Forget the mistake, remember the lesson [FT VALSE HIVERNALE]

Ce matin là, Valse Hivernale avait était à sa grande surprise, de mission  de chasse, et seule ! Quel bonheur de pouvoir arpenter à nouveau les terres de son Clan sans avoir à supporter la présence de quelqu'un et se forcer à être convenable et polie. Elle s'extirpait entre les buissons à toute vitesse, appréciant la compagnie des épines de ronces et des brindilles de mûriers dans sa robe délicate. Les fougères lui fouettaient le museau, et le soleil filtrait à travers le feuillage des arbres majestueux de la forêt du Clan du Tonnerre, quel fierté pour elle, d'appartenir à un Clan si fière, si brave avec une forêt si luxuriante, quand elle voyait les plaines verdoyantes et venteuses et la forêt d'arbres obscure ou rabougris au sol marécageux des Clans du Vent et de l'Ombre, elle n'avait vraiment pas envie d'y mettre les pattes, les seuls qu'elle avait a envier était uniquement le Clan de la Rivière, parce qu'elle adorait nager et se prélassait au soleil près des rives, mais tout le monde dans son Clan n'était pas de cet avis là. Beaucoup n'aimait pas justement le bruissement incessant des torrents et le sol spongieux qui arborait la plupart des territoires de ce Clan, on les appeler même les chats-poissons, tout comme on appelait les membres du clan du vent, les chats-lièvres et ceux du clan de l'ombre, les chats-rats, elle imaginait bien comment les autres clans devaient se moquaient des membres de Clan du Tonnerre, les chats-écureuils ? Ou les chats-chouettes étant donné qu'il avait une parcelle de terrain spécialement pour l'arbre ou vivait une des seules chouettes de la forêt.
Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, elle ne remarquait même pas où ses pas la menaient, et très vite elle se retrouva à la limite de son territoire, non loin des Quatre Chênes, elle s'était mise en chasse après un campagnol mais celui ci l'avait vite semé, non loin de son terrier, il s'était faufilé à une rapidité exacerbée qui fit rager la guerrière blanche. Elle allait faire demi-tour et rejoindre le sentier qui menait à une parcelle de terrain plus encline à la chasse, quand des odeurs nouvelles vinrent chatouiller ses narines,  des chats étaient venus au Quatre Chênes dernièrement, visiblement pas de son Clan, à son grand regret, mais elle crut déceler les odeurs de solitaires et de chats de l'Ombre, pas plus quand à l'identité de ces personnages. Un bruit la tira de sa réflexion, et elle vit au loin, grignotant une graine avidement, et ne se doutant nullement du danger imminent qui le menaçait, un écureuil gris, c'était les plus gros et les plus goutteux, et ce matin même, elle n'avait rien eu dans l'estomac, voilà de quoi lui remplir la pense pour pouvoir mieux chasser après ça, oui c'était purement égoïste et elle le savait, "le clan passe avant tout" mais par le Clan des Etoiles que ce rongeur avait l'air tellement appétissant ! Elle ramassa ses pattes avant recroquevillées contre son torse et leva son arrière train de façon à trouver un équilibre parfait pour le bond qu'elle s’apprêtait à faire, elle ne devait pas le rater, surtout pas ! Elle était une des meilleures chasseuses du clan à défaut de la bagarre, et dans une lancée parfaite, elle sauta en direction de la bestiole qui fut prise de cours lorsque la masse immaculée s'effondra sur elle, et d'un puissant coup de crocs acérés l'acheva.
Valse Hivernale, ravie de son butin, commença à dépecer la peau de la chair et arracha goulûment à grande bouchées la chair tendre du rongeur, elle le dévora en moins qu'elle n'en faut, et une fois rassasiée, elle se trouva une place de choix à l'orée des grand chênes, où le soleil percé chaudement à travers les grandes branches épaisses, et s'allongea et commença une toilette rapide afin de déloger les épines et brindilles que lui avait valu sa course effrénée dans la forêt, ainsi que le sang rouge qui contrastait sur ses pattes blanches poudreuses. Soudain, un craquement retentit, ricochant entre les grands troncs et la femelle se réceptionna sur ses quatre pattes aux aguets, pourvus que ce n'était pas un camarade de son clan, elle sentait le commentaire amer qu'elle recevrait si celui ci s'apercevait de son affront aux règles du Clan, qui était pourtant clair, "le clan avant tout le reste". Mais non ça ne pouvait être un guerrier de son Clan, celui ci serait déjà à découvert, annonçant clairement sa présence. Elle huma l'air et sentit des effluves du Clan du Vent et autre chose ?

