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" I'm yours again. I need you, I want you." ft Fléau Ensanglanté alias Chou.

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 Sam 19 Aoû 2017 - 18:40
Devant toi s’étendaient les territoires du Clan de l’Ombre. Tu ne les voyais pas. Toi, tu voyais les souvenirs qui ne lâchaient pas ton esprit, tu voyais ce moment où tu avais été séparée de ta soeur, ta tendre et chère soeur. Celle qui ferait toujours tout pour toi et celle pour qui tu ferais toujours tout. Tu te souvenais des entraînements à la dure que tu avais dû suivre, des corrections infligées quand tu ne rapportais pas assez de proies et de l’état lamentable dans lequel tu t’étais retrouvée lorsque tu avais trouvé le moyen de les tuer et de fuir. L’odeur du sang ne quittait pas ton esprit, ne quittait pas ta mémoire. Tu n’oublierais jamais ce moment, un tel moment ne pouvait évidemment pas s’effacer, s’envoler, partir en fumée. Et dans ta tête, ça resterait pour toujours. Parce que tu avais été si loin de ta soeur et que de cette partie de ta vie, des chatons en étaient nés. Des chatons que tu détestais. Des chatons que tu ne considérais pas comme les tiens. Des chatons que tu ne voulais pas voir. Ils n’étaient plus chatons aujourd’hui, bien entendu. Ils avaient grandi. Mais tu ne voulais toujours pas les voir, et tu ne leur dirais jamais, jamais que tu te trouvais à être leur véritable mère. Parce que tu les détestais.

Tu n’étais pas leur mère.
Ils n’étaient pas tes enfants.

Tu ne bougeais pas tandis que ton regard parcourait les marécages. Le Clan de l’Ombre avait les territoires les plus sombres de la Forêt, mais ces terres ne pouvaient pas être plus sombres que ne l’était ton coeur. Ton coeur et celui de ta soeur qui t’avait tant manqué, celle que tu ne quittais presque jamais parce que tu désirais tout faire avec elle. Vous étiez pareils. Identiques. Votre pelage était d’un blanc si pur contrastant avec la noirceur de votre coeur. La seule chose qui pouvait vous permettre de savoir qui était qui - enfin, permettre aux autres de vous différencier - ; c’était bien votre oeil qui ne voyait pas. C’était ton oeil droit complètement noir qui était toujours fermé. Autrement, ça finissait par te faire mal. Ton oeil droit qui était barré par des cicatrices. Et c’était l’oeil gauche de ta soeur qui était entièrement blanc de naissance. Vos histoires avaient eu des courants différents, mais peu importe ce qui venait à se produire, vous restiez les soeurs avec la relation fusionnelle la plus totale. Tu ferais toujours tout pour elle. Toujours. Même maintenant que vous étiez guerrières. Un jour, vous seriez peut-être à la tête du Clan. Ce serait bien, ce serait même parfait. Tu ferais payer à tout le monde leur dégoût, leur rejet. Tu ferais payer à tout le monde d’exister parce que tu les détestais. Tu les détestais tout simplement, purement. C’était une haine qui ne s’atténuait pas.

Tu t’étiras longuement et tu t’avanças un peu dans les territoires du Clan de l’Ombre. C’était une des rares sorties pendant laquelle tu n’étais pas avec ta soeur. Ça te faisait bien étrange. Tu avais l’habitude de tout faire avec elle, surtout depuis que tu avais disparu pendant tant de temps. Il te fallait pourtant accepter de temps en temps de ne pas être avec elle. Quand le lieutenant faisait les patrouilles, par exemple. Mais tu refusais. Tu refusais d’être séparée de ta soeur parce que dans ton esprit, c’était bien trop insoutenable. Tu voulais toujours être près d’elle, même si parfois tu finissais par sortir sans sa présence. Surtout tôt le matin, où tu te battais contre ton esprit, alors qu’elle dormait encore dans le gîte des guerriers. Comme ce matin où l’air était plus frais qu’en plein milieu de la journée, parce que ce n’était que le matin après tout. Tu avanças encore un peu, comme si tu hésitais. Ce n’était pas le cas. Tu n’étais pas hésitante. Ce n’était pas dans ton caractère. Tu n’hésitais pas, toi, tu faisais seulement les choses à ton rythme. Comme maintenant. Tu cessas de bouger, totalement immobile de nouveau, et tu ouvris en mobilisant toutes les forces des muscles restant, ton oeil droit. Peu importe qu’il soit ouvert ou non, il ne voyait pas, ça ne changeait strictement rien à ta vision. Mais tu aimais bien l’ouvrir, comme pour apposer au monde entier que ta vengeance allait venir. Tu n’étais pas n’importe qui après tout.

