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Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumAttaque nocturne, vengeance à la faveur de la nuit || SUITE EVENT - LES CLANS
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Staffien à la retraite
Puf/Surnom : Mielou
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Étoile du Lynx
Dim 13 Déc 2015 - 20:52
Étoile du Lynx balaya le camps de ses yeux jaunes. Tous les guerriers et apprentis qu'il avait sélectionné avec l'aide d'Équinoxe du Printemps attendaient patiemment, mangeant un dernier morceau pour ceux qui pouvaient. Certains qui livraient là leur première bataille ne pouvaient rien avaler, malgré les encouragements de leurs camarades, leur estomac trop noué à cause de la pression. Le meneur se souvenait sans peine de sa première escarmouche, un conflit bénin sur les Rochers du Soleil avec le Clan du Tonnerre, comme il y en avait au moins un toute les six lunes autrefois : mais tant qu'ils n'en avaient pas besoin, le chef n'avait pas voulu récupérer la parcelle de territoire qui avait fait couler bien du sang auparavant. Aussi, les seules batailles récentes étaient sans importance, et celle qu'ils allaient affronter cette nuit était tous sauf sans importance. Ils allaient accomplir quelque chose de rarissime, qui ne s'était déroulé qu’exceptionnellement dans l'histoire : Le Clan de la Rivière allait attaquer le Clan de l'Ombre à l'intérieur de leur camps. Cette mission avait deux but : Venger les trois enlèvements dont la tribut avait été victime et retrouver les disparus. Tout accusait les troupes d'Étoile de la Mélopée, et Étoile du Lynx avait bien l'intention de venger l'affront. Mais, encore plus inédit, il n'était pas seul à avoir pris cette décision. Étoile Sanglante et Étoile de la Colombe allaient eux aussi mener l'attaque de ce soir, pour ne laisser aucune chance aux kidnappeurs : avec trois clans contre lui seul, le Clan de l'Ombre n'avait pas la moindre chance. Ils fuiraient, sans doute, et l'alliance crée pourrait fouiller le camps et trouver les otages. Le meneur ne se berçait pas d'illusions : il était peu probable que les fautifs aient gardé leurs prisonniers dans leur camps, mais un peu aux alentours, et il faudrait sûrement fouiller la forêt de conifères pour les dénicher. Mais soit : il était prêt à tout, même au pire.
Quand le crépuscule tomba sur la Forêt, le chef sauta sur le promontoire. Aussitôt, le silence se fit, sans qu'il n'ai rien à dire, mais il lança tout de même l'appel traditionnel :
- Que tous les chats en âge de pêcher se rassemblent prêt du Promontoire pour une assemblée du Clan !
Pas un mouvement. Tous le monde était déjà réuni, en bas, et chacun attendait la suite.
- Comme vous le savez, nous allons ce soir attaquer le Clan de l'Ombre. Le Clan du Tonnerre et le Clan du Vent se joindront à nous. Les crimes de cette tribut félonne ne doit pas rester impuni ! Je ne tolérerais pas une seconde de plus l'absence de nos trois vaillants guerriers, Fleur d'Ambre, Chant du Matin et Aile de Pégase !
Les acclamations retentirent dans le camps. Le meneur attendit un petit peu, laissant ses guerriers se galvaniser. Aujourd'hui, la colère serait une bonne arme, la seule qui pourrait définitivement les convaincre de cette attaque violente. Au bout de quelques secondes, il leva la queue pour obtenir le silence. Quand ce fut fait, il poursuivit pour expliquer la strétégie mise en place par les meneurs :
- Chaque Clans formera deux patrouilles, une qui lancera directement l'attaque, l'autre qui restera en renfort. Je mènerais la première, et Équinoxe du Printemps la seconde.
Étoile du Lynx donna la composition de chacune des patrouilles, puis poursuivi :
- Ceux qui n'ont pas été sélectionnés resteront ici, et ne sortiront qu'en cas d'urgence. Je veux que le camps soit gardé en l'absence de la plupart de nos meilleurs guerriers, pour prévenir une éventuelle vengeance du Clan de l'Ombre. N'oubliez pas qu'ils ont enlevé trois des nôtres, il faut s'attendre à tout. Les autres, nous partons. Immédiatement.
Le mâle bondit à terre et fila vers la sortie, suivi par ses guerriers. Il piqua droit aux Quatre Chênes, le lieu de rendez vous avec les deux autres tributs, et tenta de chasser les noires pensées qu'il avait accumulé. La vérité était qu'il doutait de la culpabilité d'Étoile de la Mélopée, malgré les preuves. Il aurait préféré attendre pour avoir des indices plus concrets, mais après tout, les odeurs des disparus menaient sur le territoire de la meneuse : il ne pourrait qu'avancer dans la recherche de ses guerriers, et s'était tout ce qu'il souhaitait.
