and other times I feel like I should go - souffle de l'espérance

Elle était allongée depuis quelques heures déjà sous le ciel parsemé d’étoiles, se demandant où était passé Nuage de Panda Roux, son très cher fils mort de la maladie qui avait fait vivre l’enfer aux Clans. Maladie qu’elle détestait de tout son coeur, de tout son être, incapable de croire que c’était le Destin qui voulait ça. Incapable d’encaisser, d’accepter. Elle rejetait tout ce qui avait construit son enfance, les bases de sa foi, elle rejetait les fondations et ne savait plus à quoi s’accrocher. Elle était perdue, désorientée, et elle ne trouvait plus sa place. Elle ne l’avait plus dans ce Clan, et elle ne pouvait aucunement expliquer pourquoi elle pensait ça, mais elle le ressentait dans ses entrailles. Elle avait perdu la place qu’elle avait autrefois occupée au sein du Clan de l’Ombre. Ça faisait mal, ça lui donnait cette cruelle envie de pleurer, mais elle devait l’admettre, elle devait se l’admettre. Ici n’était plus sa place. Mais elle ne savait pas où elle pourrait la trouver. Alors elle restait.

Alors elle demeurait en ce lieu qu’elle avait toujours connu, où sa famille était. Elle avait vu sa grand-mère revenir de loin dans un état des plus déplorables, et elle ne pouvait pas l’aider. Elle ne pouvait pas insuffler la vie dans le coeur mort de Volcan, elle ne pouvait pas se battre contre les démons de sa grand-mère ni contre ceux de sa propre mère qui naviguait sur une route plus que dangereuse. Elle se trouvait donc au milieu, dans une famille déchirée, une famille éclatée, avec son compagnon et son seul fils de vivant, avec son fils adoptif qui avait été le meurtrier de quelqu’un. Et elle ne savait plus quoi faire. Comment vivre. Qu’est-ce que vivre voulait seulement dire à présent. Elle se perdait dans ses pensées tout en regardant les étoiles. Son enfant lui manquait. Elle qui en avait perdu un directement à la naissance. Elle ne savait plus où elle en était, ne savait plus quoi faire. Qui être.

Et elle continuait d’agir comme avant, de sourire, d’exister. Elle essayait de ne pas paraître différente, de toujours aimer ceux qui l’entourent, toujours les aider. Et continuer de chasser. De patrouiller. De se faire confondre avec une apprentie récemment nommée de par sa petite taille et son pelage gris pâle rayé de gris foncé et de blanc. Pelage long. Pelage si doux qui peut rappeler le duvet des chatons, mais qui n’en est pas un. Aurore Lointaine finit par se lever et s’étirer longuement avant de sortir en souriant à celui qui était posté pour garder le camp. Tant de choses avaient bougé et maintenant, le calme était revenu. Pour combien de temps ? La tempête n’était jamais bien loin. Elle le savait, elle le sentait. Elle n’avait plus confiance en la vie, plus confiance en ce Destin, aux fondations qui l’avaient aidé à grandir et devenir la guerrière aguerrie qu’elle était aujourd’hui, la sage mère qui essayait de faire vivre ceux autour d’elle, mais qui ne pouvait pas se battre contre les ténèbres les plus sombres.

Ses pattes la menèrent auprès de l’arbre tordu, et elle s’y posa, se remémorant des moments de son passé et son ancien mentor, Brume Argentée qui avait été très étrange et pourtant, l’avait formé comme il se doit. Le temps avait passé, et la poussière était retombée sur les souvenirs, et elle n’était plus que ça : un corps poussiéreux qui n’avait sa place que lorsqu’on avait envie de se montrer nostalgique. Elle ferma les yeux, écouta le son du vent dans les feuilles, profitant de la saison des feuilles vertes. Elle aurait aimé que tout se passe autrement, elle aurait aimé que la vie se déroule différemment. Mais on ne choisissait pas et on ne retournait pas dans le passé. Alors elle ne pouvait que garder dans sa tête le souvenir de ceux qui sont partis, et ceux qui sont toujours présents. Et essayer de sembler être toujours l’Aurore Lointaine d’autrefois. Celle qu’on aime.

||Rp déplacé dans les iachevés. ||