la place, elle me regarda, attendant un conseil. Je parcourus d'un regard les alentours un instant puis je reposais mes -beaux- yeux dorés sur son pelage gris. Je restais de marbre, mais dans d'autres circonstances et si elle n'avait pas été mon apprentie, j'aurais ris. Mais je ne ris pas de mes protégées qui deviendront les meilleurs guerrières de la forêt - enfin juste derrière moi-, voyons.


Rien que ma première phrase était déjà un indice. Après tout, qui avait vu qui que ce soit de lourd, gauche et bourrin qui ne faisait pas attention à son environnement attraper une seule proie ? Alala, en tout cas je sais faire de si jolies métaphores ~ Je devrais en faire un peu plus comme ça. En espérant qu'elle ne prenne pas ça pour une insulte mais un conseil.
D'un signe gracieux de la queue, j'invitai Nuage de l'Aube à avancer et essayer aussi, la regardant attentivement, tout en me faisant une toilette. Toujours garder son pelage luisant, c'est vraiment important.

La deuxième petite chatte s'avança et inspecta un instant les alentours. L'observant, j'avais déjà détecté plusieurs souris qui galopaient un peu partout, jusqu'à ce qu'elle même en trouve une, tout près. Elle se plaqua au sol, et ses pas se firent silencieux et délicats. Je sentis ses muscles se contracter, et une seconde après, elle bondit .... sur un caillou. Pas douée, la petite. Elle se balade avec la poisse ou quoi ? Sa patte vira dans une direction aléatoire et de façon étrange, qui pouvait rendre la scène comique, si je ne m'étais pas promis de rester sérieux avec mes novices. Sur l'instant, elle du se faire mal, mais quand elle se releva, elle semblait s'en être remise. Moi qui pendant un instant j'avais cru qu'elle réussirait... Ca m'aurait évité un peu de travail. Je poussais un soupir alors qu'elle revenait vers notre petite cachette et que la souris disparaissait dans un trou, sûrement pour aller aussitôt raconter sa folle aventure à ses amis les autres rongeurs.

Je regardais tout à tour Nuage de l'Aube et Nuage de Lumière, qui semblaient toutes les deux déçues de leur résultat. Il y avait de quoi; personnellement, j'aurais déjà ragé et pesté contre les souris. Toujours assis délicatement, droit comme un piquet, je réfléchissais à tout allure à mes mots.


Je repensais aux deux situations de chasse des petites chattes et ne trouva pas non plus grand chose à ajouter.

Pour qu'elles revoient bien, je me remis en position de chasse, m'avançant à pas feutré vers un mulot, les pattes légères comme les ailes d'un ange - il faut, quand on est une grande Âme, savoir maîtriser le tout en poésie, voyons ! c'est élémentaire, quand on est un chat divin - et quand je sentis le moment, je bondis sur lui, plantant toutes mes griffes dans son dos, le laissant pousser un cri. A ce signal, les autres rongeurs déguerpirent, tandis que je ramenais ma proie.