Ils étaient les premiers aux Quatre Chênes. Le soir venait juste de tomber, et l'on pouvait encore apercevoir quelques trainées rouges ici et là dans les cieux sombres, laisser par le soleil agonisant. Étoile de la Colombe et Étoile Sanglante ne tardèrent pas. Le noiraud les salua d'un hochement de tête, et les trois clans se mirent en route sans perdre de temps. Tous brûlaient d'impatiente d'en découdre et de retrouver leurs kidnappés, pour revivre dans la paix comme avant. Le chef du Clan du Tonnerre, en particulier, était dans une rage folle depuis la dernière Assemblée : sa compagne, Pelage de Miel, était une des victimes. Le mâle connaissait un peu la femelle aux beau yeux verts, têtue et énergique. Elle n'avait jamais fait de mal à personne, et il n'avait jamais vu aucune méchanceté en elle. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait, au même titre que les autres.
Et les troupes ?
Leur apparition à l'Assemblée l'avait dérouté. Alors le Clan de l'Ombre aurait également kidnappé trois de leurs chats ? En tout cas, ces combattants avaient l'air convaincus que les Clans étaient responsables de ces crimes. Il faudrait régler ce problème plus tard. Cependant, le mâle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il avait avec Volcan, la meneuse d'une de ces troupes. Il ne la connaissait pas, mais il lui semblait la connaitre - oh, pas beaucoup, mais il avait déjà vu son visage auparavant. Le noiraud se trompait sûrement, mais cette sensation le troublait...
Les chats franchirent la frontière, ils s'approchaient du camps. Tout était silencieux, la tribut fautive semblait endormie. Les premières patrouilles prirent les devants, les autres les suivirent un peu en recul. L'entrée était là, protégée par des fortifications épineuses. Le meneur noir observa les deux autres : ils semblaient prêts. Les trois chefs prenant la tête de leurs guerriers respectifs, les belligérants déboulèrent dans le camps. Un cri d'alarme résonna, et les guerriers ombreux sortirent de leurs tanières. Ils étaient surpris, peu nombreux, et leurs adversaires étaient enragés. Ils n'avaient aucune chance.
La guerre se déchaina.
- HRP /!\IMPORTANT/!\:
Étoile de la Colombe et Étoile Sanglante répondent, puis Étoile de la Mélopée. Et ensuite seulement les membres des clans peuvent répondre. Vous pouvez faire que votre chat soit de la patrouille d'attaque ou de renforts, comme vous voulez. Nous sommes dans un combat de Clan, qui respectent le code du guerrier, donc nous voulons aucuns morts. Pas de blessure sans l'autorisation de la victime. Vous pouvez utiliser des PNJ. Ne faites pas de décisions de vos chefs, nous nous occupons de faire la suite en temps voulu.
Ce fou de Frou est plus rapide que la lumière !
Puf/Surnom : Foudry
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Étoile Sanglante
Sam 26 Déc 2015 - 15:23
Attaque nocturne, vengeance à la faveur de la nuit
J'entendis à peine Torture Machiavélique, mon nouveau lieutenant, qui m'appelait. Les yeux dans le vague, couché sur ma litière, je me contentai de faire un léger battement de queue. Cela faisait plusieurs jours que je méditais. Tout mon monde semblait s'écrouler autour de moi. Et ce depuis mon enfance.
Déjà petit, mon père ne voulait pas de moi. C'est lui que j'ai perdu en premier. Heureusement que ma mère était auprès de moi. Ce fut ensuite ma vie d'Escogriffe que je perdis. Pour mon propre bien, ma mère me déposa loin, très loin de là où vivaient mon père et elle. Et je perdis ainsi ma mère, et tous mes autres repères, âgé de seulement 3 lunes. Ma mère m'avait bien fait une bonne partie de la route. Je n'eus qu'à marcher encore les jours suivants. Puis, une fois au Clan, ce fut.. mon côté.. mon côté aimable qui disparut, remplacé par une sombre ambition, héritée de mon père. C'est sûrement la seule chose que je n'ai jamais perdue. J'ai ensuite perdu toute trace de gentillesse en moi, jusqu'à ce que Vol de l'Hirondelle me fit retrouver une partie de mon amour. Mais elle aussi, je l'ai perdue. Mon seul souvenir, c'était Petite Hirondelle (à l'époque). Et son frère également, mais lui, je l'ai déposé là où j'avais été abandonné. Une autre chose que j'avais perdue, en quelque sorte. Puis, Pelage de Miel vint à moi. Et même le chaton qu'elle avait pris soin d'élever, Petite Plume, je l'ai perdue, nous l'avons perdue. Ce fut ensuite mon chef que je perdis, pour prendre sa place. Et voilà plus tard que je perds à nouveau des êtres chers. Pelage de Miel et Envol de l'Hirondelle avaient été enlevées par le Clan de l'Ombre. Et comme cela ne suffisait pas, Cœur de Pierre, ma fidèle lieutenante, la tante de ma fille et sa mère adoptive, avait été tuée. Un sifflement monta dans ma gorge, il venait de si loin que je ne pus l'arrêter. Mes griffes labourèrent le sol. Ce soir, cette nuit, une injustice allait être réparée. Les bouffeurs de chair à corbeau allaient payer. Oui, et je m'en assurerai. L'expression d'innocence qu'Étoile de la Mélopée affichait lors de l'Assemblée me revint. Cette pensée me redonna de la force. L'envie de lui faire la peau me prit. Je relevai la tête, et je vis enfin le rideau de lierre qui masquait l'entrée de ma tanière. Je me levai alors et sortis.