" Qui est là ? Montre toi ! "

Cracha-t-elle entre ses dents, le visage froid et impassible, sa fourrure de velours hérissait, et ses griffes transperçant le sol rugueux. Elle vit alors son adversaire, il lui ressemblait un peu à la façon dont sa robe grisâtre tombait tel un voile gracile sur son corps robuste et élancé, ses yeux, deux cristaux ambrés, la fixaient avec défis et ses oreilles, hautes sur sa tête la couronnaient fièrement.
Mais ce n'était pas tant son visage qui l'intriguait mais plutôt son odeur de chat...domestique, elle feula de plus belle, interloquée par cet étranger interdit.

"Un chat domestique ici ? J'aurais dû m'en douter, il n'y a pas plus débile qu'un chat des maisons pour se faire surprendre aussi bêtement, même une souris sur un tapis de feuilles est plus discrète que toi, je peux savoir ce que me vaut ta présence, Chat des Maisons ? "

Il n'y avait pas tellement de haine dans sa voix, plutôt de la frustration d'avoir était dérangée dans un moment si doux et reposant, elle n'avait rien contre les chats domestiques, surtout que celui ci laissait à penser qu'il n'était plus l'un d'eux mais plutôt un venteux à son odeur. Valse Hivernale était de nature méfiante mais pas méchante, juste très antipathique et elle n'aimait pas du tout être surprise. Elle courba le dos et se détendit un peu; faisant claquer ses dents ivoires, ses yeux vairons brillaient d'un étincelle ensorcelante et elle restait sur ses gardes, juste au cas où l'autre ne se montrerait pas très avenant.

L'autre semblait blessé dans son orgueil et Valse Hivernale ne put que jubiler intérieurement, ce matou qui qu'il soit, avait enfreint une règle fondamentale dans les valeurs de notre chère guerrière, on ne dérange pas Valse Hivernale quand celle-ci se repose et fait un brin de toilette ! Non mais c'était évident quand même ? Il était tombé sur la tête quand il était petit ou alors il est bête comme une souris de nature ?

"Je ne pense pas que vous devriez porter des jugements inutiles, quand on n'a pas vécu."

Il répondit du tac au tac sur la défensive et la guerrière immaculée leva les yeux au ciel, résignée. Déjà qu'elle n'aimait pas beaucoup la présence d'autrui, et encore moins celle de guerrier du vent moitié domestique galeux qui se la ramenait à la moindre petite contrariété. Elle soupira, et s’essaya en face de lui, de manière à ce que celui ci ne puisse éviter son regard, ses yeux vairons brillaient dans l'obscurité de l'ombre des grands chênes, l'un d'un bleu limpide et saisissant, l'autre d'un vert pâle et électrique, on aurait dit deux joyaux précieux qui scintillaient de richesse et de séduction. Elle battait l'air de sa queue et attendait la suite du discours de son interlocuteur qui semblait de pas avoir fini visiblement.

"Et pour votre gouverne, je n'ai pas fait exprès. Ce n'est pas ma faute si ma patte a malencontreusement effleurée cette branche, qui s'est brisée en deux. Faut vous calmer, ce n'est qu'une branche, pas un grand méchant loup !"