Tu étais la prophétie d’une mort.

Tu bougeas ta tête quand tu entendis un bruit. C’était facile pour toi de déterminer qui était maintenant là dans les marécages de ton Clan. Tu reconnaîtrais toujours sa démarche, et tout ce qui la caractérisait : ta soeur.

Le fléau.

« Fléau Ensanglanté. Te voilà. Je me demandais quand tu allais te lever. »
Karura
Jeune recrue
Puf/Surnom Puf/Surnom : *se tue*
Messages Messages : 14
Karura
 Lun 21 Aoû 2017 - 2:56
Lourde. L'atmosphère était lourde. Insoutenable. Pour des chats normaux. Tu n'étais pas normale. Tu n'étais pas comme eux. Vous n'étiez pas comme eux. Ensemble, vous étiez spéciales, et vous le saviez. Faites pour être au pouvoir. Vous n'étiez pas comme eux, et il n'y avait qu'elle pour toi. Il n'y avait qu'elle et ce lien qui vous unissait, ce lien qui vous rendait si spéciales, toutes les deux. Un lien plus fort que le lien de sang, parce que vous n'étiez pas du tout proche de votre frère, et pourtant, il était bien né de vos parents. Non, un lien beaucoup plus fort. Un lien que personne ne pourrait expliquer, pas même les morts. Personne.

Ce lien te poussait à ressentir ce qu'elle ressentait, à sentir sa présence lorsqu'elle s'éloignait. Lorsqu'elle avait mal, tu avais mal, et tu savais pertinemment que c'était la même chose pour elle, de son côté. Personne ne pouvait empêcher ce lien qui vous unissait, personne ne pouvait le détruire. Pas même ce solitaire qui avait kidnappé ta soeur un long moment, pas même lui. Pas même ce solitaire sur lequel tu te vengerais. Tu vengerais la souffrance de ta soeur, parce que tu la comprenais, et que ça te faisait mal. Ça te faisait mal de savoir qu'il avait brisé une part d'elle qui avait voulu la liberté, et ça te faisait mal de savoir que tu étais rendue tante sans que Prophétie Ensanglantée n'aille voulu devenir mère. Ça te faisait mal, et tu allais te venger.

Tu sentais ta présence, qui était aux marécages. Comment le savais-tu ? Aucune idée. Instinct, peut-être, ce n'était tout simplement pas possible de déterminer comment vous faisiez pour savoir où était l'autre. Mais tu t'en foutais, toi. Tu t'en foutais des paroles des autres, de leurs jugements. Tu t'en foutais qu'ils ne vous trouvaient pas normales. Vous ne l'étiez pas, après tout.
Parce que chaque seconde loin d'elle te consumait.
Parce qu'on appelait ça de l'amour, le seul que tu acceptais.
Le seul que tu chérissais.

Les nuages assombrissaient le paysage de ton Clan, celui pour lequel tu n'avais aucune appartenance. Il servait juste de pion, à même titre que les autres. Tu regardais les nuages en pensant à ta soeur. Être loin d'elle ne te plaisait pas, alors tu avais combattu le sommeil pour elle. Tu avais lâché ton repos pour te lever, et d'instinct, tu t'étais dirigée vers les marécages. Tu la vis. Tu ne tardas pas à la voir, parce qu'elle était pareil à toi. Blanche complètement, et votre oeil valide était surprenamment identique. Seul votre oeil aveugle vous différenciait. Il vous différenciait, tout en vous unissant.

"Toujours près de toi. Pour toujours et à jamais."


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