Tous les guerriers étaient réunis dans les clairières, divisés en trois groupes. Torture Machiavélique était en leur centre. Je m'approchai et je l'écoutai lorsqu'elle m'expliqua qu'un groupe garderait le camp, et que les deux autres formaient les deux patrouilles punitives. Satisfait, je hochai la tête, et pour la première fois depuis quelques temps, je m'adressai avec fermeté et fureur aux chers membres de mon Clan.
« Il est grand temps de récupérer nos trois guerriers, et surtout, il est grand temps de donner une bonne leçon à ces sales bouffeurs de chair à corbeau. » Je me stoppai un instant, observant mes guerriers, les yeux étincelant dans la lumière du crépuscule. « TOUS AVEC MOI ! »
Je m'élançai dans le ravin, ma patrouille sur les talons, tandis que Torture Machiavélique était accompagnée de la sienne. Une force nouvelle irriguait mes muscles. Je ne m'étais jamais senti aussi vivant depuis longtemps. Les griffes sorties, j'accélérai encore l'allure, bien déterminé à arriver à temps. Quelques instants plus tard, nous débarquâmes dans la clairière des Quatre Chênes. Étoile du Lynx, accompagné d'Équinoxe du Printemps, était déjà là avec tout son Clan. Je le saluai d'un simple hochement de tête, ainsi qu'à Étoile de la Colombe lorsqu'elle et son Clan arrivèrent à leur tour. Les six patrouilles se reformèrent, et les trois chefs lancèrent la marche vers le territoire du Clan de l'Ombre. Sans un mot.
Le silence régnait. Le tapis d'aiguilles sous nos pattes amortissaient tous les bruits. Nous avancions, les yeux illuminés par la rage. Je savais bien que les autres comptaient bien respecter le code du guerrier. Je les enviais, au fond. Si ma rage l'emportait sur ma raison, je ne savais pas si je pourrais lutter contre. Mais mes pensées furent bien vite coupées. Le camp de l'Ombre était en vue. Alors, dans un même geste, tel un seul guerrier, nous fondîmes dans la clairière, déboulant en poussant des feulements assourdissants. Les pauvres guerriers émergeaient avec surprise de leur tanière, et l'instinct prit le dessus. Je me jetai sur le premier qui venait, et la bataille éclata dans tout le camp.
Codage by Kayl pour limace <3
Invité
Etoile de la Colombe
Sam 26 Déc 2015 - 16:39
C'était la guerre et on n'y pouvait rien.
L'agitation dans le camp atteignait son apogée. Les reines ramenaient leurs petits au chaud et en sécurité dans la pouponnière, les anciens se regroupaient également dans leur antre tandis que, excités, quelques apprentis révisaient leurs techniques de combat. Certains restaient dans leur coin, seuls, envisageant l'avenir avec peur. Avec raison sans doute. Les guerriers; aussi tendus que sereins les uns que les autres, ne montraient ni signe d'impatience ni signe de peur bien qu'en chacun des membres du Clan, de mon Clan, se cachaient sans doute divers sentiments quant à ce qu'il allait se dérouler ce soir en cette froide nuit de la saison des neiges.
Comment en étions-nous arrivés là, personne ne l'ignorait. La faute au Clan de l'Ombre. Sans eux, sans leur vermine, nous aurions parmi nous une guerrière et deux valeureux apprentis en plus. Sans eux il n'y aurait pas eu de guerre à venir et donc pas de futurs morts. Et les ancêtres qui s'entêtaient à se taire, à rester silencieux. Surtout ne rien dire, surtout laisser les Clans découvrir leur avenir par eux-mêmes.
Surtout les laisser dans la merde oui.
Du haut du Promontoire, moi Étoile de la Colombe, je scrutais mes troupes en me posant une multitude de questions sans réponse pour aucune d'entre elles.
Était-il nécessaire de mobiliser autant de guerriers et d'apprentis sachant que nous serions trois Clans à attaquer ?
Retrouverons-nous nos disparus sains et saufs ?
Serons-nous assez puissants pour battre le Clan de l'Ombre à plate couture sans craindre, à l'avenir, des représailles ?
On ne pouvait plus qu'espérer ces temps-ci et cela m'agaçait au plus haut point.
En observant les guerriers, je croisais des regards déterminés ou apeurés pour certains, notamment les apprentis. J'eus un maigre sourire à leur intention. Ils étaient si jeunes et pourtant, ils étaient forcés de participer à ce massacre. Pour le bien du Clan.
Jaspe Sanguin, le lieutenant succédant à la regrettée Folie de la Terreur, ne se tenait pas loin de mon perchoir et, avec souplesse, je le rejoignis. Il fallait bien se mettre au point sur qui attaquait et quand et qui enchaînait et à quel moment.
Une fois que cela fut fait, je remontais sur la pierre grise et froide. Je poussais un miaulement haut et clair afin que tous l'entende et se rassemble au centre du Promontoire.
