Je jette un coup d'oeil sur la gauche. Je vois une fleur jaune, qui trahit la présence d'une plante que je recherche. Je me dirige vers elle, pendant que mes pensées restent toujours dans le vague de mon existence. Je me sens bien plus à l'aise en étant seule, sans aucune personne pour me voir et me regarder. Je me sens plus solide que jamais, plus sereine... plus sure de moi aussi. Depuis la mort du chat solitaire, j'ai perdu tout ce que j'avais réussi à bâtir. Cela m'avait pris du temps, et il a fallu une mort pour que tout s'effondre. Citron Vert m'avait dit que les solitaires peuvent connaitre des échecs, qu'aucun d'entre eux ne soignent sans voir la mort... Pourtant, je ne pensais pas l'affronter de ci-tôt. Surtout pas après la mort de Citron Vert. J'ai perdu mon mentor, et ensuite je n'ai pas réussi à sauver le chat blessé que l'on m'a apportée. Le premier chat que je soignais depuis la mort de mon mentor... Très belle expérience dis donc.
Je cueille quelques plantes, les prends dans la gueule et fais demi-tour après avoir rassemblé les nouvelles avec le tas précédemment fait. Je repars en direction de camp, où je pourrais trier et déposer les plantes sans attendre. Je dois le faire, pour le bien de mon Clan. De ceux qui ont confiance en moi depuis que je suis la seule personne capable de soigner. Je ne dois pas les trahir, je ne peux pas faire la moindre erreur. Et c'est pour cette raison que j'accélère le pas. J'ai prévenu le lieutenant que je suis partie chercher des plantes, et j'ai donné une direction. Pour si jamais il y a besoin de moi en urgence. Je ne peux pas partir sans rien dire, il peut tout se passer dans le camp, que ce soit une morsure de serpent, ou encore une mauvaise chute. Je dois être là pour eux, c'est mon boulot et je ferai tout pour le respecter. Je l'ai voulu, je l'ai demandé à ma grand-mère. A la mère d'un père que je n'ai pas connu. Elle a confiance en moi, et je ferai tout pour ne pas la trahir. Après tout, c'est ma dernière famille non ? Enfin, la dernière figure parentale. Constellation est aussi présente, mais ce n'est pas une figure parentale. C'est ma soeurette, mais je ne peux pas lui demander de conseils.
Je dépose les plantes dans les lieux qui leurs correspondent. Je me nettoie les pattes à l'aide de ma langue. Je continue de faire ma toilette jusqu'au moment où je me met à attendre les voix de guerriers devant mon antre. Je relève la tête, et me dirige vers les bruits. Il y aurait un ou des blessés ? Je crois que j'ai bien fait de rentrer avant d'avoir un trop gros tas de plantes à ramener. Je rejoins Perle Cendrée qui semble être celle ayant besoin de mes soins. Elle s'appuie avec difficulté sur sa patte, et est couverte d'épines... Si je n'avais pas été une guérisseuse, j'aurai sûrement ris en la prenant pour un hérisson... Sauf que j'ai appris à prendre toutes les situations aussi sérieux... Dans tous les cas, je ne suis pas assez idiote pour en rire.
Je suis tombée dans un fossé. J'ai roulé dans des épines donc j'en ai un peu partout, je me suis ouvert la patte avec une ronce et je penses que je me suis cassée une côte, regarde ça en premier tu veux bien
Je hoche la tête. Cela confirme donc mes soupçons au niveau de sa patte, et c'est surement à cause de la cote qu'elle respire aussi difficilement. Je tourne autour d'elle pour voir s'il n'y a pas d'autres blessures tout en me remémorant les paroles de Citron Vert quant aux fractures. Tu sais comment est un chat sain. Palpes le blessé, et cherche la différence.
J'indique un nid de mousse fraichement préparé du bout du museau, avant de me diriger vers les tas de plantes à la recherche de celles qui pourraient aider la guerrière. Je prends dans ma gueule quelques baies de Genêt, juste assez pour englober la zone fracturée, des graines de pavot pour la douleur, de la verge d'or et de l'oseille pour la plaie à la patte et les épines. Je prends tout ça dans ma gueule et retourne vers la femelle qui s'est installée entre temps.
Je vais d'abord me concentrer sur ta cote, comme tu l'as demandé. Pourrais tu t'allonger sur le côté ? En t'appuyant sur les cotes non fracturées de préférence. Je vais devoir te palper pour voir si elle l'est réellement, et je te mettrai un cataplasme.
Quand il s'agit d'être professionnelle, je suis... pas trop timide, c'est étrange.