Incapable se dit-elle, tu te dis guerrier et tu n'es pas assez censé pour savoir qu'on doit toujours vérifier ou mettre ses pattes ? Même le plus incrédule des chatons le savait. Elle était exacerbée par le comportement de cet inconnu, il avait encore beaucoup de choses à apprendre si il voulait devenir un guerrier de valeur, et à commencer, par sa naïveté et sa maladresse évidente qui insupportait notre femelle blanchâtre. Elle amena sa patte avant droite vers son museau et entreprit une toilette rapide, indifférente à la présence du grand mâle près d'elle, elle devait enlevait le sang restant avant que celui ci ne sèche complètement ou sinon ça serait trempette dans la Rivière, et bien qu'elle adorait nager et patauger dans l'eau, elle n'était pas d'humeur aujourd'hui. Une fois sa patte droite propre, elle entama la deuxième, s'empressant de terminer sa tâche qui avait était perturbé par le matou gris tigré, plus tôt.  Quand elle fut enfin à nouveau blanche comme neige, d'où lui valut son prénom, elle se cambra délicieusement et étira tout ses muscles désormais froid. Elle se posa à nouveau bien en face de l'autre et le fixait dans les yeux.

"Je juge ce que je vois mon cher. Une des bases fondamentale de la traque est de toujours regarder où l'on met les pattes, tu étais peut-être le Roi des chasseurs dans ton quartier de Bipèdes, mais ici dans la forêt tu ne vaux guère plus qu'un apprenti (et encore je suis gentille!), si tu veux être acceptée dans ton Clan parmi les guerriers, tu dois apprendre à être nous, cesse donc d'être incrédule et maladroit et deviens pire que la vipère entre les rochers qui se glisse jusqu'à sa proie."

Elle avait débité ses paroles sans réfléchir, elle savait qu'elle pouvait paraître dur et froide aux premiers abords, mais ce n'était pas sans bonne intentions, tous ce qu'elle disait c'était pour le bien être de son adversaire face à elle,  elle n'avait vu que trop de chats domestiques ou solitaires vouloir rejoindre un Clan et repartir la queue entre les pattes en se rendant compte de la difficulté que c'était d'être : une guerrier. Et si ce chat fraîchement arrivé dans son nouveau Clan voulait survivre comme les autres, il devait se durcir et être plus ferme et minutieux envers lui même. Il avait l'air beaucoup trop sympathique, pour être un chat des clans, alors même que celle ci lui avait crachait à la figure, montrant le dos et les sortant les griffes, il n'avait même pas chercher à se défendre un peu plus, elle était peut-être pas la meilleure des guerrière, mais elle savait se défendre, et encore plus envers un chat des rues.

"Tu n'as pas l'air bien méchant, mais tu ne sais pas ce que tu pourrais avoir en face de toi, très cher."

Ses derniers mots avaient sonnés avec une note provocatrice et une flamme envoûtante dansait dans ses yeux vairons, elle jouait sa dernière carte, celle qu'elle était en réalité, une séductrice innée, faisant rouler ses muscles délicatement sous sa fourrure blanche, soyeuse comme un chaton, détournant ainsi l'attention du guerrier ennemi, elle avait appris au fur et à mesure de sa vie, que plaire était un atout pour arriver à ses fins, et comme elle avait toujours eu un physique très attrayant, elle ne pouvait qu'en jouer, elle rêvait secrètement du jour, ou un mâle ou une femelle ne serait pas en fascination devant ses yeux animés et son corps gracile, elle rêvait de l'inaccessible et de l'impossible, de celui ou celle, qui malgré son charme évident, parviendrait à la repousser fermement ou pire encore jouerait dans son jeu pour pouvoir mieux la piéger, elle était tellement froide et imperturbable que peu de personnes parvenaient à lui tenir tête.
Elle savait qu'en détournant son attention, il baisserait la garde, et elle pourrait mieux lui mettre un raclée pour qu'il retourne sur son territoire ou mieux encore dans son ancienne maison de bipèdes, elle n'aimait pas les gens et c'était bien pour une raison, elle n'avait pas confiance, elle ne parvenait jamais à baisser la garder, et enlever son masque de statue de glace, rare était les personnes qui avaient vraiment vu : qui est Valse Hivernale ?

"Si je vous ai offusqué, j'en suis sincèrement navrée, Mademoiselle. J'aurai dû faire plus attention. Néanmoins, mon esprit s'était volatilisé durant ce court laps de temps, et j'ai enfreint la règle du guerrier."