Une fois qu'ils furent tous bien là, je me raclais discrètement la gorge avant de prendre la parole. La rancœur et la colère transparaissaient dans ma voix et tous purent le constater.
Sans un mot de plus, je sautais au bas du Promontoire et filais en direction de la sortie, mes troupes sur les talons. L'adrénaline faisait battre le sang à mes temps tandis que je jetais un coup d'oeil au ciel. Le soleil venait de se coucher, laissant dans son sillage des traînées rouges et couleur d'ocre. Serait-ce un présage ? Je l'ignorais et m'en fichais, de toute façon, royalement. Nos foutus ancêtres ne nous avaient rien dit quant aux disparus alors pourquoi le feraient-ils maintenant et surtout, pourquoi les écouterais-je maintenant ?
En arrivant aux Quatre Chênes, les odeurs du Clan du Tonnerre et du Clan de la Rivière m'assaillirent. Nous étions donc les derniers. Je saluais brièvement Étoile du Lynx et Étoile Sanglante, la politesse n'étant pas ma première priorité en cette soirée morbide.
Les patrouilles, les six, se formèrent en rangs serrés et disciplinés, tandis que nous nous mettions tous en route sans échanger aucun mot.
Plus je progressais sur les aiguilles et les feuilles d'arbres parsemant le sol, plus ma fureur grandissait et je me retenais à grand peine de grogner. Bientôt, nous tiendrons notre vengeance entre nos pattes et nous pourrons retrouver nos disparus. Sains et saufs si possible. Sinon il risquait d'y avoir plus de morts que prévu. Si mon autre moi ressortait cette nuit, je ne l'empêcherais certainement pas de faire un carnage en guise d'avertissement, surtout pas. J'y prendrais même peut-être un malin plaisir.
En moins de temps que e ne le pensais, nous étions face au camp du Clan de l'Ombre et j'esquissais, bien malgré moi, un grand sourire à la fois cynique et sadique.
Il ne nous fallut pas plus d'une fraction de seconde.
Une fraction de seconde pour entrer.
Une fraction de seconde pour attaquer.
Tous ensemble.
C'était la guerre et on n'y pouvait rien.
L'agitation dans le camp atteignait son apogée. Les reines ramenaient leurs petits au chaud et en sécurité dans la pouponnière, les anciens se regroupaient également dans leur antre tandis que, excités, quelques apprentis révisaient leurs techniques de combat. Certains restaient dans leur coin, seuls, envisageant l'avenir avec peur. Avec raison sans doute. Les guerriers; aussi tendus que sereins les uns que les autres, ne montraient ni signe d'impatience ni signe de peur bien qu'en chacun des membres du Clan, de mon Clan, se cachaient sans doute divers sentiments quant à ce qu'il allait se dérouler ce soir en cette froide nuit de la saison des neiges.
Comment en étions-nous arrivés là, personne ne l'ignorait. La faute au Clan de l'Ombre. Sans eux, sans leur vermine, nous aurions parmi nous une guerrière et deux valeureux apprentis en plus. Sans eux il n'y aurait pas eu de guerre à venir et donc pas de futurs morts. Et les ancêtres qui s'entêtaient à se taire, à rester silencieux. Surtout ne rien dire, surtout laisser les Clans découvrir leur avenir par eux-mêmes.
Surtout les laisser dans la merde oui.
Du haut du Promontoire, moi Étoile de la Colombe, je scrutais mes troupes en me posant une multitude de questions sans réponse pour aucune d'entre elles.
Était-il nécessaire de mobiliser autant de guerriers et d'apprentis sachant que nous serions trois Clans à attaquer ?
Retrouverons-nous nos disparus sains et saufs ?
Serons-nous assez puissants pour battre le Clan de l'Ombre à plate couture sans craindre, à l'avenir, des représailles ?
On ne pouvait plus qu'espérer ces temps-ci et cela m'agaçait au plus haut point.
En observant les guerriers, je croisais des regards déterminés ou apeurés pour certains, notamment les apprentis. J'eus un maigre sourire à leur intention. Ils étaient si jeunes et pourtant, ils étaient forcés de participer à ce massacre. Pour le bien du Clan.
Jaspe Sanguin, le lieutenant succédant à la regrettée Folie de la Terreur, ne se tenait pas loin de mon perchoir et, avec souplesse, je le rejoignis. Il fallait bien se mettre au point sur qui attaquait et quand et qui enchaînait et à quel moment.
Une fois que cela fut fait, je remontais sur la pierre grise et froide. Je poussais un miaulement haut et clair afin que tous l'entende et se rassemble au centre du Promontoire.
Une fois qu'ils furent tous bien là, je me raclais discrètement la gorge avant de prendre la parole. La rancœur et la colère transparaissaient dans ma voix et tous purent le constater.
Vous connaissez tous les enjeux de cette soirée. Je n'ai pas besoin de vous le rappeler. Je vous promets que nous vaincrons, je vous promets que nous retrouverons Éclair Filant, Nuage de Soie et Nuage du Lion.
Deux patrouilles d'attaque ont été formées, je dirigerais la première et Jaspe Sanguin, la seconde.
Ceux qui ne se joignent pas à nous savent ce qui doit être fait au sein du camp. Je compte sur vous.
Allons-y !
Deux patrouilles d'attaque ont été formées, je dirigerais la première et Jaspe Sanguin, la seconde.
Ceux qui ne se joignent pas à nous savent ce qui doit être fait au sein du camp. Je compte sur vous.
Allons-y !
Sans un mot de plus, je sautais au bas du Promontoire et filais en direction de la sortie, mes troupes sur les talons. L'adrénaline faisait battre le sang à mes temps tandis que je jetais un coup d'oeil au ciel. Le soleil venait de se coucher, laissant dans son sillage des traînées rouges et couleur d'ocre. Serait-ce un présage ? Je l'ignorais et m'en fichais, de toute façon, royalement. Nos foutus ancêtres ne nous avaient rien dit quant aux disparus alors pourquoi le feraient-ils maintenant et surtout, pourquoi les écouterais-je maintenant ?
En arrivant aux Quatre Chênes, les odeurs du Clan du Tonnerre et du Clan de la Rivière m'assaillirent. Nous étions donc les derniers. Je saluais brièvement Étoile du Lynx et Étoile Sanglante, la politesse n'étant pas ma première priorité en cette soirée morbide.
Les patrouilles, les six, se formèrent en rangs serrés et disciplinés, tandis que nous nous mettions tous en route sans échanger aucun mot.
Plus je progressais sur les aiguilles et les feuilles d'arbres parsemant le sol, plus ma fureur grandissait et je me retenais à grand peine de grogner. Bientôt, nous tiendrons notre vengeance entre nos pattes et nous pourrons retrouver nos disparus. Sains et saufs si possible. Sinon il risquait d'y avoir plus de morts que prévu. Si mon autre moi ressortait cette nuit, je ne l'empêcherais certainement pas de faire un carnage en guise d'avertissement, surtout pas. J'y prendrais même peut-être un malin plaisir.
En moins de temps que e ne le pensais, nous étions face au camp du Clan de l'Ombre et j'esquissais, bien malgré moi, un grand sourire à la fois cynique et sadique.
Il ne nous fallut pas plus d'une fraction de seconde.
Une fraction de seconde pour entrer.
Une fraction de seconde pour attaquer.
Tous ensemble.
C'était la guerre et on n'y pouvait rien.
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Mélopée
Sam 26 Déc 2015 - 19:42
Attaque nocturne
Le regard de la chef du Clan de l'Ombre se promenait paresseusement sur son camp, s'arrêtant parfois, se fixant d'autres. Ses yeux clairs se découpaient nettement dans l'obscurité, semblable à une apparition spectrale. Mais Etoile de la Mélopée était bien vivante, et les soucis qui lui martelaient l'esprit le lui rappelaient bien...
Ce n'étaient pas les soucis habituels, ceux contre lesquels on ne pouvait rien, dont on ne pouvait qu'attendre la fin. Nous ne parlions pas là de mauvaise saison, du manque de gibier, non. Nous parlions d'enlèvement.
Des chatons, des apprentis, des guerriers... Les Quatre Clans également touchés. Eux avaient perdu deux fidèles guerriers, et surtout une innocente chatonne. Une petite boule de poils qui n'aurait même jamais dû quitter le camp... Et cela les minait tous. Surtout sa mère bien évidemment, qu'ils étaient tous obligé de voir se morfondre en veillant comme un tigre en colère sur le reste de sa portée.
La dernière Assemblée n'avait rien amélioré à la situation : chaque Clan avait subi des enlèvements, et leur colère palpable, et la douleur qui se lisaient dans leurs yeux ne laissaient aucun doute quant à la véracité de leurs affirmations. Cependant, si nul des Quatre Clans n'étaient coupables, qui l'étaient alors ? Des chats errants peut-être, des domestiques même ? Ces deux propositions ne faisaient pourtant guère de sens, et Etoile de la Mélopée ne parvenait pas, même à contre-coeur, à se convaincre de ces réponses faciles.
L'air frais de l'automne s'engouffrait dans le camp endormi. Couchée sur le promontoire du camp, Etoile de la Mélopée était sans doute l'un des seuls chats éveillés, les guerriers comme les apprentis prenant un repos bien mérité. Seuls quelques insomniaques pouvaient être encore réveillés à une heure pareille.
Un silence bienfaisant régnait sur le camp, et la chatte bicolore sentait Morphée la tirer à elle, l'envelopper avec douceur, lui conseillant le sommeil. Un sommeil qu'elle était prête à accepter en voyant ses derniers camarades s'enfoncer dans leurs tanières. Mais un sommeil auquel elle n'aurait pas droit ce soir.
Ce fut un craquement de brindille qui l'alerta. Elle agita simplement les oreilles, ce son la tirant de sa somnolence, et jeta un regard ensommeillé vers l'entrée du camp, songeant à un simple rongeur, une proie égarée qu'elle aurait tenté d'attraper si elle avait été plus éveillée.