Elle soupira; excédée par son comportement de chat docile et domestique. Il ne cessait de s'excuser depuis le début de leur conversation et ça l’agaçait au plus haut point, elle n'aimait pas les chat trop gentil, trop humble, elle aimait la tempête et la colère, elle s'attendait à ce qu'il se piquait à ses propos plus que méchant et prétentieux, mais non, le matou restait calme et sûr de lui, comme si rien ne pouvait le déclencher, elle changea de tactique et commença à jouer la carte de la séduction en espérant qu'il tomberait au moins dans un de ces pièges, rare étaient ceux qui ne cédaient pas à au moins un des deux pièges : le premier, la provocation acerbe, deuxième, la provocation séductrice. Elle trouvait son compte à ce moment là, bagarre ou débauche, de quoi lui procurer un peu d'adrénaline. Mais pour ce guerrier elle n'avait guère envie de céder à la débauche, il l’agaçait tant de par sa bienveillance et son air fébrile, qu'elle n'avait qu'une envie c'était de le réduire en pièces et de le laisser en charpie aux charognards. Elle renifla de mépris et celui ci ajouta, avec le même ton amical et déboussolé.

"Je prendrai en compte vos paroles et tâcherai de m'améliorer."

Elle esquissa un sourire condescendant et l'observa longuement sans rien dire, sa fourrure immaculée savourant chaleureusement les rayons qui filtraient à travers le feuillage épais des grands conifères. Elle attendait sa réponse à sa question précédente, elle avait une attitude sauvage et aguicheuse.

"Pour être honnête, je ne l'ai jamais vraiment été. Seulement, lorsque l'occasion se présente, je me bats, ce qui m'a valu plusieurs blessures. Dans mon territoire, je devais à chaque fois, veiller à ce qu'on ne dérogent pas mes lois, mes règles. Mais vous... - il s'approcha légèrement et je fit mine de reculer, l'air incrédule - je ne sens aucune once de méchanceté. Seulement une carapace qui vous protège du monde extérieur, des traîtres, des rancunes, malhonnêteté. J'ai aussi, dans ma vie de char domestique, put observer les gens, et les chats de mon espèce."

Valse Hivernale ne sut quoi dire, une mine dubitatif et une expression boudeuse à la fois, elle ne comprenait pas bien pourquoi le matou partait dans une argumentation philosophique, elle détestait quand les autres essayaient de l'analyser, de creuser loin pour tenter de comprendre pourquoi elle était ce qu'elle était, elle recula davantage, toute once de provocation, de bagarre et de séduction avait disparu en elle, elle était redevenue cette statue de marbre habituelle, à l'air septique et indifférent. Elle roula sa queue autours de ses pattes, assise bien droite, les oreilles dressaient au aguets, elle ne savait que dire pour le moment, réfléchissant à toute vitesse, où donc allait mener cette entrevue avec le chat tigré ? Elle ne savait pas trop quoi en penser, devait-elle partir maintenant et oublier ce curieux personnage ou devait-elle le provoquer davantage jusqu'à ce que leurs deuxs corps s'entre choquent dans un bain de sang ou de plaisir ? Elle n'en savait rien, et cela la frustrait énormément. Puis d'une voix froide et amer, elle lui répondit du tac au tac.

" Toi chat étranger, n'essaie pas d'aller là où personne n'y parvient jamais. Il y a des barrières et des barrages qui sont là pour une raison, et ce n'est pas toi, chat des rues - elle accentua le dernier mot pour bien le vexer - qui parviendra à percer à jour ces murs de glaces. "

Ses mots auraient pu n'avoir aucun sens pour ceux qui ne savaient pas lire entre les lignes, mais elle se dit que ce matou semblait avoir un intellect et une culture développé plus que la normal des chats des clans. Elle essayait de maintenir une distance de sécurité entre eux, elle se méfiait davantage de lui maintenant que celui ci avait recours à la psychanalyse pour élucider le mystère de la guerrière neige. Rien ni personne n'avait jamais tenter le diable ; se dit-elle, qu'il n’essaie pas d'éveiller en moi de vieux démons où ça va vraiment barder pour lui.