Mais les craquements s'intensifièrent, se firent plus nombreux. Des bruissements de feuilles, des pas étouffés sur le tapis de feuilles mortes, se firent entendre, trop nombreux pour être ignoré. La chef leva la tête, soudain inquiète, et pencha une oreille en arrière, tentant d'identifier la cause de ce raffut.
Des odeurs félies parvinrent à son museau et Etoile de la Mélopée se leva vivement, soucieuse, pour descendre au bas de son perchoir. Elle s'approcha à pas de loups vers le milieu du camp, et entendit soudain le bruit cesser. La chatte se figea, retenant presque jusqu'à sa respiration.
Plusieurs guerriers aux muscles noueux et au poil lustré sortirent des buissons, marchant à pas de velours.
Elle n'eut pas besoin de sonner l'alerte : ils s'en chargèrent bien assez pour elle. Car derrière eux suivaient une cohorte de guerrier.
Et il lui sembla bientôt que c'était toute la forêt de Cerfblanc qui fondait sur eux en poussant des feulements assourdissants.
Le Camp de l'Ombre entier n'était plus que fouillis de crocs et de griffes, que rugissements et feulements de rage ou de terreur. Au prise avec un chat inconnu dont elle ne parvenait pas à reconnaître l'odeur, trop secouée et perturbée par cette attaque soudaine, Etoile de la Mélopée surveillait son Clan du coin de l'oeil, au risque de se prendre un coup de griffe précisément envoyé. Elle s'inquiétait pour les chatons, les apprentis, les anciens. C'était un combat entre clans, donc personne ne devrait normalement y toucher mais avec cette bataille nocturne imprévue, cette attaque lâche poussée jusque dans leurs retranchements, elle n'arrivait plus à avoir confiance.
La chatte bicolore évita un coup de croc à l'oreille qui le lui aurait facilement arraché et balança un violent coup de patte à son adversaire, qui le sonna et le fit s'enfuir la queue entre les jambes. Un mince filet de sang coulant de son flanc, Etoile de la Mélopée parvint à lever la tête assez longtemps pour voir que la Pouponnière était défendue par plusieurs guerriers. Ahanante, elle tenta de promener son regard bleu sur le camp pour évaluer la situation, et le peu de répit qu'on lui accorda lui permit de comprendre que ce n'était pas un, ou deux, mais bien les 3 Clans qui les attaquaient !
Des effluves de bois et de feuilles, de poissons et d'eau, et de lapin et d'herbe coupée parvenaient à son nez maintenant qu'elle s'en était rendue compte. Ils ne tiendraient jamais face à trois clans réunis, surtout qu'ils n'étaient pas au meilleur de leur forme en plein milieu de la saison des feuilles mortes ! Etoile de la Mélopée aurait voulu évacuer le camp immédiatement, mais il lui semblait que chaque sortie était bloquée, et elle n'eut d'ailleurs guère plus de temps pour réfléchir, car un autre guerrier adverse bondit sur elle, la poussant violamment dans les aiguilles de pin avec ses pattes arrières. La chatte roula sur elle-même et se releva en feulant furieusement, les crocs découverts et les oreilles en arrière. Elle jeta encore un regard en coin à son Clan qui se battait désespérément, puis fondit sur l'importun sans une hésitation.
Ils ne pouvaient pas fuir, pas encore du moins. On les poussait dans leurs retranchements, venaient les attaquer jusque dans leurs tanières. Très bien.
Si ils voulaient la guerre, alors ils l'auraient.
Ce n'étaient pas les soucis habituels, ceux contre lesquels on ne pouvait rien, dont on ne pouvait qu'attendre la fin. Nous ne parlions pas là de mauvaise saison, du manque de gibier, non. Nous parlions d'enlèvement.
Des chatons, des apprentis, des guerriers... Les Quatre Clans également touchés. Eux avaient perdu deux fidèles guerriers, et surtout une innocente chatonne. Une petite boule de poils qui n'aurait même jamais dû quitter le camp... Et cela les minait tous. Surtout sa mère bien évidemment, qu'ils étaient tous obligé de voir se morfondre en veillant comme un tigre en colère sur le reste de sa portée.
La dernière Assemblée n'avait rien amélioré à la situation : chaque Clan avait subi des enlèvements, et leur colère palpable, et la douleur qui se lisaient dans leurs yeux ne laissaient aucun doute quant à la véracité de leurs affirmations. Cependant, si nul des Quatre Clans n'étaient coupables, qui l'étaient alors ? Des chats errants peut-être, des domestiques même ? Ces deux propositions ne faisaient pourtant guère de sens, et Etoile de la Mélopée ne parvenait pas, même à contre-coeur, à se convaincre de ces réponses faciles.
L'air frais de l'automne s'engouffrait dans le camp endormi. Couchée sur le promontoire du camp, Etoile de la Mélopée était sans doute l'un des seuls chats éveillés, les guerriers comme les apprentis prenant un repos bien mérité. Seuls quelques insomniaques pouvaient être encore réveillés à une heure pareille.
Un silence bienfaisant régnait sur le camp, et la chatte bicolore sentait Morphée la tirer à elle, l'envelopper avec douceur, lui conseillant le sommeil. Un sommeil qu'elle était prête à accepter en voyant ses derniers camarades s'enfoncer dans leurs tanières. Mais un sommeil auquel elle n'aurait pas droit ce soir.
Ce fut un craquement de brindille qui l'alerta. Elle agita simplement les oreilles, ce son la tirant de sa somnolence, et jeta un regard ensommeillé vers l'entrée du camp, songeant à un simple rongeur, une proie égarée qu'elle aurait tenté d'attraper si elle avait été plus éveillée.
Mais les craquements s'intensifièrent, se firent plus nombreux. Des bruissements de feuilles, des pas étouffés sur le tapis de feuilles mortes, se firent entendre, trop nombreux pour être ignoré. La chef leva la tête, soudain inquiète, et pencha une oreille en arrière, tentant d'identifier la cause de ce raffut.
Des odeurs félies parvinrent à son museau et Etoile de la Mélopée se leva vivement, soucieuse, pour descendre au bas de son perchoir. Elle s'approcha à pas de loups vers le milieu du camp, et entendit soudain le bruit cesser. La chatte se figea, retenant presque jusqu'à sa respiration.
Plusieurs guerriers aux muscles noueux et au poil lustré sortirent des buissons, marchant à pas de velours.
Elle n'eut pas besoin de sonner l'alerte : ils s'en chargèrent bien assez pour elle. Car derrière eux suivaient une cohorte de guerrier.
Et il lui sembla bientôt que c'était toute la forêt de Cerfblanc qui fondait sur eux en poussant des feulements assourdissants.
Le Camp de l'Ombre entier n'était plus que fouillis de crocs et de griffes, que rugissements et feulements de rage ou de terreur. Au prise avec un chat inconnu dont elle ne parvenait pas à reconnaître l'odeur, trop secouée et perturbée par cette attaque soudaine, Etoile de la Mélopée surveillait son Clan du coin de l'oeil, au risque de se prendre un coup de griffe précisément envoyé. Elle s'inquiétait pour les chatons, les apprentis, les anciens. C'était un combat entre clans, donc personne ne devrait normalement y toucher mais avec cette bataille nocturne imprévue, cette attaque lâche poussée jusque dans leurs retranchements, elle n'arrivait plus à avoir confiance.
La chatte bicolore évita un coup de croc à l'oreille qui le lui aurait facilement arraché et balança un violent coup de patte à son adversaire, qui le sonna et le fit s'enfuir la queue entre les jambes. Un mince filet de sang coulant de son flanc, Etoile de la Mélopée parvint à lever la tête assez longtemps pour voir que la Pouponnière était défendue par plusieurs guerriers. Ahanante, elle tenta de promener son regard bleu sur le camp pour évaluer la situation, et le peu de répit qu'on lui accorda lui permit de comprendre que ce n'était pas un, ou deux, mais bien les 3 Clans qui les attaquaient !
Des effluves de bois et de feuilles, de poissons et d'eau, et de lapin et d'herbe coupée parvenaient à son nez maintenant qu'elle s'en était rendue compte. Ils ne tiendraient jamais face à trois clans réunis, surtout qu'ils n'étaient pas au meilleur de leur forme en plein milieu de la saison des feuilles mortes ! Etoile de la Mélopée aurait voulu évacuer le camp immédiatement, mais il lui semblait que chaque sortie était bloquée, et elle n'eut d'ailleurs guère plus de temps pour réfléchir, car un autre guerrier adverse bondit sur elle, la poussant violamment dans les aiguilles de pin avec ses pattes arrières. La chatte roula sur elle-même et se releva en feulant furieusement, les crocs découverts et les oreilles en arrière. Elle jeta encore un regard en coin à son Clan qui se battait désespérément, puis fondit sur l'importun sans une hésitation.
Ils ne pouvaient pas fuir, pas encore du moins. On les poussait dans leurs retranchements, venaient les attaquer jusque dans leurs tanières. Très bien.
Si ils voulaient la guerre, alors ils l'auraient.
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Invité
Jaspe Sanguin
Dim 27 Déc 2015 - 2:09
Même les plus grands combattants n'évitent pas les coups du destin...
Deux patrouilles d'attaque ont été formées, je dirigerais la première et Jaspe Sanguin, la seconde.
Ceux qui ne se joignent pas à nous savent ce qui doit être fait au sein du camp. Je compte sur vous.
Allons-y !
Je m’étire devant le Promontoire. Je suis prêt depuis des jours, je m’entraîne à ça depuis trop longtemps. Étoile de la Colombe est là, en haut. Je m’imagine à sa place. Mener ses guerriers à la guerre, sachant qu’il y aura peut-être des morts, ce n’est pas le plus facile. Enfin ce n’est pas mon problème. Je me lève, et j’observe tous les félins réunis devant moi. Étoile de la Colombe descend du roc, et d’un mouvement de la queue, je prends Cristal de Rose et Esprit des Bois avec moi. Je croise le regard déterminé de notre chef, et je sais que c’est l’heure. Mon regard s’assombrit par cette lueur méchante. Je ne voulais pas buter l’Ombre, mais il faut récupérer les kidnappés. Ce n’est sans doute même pas eux qui les ont. Les chefs des Clans ont tous pété les plombs je crois. Tant pis, je me suis préparé à la guerre.
Je me lève, accompagné des guerriers et des novices. C’est parti. Aussi vifs que des serpents nous courons dans la lande, silencieusement, tendus. Prêts à nous battre pour notre honneur. Le chemin n’est pas si long, finalement. Je savais que ça ne serait pas long. Personne ne parle car ils s’économisent pour l’heure fatidique. Ils avancent vite. Nous nous sommes séparés du groupe de Colombe, normal. Deux groupes d’attaque, une bonne vieille stratégie utilisée par tous les bons guerriers, qui feront bientôt irruption en plein coeur du camp. Je trouve ça lâche d’attaquer ainsi, enfin… C’est trop tard maintenant, pour en discuter. Je bande chacun de mes muscles lorsque l’heure arrive… Nous sommes juste devant la barrière.
Un seul mouvement. Une oreille qui bouge. Et il n’y a aucun bruit, seulement nous qui entrons comme si nous étions chez nous, dans le camp de l’Ombre. Les pelages sont hérissés, les griffes sorties, et tous bondissent en même temps, feulant. Je vois des chatons, dans la clairière, qui devaient être en train de jouer. Ceux-là vont rester traumatisés un moment… Enfin, je ne touche pas aux chatons moi. Seulement aux guerriers de ma taille. En entrant je vois déjà les membres des autres Clans se mêler à la puanteur de l’Ombre. Bientôt le sang inondera la clairière, et nous gagnerons. Car nous ne pouvons pas perdre, là. Pas à trois contre un…
Je me retourne, le pelage en bataille. Je reconnais le guerrier tigré, je le toise de mon regard vert. Pelage de Sapin. Si j’avais pu rester en dehors de tout ça, je l’aurais fait volontiers. Mais le destin me pousse à me battre. Alors je me battrai. Le mâle bondit et je recule. Je faillis trébucher sur un novice, mais je retrouve à temps mon équilibre. Je remarque que la clairière est étroite, un peu trop pour se battre convenablement. Il va falloir être plus rusé, plus rapide, plus… Puissant que l’adversaire, si je veux prendre l’avantage dans ce combat qui s’annonce déloyal. Déjà il recommence les assauts et je sens l’odeur de sa propre peur dans l’atmosphère… Il a déjà perdu, car moi je sais que je veux gagner.
Je plonge sous lui. D’un coup de tête je le fais basculer, et il chute. Il n’a pas le temps de se relever. Mes griffes se plantent dans ses chairs et il commence à se débattre. Il me flanque des coups de pattes dans le ventre, et le sang gicle. Mon sang. Mon ventre. Ma peau se déchire. Je vois rouge. Je plante plus fermement mes griffes dans son cou. Son sang aussi commence à couler. Nous roulons dans la mêlée, et soudain il se relève. Nous nous faisons face. Un apprenti arrive, droit devant. Pelage de Sapin l’attaque. Non. Personne ne touche à mes apprentis. Personne ne fait de mal à mon Clan sans en payer le prix. Cette fois, il peut considérer que c’est fini. Je me rue sur lui ; plus rien autour de moi n’existe, il n’y a plus que lui et moi. Plus que moi…
Je crache. Les poils volent. Le sang vole. Bientôt ses tripes voleront. Ça ne me fait plus rien de tuer. Je pourrais aussi bien anéantir tout ce Clan. Je sens mon ventre qui me brûle. J’ignore les douleurs causées par les morsures. J’ignore tout, sauf ma haine décuplée. C’en est fini. Je ne me rends pas compte tout de suite de ce que je suis en train de faire. J’ai saisi sa gorge entre mes crocs et le sang coule à flots. Ma gueule est inondée. Mes griffes déchire ses chairs en pièces. Je suis en train de lui ôter la vie. Il ne se défend presque plus, il est à ma merci. Tuer un guerrier dans un combat déjà déloyal… Non. Que m’arrive-t-il ? Suis-je en train de changer ? Je deviens trop ambitieux. Beaucoup trop. Je le lâche. Il est sans doute déjà trop tard pour lui. Désolé, Pelage de Sapin…
Le Clan des Étoiles t’accueillera sûrement comme un guerrier digne de ce nom. Moi je n’ai pas ma place là-bas. Je me détourne du corps mourant, préférant observer le camp en piteux état. Le Clan de l’Ombre ne va-t-il pas devoir déclarer forfait et baisser les armes ? Ils sont foutus. Je ne vais pas les tuer jusqu’au dernier, puisque les kidnappés ne sont pas là. Ils avaient torts et ils le savaient. Ont-ils besoin d’une telle fausse raison pour déclencher une guerre ? Ils aiment ça. J’aime ça. Je suis un tueur. Un meurtrier. Je me redresse, fier, dans le camp. Je me sens plus puissant que jamais, mais je ne savais pas que ce n’était pas encore l’apogée de ma force…
Et pourtant…
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